La senteur de l'esprithumeurs personnelles, divagations diverses et variées2024-03-16T14:49:58+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlHeureux gagnantstag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-16:64898712024-03-16T14:42:45+01:002024-03-16T14:27:00+01:00 Cette comédie à sketchs française puise à différentes sources...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Cette comédie à sketchs française puise à différentes sources : la tradition italienne bien sûr (que je n'ai pas vue à l’œuvre depuis un moment déjà, depuis, je crois, <em><a title="Leçons d'amour à l'italienne" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2006/07/10/lecon-d-amour-a-l-italienne.html" target="_blank" rel="noopener">Leçons d'amour à l'italienne</a></em>), la satire espagnole (façon <em><a title="Les Nouveaux Sauvages" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2015/02/13/les-nouveaux-monstres-5558733.html" target="_blank" rel="noopener">Les Nouveaux Sauvages</a></em>) et l'humour "urbain" hexagonal, comme on peut le retrouver, par exemple, dans <em><a title="Tout Simplement Noir" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2020/07/10/tout-simplement-noir-6251042.html" target="_blank" rel="noopener">Tout Simplement Noir</a></em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> L'argument est alléchant : nous présenter la manière dont un gain miraculeux au jeu de hasard transforme la vie de Français "ordinaires" (voire très ordinaires...).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est la même famille dont les tribulations encadrent le film. On la découvre au début et on la retrouve à la fin. Ce n'est clairement pas la meilleure mise en bouche possible. Audrey Lamy et Fabrice Eboué ont beau faire ce qu'ils peuvent, c'est d'une incroyable beauferie, surjoué, surligné (et, bien sûr, totalement invraisemblable). Je crois avoir rarement vu accumulés autant de clichés sur une famille de classe moyenne en aussi peu de temps.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Pour moi, la comédie commence vraiment avec la deuxième historiette, celle mettant en scène une charmante trentenaire romantique qui, le même jour, gagne un paquet de thunes et rencontre l'homme parfait. Sa colocataire et meilleure amie essaie de la faire redescendre sur terre... mais est-elle aussi désintéressée qu'elle le prétend ? Jusqu'à quel point les apparences sont-elles trompeuses ? Cet épisode mérite le détour pour l'interprétation pétulante de Pauline Clément et celle, ambiguë, de Victor Meutelet.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La troisième histoire est celle d'un trio de djihadistes... qui va gagner à la loterie ! C'est assez gonflé et, cette fois-ci, je trouve que le jeu sur les idées reçues est maîtrisé. L'intrigue est moins linéaire qu'il n'y paraît, les acteurs sont convaincants... La conclusion surprenante... et cocasse.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le quatrième épisode est peut-être le plus complexe... et le plus moralisateur. La complexité réside dans la manière de montrer l'évolution des personnages, de leur attitude face à l'argent. En aussi peu de temps (15-20 minutes), c'est un petit tour de force. C'est aussi je pense dû à la qualité de l'interprétation. Anouk Grinberg côtoie (entre autres) Louise Coldefy et Sam Karmann. <em>(A noter que deux des comédiennes présentes ici -Pauline Clément et Louise Coldefy - s'étant déjà illustrées dans </em><a title="Menteur" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2022/08/20/menteur-6397067.html" target="_blank" rel="noopener">Menteur</a><em>.)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le problème avec la quatrième histoire (tout comme avec la conclusion des aventures de la première famille) est qu'elle débouche sur une fin trop moralisatrice à mon goût. Cette comédie d'apparence transgressive se révèle au fond assez conformiste... mais on passe un bon moment.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlChroniques de Téhérantag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-15:64898182024-03-16T00:07:37+01:002024-03-15T23:58:00+01:00 Cet étrange objet cinématographique nous vient d'Iran. Il a...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Cet étrange objet cinématographique nous vient d'Iran. Il a été coréalisé par Ali Asgari, découvert il y a un peu plus d'un an avec <em><a title="Juste une nuit" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2022/12/18/juste-une-nuit-6417623.html" target="_blank" rel="noopener">Juste une nuit</a></em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> A une introduction succèdent neuf entretiens, neuf portraits de l'Iran d'aujourd'hui et des difficultés que rencontrent certains habitants face à l'absurdité du régime des mollahs. Le dispositif est toujours le même : en plan fixe est filmé un(e) Iranien(ne) ordinaire, face à un(e) représentant(e) du régime (ou quelqu'un qui le sert de manière zélée), dont on ne perçoit que la voix et, parfois, une main, un avant-bras.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> <em>David</em> conte l'histoire d'un homme qui veut faire enregistrer la naissance de son fils, doté d'un prénom qui ne convient pas à la bien-pensance locale. A la manière d'un petit Socrate moyen-oriental, le père tente de déjouer les arguments du fonctionnaire islamiste...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> <em>Selena</em> met en scène une gamine fan de musique pop et de danse, que sa mère a emmenée dans une boutique de prêt-à-porter pour qu'elle y choisisse une tenue "islamiquement correcte". On ne voit aucune des deux adultes, juste la gamine censée se déhancher devant un miroir... avant d'y réapparaître de plus en plus habillée, de la tête aux pieds. En fond sonore, on peut savourer l'hypocrisie de la vendeuse qui insiste sur la nécessité de se plier aux injonctions religieuses, tout en essayant d'en tirer le meilleur parti commercial...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> <em>Aram</em> voit une lycéenne se faire convoquer dans le bureau de la directrice, en raison de son comportement supposé immoral. Au cours de la discussion, le rapport de force entre les deux femmes va évoluer...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Les plans sont savamment construits. Il faut faire attention à ce qu'il se passe hors-champ, mais aussi à l'arrière-plan, ainsi qu'aux rares interactions entre les deux protagonistes de l'historiette (comme un échange d'objet). Les dialogues sont remarquablement écrits.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La suite nous présente une chauffeuse de taxi un poil gothique tentant d'échapper à une condamnation, une autre jeune femme, plus strictement voilée, victime de harcèlement sexuel, un chômeur subissant un entretien d'embauche marqué par la plus stupide des bigoteries, un homosexuel (non déclaré) faisant tout pour obtenir le permis de conduire, un cinéaste confronté à la censure (dont le scénario "autorisé" rétrécit comme peau de chagrin) et une dame âgée à la recherche de son chihuahua. A chaque fois, l'autorité morale (invisible, mais que l'on entend) est confrontée à la pertinence des arguments des citoyens ordinaires... mais, aussi rusés soient-ils, ce sont rarement eux qui gagnent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La séquence finale est muette... et symbolique. On sent que les auteurs souhaitent un effondrement de la théocratie chiite, sans pouvoir le dire ouvertement. En 1h15, ils font la démonstration de leur maîtrise de l'art de la suggestion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est d'une grande habileté, très bien joué... et fort sur le plan politique. Je crois que ce sera l'un de mes films de l'année 2024.