vendredi, 24 février 2006
Villepin, entre Pompidou et Couve de Murville
Chirac n'est pas de Gaulle, quand bien même il se réclame de lui et s'en inspire parfois maladroitement. Les contextes de leur action politique sont différents et l'un n'a pas la légitimité de l'autre. Toutefois, la manière de préparer leur succession rapproche les deux hommes. C'est là que la personne de Dominique de Villepin intervient. Il n'est pas le successeur que Jacques Chirac s'était choisi de prime abord, puisque c'est Alain Juppé qui tenait ce rôle, comme Georges Pompidou pour Charles de Gaulle.
Pompidou comme Juppé sont à l'origine des provinciaux : le Cantal (et le Sud-Ouest) a marqué le premier, les Landes le second. Tous deux sont passés par l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm et ont obtenu l'agrégation de Lettres classiques. Si Juppé est passé par Sciences Po Paris avant d'arriver à l'E.N.A., Pompidou ne pouvait pas suivre le même chemin à son époque, puisque ces structures n'existaient pas. Il a suivi la filière équivalente : l'Ecole libre des Sciences politiques. Ensuite, ces deux personnages ont oeuvré dans l'ombre d'un "grand homme", de Gaulle dès la fin de la seconde guerre mondiale pour Pompidou, Chirac dès le milieu des années 1970 pour Juppé. Les deux "grands hommes" devenus présidents de la République ont choisi leur poulain comme Premier ministre, dès 1995 pour Chirac, en 1962 seulement pour de Gaulle, puisque c'est Michel Debré qui fut le premier chef de Gouvernement de la Cinquième République. (De Gaulle avait sans doute trop besoin des talents de ce juriste pour installer le nouveau régime... un juriste de surcroît très bien vu des partisans de l' "Algérie française" qui avaient permis le retour du Général...)
Dans cette optique, Dominique de Villepin fait un peu "pièce rapportée"... roue de secours. Certes, il est lui aussi passé par l'E.N.A., mais pas par Normale Sup. On peut porter à son crédit sa propension littéraire (des recueils de poèmes aux "cents jours"...), qui le rapproche des deux autres figures. Mais c'est avant tout un diplomate (et pas un provincial)... comme Maurice Couve de Murville, que de Gaulle sortit de son képi en 1968. S'agissait-il de préserver Pompidou, de le "punir" d'avoir mieux su gérer la crise de mai 68 que le Général, de reprendre le contrôle de l'action gouvernementale par l'intermédiaire d'un fidèle ? Un peu de tout ça peut-être. Dans le cas de Villepin, il est indéniable que sa promotion profite de la mise à l'écart d'Alain Juppé. L'avenir nous dira si Chirac a utilisé Villepin pour ménager le retour de Juppé ou uniquement pour barrer la route de Sarkozy. Sarkozy qui, paradoxalement, est celui qui ressemble le plus au Chirac "jeune" (celui des années 1970-1980), celui qui n'était pas encore Président...
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jeudi, 23 février 2006
Du grille-pain à la chaussette qui tient chaud
A l'occasion de mes récentes aventures hypermarchesques, j'ai fait l'acquisition d'un grille-pain. Une dizaine de modèles étaient disponibles, à des prix allant de 20 à 40 euros. Le plus cher était le seul fabriqué en France, du moins d'après le peu d'informations lisibles sur les cartons d'emballage. La même marque proposait un autre modèle, à 23 euros, évidemment non fabriqué en France. Le plus cher était supposé offrir une palette d'usages plus étendue ... bof. Même l'aspect extérieur (le "design", voyons !) jouait en défaveur du plus onéreux... que j'ai fini par acheter. Honnêtement, la plupart des engins semblaient se valoir (compte tenu de l'usage que j'envisageais d'en faire). Restaient l'esthétique, le prix... et l'éthique.
On va tout de suite balancer l'esthétique à la poubelle : je n'achète pas un grille-pain pour éblouir mes invités. Je veux juste (à la rigueur) éviter les couleurs criardes (genre jaune-pisse-de-diabétique ou rose fluorescent). Tous les modèles étaient sobres de ce point de vue-là. Passons ensuite au prix. J'estime que je peux me permettre de dépenser aussi bien 20 que 40 euros pour un tel achat. (Une remarque : quand j'ai validé ma garantie auprès de l'accueil, j'ai reçu une fiche qui m'a permis de constater que sur les 39 euros de l'exemplaire que j'avais choisi, 19,6 % sont de la T.V.A. ! Il y aurait beaucoup à dire sur le poids de cet impôt injuste...) Si je pense que l'appareil le plus cher est susceptible de durer plus longtemps que les autres, je risque de le choisir. (Nous produisons déjà trop de déchets.) J'ai en mémoire le cas d'une plaque chauffante. Mes parents me l'avaient payée au début de mes études, il y a une quinzaine d'années. Je me rappelle que mon père et moi étions allés dans une grande surface, que nous n'y avions rien trouvé (tout le stock ayant été déjà pris d'assaut par les hordes de nouveaux bacheliers). Du coup, nous nous étions rendus dans une quincaillerie du centre-ville, où j'avais choisi un modèle simple, fabriqué en France, coûtant environ 250 francs, si mes souvenirs sont exacts. A titre de comparaison, quand les grandes surfaces furent réapprovisionnées, le modèle de base se vendait à 99 francs !
