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dimanche, 30 juillet 2023

A bord de "La Suzanne"

   Aujourd'hui, j'ai pris le train... mais pas n'importe lequel : un train à vapeur, restauré, sur une portion de la voie qu'il a jadis empruntée. La locomotive, toute verte, s'appelle La Suzanne. Construite en 1889-1890, propriété privée à vocation industrielle (au départ), elle a d'abord circulé en Meuse, autour du chef-lieu, Bar-le-Duc, avant d'être utilisée durant la Première Guerre mondiale, notamment pour ravitailler la place-forte de Verdun, située dans le même département (mais plus au nord).

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   Cet été, chaque dimanche, l'association dont les membres ont restauré la locomotive (et deux petites gares) propose (contre rémunération, bien entendu) de prendre ce train à vapeur, pour un court trajet à 15-20 km/h, agrémenté d'explications.

   C'est un peu à l'écart du centre-ville qu'il faut se rendre (se renseigner avant auprès de l'Office de tourisme), au nord, au même endroit où l'on peut pratiquer le vélo-rail, en semaine. Quelques vieux wagons ont été aménagés en guise de comité d'accueil, avec une présentation historique.

   De là, on s'approche du guichet de la petite gare (dite du Varinot) et l'on monte dans l'un des wagons ouverts aux quatre vents, s'asseyant sur un banc de bois. L'animatrice de la visite prend le public en mains, avec humour... et en route Simone Suzanne !

   Le temps était idéal : une vingtaine de degrés, un poil nuageux, mais ni pluvieux ni caniculaire. A l'odeur, on a vite compris que la locomotive n'était ni électrique ni diésel. Elle carbure aux bûches, qu'un(e) cheminot(e) charge avant le départ.

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   Ensuite, Suzanne nous montre de quel bois elle se chauffe... quitte à projeter des poussières carbonées dans l'atmosphère. (Mieux vaut ne pas venir vêtu de blanc, ou alors ne pas se placer sur les côtés du wagon.) En route, on croise plusieurs chemins de randonnée, d'où le transport est pris en photographie par des personnes visiblement venues dans cet objectif.

   En cas de problème, une locomotive plus récente suit le convoi, notamment pour pousser un peu dans les côtes ! Au bout de 20-25 minutes, on arrive à bon port, une halte aménagée en lieu d'exposition (la gare Saint-Christophe).

   Le baraquement est une "cabane Adrian", un bâtiment conçu de manière à pouvoir être construit en série et monté en un temps record. Il a été créé par un ingénieur lorrain, Louis Auguste Adrian, auquel on doit aussi le fameux casque (qui porte son nom), reconnaissable à son arête centrale, longitudinale. Plusieurs panneaux explicatifs retracent la carrière du polytechnicien et les utilisations successives des baraquements qu'il a conçus.

   Juste à côté, un mini-auditorium de campagne a été aménagé, où l'animatrice retrace devant son public l'histoire des chemins de fer meusiens (à voie métrique, plus étroite, moins coûteuse que celle des voies aménagées par les grandes compagnies). Son entrain et son érudition rendent cette séquence passionnante, pour les petits et les grands. Son propos ne s'arrête pas à la fin de l'exploitation commerciale de la ligne. Elle brosse aussi à grands traits l'histoire mouvementée de la restauration historique, qui vaut son pesant de scories.

   Vient ensuite le moment du retour. La locomotive a été permutée avec l'arrière du train (manœuvre que seul l'arrêt en gare permet d'opérer).

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   En chemin, de brèves haltes sont l'occasion d'apporter des explications complémentaires sur l'environnement de la ligne, qui traverse une forêt domaniale (celle de Massonges) et touche une zone naturelle protégée, où les batraciens aiment à se reproduire. D'autres animaux sont visibles au cours de la balade, notamment des vaches (des Charolaises, je crois), qui ont paru très intéressées par le passage de ces étranges visiteurs.

   J'ajoute que les bénévoles qui encadraient la visite étaient habillés en costume d'époque, une petite touche qui agrémente le tout. En début et fin de ligne se trouve une petite boutique, pour celles et ceux qui voudraient acquérir un souvenir.

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« Le ch'min d'fer, c'est super ! »

samedi, 01 juillet 2023

France Cul aime la bite

   C'est l'été et, sur la radio publique, on se décontracte... un peu. Hier vendredi a été diffusée pour la dernière fois l'émission Sans oser le demander (fort heureusement intégralement disponible sur le site de France Culture), animée par Géraldine Mosna-Savoye. Le principe de ce programme était d'aborder n'importe quel type de sujet d'ordre culturel, historique ou sociétal et de faire intervenir des spécialistes de la question. Le résultat était assez inégal (pour moi), mais certaines émissions méritent vraiment le détour.

   C'est le cas du numéro de vendredi. Présenté sous le titre aguicheur « Qu'est-ce qu'on s'envoyait avant les dick pics ? », il aborde la représentation du sexe dans l'Antiquité gréco-romaine et ce que cela révèle des mentalités.

   Il est donc beaucoup question de phallus dans cette émission, les sexes en érection faisant l'objet d'une riche iconographie. Mais le fait de dessiner (ou de sculpter) un pénis n'était pas forcément révélateur d'une intention sexuelle. C'était souvent l'expression de la puissance ou de la richesse.

   Sur le plan strictement sexuel, certains auditeurs apprendront peut-être que, dans l'Antiquité, on ne parle ni d'hétérosexualité, ni d'homosexualité, ni de bisexualité. On pénètre (dans un vagin, un rectum, une bouche) ou l'on est pénétré. Les pratiques sexuelles sont aussi révélatrices d'un statut social.

   Enfin, même si la majorité de l'émission est consacrée au phallus, la dernière partie évoque le sexe féminin. Sachez que, pour la majorité des auteurs antiques masculins, la pratique du cunnilingus était perçue comme dangereuse voire abominable (elle dévirilisait l'homme).

   C'est savant (parfois drôle) sans être ennuyeux.

vendredi, 22 octobre 2021

Astérix et le Griffon

   Hier 21 octobre est sorti le 39e album des aventures du célèbre Gaulois. C'est le cinquième de l'ère Ferri-Conrad, débutée en 2013 avec Astérix chez les Pictes. Je pense que tout le monde aura remarqué que cette sortie coïncide avec l'approche d'un week-end et, surtout, le début des vacances de Toussaint. Chez Hachette (qui a complètement avalé les éditions Albert René), la mercatique est une seconde nature !... mais pas le patriotisme économique, puisqu'on peut constater une nouvelle fois que l'ouvrage a été imprimé hors de France. Ces dernières années, l'éditeur alterne entre l'Italie (une localisation européenne qui pouvait à la rigueur paraître pertinente pour l'album Astérix et la Transitalique) et la Roumanie, d'où provient l'ouvrage parvenu entre mes mains.

