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mercredi, 29 juin 2016

Tout de suite maintenant

   Quand j'ai vu que papa Bonitzer avait tourné un film dans lequel le premier rôle féminin avait échu à fifille, je me suis dit que ça risquait d'être une daube. Mais, au générique, il y a aussi Isabelle Huppert, Lambert Wilson et Jean-Pierre Bacri... alors, j'ai profité de la Fête du cinéma pour tenter le coup.

   A mon grand étonnement, l'intrigue prend l'allure d'un thriller sociétal, à l'image de ce que le bon cinéma d'auteur français nous a déjà offert ces dernières années (avec L'Emploi du temps, Violence des échanges en milieu tempéré, Le Couperet et, plus récemment, De bon matin, Terre battue et Jamais de la vie). On nous brosse un intéressant tableau du monde de l'entreprise, plus particulièrement du travail des cadres sup' du secteur de la finance.

   Agathe Bonitzer incarne (très bien... comme quoi, faut pas être mauvaise langue) Nora, un pur produit de l'élitisme scolaire français. Ses parents sont eux-mêmes des "tronches". Passée (après de brillantes études) par un grand groupe anglo-saxon, elle décroche un poste prometteur dans une société de conseil, qui est une sorte de panier de crabes, dont il vaut mieux maîtriser les codes si l'on veut s'en sortir.

   Très vite, on comprend qu'il y a anguille sous roche. Les deux présidents-fondateurs (interprétés par Pascal Greggory et Lambert Wilson, le second étant à mon avis meilleur que le premier) sont d'anciens condisciples du père de Nora. Elle finit aussi par découvrir que l'épouse de l'un d'entre eux a connu son père, des années auparavant. Isabelle Huppert est une fois de plus épatante, éblouissante même dans deux scènes avec Jean-Pierre Bacri (le papa grincheux... rien de nouveau sous le soleil). Bonitzer aurait toutefois pu faire rejouer certains passages, où il laisse trop de champ libre à ses (brillants) acteurs.

   Parmi ceux-ci, il ne faut pas oublier Vincent Lacoste. Il confirme le bien que j'ai pensé de lui dans Saint Amour, alors que, dans ses films précédents (que ce soit Jacky au royaume des filles, Hippocrate ou Le Journal d'une femme de chambre) il m'avait laissé une impression plus que mitigée. Signalons aussi la performance de Julie Faure, qui interprète la soeur antinomique de l'héroïne. (Elle était aussi à l'affiche de Camille redouble, tout comme Vincent Lacoste d'ailleurs.)

   Le noeud de l'intrigue se trouve dans le passé... et dans un surnom. Nora est écartelée entre les sentiments et la raison. D'un côté, il y a la recherche du respect de ce père peu commode, la complicité avec sa soeur et un amour prometteur. De l'autre, il y a un patron qui lui donne sa chance, la grande intelligence de la jeune femme et sa froideur apparente, qui se révèle un atout dans son milieu professionnel.

   Même si tout n'est pas réussi dans ce film, il n'en constitue pas moins une bonne surprise du début de l'été, avec, cerise sur le gâteau, une réflexion sur ce qui est important dans la vie.

   P.S.

   Ce n'est qu'un détail mais, à la longue, j'ai été un peu agacé par la présence récurrente à l'écran de produits (ordinateurs, smartphones) d'une célèbre marque fruitière...

20:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films