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlMadame de Sévignétag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-14:64896032024-03-15T17:20:07+01:002024-03-14T20:55:00+01:00 Je me suis laissé tenter par cette production "qualité...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Je me suis laissé tenter par cette production "qualité française", du cinéma classique mettant en valeur un pan de notre patrimoine culturel. J'ai été attiré par la distribution et le sujet, la célèbre (?) marquise étant une fine plume, pour ce que j'ai pu en lire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La réalisatrice Isabelle Brocard a choisi de mettre l'accent sur la relation mère-fille et l'idée d'indépendance. La vraie bonne surprise de ce film est l'interprétation d'Ana Girardot, que j'ai trouvée à la fois belle et touchante, crédible à trois âges/états différents : encore innocente à peine sortie de l'adolescence, prenant un peu d'assurance en jeune maman, adulte plus froide investie dans le rôle d'épouse... un quatrième état se révélant, à la fin.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La principale réussite du film est la mise en scène de la réflexion sur l'indépendance des femmes. Karine Viard incarne celle qui fut veuve très jeune (à 25 ans) et évita soigneusement de se remarier, gérant prudemment la fortune familiale. Elle voudrait voir sa fille (qu'elle a mariée à un veuf beaucoup plus âgé qu'elle) suivre ses traces, mais celle-ci finit par considérer son mariage comme une manière de devenir indépendante de sa propre mère. Le problème est qu'en coupant le cordon ombilical, elle se place sous la coupe d'un époux pas particulièrement bienveillant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est l'occasion de signaler que les seconds rôles masculins sont bien campés, notamment par Cédric Kahn et Laurent Grévill.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est la mise en images (et sons) de l'aspect littéraire de cette histoire qui pose problème. On entend lire certaines des lettres de la marquise... pas les plus brillantes à mon avis. Karine Viard ne paraît pas crédible en femmes de lettres, pas plus que Noémie Lvovsky en Madame de La Fayette (auteure - rappelez-vous - du <a title="roman préféré de Nicolas Sarkozy" href="https://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/03/29/et-nicolas-sarkozy-fit-la-fortune-du-roman-de-mme-de-la-fayette_1500132_3476.html" target="_blank" rel="noopener">roman préféré de Nicolas Sarkozy</a>). Les scènes de salon sont ratées... et c'est vraiment dommage parce que, dans les dialogues, on sent parfois un effort d'écriture. Mais tout cela tombe à plat. (Je pense qu'une comédienne comme Sandrine Kiberlain aurait été plus emballante dans le rôle de la marquise.)<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Cci dit, de temps en temps, une scène sort du lot, comme celle qui voit la fille de Madame de Sévigné tenter de rentrer dans les bonnes grâces de Louis XIV. Celui-ci a autrefois manifesté du désir à son égard. La belle et jeune épouse du comte de Grignan espère que cette ferveur passée pourra servir les intérêts de son mari. (A cette occasion, on comprend que l'ex-jouvencelle a bien progressé dans l'art de l'intrigue.) De passage, le roi se montre davantage intéressé par les talents littéraires de la mère, provoquant du dépit chez la fille.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Cela ne suffit toutefois pas à sauver complètement le film, un peu décevant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> P.S.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> A lire, dans la collection (de poche) "Folio 3 euros" :</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/00/02/4004010213.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6518582" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/00/02/645545655.jpg" alt="cinéma,cinema,film,films,femme,femmes,filles,littérature" /></a></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlDans la peau de Blanche Houellebecqtag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-13:64894482024-03-13T21:56:41+01:002024-03-13T21:46:00+01:00 Le titre du nouveau film de Guillaume Nicloux ( Le Poulpe ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le titre du nouveau film de Guillaume Nicloux (<em>Le Poulpe</em>, <em><a title="La Clef" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2007/12/28/la-cle.html" target="_blank" rel="noopener">La Clef</a></em>, <em><a title="La Religieuse" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2013/04/19/la-religieuse.html" target="_blank" rel="noopener">La Religieuse</a></em>...) rappellera aux vieux cinéphiles une œuvre de Spike Jones (<em>Dans la peau de John Malkovich</em>). Aux multiples versions de l'acteur américain correspond ici une brochette de (supposés) sosies <em>(guadeloupéens...)</em> de Michel Houellebecq. On les découvre lors d'une soirée de gala délicieusement ringarde...<em> (Vas-y Francky, c'est bon !)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est à l'image de ce long-métrage, un peu foutraque, faussement improvisé, où perce un esprit frondeur, sarcastique, émancipé des lubies du moment.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> On attend évidemment beaucoup (peut-être trop) de la rencontre entre l'écrivain malséant et l'humoriste sans filtre <em>(de cigarette ?)</em>. On commence par retrouver l'ectoplasme Houellebecq (en moins bonne forme que dans <em><a title="Thalasso" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2019/08/21/thalasso-6171217.html" target="_blank" rel="noopener">Thalasso</a></em>), dans une séquence à savourer au second degré. L'écrivain-acteur se retrouve confronté successivement à Gaspar Noé (dont je me demande s'il se rend compte de ce qu'on lui fait jouer) et Jean-Pascal Zadi. Celui-ci fait l'objet d'une série de répliques évoquant l'éléphant dans la pièce, surtout quand on comprend que personne n'osera dire que l'écart de taille n'est pas la seule (énorme) différence entre le jeune homme et sa tante... Je pense que Nicloux profite de cette séquence initiale pour régler quelques comptes avec le petit monde du cinéma français.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Une fois qu'on a compris que la plupart des scènes sont à double détente, on peut savourer. C'est en Guadeloupe que Houellebecq rencontre Gardin (qui doit présider le jury des sosies). Là, ça commence à partir en vrille, en partie à cause de l'homme à tout faire de Houellebecq, un colosse obèse parlant hébreu... et naviguant en eaux troubles. Les relations entre celui-ci, l'assistant (homosexuel) de Gardin et le chauffeur de limousine (descendant d'esclaves) vaut son pesant de cocktails au rhum.