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mercredi, 11 novembre 2015

Des "racailles" à la médiathèque de Rodez ?

   Située à deux pas de la mairie, la médiathèque de Rodez est l'un des lieux emblématiques du Piton, l'un de ces endroits où la population, dans toute sa diversité, se croise, se côtoie et (parfois) se rencontre. Les personnes qui ont pris l'habitude de s'y rendre se sont aperçues qu'il existe une géographie socio-culturelle des sections de la médiathèque.

   Au rez-de-chaussée, à gauche de l'entrée, se trouve la section jeunesse, où déambulent les bambins, en général accompagnés de leur mère, d'un grand frère ou d'une grande soeur. On y voit aussi des enfants un peu plus âgés, pas forcément accompagnés, qui viennent tuer le temps en lisant des bandes dessinées. L'ambiance y est très variable : un adulte peut tout aussi bien y être rebuté par l'agitation de certains bambins que surpris par la quiétude qui règne en ces lieux.

   Toujours au rez-de-chaussée, mais à droite, se trouve l'incontournable coin presse (et revues), véritable place-forte du troisième âge ruthénois. Il n'est pas rare, le matin ou en début d'après-midi, de voir poireauter devant l'entrée de la médiathèque quelques papys et mamies qui attendent avec impatience que le personnel ouvre les portes ! Certains d'entre eux semblent considérer comme un fait acquis de monopoliser les petits fauteuils rouges, objets de beaucoup de convoitises. En fonction des personnes présentes, le voisinage de ceux que le politiquement correct ordonne de nommer "les aînés" peut se révéler apaisant (quand ils se contentent de lire ou d'observer le monde qui passe) ou pénible (quand le bavardage prend le dessus sur tout autre considération).

   Un peu plus loin dans le bâtiment se trouve la salle de lecture, où sont rangés les dictionnaires et encyclopédies (papier) en accès libre. C'est une salle de consultation (pour les personnes qui demandent à lire un document des archives sur place) et (de plus en plus) une salle de travail pour les étudiants. Rodez est à présent touchée par une évolution qui s'est d'abord manifestée dans les grandes villes universitaires : faute de place ou de trouver un coin tranquille pour travailler, nombre d'étudiants se sont rabattus sur les bibliothèques publiques... et donc maintenant les médiathèques. (Compte tenu de la croissance de la population estudiantine, il faudra songer, un jour où l'autre, à agrandir cette salle, ou à en créer une seconde.) Cette affluence a une conséquence gênante : à certaines heures, elle prive les adultes de passage d'une place assise... et ce, alors que plusieurs chaises semblent libres, leurs occupant-e-s s'étant éclipsé-e-s pour une pause qui s'éternise...

   Entre le coin presse et la salle de lecture se trouvent des rayonnages de livres consultables sans demande préalable, ainsi que quelques tables isolées. Elles sont recherchées par des personnes qui trouvent la grande salle parfois un peu bruyante (ou intimidante)... et par des couples en quête d'intimité. A l'occasion, elles sont hélas aussi occupées par de petits groupes moins discrets.

   Cela nous mène au premier étage, dédié à l'image et au son... en clair : aux CD et DVD, avec, en bonus, une petite salle de projection bien connue des amateurs de documentaires. C'est à ce niveau que semble se situer le problème. Les habitués de la médiathèque savent qu'il est certaines périodes où une plus grande agitation règne (notamment le mercredi et le samedi). Mais, depuis plusieurs mois, le premier étage subit ce que certaines mauvaises langues appellent une véritable bordélisation, à cause d'un groupe de jeunes qui a l'air de considérer cet espace comme son terrain de jeu. Le personnel de la médiathèque a eu beau intervenir, d'abord avec douceur, puis avec fermeté, le problème n'a pas été résolu... si bien que des usagers ont eu la surprise de voir débarquer des uniformes, ceux de la police, dont le commissariat est situé à moins de deux minutes de là.

   Il reste à espérer que les lieux vont retrouver la sérénité qu'ils méritent... et qu'on a convoqué les parents des garnements mal élevés.