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mardi, 23 août 2016

Instinct de survie

   C'est un film d'épouvante, dont le méchant est... un requin. On pense immédiatement aux Dents de la mer... et on a raison, puisque l'intrigue est émaillée de références aux prestigieux anciens. Ainsi, dès le début, la scène qui montre le gamin visionnant la vidéo tournée par une mini-caméra rappelle l'appareil photographique retrouvé dans le deuxième épisode de la série de films. Plus loin, quand l'un des personnages se réfugie dans ce qui peut ressembler à une cage métallique, on pense au premier opus, celui réalisé par Spielberg.

   Qu'est-ce qui change dans cette nouvelle version ? D'abord, le fait que ce soit un personnage féminin qui occupe le premier plan (j'en reparlerai). Ensuite, l'attention portée au surf, ma foi très bien filmé. Ajoutons à cela de très beaux plans aériens de la plage et de l'océan Pacifique : le film, censé se dérouler au Mexique, a été tourné en Australie. Aux manettes, on n'a pas un manchot : Jaume Collet-Serra s'est déjà fait remarquer comme réalisateur de Non Stop et Night Run.

   Cependant...

   Cependant...

   ... On nous prend un peu pour des cons !

   Commençons par l'héroïne, Nancy : c'est un petit canon (Blake Lively), qu'on a pu voir récemment dans Cafe Society. Au départ, on se dit que c'est une nouvelle incarnation de la jolie blonde qui va subir d'horribles trucs. C'est un peu ça... mais la miss vient du Texas. Là-bas, soit les filles sont bouffées par la religion, soit elles ont hérité du papa une certaine appétence pour le maniement des armes. Autant le dire tout de suite : l'héroïne a des ovaires en béton... et elle sait utiliser un gun !

   Ce n'est toutefois pas cet aspect de sa personnalité que l'on découvre en premier. En effet, il lui faut moins d'un quart d'heure pour se retrouver sur une plage sublime... en bikini. Allez, les gars, c'est cadeau !

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   Dans la salle, on assiste à une épidémie d'érections dans le public adolescent, qui lâche enfin son smartphone de merde (un cadeau dispendieux de parents inconscients, les premiers à se plaindre de payer trop d'impôts...). L'attention des demoiselles (hétérosexuelles) est aussi sollicitée, puisque l'héroïne va faire la connaissance de surfeurs bien bâtis. Sans trop en dire, je peux quand même ajouter que, pour lesdites demoiselles, c'est un bonheur fugace, puisqu'il va rapidement arriver quelques bricoles aux damoiseaux torses nus.

   Fort heureusement, Nancy a une longévité plus grande. Après l'épisode bikini vient l'épisode combinaison de surfeuse. Là, j'ai senti poindre la déception des ados de la salle. Certes, la combinaison est moulante, mais pourquoi diable faire enfiler à l'héroïne ce quasi-burkini ? Mais que fait la police ?

   Les spectateurs en étaient à ce moment-là de leurs réflexions cinéphiliques lorsqu'un événement stupéfiant se produisit : Nancy n'est pas parvenue à remonter complètement la fermeture-éclair de son burkini hollywoodien sa combinaison hyper-moulante. C'est resté coincé un peu avant le haut du torse, vous voyez, avec comme effet indésirable une légère compression de sa délicieuse poitrine. (C'est là qu'on se dit que la costumière a dû se faire virer : comment a-t-elle pu négliger de se procurer une seconde combinaison, une taille au-dessus ? Il y a de ces amateurs à Hollywood !) Au niveau des rangées de fauteuils, j'ai entendu plusieurs braguettes exploser.

   La rigueur intellectuelle qui me caractérise me pousse à préciser qu'un peu plus loin dans le film, Nancy est enfin parvenue à remonter complètement la fermeture-éclair de sa combinaison hyper-moulante. Il faut dire qu'on avait changé d'ambiance : à ce moment de l'action, on avait vachement les chocottes pour elle. (Du coup, les corps spongieux des spectateurs étaient beaucoup moins gorgés de sang.)

   ... et tout ça c'est à cause du grand méchant requin. Au début, on l'attend. On sait qu'il est dans le coin, mais le réalisateur est un fieffé coquin, qui joue avec nos nerfs (en plus des corps spongieux des adolescents). Quand on le voit, on se dit qu'il est très vilain, le requin... et un peu bête, aussi. Pensez donc : alors qu'il s'est dégotté une bonne petite baleine, à moitié échouée sur un rocher après qu'il l'a bien mordue, il préfère aller s'en prendre à des surfeurs... et même à une mouette ! Peut-être que c'est un requin joueur, mais le scénario ne nous le laisse absolument pas deviner. On a plutôt l'impression qu'il est du genre teigneux le requin, un peu comme un tueur en série. C'est bien là le problème : c'est pas un vrai requin. (Toutefois, dans la salle, personne n'a eu l'intention d'aller le lui dire. C'est que, même numérique, il fout un peu les jetons.)

   Et Nancy dans tout ça ? Ben elle se fait mordre à la cuisse. (Je voudrais pas en rajouter, mais moi, à la place du requin, je lui aurais plutôt tripoté les nichons.) On se dit qu'elle risque d'y passer dès la première demi-heure... eh ben non ! (Ouf !) Coup de bol : le requin ne l'a pas bien mordue. Bon, elle a quand même super mal, mais aucun gros morceau de chair ne s'est détaché de son corps. Et puis... figurez-vous qu'elle est étudiante en médecine ! C'est-y pas cool, ça ? Comme elle gardé des trucs qui piquent sur elle, elle commence à se recoudre, à l'arrache, sur un rocher, façon scout des mers... sans anesthésie. (Dans la salle, certains djeunses ont vomi leur pop-corn.) On commence à se dire qu'elle est drôlement futée, pour une blonde. Et ce n'est pas terminé : comme elle s'ennuie un peu toute seule sur son rocher, elle commence à apprivoiser une mouette... et puis elle réfléchit à un moyen de s'échapper, en évitant de se faire boulotter par le requin.

   Je ne vais pas raconter la fin, ni les péripéties secondaires. Mais sachez que c'est bien conçu. On retrouve des références aux deux premiers Dents de la mer et, surtout, le dernier face-à-face entre l'héroïne et le requin est flamboyant.

   A voir si l'on aime le genre... et avec une bonne dose de second degré.

22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films