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samedi, 02 mai 2015

Night Run

   Cette folle course nocturne ressemble étrangement à la série de films Taken, qui a pour héros un (ancien) tueur incarné par le même acteur : Liam Neeson. Les amateurs du genre ont sans doute aussi en tête le récent John Wick, dans lequel Keanu Reeves interprète aussi un ancien tueur, qui va se retrouver face à son ancien patron, à cause du fils de celui-ci. (Les similitudes entre ces deux films vont assez loin, puisqu'ils sont tous les deux construits sur la base d'un grand retour en arrière.)

   On se dirige vers un truc assez prévisible. N'oublions pas toutefois qu'à la mise en scène, on a Jaume Collet-Serra, à qui l'on doit notamment Sans Identité et Non Stop (tous deux avec Liam Neeson). C'est un bon professionnel, qui filme remarquablement bien New York la nuit, même si l'on sent qu'il veut parfois nous en mettre plein la vue.

   Commençons par le gros point faible de l'histoire : la relation (chaotique) père-fils, très manichéenne... (Ceci dit, dans le rôle du rejeton du tueur, Joel Kinnaman -remarqué aussi dans Enfant 44- fait bien le job.) On a récemment vu plus subtil dans la série Rizzoli et Isles, où la médecin légiste est la fille naturelle d'un caïd de la pègre irlandaise de Boston. L'un des acteurs principaux de cette série est d'ailleurs visible dans Night Run : Bruce McGill a changé d'affectation, puisqu'il est ici un homme de main du parrain.

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   On appréciera aussi plus ou moins la thématique de la rédemption (on est aux States, hein) : celui qui a jadis été très très méchant va chercher désormais à faire le bien... pour sa famille. Si l'on arrive à supporter un certain nombre de ces stéréotypes, on peut profiter du reste avec gourmandise.

   L'action démarre vraiment avec le meurtre de deux mafieux albanais, suivi de celui du fils du caïd. Mais c'est la course-poursuite dans les rues de New York qui m'a "transporté". C'est vraiment très bien réalisé... et même comique, puisque, durant cette scène, c'est le truand devenu clean qui pourchasse des policiers corrompus !

   L'intrigue va désormais s'articuler autour de l'affrontement de deux monstres : Liam Neeson (meilleur que dans Taken 3... il a un petit côté Jean-Paul Belmondo) et Ed Harris, qui a vieilli mais tient encore bien la route.

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   Le face-à-face culmine dans une gare ferroviaire, avec une scène touchante entre les anciens amis, désormais à couteaux tirés. Le problème du héros est qu'il a d'autres adversaires sur le dos, à commencer par un ancien "collègue", un tueur à gages cruel et méthodique... et plus jeune que lui. Par dessus le marché, il doit échapper à un redoutable lieutenant de police, qui cherche à lui mettre la main dessus depuis qu'il a commencé à tuer pour la pègre irlandaise. Là encore on a soigné le casting, puisque c'est Vincent d'Onofrio qui incarne l'enquêteur. Si certains cinéphiles ont peut-être oublié l'un des acteurs les plus doués de sa génération (révélé par Full Metal Jacket), les téléphages reconnaîtront les traits de Robert Goren, l'atypique enquêteur de New York, section criminelle.

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   On retrouve l'acteur hélas aussi mal en point physiquement que dans les derniers épisodes de la série. (Un autre élément est une source d'irritation : dans la version française, ni lui ni Bruce McGill ne sont doublés par leur voix coutumière.) De surcroît, il est volontairement sous-utilisé dans l'histoire (un peu comme Forest Withaker dans Taken 3), sans doute pour qu'il ne fasse pas d'ombre à la vedette Liam Neeson.

   Heureusement, l'intrigue est menée tambour battant, avec notamment une excellente séquence se déroulant dans un immeuble d'appartements bon marché, où vivent majoritairement des locataires noirs. C'est là encore très bien réalisé et, cerise sur le gâteau, cela dit quelques petites choses sur la géographie urbaine de la mégapole de la côte Est. Dans le même genre, on a droit à quelques vignettes sur les petites mains de New York, comme ces ouvriers qui bossent la nuit, en plein centre-ville. L'image a beau être soignée, Jaime Collet-Serra n'est pas tombé dans les clichés habituels. Cette qualité, ajoutée aux précédentes, fait de Night Run un bon divertissement pour amateurs de films d'action.

16:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films