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mardi, 07 juillet 2015

Tale of Tales

   C'est une adaptation du Conte des contes (dit aussi le Pentamerone), de l'Italien Giambattista Basile, datant du premier tiers du XVIIe siècle, avant donc les œuvres de Charles Perrault. Trois des histoires du recueil ont été choisies. Indépendantes les unes des autres, elles finissent toutefois par se croiser.

   Dans La Reine, Salma Hayek incarne une souveraine belle mais infertile, malédiction qu'elle va tenter de rompre à l'aide de son royal époux... et d'un conseiller un peu spécial. Cela nous vaut la première scène du film faisant intervenir un monstre et, un peu plus tard, la première scène un peu "crade". Chaque histoire comporte sa part de merveilleux et de sordide (et même d'horreur), une caractéristique propre aux contes traditionnels, écrits pour émerveiller et effrayer à la fois... ce que les critiques qui ont "descendu" le film ont semble-t-il oublié.

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   Contrairement à ce que certains ont affirmé (notamment au Masque et la Plume diffusé dimanche 5 juillet), Salma Hayek joue bien... mais, pour certaines personnes, il était impensable de faire l'éloge de l'épouse de François-Henri Pinault. Par souci de réalisme, on peut quand même regretter que la reine ne vieillisse quasiment pas, alors que l'histoire s'étend sur près de vingt ans. Au niveau de la distribution, l'actrice franco-mexicaine est épaulée par John C. Reilly (vu notamment dans Carnage) et un excellent duo de jumeaux (les frères Lees).

   Dans La Puce, un roi veuf (interprété par Toby Jones, abonné aux seconds rôles dans les grosses productions) se prend d'affection pour un insecte, qu'il va abondamment nourrir... Dans le même temps, sa fille est devenue une belle jeune femme, qui rêve d'amour et de vaillant chevalier. La réalité va quelque peu la décevoir... C'est la plus violente des trois histoires. Notons qu'elle fait intervenir un ogre, auquel le Français Guillaume Delaunay prête ses traits. (On a pu le voir récemment dans Michael Kohlhaas.) Celui-ci se lie (d'une manière que je me garderai bien de révéler) à la princesse, incarnée avec talent par la jeune Bebe Cave. Dans ce conte, les rebondissements sont particulièrement nombreux. Le réalisateur Matteo Garrone y fait aussi montre d'un grand savoir-faire.

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   Mais la plus "glauque" des histoires est sans conteste celle des Deux Vieilles, qui met en scène un roi libidineux, auquel Vincent Cassel donne toute sa fougue et toute sa verve. On y voit beaucoup de chair étalée, de la jeune douce et lisse et de la moins jeune, plus fripée. Un quiproquo sert de base au conte. Le roi veut à tout prix rencontrer la femme dont le chant l'a captivé. Cela va conduire deux sœurs inséparables à organiser des stratagèmes pour le duper... et se sauver. C'est excellent, avec des pointes d'humour.

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   L'ensemble bénéficie d'un très bel "emballage", avec des costumes superbes et des décors somptueux. Il convient aussi de souligner l'excellent travail réalisé par l'équipe de maquillage. Le tout est accompagné d'une musique envoûtante, signée Alexandre Desplat. Seul bémol à mon enthousiasme : c'est long (2h15) et ça se sent. Il aurait fallu pratiquer quelques coupes. Sinon, c'est une magnifique œuvre d'imagination, pour grands enfants.

10:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films