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samedi, 22 novembre 2014

NCIS à Marseille

   Vendredi 21 novembre, M6 a diffusé un épisode inédit (en France) de la série NCIS, le 23e de la saison 11. On y voit l'agent DiNozzo partir dans la cité phocéenne pour retrouver la fifille d'un amiral, une insupportable pétasse qui fricote avec des gosses de riches peu fréquentables.

   Le décor est planté dès le début, avec une image factice, qui permet aux téléspectateurs de comprendre où l'action est censée se dérouler :

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   Pour ceux qui ne sauraient pas lire, un drapeau tricolore a été placé bien en évidence. Pour les plus cultivés, au loin, on a placé le monument emblématique de la ville, la cathédrale Notre-Dame de la Garde... une vue piquée directement sur Wikipedia :

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   L'épisode est un peu moins "cliché" que celui de la saison 7, dont l'action se déroulait (en partie) à Paris. Toutefois, on remarque que le policier qui arrête DiNozzo se prénomme Gérard et que sa supérieure, en bonne Française indépendante, fait du gringue à l'agent très spécial. On entend aussi chanter dans la langue de Molière, parfois avec un accompagnement d'accordéon.

   Plus sérieusement, cet épisode est l'occasion d'apprendre, si on l'ignorait, que la ville de Marseille est bien, comme le déclare DiNozzo, couverte par 1800 caméras de vidéosurveillance. Cela ne doit pas nous empêcher de profiter pleinement de l'intrigue, bourrée d'humour... et de rebondissements.

   P.S.

   Je n'ai pas compris l'acharnement de Ducky à préciser à DiNozzo (avant son départ pour la France) que le pourboire à verser devait être d'exactement 6 %. Dans notre pays, dans la restauration, il est inclus dans la note. Sinon, il est d'usage de verser entre 5 % et 10 %. D'où sort ce chiffre (6 %) cité à plusieurs reprises dans l'épisode ? Mystère...

On a grèvé

   Ce documentaire "social" est consacré à un petit groupe de femmes de ménage qui, épaulées par la CGT (et la CNT), se sont révoltées contre les conditions de travail qui leur étaient imposées par le groupe Louvre Hôtels (qui contrôle -entre autres- les chaînes Première Classe et Campanile) et le sous-traitant auquel ses dirigeants avaient confié l'entretien des locaux.

   Le réalisateur est en empathie avec les grévistes, toutes immigrées et presque toutes d'origine africaine. On met du temps à les découvrir ; le déroulement du film semble respecter le fil chronologique : au début, les femmes ne voulaient pas se livrer devant une caméra... et certaines ne l'auront toujours pas fait au bout de l'aventure.

   Du coup, le film démarre très petitement. Ce n'est pas très intéressant, mais on se rend quand même compte qu'elles sont peu nombreuses et bien seules. Ce n'est pas très bien filmé, mais certains plans sont construits de manière signifiante. Ainsi, au début, juste après qu'on a appris les mauvaises conditions salariales qui leur sont faites, la caméra s'attarde sur l'enseigne de l'hôtel, où s'affiche le prix (modéré) de la nuit... Cela concorde avec les réactions des jeunes femmes, l'une s'exprimant : "C'est pas Campanile, c'est Campanul !" Une autre, un peu désabusée, déclare : "C'est l'hôtel Première Classe, mais nous, on est la dernière classe."

   J'ai été touché par ces portraits, peut-être aussi parce que ma mère a commencé dans la vie en tant que femme de ménage (après le certificat d'études). Celles-ci ne sont souvent même pas allées à l'école. Très peu savent lire le français. Beaucoup portent un voile. Ma préférée est sans conteste Géraldine, une Camerounaise qui trime seule avec deux gosses, mais qui garde quand même le sourire (certes, pas sur la photo) :

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   Fort heureusement, l'humour vient au secours de leur cause. Quand elles sont en confiance, certaines ont la langue bien pendue. La musique vient aussi mettre un peu d'animation joyeuse dans cette toute petite manif. Malicieux, le réalisateur, au moment où l'on entend des rythmes africains, filme une affiche publicitaire qui annonce des concerts consacrés aux oeuvres de Mozart et de Beethoven. Dans le même genre, il s'amuse à cadrer l'une des femmes voilées avec, à l'arrière-plan, une publicité mettant en scène un mannequin beaucoup moins vêtu.

   De temps en temps, on voit des cadres de la CGT intervenir aux côtés des grévistes. A mon avis, on n'entre pas suffisamment dans le détail de la logistique de cette grève longue et des négociations finales. Dans un premier temps, la direction, royale, a proposé environ... quatre euros de plus, par mois. On apprend à la fin combien les employées ont obtenu... mais regardez bien de nouveau l'enseigne de l'hôtel...

   C'est un documentaire sympathique, pas toujours bien fichu, qui laisse un peu sur sa faim, mais qui mérite d'être vu.