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Au fil des rencontres, divers sujets sensibles sont abordés (par la bande) : l'islamophobie, la vie de couple, la colonisation, l'esclavage, l'homophobie... jusqu'au moment où l'on comprend que sont mises en scène certaines des contradictions des militants de l'intersectionnalité. J'ai trouvé le réalisateur très habile, sachant diriger ses comédiens de manière à ce que chacun puisse comprendre ce qui l'arrange. Clairement, les Guadeloupéens engagés qui s'expriment pensent servir la défense de leurs idées (parfois radicales), alors que le cadrage et le montage incitent les spectateurs à prendre du recul (parfois ironique) par rapport à ce qui est dit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est donc un film malpensant, politiquement incorrect, auquel certains critiques progressistes se sont laissé prendre... mais, attention : il ne s'agit pas d'une comédie flamboyante, dans laquelle les personnages incarnés par Houellebecq et Gardin rivalisent de saillies. Il y en bien quelques unes, dans ce film plus écrit qu'il n'en a l'air, mais l'essentiel n'est pas là.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlLa Grande Plage aux épices 2tag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-09:64888612024-03-14T23:24:17+01:002024-03-10T00:05:00+01:00 Deux ans et demi après le premier opus , Denis Villeneuve est...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Deux ans et demi après <a title="le premier opus" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2021/09/24/dune-6339528.html" target="_blank" rel="noopener">le premier opus</a>, Denis Villeneuve est de retour sur les écrans avec la deuxième partie de son gros pain d'épices. Dans une grande salle, en 4K, son dolby trucmuche, incontestablement, ça dépote. Le désert <span style="text-decoration: line-through;">de Jordanie</span> d'Arrakis est magnifié par la photographie et la mise en scène, même si je mettrais un bémol au niveau des séquences nocturnes, mal éclairées.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> On attendait le réalisateur à certains points de passage obligés. L'examen est réussi avec mention pour la séquence montrant le héros chevaucher pour la première fois un ver des sables. Dans les grottes, en général, c'est maîtrisé, avec (enfin) quelques développements sur l'aspect écologique de l'histoire. En revanche, les scènes qui voient Dame Jessica puis Paul Atréides acquérir la mémoire des ancêtres m'ont paru un peu lourdingues. La représentation de l'univers des (méchants) Harkonnen est plus inspirée, même si, à la longue, on se lasse des surgissements de violence gratuite. La bataille finale suit les canons du genre, spectaculaire, cruelle. Villeneuve comme ses devanciers esthétise la violence, servi par la grosse caisse de papy Zimmer. <em>(On notera qu'ici la "bonne" violence est au service d'un djihad quasi génocidaire...)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Au niveau de l'interprétation, je suis partagé. A de nombreuses reprises, j'ai eu l'impression que les comédiens prenaient la pose, le pire étant les scènes de désert, durant lesquelles on voit certains protagonistes regarder au loin, tentant de prendre un air pénétré. Il y a quand même quelques moments aériens, comme l'initiation de Paul par Chani, ce pas de danse sur le sable, au crépuscule. Cela contraste avec le reste de la relation : alors qu'ils sont censés être tombés follement amoureux l'un de l'autre, c'est d'une fadeur !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Fort heureusement, cette deuxième partie met d'autres personnages en valeur. Je pense bien entendu à Dame Jessica. Même sous ses horribles voiles, Rebecca Ferguson demeure fascinante, faisant naviguer son personnage entre l'aveugle soutien maternel et l'accomplissement machiavélique des plans du Bene Gesserit. J'ai aussi aimé la prestation d'Austin Butler (remarqué dans <em><a title="Elvis" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2022/06/26/elvis-dans-la-peau-6388855.html" target="_blank" rel="noopener">Elvis</a></em>) en Feyd-Rautha, le combat décisif avec Paul me semblant toutefois écourté... et peut-être émaillé d'un faux raccord : sauf erreur de ma part, Feyd blesse Paul une seule fois, son couteau restant planté dans le corps de son adversaire... mais pas au même endroit selon le plan ! Cela me paraît énorme, pour un film qui a subi un montage draconien <em>(avec d'ailleurs une grosse ellipse imposée au moment de la formation de Paul, dans le désert)</em>. J'ai peut-être eu la berlue.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Vu la composition du public, dans la salle où j'ai vu le film, je sens que cette nouvelle saga <em>(un troisième opus étant au programme...)</em> va représenter, pour une jeune génération de cinéphiles, un peu ce que fut jadis <em>La Guerre des étoiles</em> (première mouture) ou naguère <em>Le</em> <em>Seigneur des anneaux</em> pour ses aînés. Au niveau du message, je préfère -de loin- la dénonciation des régimes totalitaires par George Lucas à la bouillie servie par Villeneuve.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlMaison de retraite 2tag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-08:64887382024-03-09T14:37:39+01:002024-03-08T23:02:00+01:00 Grosse affluence (transgénérationnelle) dans la salle pour...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Grosse affluence (transgénérationnelle) dans la salle pour cette comédie grand public sortie il y a presque un mois. Deux ans après <a title="le premier volet" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2022/02/19/maison-de-retraite-6367119.html" target="_blank" rel="noopener">le premier volet</a>, on retrouve la plupart des protagonistes, sans toutefois Mylène Demongeot (morte depuis), Antoine Duléry et Gérard Depardieu, bien vivant, mais dont le personnage est décédé. Il est fait mention de lui à plusieurs reprises au cours de ce film, preuve que le scénario a vraisemblablement été écrit il y a plus d'un an.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le début m'a inquiété. On a droit à... un résumé du <a title="premier volet" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2022/02/19/maison-de-retraite-6367119.html" target="_blank" rel="noopener">premier volet</a> (qui va seulement être diffusé dimanche 10 mars sur TF1), sans doute pour ne pas perdre le nouveau public. L'histoire ne démarre qu'ensuite, dans une ambiance conviviale, un peu trop même. On sent la volonté de promouvoir toutes les formes de "vivre ensemble". A noter tout de même la présence de Brahim Bouhlel, qui incarne l'un des adjoints de Milann (Kev Adams). Son personnage est une source récurrente de situations aussi gênantes que cocasses, notamment quand il se met à insérer des expressions imagées</span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> dans la conversation</span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">... C'est à peu près tout pour cette mise en bouche.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Pour moi, cela ne devient intéressant que lorsque la petite troupe gérée par Milann débarque dans l'EHPAD de rêve... dont les occupants voient d'un très mauvais oeil l'arrivée des petits nouveaux. Du côté des pensionnaires, je retiens surtout Chantal Ladesou, qui apporte sa gouaille (« C'est quoi cette coiffure ? T'as la raie du cul sur la tête ! ») et Jean Reno, avec son charisme rugueux. Il succède à Depardieu dans le rôle du père de substitution (pour Milann)... et fait l'objet du running gag du film. (<em>Indice : il a un début d'Alzheimer.) </em>J'ajoute à ce duo Anne Marivin, qui remplace Antoine Duléry dans le rôle de la méchante de l'histoire. Elle est par-faite !