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   Le titre et le début de l'histoire plongent leurs racines dans l'Antiquité et la mythologie. On va donc rencontrer (à nouveau) des Sarmates (croisés dans Astérix et la Transitalique) et -surtout- des Amazones, de redoutables guerrières (dotées de leurs deux seins) dont la représentation s'apparente à un pur fantasme masculin. Ceci dit, cela nous vaut plusieurs scènes cocasses.

   Les lecteurs attentifs noteront que, plus que les (supposées) Amazones antiques, ce sont les Russes qui semblent avoir inspiré ces personnages féminins, au niveau des noms, des jouets des enfants et du physique de certains personnages. (On pense aux Pussy Riot et à certaines Femen.)

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   Voilà nos héros partis pour l'Europe de l'Est, au nord de la mer Noire et du Caucase, pour une région où ils vont affronter des Romains, en quête non pas de territoire, mais d'animal fabuleux... et d'or. J'ai bien aimé la mise en scène de cette rivalité, sous l'œil goguenard des intrépides guerrières. (De même la résolution de l'énigme concernant le griffon est assez bien trouvée... voire vraisemblable !)

   L'humour est évidemment de la partie. Comme de coutume, on sera très attentif aux noms de personnes, aux jeux de mots, ainsi qu'aux détails de certaines vignettes. Covid oblige, on ne s'étonnera pas de croiser un personnage moustachu nommé Klorokine (pas très habile avec les potions...), ainsi que Fakenius, soldat romain complotiste ! Didier Conrad se montre un digne successeur d'Uderzo, dont il garde la patte et le sens du clin d'œil.

   Bref, en dépit de mes appréhensions (et de mon opinion quant à la politique commerciale d'Hachette), j'ai bien aimé cet album qui, comme la plupart de ceux conçus par le duo de successeurs, va sans doute gagner à être relu.

mardi, 12 janvier 2021

La Nuit des temps

   Après Le Grand Secret, me revoilà plongé dans l’œuvre de René Barjavel. Cette fois-ci, le repassage n'a nul lien avec mon choix. C'est en consultant une notice biographique consacrée à l'écrivain que l'idée m'est venue de poursuivre ma (re)découverte de ses romans.

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   L'action se déroule en 1968, en pleine Guerre froide. La première partie de l'histoire nous fait suivre les découvertes d'une équipe internationale de scientifiques en poste en Antarctique. Ils vont d'étonnement en étonnement, jusqu'à atteindre ce qui pourrait être un vaisseau spatial ou un sarcophage sophistiqué... sous des centaines de mètres de calotte glaciaire !

   Deux récits s'entrecroisent : celui, omniscient, de l'écrivain et les souvenirs parcellaires d'un des membres de l'expédition, un médecin français.

   Une fois l'étrange "œuf" ouvert, l'intrigue du XXe siècle alterne avec une mémoire extraordinaire, celle d'une civilisation perdue (deux civilisations, en fait). L'un des passages les plus intéressants voit une étrange femme manier un globe terrestre, sur lequel elle tente de délimiter deux continents disparus. l'un d'entre eux figure ci-dessous :

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   Même si ces noms ne sont pas employés, il est évident pour les lecteurs un tant soit peu cultivés qu'Enisoraï et Gondawa sont Mu et l'Atlantide.

   Comme dans d'autres œuvres de Barjavel, une histoire d'amour (deux en réalité, comme dans Le Grand Secret) est au cœur de l'intrigue. On y trouve une nouvelle représentation d'un monde utopique, là encore voué à la destruction.

   C'est toujours aussi bien écrit, agréable à lire, même s'il y a (à mon avis) moins d'humour que dans Le Grand Secret.

lundi, 28 décembre 2020

Brousse-le-Château

   À l'occasion des fêtes de Noël, j'ai vaqué dans le Sud Aveyron. J'en ai profité pour passer par le village de Brousse-le-Château qui est la commune d'origine d'un Poilu rouergat dont j'ai récemment causé. Je suis allé jeter un oeil au monument aux morts et, comme il faisait beau, je me suis baladé dans le village.

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   Il faut reconnaître qu'il est joli, ce monument. Il a de plus été restauré. (L'ancienne version est visible ici.) On le doit à un certain Jules Roustan, né à quelques kilomètres de là (à Saint-Izaire) et qui vécut à Saint-Affrique, la seconde "grande ville" du Sud Aveyron (après Millau), dont il a aussi sculpté le monument aux morts.

   À Brousse, comme les noms des Poilus commençaient sans doute à s'effacer, on les a remplacés par des plaques fixées sur les côtés du monument. D'ailleurs, en observant celui-ci de près, on voit les anciennes gravures déborder légèrement des nouvelles plaques. (Soyez attentifs au bord supérieur de l'illustration ci-dessous.)

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   Pour trouver notre Poilu Pierre-Louis-Jules (ou Louis-Pierre-Jules) Fabre, il faut regarder à l'arrière du monument. L'inscription comporte deux erreurs. Elle se trompe (semble-t-il) quant au prénom d'usage et, surtout, elle donne une date de décès erronée (qui est pourtant la même que celle qui figure dans le Livre d'or de l'Aveyron). D'après sa fiche militaire, le soldat est mort, non pas en septembre 1917, mais en décembre (dans la nuit du 12 au 13).

   Dans la foulée, on peut passer du monument au village médiéval, assez bien conservé. Même si l'office de tourisme, le château comme l'église sont actuellement fermés, on peut s'informer à l'aide de panneaux disposés en plusieurs endroits. Ils permettent notamment de découvrir l'histoire du château, imposant quand il est vu d'en-bas :

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   Fort intéressante aussi est l'église toute proche, dont le toit est couvert de lauzes, en grès (plus lourd) pour le chevet, en schistes (plus léger) pour le clocher :

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  Je conseille aussi de jeter un oeil à l'ancien cimetière, situé à côté de l'église (le nouveau se trouvant à l'extérieur, en hauteur, à quelques centaines de mètres). On y trouve notamment les tombes jumelles d'un couple composé de Marie Viguier et Baptiste Roussel. Sans surprise, la première est qualifiée d' "épouse Roussel". Mais regardez donc la plaque du mari, qualifié d' "époux Viguier" :

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   Au nord (mais exposées au sud), de l'autre côté du pont médiéval enjambant la rivière Alrance (sur le point de se jeter dans le Tarn), se trouvent des maisons plus récentes, surlignées en rouge ci-dessous (le site ancien, perché, étant entouré de bleu) :

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   Ces bâtisses sont d'anciennes auberges (reconverties en maisons particulières, restaurants, gîtes...), qui servaient de relai-étape aux voyageurs à cheval ou en diligence. Pour les accueillir, une grande porte était aménagée sur le côté (à gauche ci-dessous) :

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  Au sommet du bâtiment se trouvait le pigeonnier, qui avait vocation à accueillir les volatiles, parfois utilisés pour transmettre des messages, mais dont on récupérait surtout les déjections pour amender les terres... les pigeons eux-mêmes pouvant finir au fond d'une marmite !

