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dimanche, 26 octobre 2014

Léviathan

   C'est un monstre qui a donné son nom au titre du film. On l'associe aux catastrophes, au chaos... et, en général, à la mer. Cela tombe bien, puisque l'action se déroule dans une petite ville portuaire du nord-ouest de la Russie, donnant sur la mer de Barents (du côté de Mourmansk) :

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   L'histoire démarre de nuit, avant l'aube. On ne distingue que ce que permettent de voir des lumières éparses : celles de l'intérieur d'une maison (celle du garagiste), celles de sa voiture, celles de lampadaires, celle de la flamme d'un briquet, celle du bout de la cigarette qu'il a allumée. C'est très joli et, dans la suite du film, on s'aperçoit que les scènes à luminosité particulière (à l'aube ou au crépuscule) sont les plus belles.

   Mais, par contre, que dire du scénario !? Quand je pense aux critiques élogieuses et au prix qu'il a reçu à Cannes, je me pose des questions. C'est extrêmement prévisible. Le héros s'est remarié après le décès de son épouse... et, évidemment, le fils ne supporte pas sa belle-mère, d'autant plus que le papa semble "accro" à cette femme plus jeune et fort jolie. Plus tard, on n'est guère étonné de la voir succomber au charme du bel avocat venu de Moscou défendre les intérêts de son mari. Quant aux mafieux du coin, s'ils se contentent dans un premier temps de "faire amicalement pression", ils en arrivent assez vite à utiliser la violence. On a aussi droit aux passages obligés par l'alcool... qui finissent par dégénérer.

   Le problème n'est pas tant que ces éléments fassent partie de l'intrigue. Ils ne sont pas invraisemblables, loin de là. Mais on voit tout arriver à des kilomètres !

   Et que dire de l'aspect subversif du film ! On nous a présenté ça quasiment comme un brûlot sur la Russie de Vladimir Poutine. C'est au contraire assez tendancieux. Est-ce lié à la censure ? En tout cas, la satire est vraiment "feutrée"... et l'on pourrait même analyser certaines scènes d'un point de vue opposé. Le maire nous est certes montré comme un beau magouilleur, mais plusieurs détails (ainsi que le jeu de l'acteur) ont pour but de nous le rendre un peu sympathique (au détriment des autres personnages). On pourrait en dire autant à propos du pope, d'abord présenté comme manipulateur, mais dont le discours semble validé par le film. Le réalisateur joue sur les deux tableaux.

   Dans les années 1980-1990, j'ai vu des films russes plus engagés et plus convaincants que celui-ci, dont le rythme est de surcroît assez languissant.

 

12:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

Le peintre des criminels

   Décidément... les séries policières (de TF1) semblent raffoler du "maître de l'outrenoir". En février dernier, c'est dans un épisode de R.I.S. que l'on a pu voir un brou de noix, dans le salon d'un homme machiavélique, qui avait tué son épouse.

   Jeudi dernier, dans le quatrième épisode de la cinquième saison de Profilage (un peu en dessous des saisons précédentes, je trouve), c'est dans la péniche où s'est réfugiée une criminelle (incarnée avec talent par une certaine Julie Gayet) que le commandant Rocher et la psycho-criminologue Chloé Saint-Laurent découvrent, accrochée au mur, une toile au style caractéristique :

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   Notons que les enquêteurs lui accordent à peine un regard, se concentrant sur les objets que la suspecte recherchée semble avoir accumulés de manière compulsive.

   Une question demeure sans réponse : la présence d'un tableau de Pierre Soulages au domicile d'une personne est-elle révélatrice de ses tendances meurtrières ?

   P.S.

   Si vous êtes observateurs, vous vous êtes rendus compte que les deux peintures (celle de l'épisode de R.I.S. et celle de Profilage) ont comme un lien de parenté... à tel point qu'une idée m'est venue à l'esprit : faire pivoter la seconde pour la mettre dans le même sens que la première. Voilà ce que cela donne :

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   Eh, oui ! Le tableau est identique ! (L'angle de la prise de vue a légèrement déformé la seconde image.) Conclusion : soit c'est vraiment une œuvre de Soulages, qui a pu être facilement prêtée à la production, soit c'est un faux (très ressemblant), conservé dans une réserve, et utilisé pour caractériser la demeure de certains personnages de fiction.

   Le tableau le plus ressemblant que j'aie pu trouver est ce Brou de noix de 1948 :

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   Le voici dans un autre sens, qui le rapproche de la "toile" des fictions de TF1 :

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