<em><br /></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Dans un premier temps, les deux groupes de pépés et mémés vont s'affronter, avant de faire cause commune, pour des raisons que je m'interdis de dévoiler. Les problèmes semblent toutefois se résoudre un peu trop vite... On est donc à moitié surpris lorsqu'un coup de théâtre survient. Il donne un tonus salutaire à l'intrigue, d'autant qu'il est suivi d'un second renversement de situation, ma foi plutôt bien mené (et tout aussi prévisible que le premier).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Du coup, cette comédie au départ un peu trop linéaire prend un peu <em>(pas beaucoup, faut pas déconner non plus)</em> de relief. La toute fin est hélas sans surprise, consensuelle au possible. Mais j'ai apprécié que l'histoire bourrée de bons sentiments prenne un tour inattendu, le tout épicé d'humour "gaulois". La salle a beaucoup ri.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.html14 jours pour aller mieuxtag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-07:64885932024-03-07T22:13:22+01:002024-03-07T22:04:00+01:00 Et c'est parti pour une comédie sociétale, qui évoque à la...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Et c'est parti pour une comédie sociétale, qui évoque à la fois la différence de classe, les centres de bien-être et le petit commerce, à travers les aventures de Max, un cadre commercial arrogant et stressé (bien interprété par Maxime Gasteuil, une découverte pour moi).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Au début de l'histoire, le gars paraît plutôt antipathique, même si les dialoguistes ont offert à son personnage une brochette de <span style="text-decoration: line-through;">punchlines</span> saillies bien senties. Un peu de gentillesse émane toutefois du milieu familial, la quincaillerie possédée par ses parents, qui ont les traits de Chantal Lauby et Michel Boujenah.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Sur le point d'épouser une ravissante gosse de riche, Max est entraîné par son futur beauf (un pauvre type oisif, gagné par le <em>new age</em>) dans un centre de remise en forme, dirigé par un couple d'anciens babas cools, incarnés avec gourmandise par Zabou et Lionel Abelanski. Là, ça devient parfois fendard, parce que ce duo de "clairvoyants" va soumettre le groupe de <span style="text-decoration: line-through;">pigeons</span> clients <em>(à 1500 euros par personne le séjour...)</em> à une thérapie plutôt originale. On découvre les compagnons d'infortune de Max, du faux Jésus au dragueur invétéré, sans oublier l'érotomane et la fumeuse de joints. Au cours de leur séjour, les clients du centre vont aussi croiser un boulanger complotiste et un policier municipal adepte de la manière forte...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Bref, on ne s'ennuie pas, même si ce n'est pas aussi "salé" que je l'avais espéré. Cela devient même consensuel dans le dernier quart d'heure, qui voit plusieurs personnages évoluer positivement... et donc valider indirectement les pratiques charlatanesques que le reste du film s'était amusé à dézinguer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est (pour moi) franchement dommage, même si le mini-bêtisier qui pimente le début du générique de fin rehausse un peu le cachet comique de cette sympathique comédie.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlThey shot the piano playertag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-05:64883392024-03-06T00:17:33+01:002024-03-06T00:11:00+01:00 « Ils ont flingué le pianiste » nous disent les réalisateurs...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> « Ils ont flingué le pianiste » nous disent les réalisateurs de ce documentaire historico-musical, présenté sous forme de film d'animation. Il nous conte l'enquête menée au XXIe siècle par un journaliste états-unien <em>(de gauche : il travaille pour </em><a title="The New Yorker" href="https://www.newyorker.com/" target="_blank" rel="noopener">The New Yorker</a><em>)</em> sur un musicien de bossa nova méconnu, le Brésilien Francisco Tenório junior, disparu en Argentine en 1976, à la veille du coup d’État militaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> L'histoire démarre aux États-Unis, au cours d'une séance de lecture de l'ouvrage écrit par celui qui s'était d'abord passionné pour la musique brésilienne, qui a connu son apogée dans les années 1950-1960, juste avant la mise en place d'une de ces dictatures militaires soutenues par Oncle Sam dans sa lutte contre l'hydre bolchévique. On nous plonge ensuite dans son enquête, qui fait surgir à l'écran des images d'époque, dans des tons chauds, sur un fond musical absolument enchanteur, quand bien même parfois le contexte était terrible.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/02/00/2660995557.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6516762" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/02/00/3896880438.jpg" alt="cinéma,cinema,film,films,histoire,musique" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le journaliste <em>(doublé par Jeff Goldblum dans la version originale)</em> est donc parti enquêter au Brésil, à la recherche des musiciens rescapés de cette époque, ou de leurs proches. Rapidement, il en vient à poursuivre son travail en Argentine. D'abord destiné à évoquer l'histoire d'un pan de la musique sud-américaine, son livre va petit à petit se focaliser sur la vie et l’œuvre de Tenório, considéré comme un virtuose à l'époque, mais qui a très peu enregistré... et, surtout, qui a disparu dans des circonstances mystérieuses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Sur celles-ci plane l'ombre de la dictature argentine et de ses forces spéciales, qui écumaient les rues de Buenos Aires en Ford Falcon. On pense un peu à une vieille chanson de Jean-Pierre Mader (<em><a title="Disparue" href="https://www.youtube.com/watch?v=DSFYMDWA8G8" target="_blank" rel="noopener">Disparue</a></em>) et à la Française <a title="Marie-Anne Erize" href="https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/marie-anne-erize-la-disparue-de-san-juan-7900097249" target="_blank" rel="noopener">Marie-Anne Erize</a>. L'impression de malaise se confirme quand il est fait mention de la sinistre <a title="École de mécanique de la marine" href="https://www.courrierinternational.com/article/memoire-le-plus-grand-centre-de-torture-de-la-dictature-argentine-entre-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco" target="_blank" rel="noopener">École de mécanique de la marine</a>. (Les vieux cinéphiles se rappelleront du film <em>Garage Olimpo</em>.)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Fort heureusement, la musique et la chaleur humaine des artistes viennent détendre l'atmosphère. L'animation n'est pas virtuose, mais elle met bien en valeur les musiciens et les témoignages des proches. Les décors sont assez chouettes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le journaliste va mener son enquête à son terme, grâce notamment à un ancien officier qui a accepté d'en dire plus sur ce qu'il s'est passé à Buenos Aires à la fin des années 1970.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est un film à la fois beau et glaçant, mêlant la terreur des anciennes dictatures au bien-être procuré par une musique pleine de douceur et de subtilité.