   Dans cette rue (souvent) ensoleillée se trouve une maison remarquable, qui a conservé la plupart des caractéristiques architecturales de son époque de construction. Elle est actuellement étudiée et restaurée sous l'égide de la DRAC.

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   En bas à gauche se trouve un panneau explicatif particulièrement bien conçu. Si j'ajoute qu'un parking a été aménagé au bas de la butte médiévale et qu'il existe un coin pique-nique (qui peut servir de point de départ ou d'arrivée à une randonnée), vous comprendrez que ce bourg charmant mérite le détour. Il a d'ailleurs été classé parmi les plus beaux villages de France.

mardi, 22 décembre 2020

Le Grand Secret

   Récemment, j'ai repassé mon linge en écoutant France Culture. (C'est d'un chic !). Mon attention fut attirée par l'émission Toute une vie, consacrée ce jour-ci à l'écrivain René Barjavel. Jusque-là, j'avais une image assez floue de cet auteur, perçu comme un précurseur français (après Jules Verne, bien sûr) du roman de science-fiction. Il y a des années de cela, j'ai dû lire Ravage, dont il est d'ailleurs question au cours de l'émission.

   Celle-ci, fort bien conçue, alterne archives radiophoniques (de l'écrivain), commentaires de spécialistes et lecture d'extraits de ses œuvres. Cela m'a donné envie de me (re)plonger dans celles-ci. En cherchant, j'ai été intrigué par le roman intitulé Le Grand Secret, que je me suis rapidement procuré.

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   Pourquoi ai-je choisi celui-ci ? Parce qu'il y est question d'un virus, susceptible de provoquer l'extermination de l'humanité. Bien qu'écrit il y a presque cinquante ans, j'ai trouvé que cela résonnait bien avec notre époque. C'est aussi une œuvre conspirationniste, qui présente certains événements historiques (l'assassinat de Kennedy, Mai 68 en France, le rapprochement américano-chinois sous Nixon...) sous l'angle d'un complot mondial, que je me garderai bien de révéler ici. Enfin, c'est une histoire d'amour qui se dédouble. L'auteur nous présente d'abord l'adultère passionné entre Roland et Jeanne avant que, dans la seconde partie, il ne nous fasse suivre l'amour naissant entre deux adolescents, sur une île mystérieuse.

   Dans un premier temps, on ne comprend pas tout. Au cœur des années 1950, un complot (voire plusieurs) semble être à l’œuvre. Des disparitions surviennent, des meurtres sont commis, des objets sont volés ou détruits. Au cœur de l'intrigue se trouve la découverte d'un scientifique indien, dont le secret va être transmis à plusieurs dirigeants du monde : le Premier ministre indien (Nehru), le président des États-Unis (Eisenhower), la reine d'Angleterre (Elizabeth II), le secrétaire du PCUS (Khrouchtchev), le président chinois (Mao Zedong) et l'ex-chef du GPRF français Charles de Gaulle, destiné à rejouer un rôle de premier plan. (Quand on écrit après les événements, il n'est pas difficile de faire preuve de prescience...)

   Dans la seconde partie, on découvre l'autre versant de l'intrigue, notamment ce qu'il se passe sur l'île mystérieuse. On revoit aussi les événements du début, sous un autre angle... Cela ne vous rappelle rien ? C'est le schéma de Tenet, le dernier film de Christopher Nolan. Ce n'est pas la première fois que le cinéma utilise ce procédé... et il n'est pas étonnant que Barjavel y ait eu recours, puisqu'une partie de sa carrière a été consacrée à l'écriture de scenarii et de dialogues pour le septième art. (Il a notamment contribué au succès des films de la série Don Camillo.)

   Cette seconde partie du roman est l'occasion pour Barjavel de développer une forme d'utopie. Quelque part entre Le Meilleur des Mondes et Sa Majesté des mouches, l'auteur se demande si l'on peut vivre d'amour et d'eau fraîche, hors des contraintes politiques et sociales.

   Le roman se lit facilement. Il est écrit dans une langue fluide, parsemée de traits d'humour.

dimanche, 20 décembre 2020

"Les Mystérieuses Cités d'or", suite

   France télévisions, par l'entremise de sa plateforme Okoo, poursuit la diffusion de la quatrième (et dernière) saison de la célèbre série d'animation. Début décembre, on en était resté à l'épisode 11 (sur 26). Il y a quelques jours, trois nouveaux épisodes ont été mis en ligne.

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   Le douzième, intitulé "Adieu Maître !", est centré sur le personnage d'Ambrosius, qui croit toucher au but... mais se retrouve face à de dangereux concurrents. Dans le même temps, les enfants remontent la piste du masque, en Afrique. Ils comptent le remettre à sa place d'origine, où les attend peut-être une autre cité d'or. Mais une nouvelle menace se dresse devant eux...

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   Le treizième épisode ("La nuit des masques", curieusement mal orthographié dans l'incrustation comme dans le sous-titre) voit l'action s'accélérer. Dans la base secrète d'Ambrosius, les Olmèques affrontent l'alchimiste épaulé par Gaspard et Laguerra. En Afrique, Mendoza et les enfants sont opposés à d'étranges hommes-léopards.

   Cette série de nouveautés s'achève par "La falaise aux esprits", dont l'action se déroule essentiellement en Afrique, en pays dogon. Les héros partent à la recherche de Zia, qui a été enlevée. Ils pénètrent dans une mystérieuse cité abandonnée, à flanc de falaise.

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   Même si l'intrigue générale est toujours aussi captivante, cet épisode fut pour moi une déception, en raison des incohérences qu'il contient, la pire étant celle-ci :

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   Même les enfants en bas âge s'étonneront que la tentative d'infiltration de Sancho et Pedro (dans la secte des hommes-léopards) ne soit pas remarquée par les autres membres du groupe, alors que ce sont les deux seuls Blancs !

