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jeudi, 13 avril 2017

François Balkany

   La droite ne s'y attendait sans doute pas, mais le gendre idéal Macron est en train de se muer en véritable compétiteur politique. Cela implique de donner des coups, en particulier quand on en reçoit.  Du côté de Les Républicains, on semble avoir renoncé aux rumeurs de bas étage et aux caricatures nauséabondes pour concentrer les attaques selon un axe : présenter le candidat d'En Marche comme l'héritier de François Hollande. D'où le surnom qui lui a été affublé : Emmanuel Hollande. Pourquoi pas François Macron me demanderez-vous ? Il ne vous aura pas échappé que, dans le camp d'en-face, le candidat se prénomme lui aussi François.

   Ce dernier se plaisant à utiliser ce drôle de surnom, Emmanuel Macron a répliqué en le qualifiant de François Balkany. D'après l'article auquel mène le lien précédent, on peut constater qu'Emmanuel Macron a utilisé une figure de style, la prétérition ("Je ne l'appellerai pas..."). On peut aussi noter qu'un argument bien plus dérangeant pour François Fillon a été énoncé : le fait que celui-ci a été pendant cinq ans le Premier ministre de Nicolas Sarkozy et que donc on puisse lui attribuer autant qu'à l'ancien président de la République l'échec du précédent quinquennat.

   La réaction de François Fillon ne manque pas de sel. D'un côté, il adopte la posture présidentielle, pointant le supposé manque de contrôle de son adversaire. D'un autre, il se montre très méprisant pour Patrick Balkany. Le problème est que Patrick Balkany est un élu LR, réputé certes plutôt proche de Nicolas Sarkozy. L'an dernier, dans un premier temps, il avait obtenu l'investiture LR pour les législatives 2017, malgré son passif judiciaire. A l'époque, le vertueux François Fillon s'en accommodait fort bien. Mieux encore : le député des Hauts-de-Seine a donné son parrainage au candidat Fillon, ainsi qu'on peut le lire sur le site du Conseil constitutionnel (page 92 du document) :

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   C'est terrible à dire, mais, plus j'en apprends sur François Fillon, plus je le trouve pathétique.

Split

   Depuis le très décevant Phénomènes, je n'avais plus vu un film de Shyamalan. Mais là, après plusieurs semaines, comme le bouche-à-oreille est bon et que les extraits que j'ai vus sont convaincants, j'ai tenté l'expérience.

   Le titre fait allusion à l'éclatement de la personnalité du "héros" en une multitude d'identités, la plupart du temps concurrentes les unes des autres. Je dois reconnaître que James McAvoy (pourtant peu convaincant en professeur Xavier jeune, chez les X-Men) réussit avec brio cet exercice de style, qui consiste à incarner ces identités à l'écran. On ne voit pas les 23, mais pas loin d'une dizaine... et il y a l'identité-mystère, dont on se demande si elle existe... et à quoi elle pourrait correspondre dans le film.

   L'intrigue ne tiendrait pas la route si les autres interprètes n'étaient pas au niveau. Deux femmes se distinguent : Betty Bucklet excelle en psychiatre intuitive ; Anya Taylor-Joy (révélée par The Witch) nous éblouit en adolescente perturbée, qui va se montrer particulièrement tenace face à l'adversité.

   Au passage, notons que les trois jeunes femmes que l'une des identités de Kevin enlève sont plutôt canons. Hasard du scénario, l'une d'entre elles va rapidement se retrouver en petite culotte, une autre en soutien-gorge. Est-il besoin de préciser qu'elle est dotée d'une poitrine généreuse ? Quant à la troisième, Casey (Anya), elle conserve un haut moulant, pigeonnant et translucide, qui ne laisse pas ignorer combien elle est bien gaulée.

   On le voit, M. Night Shyamalan a dû se plier à certains codes hollywoodiens. On note d'ailleurs, vers la fin, un petit recours au "juste à temps". On pourra aussi regretter qu'un scénario au départ très maîtrisé se conclue de manière aussi traditionnelle, alors que beaucoup d'éléments de la première partie incitent les spectateurs les plus futés à chercher un possible retournement. Hélas, l'aboutissement des retours en arrière (sur l'enfance de Casey), pour utile qu'il soit à l'histoire, est décevant.

   Il reste quand même la mise en scène de Shyamalan. Dès le début, on retrouve sa "patte" de géomètre. On sent qu'on a affaire à un type qui sait où placer sa caméra. La présentation du huis-clos qui pèse sur les trois victimes est brillante (et n'est pas sans rappeler le récent 10 Cloverfield Lane). On en regrette d'autant plus que son style maîtrisé, dépouillé, propre à utiliser de petits riens pour susciter l'angoisse, sombre plus tard dans la démesure.

   Cela nous vaut un film inégal, mais où l'on retrouve un peu du talent dont le réalisateur a su jadis faire preuve.

   P.S.

   La toute fin nous offre une petite surprise, avec le retour d'un personnage issu d'un précédent film de Shyamalan. Il y a de la suite dans l'air...

01:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films