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlLes Chèvres !tag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-03-01:64878242024-03-01T21:59:47+01:002024-03-01T21:47:00+01:00 Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître, l'argument du film...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître, l'argument du film (le procès d'un animal accusé d'avoir provoqué la mort d'un humain) n'est pas une histoire tordue tirée de l'esprit malade d'un scénariste en mal d'inspiration. Au Moyen Age en particulier, il est arrivé que la justice condamne des quadrupèdes, notamment des cochons.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Fred Cavayé s'est-il souvenu d'<a title="un vieux sketch" href="https://www.youtube.com/watch?v=2An3kjtb5cU" target="_blank" rel="noopener">un vieux sketch</a> de Dany Boon, dans lequel le personnage principal avait pour compagne... une chèvre ? Quoi qu'il en soit, le réalisateur d'<em><a title="Adieu Monsieur Haffmann" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2022/02/04/adieu-monsieur-haffmann-6364353.html" target="_blank" rel="noopener">Adieu Monsieur Haffmann</a></em> s'est lancé dans cette périlleuse aventure, entouré d'une distribution prestigieuse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le cahier des charges est rempli d'intentions louables : la dénonciation de l'esprit de clocher, du rejet de l'autre (qu'il soit d'une autre nation, d'une autre région... ou d'un autre village), des préjugés sexistes... et de la justice spectacle. On nous plonge dans une France pittoresque, celle du milieu du XVIIe siècle, en Province, supposément à la frontière de la Savoie <em>(même si le film a été tourné dans un charmant village du Lot, <a title="à Saint-Cirq-Lapopie" href="https://www.ladepeche.fr/2023/02/28/en-tournage-dans-le-lot-a-saint-cirq-lapopie-dany-boon-defend-une-drole-de-chevre-au-tribunal-11028563.php" target="_blank" rel="noopener">à Saint-Cirq-Lapopie</a>)</em>. Les emperruqués y croisent les <span style="text-decoration: line-through;">sans-dent</span> dents-gâtées, les Parisiens des Provinciaux... voire des <span style="text-decoration: line-through;">Savoyards</span> Savoisiens. Il y a même une ébauche de mystère concernant la mort d'un maréchal de France (puisque la chèvre n'est évidemment pas responsable de son décès).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le problème est que, malgré tous ces ingrédients, la sauce ne prend pas. Il y a bien trois ou quatre moments franchement drôles, mais, le reste du temps, au mieux, on sourit. Pourtant, certains comédiens "font le job", comme on dit. Jérôme Commandeur est très convaincant en avocat parisien prétentieux. Grégory Gadebois n'est pas mal en Mazarin, tout comme Ludivine de Chastenet en aubergiste. La jeune Claire Chust n'est pas maladroite non plus en amie des chèvres... et les (brèves) apparitions de Marie-Anne Chazel à l'écran ne manquent pas de sel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> J'ai eu l'impression qu'on avait suivi une sorte de recette du succès qui, hélas, donne une espèce de plat cuisiné moyennement savoureux. Je note aussi qu'on semble avoir eu du mal à choisir entre la pseudo-reconstitution historique et les anachronismes assumés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le film est plutôt dispensable.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> P.S.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> A lire, pour les amateurs d'anecdotes, un bon livre de l'historien Michel Pastoureau, qui part de l'analyse d'un fait divers pour aboutir à une histoire de l'héraldique :</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/02/985798760.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6515837" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/02/2442624240.jpg" alt="cinéma,cinema,film,films,histoire" /></a></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlLe Molière imaginairetag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-02-25:64869382024-02-25T23:39:32+01:002024-02-25T23:28:00+01:00 Le titre fait évidemment allusion à l'une des comédies de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le titre fait évidemment allusion à l'une des comédies de Jean-Baptiste Poquelin (<em>Le Malade imaginaire</em>). Il dit l'essentiel sur le projet d'Olivier Py : évoquer certes la figure de Molière, mais un Molière pas tout à fait fidèle à la réalité, un Molière qui aurait un petit quelque chose d'Olivier Py.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Mais commençons par la prouesse technique : tourner cela en plan-séquence. (On nous dit un seul, mais je pense qu'à trois reprises au moins, on nous a peut-être servi un fondu enchaîné : lorsque la caméra plonge dans les plis d'une robe noire, quand un drap/voile de la même teinte recouvre brièvement l'objectif et, à la fin, lorsqu'on sort du théâtre.) J'apprécie le tour de force, aussi bien de la part du metteur en scène que de la part des techniciens et des acteurs. C'est de la belle ouvrage, éclairée à la bougie, ce qui, outre l'aspect véridique, crée une ambiance particulière.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Hélas, Py n'en fait pas grand chose. On comprend qu'il a voulu créer un film à la manière d'une pièce de théâtre classique, avec (presque) unité d'action de temps et de lieu. On perçoit très nettement le découpage en scènes (de durée inégale, avec un nombre de personnages variables... comme au théâtre), moins la division en actes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> J'ai trouvé le début intéressant. On suit les mouvements de caméra, on s'intéresse à des éléments du décor et l'on apprécie (plus ou moins) les numéros d'acteurs. Laurent Lafitte est une fois de plus très bon (surtout au début et à la fin), notamment quand il déclame à plusieurs reprises, avec différentes intonations, la même tirade. En revanche, la mise en scène de l'attirance qu'aurait éprouvée le dramaturge pour l'acteur Michel Baron est maladroite, le pire étant atteint lors d'une scène de bain, vraiment ridicule.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> En fait, Molière sert de paravent à Olivier Py. Il ne s'est pas attribué le rôle-titre, qu'il a préféré confier à un excellent acteur (qui, de surcroît, ressemblerait physiquement à Poquelin). Mais il est présent dans le film, sous les traits du marquis de Roffignac, qui cherche lui aussi à s'attirer les faveurs du comédien Michel Baron. Or, celui-ci est interprété par... Bertrand de Roffignac, qui a coscénarisé le film avec Py... <em>(Je crois que, pour les gens du milieu, l'allusion est transparente.) </em>Quoi qu'il en soit, je constate que le réalisateur aime à placer devant sa caméra des jeunes hommes nus, au torse impeccable. <em>(Une mienne connaissance, bien plus cultivée que moi, m'affirme que c'est une pratique courante dans le théâtre subventionné.)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Bref, au bout d'un moment, on décroche. L'histoire n'est pas passionnante (alors qu'elle devrait l'être, puisque l’Église essaie de récupérer l'âme de Molière à l'article de la mort). Certains numéros d'acteurs tombent à plat (comme celui des trois commères, avec Dominique Frot en roue libre et Catherine Lachens qui se demande qui a bien pu écrire les âneries qu'on lui fait débiter)... et j'ai fini par me lasser de la virtuosité du plan-séquence.