   Ceci dit, l'épisode s'achève sur un bon "cliffhanger"... mais il va falloir (a priori) attendre le mois de janvier pour connaître la suite !

mercredi, 25 novembre 2020

20 kilomètres de liberté

   ... et trois heures pour décompresser. Profitant d'une (légère) décrue de la pandémie, le gouvernement a choisi de lâcher du lest et de rendre la vie quotidienne des habitants de ce pays un peu moins étouffante.

   A partir de ce samedi (28 novembre), il sera donc possible de sortir gambader jusqu'à vingt kilomètres de son domicile, pendant trois heures. En ce qui me concerne, ce n'est pas tant la distance qui importe que le temps pendant lequel je vais pouvoir (légalement) pratiquer mon sport préféré.

   Je me suis quand même amusé (à partir d'un simulateur accessible dans un article du Monde) à observer jusqu'où je serai susceptible de me rendre, sachant que je réside à Rodez :

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   Sans surprise (la commune de Rodez occupant une position relativement centrale en Aveyron), le rayon à l'intérieur duquel je pourrai évoluer exclut les départements voisins, mais aussi le bassin decazevillois (ce dont je me remettrai sans peine), les agglomérations de Millau, Saint-Affrique et Villefranche-de-Rouergue ainsi que l'Aubrac (ce qui me chagrine davantage).

   En zoomant sur la carte, j'ai pu constater que le vallon de Marcillac me sera accessible (chouette !), ainsi qu'une bonne partie du Lévézou (au sud-est du chef-lieu). En revanche, il ne faut pas compter pouvoir explorer le Ségala très en avant (jusqu'au Baraquevillois).

   C'est toujours mieux que rien, d'autant que, dans le département, certains de mes concitoyens adoptent parfois un comportement irresponsable. L'anecdote qui suit m'a été contée par un ami, dont un membre de la famille a été contaminé par le covid à l'issue... d'une partie de chasse. Je n'en ai pas trouvé trace dans la presse locale, curieusement silencieuse à ce sujet.

   Récemment, ce mois-ci, une brochette de chasseurs (une quinzaine ?) se seraient réunis pour partager leur passion (le motif le moins inavouable), lutter contre la prolifération de gibier (l'excuse invoquée)... et se taper une petite bouffe bien arrosée entre copains (sans doute l'objectif réel de cette sortie). L'équipée ne fut pas marquée par l'acharnement à respecter les consignes de sécurité visant à limiter la propagation du virus. En clair : les masques n'auraient pas été très visibles, les gestes barrières vaguement pratiqués et la distanciation sociale réduite à la portion congrue. Problème : l'un des participants (au moins) était porteur du virus. Résultat ? Une semaine plus tard, presque toute la troupe était contaminée, plusieurs membres étant placés sous assistance respiratoire. Voilà peut-être qui pourrait expliquer la curieuse discordance entre la décrue annoncée au niveau national et le petit pic constaté dans l'Aveyron. (Les chasseurs inciviques n'en sont sans doute pas les seuls responsables, puisque les forces de l'ordre ont aussi récemment dû verbaliser plusieurs groupes de jeunes ayant organisé des fêtes clandestines, alcoolisées et "chichonnisées").

samedi, 24 octobre 2020

Le train pour Albi

   Que l'on se rassure : le titre de ce billet n'annonce pas une nouvelle mouture d'un célèbre sketch de Chevalier et Laspalès. Quoique...

   De temps à autre, il m'arrive de prendre le train pour aller passer une journée à Albi, dans le département voisin du Tarn. Aujourd'hui, ce fut tout un périple.

   Souhaitant faire la grasse matinée, j'avais prévu de quitter Rodez à 10h23. En arrivant à la gare, environ un quart d'heure avant le départ du train, j'ai vite compris que mon transport allait être animé. En raison des "conditions climatiques", le train était annulé, remplacé par un bus menant les passagers jusqu'à Carmaux. Là, un train nous attendrait pour nous mener qui à Albi, qui à Gaillac, qui à Toulouse... (En apprenant cela, je me suis réjoui de ne pas avoir pris de petit-déjeuner : je suis souvent malade en bus.)

   Plusieurs passagers ont cherché à savoir quelles étaient ces "conditions climatiques" qui empêchaient notre TER de nous mener à bon port. Certes, la nuit précédente, il avait plu sur l'Aveyron et, en certains endroits, les rafales de vent avaient été violentes. Mais cela n'était rien comparé aux épisodes survenus les semaines précédentes.

   Dans un premier temps, on a parlé de branches qui obstruaient la voie, en plusieurs endroits. Nous finîmes par découvrir la vérité. L'obstacle insurmontable, capable de perturber l'horaire des trains du XXIe siècle, était... des feuilles mortes. Aveyronnaises, les feuilles. Bigre ! Sont-elles vraiment plus grandes et plus lourdes que les feuilles mortes des autres départements ? Ne seraient-elles pas transgéniques ? Mais que fait José Bové ?

   L'une des passagères (une dame âgée) n'en revenait pas. "Des feuilles mortes ! Autrefois, ça n'empêchait pas les trains de circuler !" J'aurais envie de lui répondre "Oui et non, madame". Tout d'abord, ce n'est pas la première fois qu'un train est annulé pour cause de présence de feuilles mortes. C'est même arrivé très récemment sur la ligne Oloron-Pau :

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   Leur accumulation à certains endroits (surtout si elles sont mouillées) peut se révéler dangereuse pour certaines motrices. Cependant, je n'ai pas pu ne pas remarquer que ce genre d'incident se produit en général en période de vacances scolaires... et plutôt le week-end. De là à penser que des cheminots peu consciencieux feraient jouer leur droit de retrait pour passer plus de temps en famille...

   A la gare routière (qui jouxte la gare SNCF de Rodez), un bus nous attendait. Il fut assez bien rempli, d'une foule disparate : des personnes âgées, beaucoup de jeunes (lycéens ou étudiants), un papa avec sa fille et une brochette d'adultes entre deux âges. Tout le monde portait un masque, même si certains jeunes l'avaient fait glisser vers le bas du visage... L'un des adultes est monté avec son chien, un Malinois, auquel il avait ôté la muselière... Il est allé s'installer seul dans un coin, au fond du bus.

   À 10h23 pétantes, le bus se mit en marche. Dans un premier temps, il lui a fallu s'extraire de Rodez, ce qui a pris une bonne dizaine de minutes : le samedi matin, il y a des embouteillages (modestes) à la sortie du chef-lieu aveyronnais !

