Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 08 février 2015

Bébé Tigre

   Dans ce billet, il ne va pas être question d'un pays en développement d'Asie du Sud-Est, mais d'immigrés indiens en France. Ces jeunes hommes sont des sikhs, adeptes d'une religion minoritaire, qui s'est développée entre l'hindouisme et l'islam. Voilà pourquoi on aperçoit de nombreux turbans dans ce film, en particulier quand les hommes se rendent au temple.

   Le "bébé tigre" est Many (Harmandeep Palminder, une révélation), un adolescent à statut particulier : il est mineur isolé étranger, entré clandestinement, mais sans adulte référent, puisque c'est sa famille qui l'a envoyé en France. Or, à 15 ans, âge auquel il arrive dans notre pays, un enfant doit être scolarisé. C'est la source du premier conflit, le garçon voulant surtout gagner de l'argent pour l'envoyer à sa famille.

   Les choses ne se passent pas comme prévu parce que Many se révèle doué à l'école... et aussi en affaires. Il travaille au noir, pour le compte d'un compatriote qui gère aussi une filière d'immigration clandestine... et qui est pour Many une sorte de père de substitution. (Vikram Sharma est excellent dans le rôle). Le second conflit tourne autour de la légalité. Jusqu'où le garçon est-il prêt à aller ?

   Dans le même temps, il s'intègre à son environnement scolaire. Il peut même envisager de nouer une relation avec une ravissante Black, Elisabeth. Mais il risque de ne pas pouvoir tout gérer... surtout s'il doit mentir à sa famille d'accueil.

   Dit comme ça, cela donne peut-être l'impression d'être un film sociologique à thèse, pesant. Ce n'est pas le cas. Les acteurs, pour la plupart non professionnels, sont très bien dirigés et criants de vérité. Une réjouissante fraîcheur émane des scènes entre adolescents. Le travail de documentation du réalisateur a nourri l'ensemble de l'histoire, d'un grand réalisme, avec quelques moments de poésie, comme lors de cette journée en costumes traditionnels.

   Par certains côtés, cette oeuvre m'a rappelé L'Esquive, d'Abdellatif Kechiche (en moins violent, sur le plan verbal) ou encore La Désintégration, de Philippe Faucon (en moins désespéré).

   P.S.

   Sur le site du distributeur, on peut télécharger un dossier de presse très bien fichu.

La Nuit au musée 3

   On retrouve Ben Stiller et sa bande de potes pour le troisième volet de leurs aventures (plus ou moins) délirantes. Cette fois-ci, le relais est passé d'un musée américain au British Museum de Londres. La séquence inaugurale (tout comme la finale) ne s'en déroule pas moins aux Etats-Unis. Elle pose le problème et s'achève par un beau bordel !

   Mais les meilleurs moments comiques sont réservés aux épisodes britanniques. Cela commence quand Larry (Ben Stiller, sobre, presque trop) découvre quels sont ceux de ses compagnons qui ont réussi à se joindre à lui. Par contre, l'introduction du personnage de la gardienne stupide n'est pas une réussite. Ses interventions sont en général assez bas de plafond et ne m'ont pas fait rire, sauf avec le Néandertal Laaa.

   Ce dernier est l'une des agréables nouveautés de ce volet. Il ressemble étrangement au gardien et le considère comme son père. Cela nous vaut plusieurs moments réussis, notamment un dans la cuisine du British Museum. Quant au personnage de Lancelot (bien interprété par Dan Stevens), il est doté d'un certain allant. Il apporte parfois une touche comique inattendue mais, comme les scénaristes l'ont utilisé pour faire rebondir l'intrigue, il a aussi un rôle négatif, ce qui rend son image moins lisible. (Il est un peu à l'image de l'opinion que les Américains ont de leurs cousins britanniques.)

   Les meilleurs gags sont liés aux personnages classiques. L'adorable et facétieux capucin Dexter, comme on a pu le voir dans la bande-annonce, sait utiliser ses liquides corporels fort à propos. Il est toujours aussi stupéfiant d'humanité dans sa gestuelle... et très émouvant sur la fin, quand il dit adieu au gardien.

   J'ai aussi beaucoup aimé retrouver les deux hommes miniatures (le cowboy et le légionnaire), incarnés avec gourmandise par Owen Wilson et Steeve Coogan, ce dernier très ambigu quant à sa sexualité... (Les spectateurs attentifs remarqueront les quelques allusions qui passeront au-dessus de la tête des bambins.)

   Comme les effets spéciaux sont chouettes (peut-être meilleurs que dans le premier volet) et la musique entraînante, on passe un bon moment et on est indulgent pour les faiblesses du film (notamment les dialogues). On peut aussi se passer de la leçon de morale familiale et se sentir plus touché par la prestation de Robin Williams en Théodore Roosevelt. A un moment de l'histoire, il demande au gardien, de manière prémonitoire, de les "laisser partir" (c'est-à-dire mourir). De retour aux États-Unis, il est le dernier personnage animé à se figer pour l'éternité.

   P.S.

   Le site officiel propose quelques jeux sympatoches.

12:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films