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlUne Vietag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-02-25:64868042024-02-25T00:45:28+01:002024-02-25T00:30:00+01:00 Il ne s'agit pas d'une nouvelle adaptation du roman de Guy de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Il ne s'agit pas d'une nouvelle adaptation du roman de Guy de Maupassant. <em>(Stéphane Brizé s'y est attelé <a title="il y a sept-huit ans" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2016/11/27/une-vie-5880076.html" target="_blank" rel="noopener">il y a sept-huit ans</a>.)</em> Plus que d'une seule vie, il est question de celle de près de 700 personnes, des enfants sauvés de la déportation, en 1938-1939, par un employé de banque londonien, <a title="Nicholas Winton" href="https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/07/04/deces-de-nicholas-winton-le-schindler-britannique_4670182_3382.html" target="_blank" rel="noopener">Nicholas Winton</a>, épaulé par des bénévoles britanniques et tchécoslovaques.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> L'histoire nous est contée sous deux formes : des scènes anciennes (londoniennes et praguoises), tournées dans des tons bleutés ou gris, et des scènes "contemporaines", évoquant les années 1987-1988, où dominent le jaune, l'orange, le marron. C'est le code visuel utilisé pour distinguer les deux époques.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le montage alterne les scènes "récentes" et anciennes. C'est, je pense, le bon choix, plutôt que de procéder de manière strictement chronologique. C'est donc en alternance qu'on va suivre, d'un côté le paisible retraité qui fait le tri dans ses papiers, jusqu'à tomber sur une mystérieuse sacoche, de l'autre côté de jeunes adultes britanniques et tchécoslovaques qui tentent de donner un avenir à des enfants en majorité juifs. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Anthony Hopkins apporte son charisme tranquille au Nicholas Winton âgé, tandis que Johnny Flynn est une bonne surprise en version jeune du banquier. Celui-ci apparaît étonnamment idéaliste, tout comme la plupart des bénévoles qui s'investissent dans le sauvetage. Les scènes anciennes donnent un aperçu du travail de fourmi qu'il a fallu fournir à l'époque pour identifier, informer, convaincre les familles de ces enfants, beaucoup vivant dans une misère crasse. Mais le plus dur fut peut-être d'obtenir les autorisations des fonctionnaires britanniques et d'organiser les transports (en train). La mère du banquier (interprétée par la toujours formidable Helena Bonham Carter) a joué un rôle décisif. Du côté tchécoslovaque, ce sont plutôt les gamines qui m'ont touché, une assez joyeuse malgré la situation (et malgré son sourire édenté), une autre fan de ski et de natation (comme Winton) et une troisième mutique, agrippée à un bébé qui n'est pas le sien.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Paradoxalement, c'est plus par les scènes des années 1980 que j'ai été ému. Elles sont moins appuyées que celles se déroulant à la veille de la Seconde Guerre mondiale et Hopkins y impose par sa seule présence une louable délicatesse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> J'ai beaucoup aimé cet éloge d'un héros ordinaire, discret, humble, loin de notre monde tapageur et superficiel.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlPetits meurtres opiacéstag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-02-24:64866822024-02-24T14:21:37+01:002024-02-24T00:40:00+01:00 Le programme le plus intéressant à voir, ce vendredi soir, à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le programme le plus intéressant à voir, ce vendredi soir, à la télévision française, était sans conteste le nouvel épisode inédit des « Petits Meurtres d'Agatha Christie », intitulé <em><a title="Mortel Karma" href="https://www.france.tv/france-2/les-petits-meurtres-d-agatha-christie/les-petits-meurtres-d-agatha-christie-saison-3/5699088-mortel-karma.html" target="_blank" rel="noopener">Mortel Karma</a></em>. C'est hélas l'avant-dernier de la série. <em>(L'ultime doit être diffusé le 8 mars.)</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/00/2043703460.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6514020" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/00/4147977651.jpg" alt="télévision,télé,actu,actualité,actualités,actualite,actualites,médias" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la fine équipe évoluant dans <a title="la troisième époque" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2021/02/05/petits-meurtres-a-la-mode-6295689.html" target="_blank" rel="noopener">la troisième époque</a> des histoires, au début des années 1970. De gauche à droite <em>(ci-dessus)</em>, nous avons la ravissante Chloé Chaudoye (Rose Bellecour, une psy moins futile qu'elle n'en a l'air), Émilie Gavois-Kahn (Annie Gréco, une commissaire moins soupe-au-lait qu'elle veut le faire croire) et Arthur Dupont (Max Beretta, un inspecteur plus subtil que ce qu'il laisse paraître).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le point de repère historique est la référence à un éphémère ministre de l'Intérieur, un certain <a title="Jacques Chirac" href="https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministere/Histoire/Les-ministres-de-la-Veme-Republique/Jacques-CHIRAC" target="_blank" rel="noopener">Jacques Chirac</a>.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/00/3093213028.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6514022" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/00/3395105795.jpg" alt="télévision,télé,actu,actualité,actualités,actualite,actualites,médias" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Dans cet épisode, l'enquête policière va croiser la vie personnelle de la commissaire, plus précisément son ancienne vie, celle de l'adolescente qu'elle fut, lorsqu'elle abandonna le bébé dont elle venait d'accoucher. A sa grande surprise, elle se retrouve face à sa fille biologique, devenue suspecte dans son enquête sur un meurtre. Au départ, cette Jade Baldini ignore qui est vraiment pour elle cette commissaire acariâtre et mal fagotée, qui met cependant tout en œuvre pour la protéger. Les dialogues entre les deux femmes sont souvent à double-sens...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Plusieurs ingrédients supplémentaires viennent pimenter l'enquête. Suite à un choc, l'inspecteur Beretta perd la mémoire et voit sa personnalité transformée, adoucie... ce qui perturbe fortement sa collègue psy, qui le trouve soudain très attachant, voire séduisant. Arthur Dupont joue très bien le contre-emploi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> A cela s'ajoute la présence de substances hallucinogènes, qui vont jouer un double rôle dans l'intrigue. Tout d'abord, on sent qu'elles circulent abondamment chez l'industriel où se sont réunis des baba-cools, parmi lesquels se trouve l'inénarrable Bob <em>(Nicolas Lumbreras, excellent)</em>, gérant de l'hôtel où la commissaire a trouvé refuge. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/00/01/3928523874.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6514023" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/00/01/1970113122.jpg" alt="télévision,télé,actu,actualité,actualités,actualite,actualites,médias" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Ensuite, on devine assez vite qu'une partie de ces substances se retrouve au commissariat... sans que tout le monde ne soit au courant. Cela plonge le commissaire divisionnaire Legoff dans des situations aussi réjouissantes qu'inconfortables. (Là encore, la distribution est au niveau, avec l'excellent Quentin Baillot.)