   Alors débuta le périple omnibus : notre transport devait passer par chaque gare intermédiaire et donc entrer dans chacun des bourgs desservis par la ligne Rodez-Albi. De Rodez, nous gagnâmes une petite commune périphérique, Olemps, dont l'entrée est marquée par la présence d'un Super U. Lorsque nous quittâmes cette commune, nous vîmes un supermarché Lidl. L'entrée dans le bourg de La Primaube fut saluée par les colonnes d'Hercule communales : un Aldi à gauche et un Leclerc drive à droite. Au grand rond-point local, c'est un... Carrefour Market qui nous salua, avant que nous ne bifurquions vers la droite, direction Carmaux la gare de La Primaube.

   Il fallut quitter la route principale, emprunter une petite rue, qui nous mena à la halte SNCF (qui n'est plus vraiment une gare)... où personne ne descendit (bien sûr) et personne ne monta (on s'y attendait un peu). Le chauffeur est vite reparti. L'enjeu pour lui désormais était de parvenir à s'extraire de la petite rue pour s'insérer dans le flux de véhicules circulant sur la route principale. Fort heureusement, une conductrice eut la courtoisie de ralentir pour permettre au bus de tourner. L'espoir s'est mis à renaître dans les coeurs !

   Pendant cette première partie du trajet, le bus en son entier a pu profiter des conversations téléphoniques de l'une des passagères. C'était une jeune femme, membre d'un duo qui partait passer quelques jours à Albi (logeant dans un Airbnb). Toutes deux étaient maquillées et portaient des tenues assez moulantes, de couleurs vives. Visiblement, elles ne se rendaient pas à un séminaire consacré à La Critique de la raison pure.

   D'après ce que tous les passagers ont pu entendre, les deux jeunes Aveyronnaises devaient retrouver une copine dans le Tarn, ainsi que, peut-être, d'autres personnes. Nul doute que leur soirée festive respectera les règles de sécurité en vigueur...

   Entre temps, le bus a fini par atteindre l'étape suivante, la commune de Baraqueville, à l'entrée de laquelle nous fûmes accueillis par un Intermarché. Là encore, il fallut passer par une petite rue, de surcroît embouteillée par la camionnette d'un artisan qui avait trouvé pertinent de stationner au milieu de la chaussée... Heureusement, notre chauffeur était un habile homme. Nous arrivâmes à la gare de Baraqueville où, là encore, personne ne monta ni ne descendit. Le chauffeur poussa la conscience professionnelle jusqu'à se rendre dans la gare... où il ne put pénétrer : le samedi, elle est fermée le matin.

   Quelques minutes plus tard, nous étions enfin sur le chemin de Carmaux Naucelle, dernière étape aveyronnaise de la ligne ferroviaire. Cela roulait bien. Comme au sortir de La Primaube, nous avons pu admirer la campagne aveyronnaise, redevenue verdoyante grâce aux pluies tombées ces dernières semaines. Dans les prés broutaient paisiblement des troupeaux de bovins, majoritairement  de race limousine : nous étions sur le territoire du Veau d'Aveyron et du Ségala.

   Quand nous sommes arrivés, la gare de Naucelle était ouverte. Deux passagères sont montées dans le bus. Le propriétaire du chien profita de la pause pour vapoter un peu, à l'extérieur du bus. Nous avons fini par repartir, sur la deux fois deux voies, direction Carmaux. Mais nous n'étions pas au bout de nos peines. À l'avant du bus, la fille qui accompagnait son père ne se sentait pas bien. En dépit de sa présence d'esprit, le papa ne fut pas assez rapide : la gamine a eu le temps de garnir son pantalon d'une petite gerbe, avant qu'elle ne finisse de vider son estomac dans le sac plastique que son père lui a tendu. Celui-ci a ensuite sorti une bouteille de gel hydroalcoolique, pour tenter de limiter les dégâts du malaise de sa progéniture. Malheureusement, il n'est pas parvenu à masquer toutes les odeurs. Certains effluves, bien qu'atténués, se sont répandus dans la première moitié du bus. Je dois dire que j'ai senti des parfums bien plus capiteux... (Ce fut de nouveau l'occasion de me réjouir d'avoir "sauté" le petit-déjeuner.)

   Arrivés à Carmaux (à 11h35), les passagers qui en avaient besoin ont récupéré leurs bagages dans la soute du bus et tout le monde s'est dirigé vers le train qui avait été mis en place. (C'est un train qui ne circule pas dans l'Aveyron et effectue quotidiennement le trajet Carmaux-Albi-Toulouse.)

   Nos aventures étaient-elles enfin terminées ? Confortablement installé dans une rame ni bruyante ni malodorante, je me suis mis à lire, en attendant le départ du train, qui n'a pas tardé. C'est alors qu'un éclair a fusé sur ma gauche, à l'extérieur. Le train s'est brutalement arrêté et j'ai entendu le conducteur s'en prendre violemment à une personne se trouvant sur la voie. La contrôleuse a rapidement débarqué et tout s'est expliqué. L'éclair en question n'était autre que le propriétaire du chien. Il avait profité de l'attente en gare de Carmaux pour se remettre à vapoter. Il m'est avis qu'il ne devait pas y avoir que du tabac dans sa cartouche, parce qu'il n'a pas entendu l'appel du départ. Lorsque le train s'est mis en route, il se trouvait dehors... mais son chien était dans le train !

   Finalement, tout s'est arrangé. Le jeune homme s'est confondu en excuses, le conducteur s'est calmé et la contrôleuse a conduit le jeune homme auprès de son chien. J'ai pu reprendre ma lecture.

mercredi, 08 juillet 2020

Hitler doit mourir

   C'est le titre d'un roman graphique de Philippe Chapelle (dessin) et Thomas Oswald (scénario), publié aux éditions du Rocher :

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      Le héros de cette histoire est Claus von Stauffenberg, connu pour être l'auteur d'un attentat contre Hitler, en juillet 1944. Cet épisode a d'ailleurs fait l'objet d'un film de Bryan Singer (Walkyrie), sorti il y a plus de onze ans.

   L'histoire commence peu après la Première Guerre mondiale, alors que l'aristocrate est encore tout jeune homme. Il appartient à cette frange de la population allemande "nationale-conservatrice", outrée par le traité de Versailles, mais pas forcément attirée par le mouvement nazi... sauf s'il est perçu comme un moyen de restaurer la "grandeur de l'Allemagne".

