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samedi, 11 mars 2017

La Confession

   Ce film de Nicolas Boukhrief est une nouvelle adaptation du roman de Béatrix Beck, Léon Morin, prêtre. Pour le réalisateur du Convoyeur, de Cortex et de Made in France, cela représente un défi. Il change de style et s'est lancé dans l'adaptation d'un roman, au lieu de partir d'un scénario original.

   L'arrière-plan documentaire (l'occupation allemande) est très soigné. On sent bien que la faim tenaille les habitants de cette petite ville de la moitié nord de la France métropolitaine. On comprend aussi que, face à l'occupant, les habitants ont des comportements... variés. A part à peu près égale, le réalisateur nous présente les accommodements (voire la collaboration) et les actes de résistance. Il a aussi veillé à ce que le portrait des soldats de la Wehrmacht ne soit pas unilatéral. Les personnages secondaires sont d'ailleurs très bien campés, en particulier les collègues de Barny, jouées par Anne Le Ny, Solène Rigot (vue récemment dans Saint Amour), Amandine Dewasmes et Lucie Debay (remarquée dans Un Français).

   L'héroïne Barny penche nettement du côté de la Résistance. Employée des PTT, elle détourne une partie des lettres anonymes envoyées à la Kommandantur. Chez elle, elle cache des juifs et elle semble liée à une filière qui passe par une ferme perdue dans les bois. C'est aussi (et surtout) une fervente communiste, athée jusqu'au bout des ongles (qu'elle a un peu trop jolis, petit détail gênant). Dans le rôle, Marine Vacht est sen-sation-nelle ! Comme son personnage connaît une assez forte évolution, on peut la voir jouer sur au moins deux registres très différents. Elle est parfaitement crédible dans les deux (même si je la préfère en matérialiste). Elle est de surcroît très jolie, avec un visage expressif qui prend bien la lumière. On sent que Boukhrief a pris beaucoup de plaisir à filmer cette actrice.

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   Face à elle se dresse le nouveau curé, un homme beaucoup plus jeune que son prédécesseur, qui vient de décéder. Il semble de surcroît plus moderne que lui, lit beaucoup de livres profanes. A demi-mots (et à l'aide de quelques détails visuels distillés à l'intention des spectateurs), on comprend que, s'il accorde sans remords les derniers sacrements aux miliciens, il est un chaud partisan des Alliés. Il est incarné par Romain Duris.

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   Autant le dire tout de suite : je suis réservé sur son interprétation. Oh, c'est incontestablement un bon acteur ; là n'est pas la question. Mais il est un peu vieux pour le rôle. De plus, s'il excelle à incarner un prêtre cultivé, habile et séducteur (pour arriver à ses fins prosélytiques), il parvient mal à faire passer le trouble qui finit par gagner le curé, évidemment séduit par cette mère courage rebelle. C'est dommage, parce que le film perd un peu en force. Je suis aussi déçu par la fin, d'où se dégage surtout une grande tristesse.

10:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films