Eh bien, une quinzaine d'années plus tard, cette plaque fonctionne encore ! De surcroît, à la fin de mes études, j'avais récupéré une plaque double, qu'un membre de ma famille s'était procuré en hypermarché moins d'un an auparavant. Quelques mois plus tard, la première plaque tombait en panne, suivie de peu par la deuxième. J'ai alors ressorti mon "vieil" équipement !
Terminons par l'éthique : franchement, à 15 euros près, je peux valoriser le "made in France" ; cela ne me coûte rien, puisque cet engin va sans doute m'être utile au moins 5 ans, ce qui me donne un "surcoût" de 3 euros par an ! (Et encore, si les modèles à 25 euros tiennent aussi longtemps.)
Dans la foulée, j'ai jeté un oeil aux grosses chaussettes. Mes plus vieilles s'usent irrémédiablement au talon. Par précaution, j'ai renouvelé le stock. J'ai été attiré par un bac qui proposait des chaussettes de ski, à 2,90 euros la paire. La majorité étaient pour femme, ou pour enfants. Je suis quand même parvenu à dénicher deux paires (pour homme) à ma pointure, plus une autre à 8,90 euros (de marque Kindy), qui se trouvait là. En passant dans les rayons spécialisés, j'ai ajouté deux belles paires à 6,60 euros chacune. Revenu en ma modeste demeure, j'en comparai les compositions.
Les moins chères (2,90 euros) sont faites de 65 % d'acrylique,de 25 % de laine et de 10 % de polyamide.
Les Kindy contiennent 45 % de laine (d'où sans doute le surcoût), 39 % d'acrylique et 16 % de polyamide.
Les autres (fabriquées par DuPont) sont composées de 80 % de thermolite (une exclusivité de la marque, je pense), 17 % de polyamide et 3 % d'élasthanne. Elles me rappellent les chaussettes que j'ai achetées un peu plus de 20 euros naguère. (Voir un de mes précédents textes.)
J'ajoute que la mention du lieu de fabrication ou d'assemblage ne figure sur aucune paire.
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mercredi, 08 février 2006
Rodez sous la neige le samedi 28 janvier 2006
J'ai fait développer les photographies que j'ai prises ce jour de "tempête" de neige. (Oui, je suis en retard d'une génération, puisque je n'ai pas d'appareil numérique... j'y songe, j'y songe.) A cette occasion, j'ai pu me rendre compte qu'il est de plus en plus long d'obtenir des tirages papier à partir de photos diapos (je n'avais que cela sous la main, ce jour-là !). Et j'ai dû scanner les photos et les convertir en un format et à une taille acceptable pour que cela passe ici. Du coup, la qualité s'en ressent un peu.
Il est 16h environ. Voici le parking d'un garage situé à proximité de chez moi. Ah qu'elles sont jolies les voitures des voisins !! (Et bon courage pour le nettoyage !)
J'ai tourné mon appareil vers la droite et voici l'avenue où j'habite. D'habitude, la circulation est dense, les automobilistes ne respectent pas les 50 km/h (enfoirés) et c'est assez bruyant. Là, quelle sérénité ! Plus bas, plusieurs automobilistes sont coincés, malgré leurs chaînes.
Je continue à descendre l'avenue, en direction d'un rond-point et d'un lieu appelé "le gué de Salelles". Je ne résiste pas au plaisir de tenter la "belle" photo. On voit en hauteur des immeubles cachés par les nuages de neige.
Je me suis rapproché du gué, point de départ (ou d'arrivée) d'une marche fort sympathique qui longe la rivière Aveyron jusqu'au lieu dit Layoule. C'est bien évidemment impraticable ce jour-là. Je me suis enfoncé plus haut qu'à mi-cuisse. Brrrr !! Froid !
Je rebrousse chemin et remonte vers le centre ville, croisant des "lugeurs", des "raquetteurs", des "skieurs"... et des piétons !!
Je suis au carrefour Saint-Cyrice et voici l'église du Sacré-Coeur, située en face d'un bureau de poste. J'aime bien les reflets du flash dans les flocons de neige.
Vous remarquerez la présence furtive de passants équipés de parapluies... ainsi qu'un véhicule arrêté au feu rouge ! (Le feu du piéton est lui aussi rouge, il correspond à celui du sens de circulation de la voiture.) C'est à ce genre de détail que l'on sent que l'on se trouve en Aveyron !
Je poursuis ma remontée fantastique vers le centre-ville. Les photographies que j'ai prises dans la rue principale (rue Béteille) ne sont pas très réussies... et il fait presque nuit ! Ca skie à mort dans les descentes !
La cathédrale de Rodez se dresse, majestueuse et imposante, sur la place d'Armes. On ne s'en rend pas bien compte sur la photographie (prise vers 18h), mais il y a quand même du monde.
Il flotte comme une ambiance "Ancien Régime". On a une petite idée de ce que devaient ressentir les Ruthénois avant l'installation de l'éclairage public, dans l'obscurité menaçante des hivers rigoureux...
J'ajoute cette prise de vue pour vous donner une idée de la hauteur de neige, visible au premier plan. Je ne m'y suis pas risqué : cette fois-ci, je m'y serais enfoncé au-dessus des parties génitales !
Plus d'une semaine après, la pluie, la saleté et le froid aidant, des masses solides hideuses défigurent Rodez. Les trottoirs sont encore dangereux en de nombreux endroits. Quand le soleil brille, il en fait fondre une partie... qui gèle le soir, formant de sympathiques plaques sur les routes...
Mais que fait la mairie ?
16:25 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1)