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   C'est en noir et blanc. Le dessin est de qualité, avec un talent incontestable pour représenter les visages ou mettre en scène une perspective. Plus loin dans l'histoire, on se rend aussi compte que le dessinateur n'est pas malhabile dans les scènes de guerre :

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   Les auteurs évitent de tomber dans les deux écueils du roman graphique : la représentation littérale d'une oeuvre écrite et le roman historique prenant beaucoup de libertés avec son sujet. Cette bande dessinée est très documentée, tout en étant une véritable oeuvre visuelle. Les amateurs d'histoire y apprendront pas mal de choses, de la gestation du complot anti-hitlérien à son impitoyable répression... et même l'existence d'une femme pilote d'avion, Melitta, l'épouse de l'un des frères de Stauffenberg. Le cas de cette femme est extraordinaire : bien qu'étant d'abord considérée comme juive par les nazis (son père était un converti au protestantisme), elle a été autorisée à servir dans la Luftwaffe.

   Parmi les anecdotes qui parsèment le récit, on peut trouver celle (apparemment authentique) de la découverte par des soldats allemands, lors de l'offensive contre l'URSS, d'un étendard de la Grande Armée... napoléonienne ! Sachez d'ailleurs qu'on continue encore de nos jours à trouver des cadavres de soldats de Napoléon en Europe, par exemple en 2010 (en Lituanie) et en 2015 (en Allemagne).

jeudi, 04 juin 2020

Retour à Londres

   Hier soir, la chaîne 6ter a diffusé le 21e et dernier épisode de la sixième saison de la série Elementary, "Une issue improbable". On y découvre la conclusion de l'arc narratif impliquant Michael Rowan, le tueur en série qui s'était rapproché de Sherlock. Les scénaristes ont particulièrement bien ménagé le suspens concernant l'identité d'un assassin.

   Mais là n'est pas le seul intérêt de l'histoire. On finit par retrouver Holmes sortant d'un immeuble dont l'adresse n'est sans doute inconnue d'aucun des fans de la série :

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    Quelques instants plus tard, on nous montre les deux héros marchant dans une rue qui ne peut être que britannique :

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   Sauf que... voici ce qui se trouvait (en 2018) à l'emplacement présumé du 221b Baker Street, à Londres :

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   C'est un boulevard à grande circulation, où les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces. Cela n'a rien à voir avec la rue fictive, visiblement située dans un quartier résidentiel bourgeois. En fait, d'après le site IMDb, l'épisode a été intégralement tourné aux Etats-Unis (ce dont on se doutait, pour des raisons budgétaires), plus précisément à New York.

   Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque c'est la deuxième fois que les héros de la série se rendent dans le pied-à-terre londonien du détective. La première fois, c'était dans le premier épisode de la saison 2... et ce n'était ni le même type de rue, ni le même type d'immeuble que celui qui est visible dans l'épisode final de la saison 6 :

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   Cet immeuble-ci se trouve bien à Londres, mais pas au 221b Baker Street. Toujours d'après l'IMDb, il est situé au 85 Redchurch Street.

   Quoi qu'il en soit, cette nouvelle parenthèse londonienne est la bienvenue, et l'on attend désormais avec impatience la diffusion des treize épisodes de la septième et ultime saison.

vendredi, 22 mai 2020

Le chien des Basqueville

   Non, il n'y a pas d'erreur. Ce billet a pour titre celui d'un polar historique signé Jean d'Aillon (auquel on doit aussi Une étude en écarlate, dont j'ai parlé la semaine dernière).

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   Évidemment, le titre est un clin d'oeil à l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle (Le Chien des Baskerville). Dans cette nouvelle enquête, le Sherlock Holmes médiéval va faire la rencontre de Gracieux, un... chien, appartenant à la famille des Basqueville. Il va aider notre héros... et parfois se montrer redoutable. Mais ce n'est pas un véritable tueur d'hommes. Non, en ce domaine, les bipèdes sont hélas bien plus efficaces.

   Outre la présence d'un chien, l'autre point commun est qu'une affaire d'héritage et de filiation est au coeur de l'intrigue. Mais l'auteur ne se contente pas de décaler l'histoire d'origine, il la replace dans le contexte des années 1420 et des complots politiques qui animent l'époque.

   A la fin de l'ouvrage, Jean d'Aillon prend un malin plaisir à préciser que le nom de famille n'est pas inventé. Il cite même une étude historique (ancienne). Les Baskerville anglais descendraient de Basqueville normands ! Les curieux peuvent aussi se rendre sur un site internet consacré à l'actuelle commune de Bacqueville-en-Caux.

   Dans cette deuxième (en réalité troisième, la deuxième figurant dans un recueil) enquête, on retrouve Edward Holmes et Gower Watson installés dans la demeure acquise à la fin de leurs précédentes aventures. Le clerc perspicace a désormais l'oreille de la reine Isabeau, qui fait appel à lui quand une affaire délicate nécessite intelligence et discrétion.

   Cette fois-ci, Holmes (un Anglais de Paris, rappelons-le) est chargé de se rendre en Normandie, pour récupérer un mystérieux coffret, auquel tiennent à la fois une ravissante veuve et la reine Isabeau. La première partie du roman relate le voyage, qui évidemment ne va pas se dérouler comme prévu. Holmes le clairvoyant va se faire berner.

   Durant la seconde partie, l'intrigue fait intervenir de nouveaux protagonistes. Outre la reine, le duc de Bourgogne et la belle-mère du dauphin (futur Charles VII) se mettent en quête du contenu du coffret, pendant que sévissent d'étranges maîtres-chanteurs.

   Contrairement à la trame narrative d'Une étude écarlate, celle-ci ménage longtemps le suspens quant à l'identité de certains comploteurs. Par contre, le même procédé est mis en oeuvre : des groupes de personnages au départ ignorants les uns des autres vont se croiser, voire s'affronter.

   C'est toujours aussi bien écrit (avec parfois un foisonnement excessif de détails), documenté... et enlevé. Aux amateurs de l'univers holmsien, je signale que ce roman marque l'apparition d'un enquêteur judiciaire nommé Grégoire Lestrade. On y voit aussi le héros recruter ses deux premiers informateurs irréguliers.

   Comme le précédent, j'ai adoré.

samedi, 16 mai 2020

Le retour des touristes dans l'Aveyron

   Cet après-midi, dans les rues de Rodez, même si le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, on pouvait distinguer (malgré les masques) quelques nouveaux visages, dont l'apparition coïncide avec celle de véhicules aux plaques d'immatriculation non aveyronnaises.