</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/00/00/1942676067.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6514024" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/00/00/852357298.jpg" alt="télévision,télé,actu,actualité,actualités,actualite,actualites,médias" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> L'intrigue est fouillée, sinueuse. Les interprètes sont très bons, les dialogues ciselés. la musique d'accompagnement est toujours aussi pertinente, à la fois légère et rythmée. J'ai passé un très bon moment.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlLe Royaume des abyssestag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-02-21:64863612024-02-22T00:20:48+01:002024-02-22T00:14:00+01:00 Cette animation chinoise (que j'ai pu voir, au cinéma de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Cette animation chinoise <em>(que j'ai pu voir, au cinéma de Rodez, en mandarin sous-titré... trop la classe !)</em> puise à de multiples inspirations : chinoises bien sûr, mais aussi japonaises et françaises (les œuvres de Jules Verne).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Dès l'introduction, on sent la volonté de se calquer sur le modèle japonais qui a réussi : le studio Ghibli. En effet, sur l'un des cartons qui précède le début de l'histoire, on peut voir dessiné un rongeur, emblème de la maison de production chinoise. La conception de l'image rappelle le logo du studio japonais, qui introduit les films d'Hayao Miyazaki.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/02/02/2097539026.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6513581" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/02/02/3766195177.jpg" alt="cinéma,cinema,film,films" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> On est rapidement saisi par la qualité de l'animation, la profusion de couleurs, la fluidité des mouvements. Clairement, ce film marque l'arrivée des studios chinois dans la cour des grands. Ils ont désormais les moyens techniques de rivaliser avec Disney-Pixar, DreamsWorks et leurs concurrents japonais (entre autres). Toutefois, à la longue, cette richesse visuelle devient fatigante. Elle n'est pas toujours utilisée à bon escient, selon moi. Ceci dit, sur un très grand écran, c'est très plaisant à voir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> L'intrigue joue sur un double niveau de lecture. On commence par suivre une famille de classe moyenne, avec deux enfants. On comprend assez vite qu'après départ de sa première épouse, le père de l'héroïne s'est remarié... et vient d'avoir un garçon avec sa nouvelle compagne. Le gamin devient le "petit empereur" de la famille recomposée. La fille aînée, Shenxiu, se sent délaissée, d'autant que sa mère biologique semble avoir coupé les ponts avec sa vie d'avant. La pré-ado est en pleine dépression, ce que presque personne dans son entourage ne remarque. Elle voudrait retrouver sa vie d'avant, surtout la relation forte qu'elle entretenait avec sa mère <em>(qu'elle appelle "Mama" dans la version originale)</em>. Une sorte de berceuse sert de leitmotiv à cette relation. C'est je crois une composition d'origine occidentale (au violoncelle), peut-être du Beethoven (ou du Schumann). Au cours d'une croisière, elle se retrouve perdue dans l'océan, où elle pense retrouver sa mère, par l'intermédiaire de créatures fabuleuses. Et c'est parti pour de trépidantes aventures.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est agité, avec de l'humour et un fond de cafard. Shenxiu rencontre un chef restaurateur, capitaine d'un bateau-restaurant amphibie, où le personnel comme les clients sont des animaux aux comportements humains. C'est l'occasion pour le cinéaste de se moquer quelque peu de l'attitude des riches Chinois en vacances <em>(réputés pour leur sang-gêne... un peu comme les Français d'ailleurs)</em>. Ils sont représentés comme arrogants, obèses, grossiers... Le chef, quant à lui, utilise ses talents culinaires pour s'enrichir, quitte à profiter indûment des créatures de la mer. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Deux d'entre elles attirent l'attention : une sorte de poulpe protéiforme, qui se prend d'amitié pour l'héroïne, et le fantôme rouge qui, quand il surgit, se révèle particulièrement menaçant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Au bout d'1h30, je commençais à me lasser de la débauche d'effets et d'une petite tendance larmoyante quand s'est produit un coup de théâtre, un<em> twist</em> qui a redonné à tout ce qui précède une saveur supplémentaire. Certes, la fin est un peu trop explicative, jusqu'au générique qui contient des scènes ultérieures, sans doute pour rassurer le public auquel cette histoire un peu sombre aurait fichu le bourdon. <em>(Allez, je vous le dis : ça se termine bien.)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Je pense malgré tout que ce Tang Xiaopeng est un réalisateur à suivre.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlTout sauf toitag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-02-19:64860152024-02-19T21:05:56+01:002024-02-19T20:24:00+01:00 Je n'avais pas entendu parler de la sortie de cette romcom...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Je n'avais pas entendu parler de la sortie de cette <em>romcom</em> (comédie romantique) mais, ce week-end, en quête de divertissement léger, je me suis laissé tenter par ce film, réalisé par Will Gluck (auquel on doit les deux <em><a title="Pierre Lapin" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2021/07/07/pierre-lapin-ii-6325752.html" target="_blank" rel="noopener">Pierre Lapin</a></em>) et dans lequel figure Sydney Sweeney, qui m'avait impressionné l'an dernier dans <em><a title="Reality" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2023/08/17/reality-6457064.html" target="_blank" rel="noopener">Reality</a></em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> En rentrant (tardivement) dans la salle, j'ai eu un petit choc : il n'y avait quasiment que des femmes dans le public, adolescentes ou jeunes adultes. Complétaient la séance deux mâles grisonnants plutôt bien conservés et quelques femmes entre deux âges. A priori, pas de retraité... ni d'adolescent de sexe masculin <em>(j'ai bien regardé : aucun)</em>, ce qui a eu un gros avantage : cela sentait bon, sans odeurs de transpiration, de musc, de pet ou de pieds.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le scénario est sans surprise : deux très jolies personnes vont se rencontrer, s'attirer, se détester, s'éloigner, se rapprocher, se repousser et, finalement, s'aimer. Je pense ne rien dévoiler d'essentiel. Tout l'intérêt du film réside dans les épreuves que le (futur) couple va devoir surmonter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La première consiste en l'utilisation d'un cabinet de toilettes, le jour de leur rencontre, dans un café pour bobos. La ravissante demoiselle, Bea (Sweeney, dont la costumière ne nous permet pas d'ignorer qu'elle a un corps de déesse) se retrouve en fâcheuse posture, ce qui lui arrivera de nouveau au cours d'un vol de nuit à destination de l'Australie <em>(Sydney se rendant donc à... Sydney !)