   Cela correspond à ce qu'on peut lire dans un article du Monde : les réservations en ligne (de logements de particuliers) pour les mois de juillet-août sont en augmentation dans plusieurs départements ruraux, dont l'Aveyron (+ 22 %). La version numérique de l'article est illustrée d'infographies éclairantes.

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   Sur la carte, on peut constater que la région Midi-Languedoc concentre 113 000 des 844 100 propriétés mises en location en France métropolitaine (soit plus de 13 %, dans une région qui abrite environ 9 % de la population de Métropole). Seules les régions PACA, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine (de peu) font mieux.

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   Au sein de la région Midi-Languedoc, on remarque que 65-70 % des propriétés mises en location se trouvent à  la campagne, ce qui avantage les départements ruraux comme l'Aveyron.

   Le succès de ce mode de tourisme pourrait contribuer à relancer l'économie des départements concernés. Le déconfinement progressif et mesuré pourrait déboucher sur un été profitable pour tous.

Sherlock au Moyen Age

   Récemment, je butinais dans les rayons d'une librairie, en quête de nourriture spirituelle divertissante, lorsque je suis tombé sur ceci :

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   C'est le titre qui a attiré mon attention. C'est une référence transparente à la première enquête de Sherlock Holmes publiée par Arthur Conan Doyle, Une Étude en rouge. Ce n'est qu'ensuite que j'ai lu le petit texte, qui évoque les aventures d'un Edward Holmes et d'un Gower Watson. Ils évoluent au début du XVe siècle (dans les années 1420), en France, le plus souvent à Paris, un Paris gouverné par les Anglais et leurs alliés Bourguignons. Nous sommes en pleine guerre de Cent-Ans.

   L'auteur Jean d'Aillon (qui utilise un pseudonyme) est un économiste de formation, ancien haut-fonctionnaire reconverti dans le polar historique. Sa documentation semble solide, ce qui ajoute de l'intérêt à ses intrigues policières inventées.

   Le tout début du livre présente la manière (supposée) dont l'auteur a découvert l'existence putative de ce Sherlock médiéval. C'est à la fois facétieux et érudit, à la manière dont Jean d'Aillon construit ses intrigues.

   La particularité de ce polar est que l'histoire qui nous est contée ne consiste pas en la progressive découverte de la manière dont un criminel a agi (ni de son identité). Non, ici, il s'agit d'un complot, qui fait intervenir les rivaux français (armagnacs et bourguignons), la corporation des bouchers de Paris (acteur à part entière, qu'il est bon de ne pas négliger), les Parisiens "ordinaires", les autorités anglaises... et d'autres ressortissants d'outre-Manche, dont les intentions semblent louches.

   C'est donc un roman fouillé, avec un arrière-plan historique travaillé et de multiples intrigues secondaires. Tout va se jouer dans une mystérieuse demeure, la Maison de Mélusine, où vont se croiser (parfois sans se rencontrer) des bouchers criminels, un aristocrate ivre de vengeance (ce qui relie ce roman à celui de Conan Doyle), un bourgeois prétentieux, des complotistes anglais... et nos enquêteurs.

   Edward Holmes est un clerc désargenté, dont deux des demi-frères viennent de décéder (à cause de ces Bloody Frenchies !). Il se cherche une occupation rémunérée... et rencontre un archer, Watson, vétéran de la bataille d'Azincourt, de glorieuse mémoire pour les sujets de la perfide Albion. C'est d'ailleurs l'originalité de cette série de romans (d'un auteur français) que de mettre à l'honneur des personnages de l'autre camp, celui qui combat le dauphin, futur Charles VII.

   Dans cette aventure-ci, on croise des personnages historiques, certains connus comme la reine Isabeau de Bavière et le dauphin Charles, d'autres plus anonymes comme Tanneguy du Châtel et  Jean Chuffart, un chanoine auteur présumé du Journal d'un bourgeois de Paris (hostile aux Armagnacs et donc, plus tard, hostile à Jeanne d'Arc). Ces figures de l'Histoire croisent des personnages inventés, parfois avec malice comme ce greffier (et logeur) Jacques Bonacieux, dont la jeune épouse Constance fait tourner quelques têtes...

   Cela donne une idée des influences littéraires de Jean d'Aillon. Il mêle Conan Doyle à Alexandre Dumas et, globalement, au roman populaire du XIXe siècle. Les chapitres sont courts, avec un aspect feuilletonnant. L'importance de l'arrière-plan historique et le souci du détail "vrai" rapprochent ce roman d'autres séries, comme les Napoléon Bonaparte d'Arthur Upfield (le héros étant un inspecteur métis évoluant dans l'Australie de la première moitié du XXe siècle), les aventures du juge Ti de Robert van Gulik, les oeuvres de Tony Hillerman situées en réserve Navajo ou, plus récemment, les enquêtes du brahmane Doc de Sarah Dars ou celles de Nicolas Le Floch, par Jean-François Parot.

   J'ai lu cette étude en écarlate en moins de deux jours, malgré le boulot, au risque d'écourter une nuit, tellement j'ai trouvé cela passionnant.

samedi, 02 novembre 2019

Le Roman des Goscinny

   La récente sortie de La Fille de Vercingétorix (par le duo Conrad-Ferri) est une invitation à se replonger dans les aventures plus anciennes d'Astérix et Obélix, en particulier celles scénarisées par René Goscinny (1926-1977), auquel un roman graphique a été consacré. Il est paru cet été. Je viens d'en achever la lecture.

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   La couverture annonce parfaitement le contenu du livre. On y voit, de profil, René Goscinny et sa fille Anne, qui ne s'est jamais remise complètement de la mort précoce de son père, qu'elle a de surcroît assez peu connu : elle avait neuf ans quand il est décédé.

   Elle en a d'ailleurs beaucoup voulu au cardiologue qui avait fait pratiquer un test d'effort sur son père, au coeur fragile. Cela permet de comprendre les rares séquences dessinées sur fond rose, qui montrent une Anne Goscinny plus jeune, avide de vengeance.

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   Mais la majorité de cette bande dessinée nous est présentée soit sur fond jaune, soit sur fond bleu. Les chapitres dessinés sur fond jaune montrent l'oeuvre en construction, notamment les discussions entre Anne Goscinny et l'auteure Catel, à laquelle on doit, entre autres, une biographie en images d'Olympe de Gouges. L'artiste est face à un dilemme : soit elle continue à privilégier les projets concernant les femmes, soit elle se lance dans ce travail sur René Goscinny qui, quoiqu'homme, a bercé sa jeunesse et inspiré son travail. Elle a fini par dire oui à la fille du scénariste et a eu accès aux archives familiales.