</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est la marque de fabrique de cette romance, qui veut éviter de sombrer dans la guimauve. Certaines scènes sont donc quelque peu "épicées", tout en restant grand public. Le vrai-faux prétendant de Bea, l'irritant et charmant Ben (Glen Powell, qui a dû arrêter de compter les heures passées sur le banc de muscu), va lui aussi connaître les affres de situations embarrassantes. Soyez attentifs aux scènes aquatiques et aériennes... et à ce qui se passe dans les caleçons ! Pauvre garçon...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Durant la première partie (celle de la rencontre, de la rupture puis des retrouvailles, j'ai bien ri. J'ai aussi apprécié la période de chamailleries des deux tourtereaux, invités au mariage de la sœur de Bea, en compagnie des meilleurs amis de Ben, de son ex (venue avec un surfeur doté de deux neurones), des parents de Bea... et du précédent fiancé de celle-ci.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Quand l'ambiance romantique prend le dessus <em>(autrement dit : quand le scénariste décide que les chamailleries doivent céder la place au rapprochement sentimental)</em>, je trouve que le niveau baisse et que la dynamique est moins forte. On essaie bien de réintroduire <span style="text-decoration: line-through;">un énorme pénis</span> de l'enjeu en mettant en danger l'union de Claudia et Halle <em>(un mariage gay transethnique, c'est dire si l'on frôle le "politiquement correct" à la sauce démocrate)</em>, mais cela fonctionne moyen, même quand on y ajoute la possible séparation définitive des héros.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Tout ce petit monde est interprété par des comédiens dont le recrutement a dû fortement s'appuyer sur des critères physiques. Les dames en particulier sont toutes très minces, avec un joli minois.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> J'ajoute que les paysages sont superbes, à tel point que je me suis demandé si ce n'était pas l'office de tourisme de la Nouvelle-Galles-du-Sud qui avait tourné les images. En tout cas, ça donne envie d'y aller.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> L'histoire s'achève sur un générique chanté collectivement et composé d'un montage d'images extraites de presque toutes les scènes du film. <em>(En clair : lors du tournage de chaque scène, un moment a été consacré à la future chanson du générique, à charge ensuite pour les monteurs de mixer le tout.)</em><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est une sorte d' « objet gentil », comme dirait Luc B.</span></p>
HenriGolanthttp://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/about.htmlCocoricotag:lasenteurdel-esprit.hautetfort.com,2024-02-18:64858712024-02-18T22:56:17+01:002024-02-18T22:49:00+01:00 Le scénario de cette comédie sociétale mêle deux arguments...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Le scénario de cette comédie sociétale mêle deux arguments narratifs : l'annonce d'un mariage transclasse (entre l'héritière d'un important domaine viticole et le fils d'un ex-garagiste) et la découverte de leurs origines par les quatre parents, par l'entremise de tests ADN lancés en secret par les futurs (?) mariés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Ces deux-là ont beau jouer un rôle déterminant dans l'intrigue, ils sont moins présents à l'écran que les quatre cadors qui incarnent leurs parents. Je signale quand même la bonne prestation de Chloé Coulloud, très convaincante en jeune femme moderne.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/01/2661400483.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6512834" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/media/01/01/3658688978.jpg" alt="cinéma,cinema,film,films,société" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Du côté des géniteurs, on a droit à deux beaux couples caricaturaux. A ma gauche (en haut), se trouvent les Martin, avec Gérard le garagiste devenu concessionnaire Peugeot, fier de sa <em>francitude</em>, marié à Nicole, épouse effacée qui ignore la composition d'une branche de son arbre généalogique. Didier Bourdon et Sylvie Testud nous livrent de fort belles compositions. Je trouve le premier mieux utilisé que dans les films de Philippe Lachaud (et on lui a réservé quelques répliques saillantes). La seconde est épatante, notamment à partir du moment où elle découvre l'origine d'une partie de sa famille. Testud incarne très bien ce personnage qui, d'une certaine manière, part en vrille.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> A ma droite (en bas sur la photographie) se trouvent les Bouvier-Sauvage, une famille "vieille France", pétée de thunes, de bonne conscience et de préjugés. Le rôle de Frédéric va comme un gant à Christian Clavier, qui certes en fait des caisses... mais des caisses de Bordeaux grand cru ! A ses côtés, Marianne Denicourt est Catherine, une grande bourgeoise faussement effacée, qui va s'affirmer dans l'adversité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La première partie nous présente les deux familles et leur rencontre, pleine de sous-entendus. C'est délicieux, caricatural, méchant. Dans la salle, ça ricanait sec.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Tout le monde attend avec impatience de découvrir ce que contient chaque enveloppe. Dans l'ordre, Gérard, Catherine, Nicole et Frédéric vont apprendre à quelle(s) population(s) leurs ADN se raccrochent... et c'est à chaque fois savoureux. Le talent du scénariste-dialoguiste-réalisateur <em>(Julien Hervé, qui parvient presque à faire oublier qu'il a contribué à l'aventure des </em>Tuche<em>...)</em> est de faire rebondir l'intrigue à chaque révélation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> La troisième partie montre les deux couples tentant de gérer les informations concernant leur passé familial. C'est inégal, parfois drôle, parfois totalement anodin. On s'achemine sans surprise vers une fin convenue, qui réconcilie tout le monde, chacun assumant sans excès son arbre généalogique...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> ... mais ce n'est pas tout à fait fini. Au vu de la manière dont se déroulait l'histoire, je m'attendais à un nouveau coup de théâtre, qui survient tardivement et de manière partielle... sans doute pour ménager la possibilité d'une suite.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> Voilà. J'ai ri. Souvent. Peut-être pour de mauvaises raisons. Mais j'ai passé un bon moment.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> P.S.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"> C'est clairement une comédie qui ne vise pas très haut. (Pour une fois, je suis -presque- d'accord avec ce qu'en disent les critiques du <em>Masque & la Plume</em>.) L'auteur s'est montré très sage dans l'exploitation de la face cachée des arbres généalogiques. De ce point de vue, un film comme <em><a title="Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?" href="http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/archive/2014/08/09/qu-est-ce-qu-on-a-fait-au-bon-dieu-5425547.html" target="_blank" rel="noopener">Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?</a></em> était plus transgressif... et Didi</span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">er Bourdon qui, jadis, a joué avec Les Inconnus un sketch se moquant du théâtre de boulevard, est devenu un peu l'incarnation de ce qu'il caricaturait autrefois.</span></p>