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   Cela lui a permis de construire les séquences sur fond bleu, dans lesquelles on voit René Goscinny s'exprimer à la première personne et raconter l'histoire de sa vie.

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   Ceux qui l'ignoreraient apprendront que la famille de Goscinny est composée majoritairement de juifs ayant fui l'Europe de l'Est antisémite. Les parents de René n'ont d'ailleurs échappé au génocide que parce que, dans l'Entre-deux-guerres, ils sont partis s'installer en Argentine, un pays alors riche en opportunités, en particulier pour un ingénieur comme Stanislas (le père).

   Très tôt, le jeune René se révèle un boute-en-train, plutôt bon élève. Mais il est assez vite atteint par le virus du cinéma (notamment Laurel et Hardy) puis de la bande-dessinée. Il se fait la main en reproduisant des planches déjà publiées ou en caricaturant des personnages célèbres.

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   Ce n'est pas l'un des moindres intérêts de ce livre que d'y trouver des reproductions de documents authentiques, la plupart de la main de Goscinny. Ce n'était pas un dessinateur maladroit, l'un de là.

   Après le décès de son père, c'est aux Etats-Unis que René tente de percer dans son hobby. Fort heureusement pour nous, il n'a pas réussi. Mais il a côtoyé les fondateurs de Mad. A la fois dessinateur et scénariste à ses débuts (et même souvent homme à tout faire), René va petit à petit se spécialiser dans l'écriture de scenarii, où son imagination fertile et son humour ravageur vont faire merveille.

   Le succès n'est venu qu'en Europe, une fois qu'il s'est associé à plusieurs dessinateurs très talentueux, comme Sempé, Morris et Uderzo. Le livre ne nous raconte que les tout débuts, à savoir la rencontre entre Goscinny et tel ou tel acteur de l'histoire de la bande-dessinée francophone (souvent belge, rappelons-le), ainsi que les premières productions.

   Pour qui s'intéresse un tant soit peu à l'histoire en général et celle de la bande dessinée "française" en particulier, c'est un ouvrage indispensable.

vendredi, 25 octobre 2019

La Fille de Vercingétorix

   C'est l'événement éditorial de la fin du mois d'octobre : la sortie du 38e album des aventures des plus célèbres Gaulois de fiction du monde. Deux ans après Astérix et la Transitalique, on retrouve nos héros au contact de la fille du plus célèbre Gaulois ayant existé. Certaines vignettes aux teintes brunes évoquent les souvenirs d'anciens combattants de certains membres du village... ou de leurs invités-surprises :

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   La scène est digne des batailles napoléoniennes. Je recommande d'être particulièrement attentif aux visages. Les expressions de certains combattants sont assez cocasses... et l'on remarque la jolie frimousse de la future héroïne de l'histoire.

   Ce début est marqué par l'introduction de personnages arvernes, dont l'accent chuintant n'est pas chans rappeler chelui d'un anchien président de la République... On ne s'étonnera donc pas de la présence de nombreux anachronismes (comme l'histoire abracadabrantesque de l'invention de la casquette !), ou de simples clins d'oeil à l'époque contemporaine. L'un de ces clins d'oeil concerne un chanteur décédé l'an dernier, dont le visage semble avoir inspiré celui de l'un des membres de  l'équipe de pirates :

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   Les lecteurs attentifs repèreront au moins deux autres occurrences de ce personnage, à chaque fois en liaison avec l'une de ses chansons.

   Fort logiquement, on retrouve aussi une brassée de jeux de mots, en général réussis, comme lorsque le fils du poissonnier, surchargé de travail, déclare : "Mais, papa, j'ai déjà beaucoup de bulots !" Certains sont surprenants, d'autres attendus, comme l'évidente "montée d'Adrénaline" (quand la fille de Vercingétorix grimpe au mat d'un bateau).

   Parlons donc de cette héroïne. Fille du célèbre chef de guerre arverne, elle ne manque pas de tempérament... et elle est rousse ! Le scénariste en fait une sorte de djeunse, mais pas une caricature de pétasse qui serait éminemment antipathique. Adrénaline est juste une ado orpheline de père (en fait pas encore, si l'intrigue se déroule avant -46), qui voudrait vivre sa vie en s'émancipant de la lourdeur des contraintes imposées par les adultes. Je trouve que ce personnage féminin est une réussite. De surcroît, elle permettra à de nombreux lecteurs de découvrir le nom que l'on donnait aux chaussures gauloises.

   Cela m'amène à une limite historique (parmi d'autres). Outre le fait que l'existence d'une descendance de Vercingétorix ne soit pas prouvée, je relève une erreur concernant la localisation de la capitale des Arvernes, appelée Nemessos. Dans une vignette du début, une note l'assimile à Clermont-Ferrand, alors que la fouille d'un oppidum, à Corent (à une vingtaine de kilomètres de là, dans le département du Puy-de-Dôme) a récemment rebattu les cartes.

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   P.S.

   Je signale l'existence d'une "planche fantôme", absente de l'album, mais qui a été parfois utilisée (totalement ou partiellement) pour faire sa promotion :

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   P.S. II

   Paradoxe du monde de l'édition : ce volume de la bande-dessinée "franchouillarde" par excellence, qui met en avant (indirectement) l'un des personnages historiques figurant au Panthéon national, a été imprimé (en partie)... en Roumanie. Il n'est pas inutile de préciser que les éditions Albert-René sont désormais contrôlées par le groupe Hachette...

samedi, 28 septembre 2019

Kersten, médecin d'Himmler

   C'est le titre d'une bande dessinée en deux tomes, que l'on doit à Patrice Perna et Fabien Bedouel. Elle est parue il y a environ quatre ans et elle a pour objectif de rendre justice à l'un des héros méconnus de la Seconde Guerre mondiale, Félix Kersten.

   Jusqu'à la lecture de cette bande dessinée, le nom de Kersten n'était pour moi qu'une courte apparition (ou une note de bas de page) dans des livres consacrés au nazisme, à la guerre ou à Himmler. Il était connu que le chef de la SS avait un médecin particulier, parfois qualifié de masseur, limite rebouteux... le plus étonnant étant l'hostilité de ce médecin au nazisme.

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   Le premier tome met en scène la rencontre (en 1939) entre le Reichsführer et le médecin finlandais évoluant entre les Pays-Bas et l'Allemagne. En alternance, une autre trame chronologique nous est proposée, après guerre, quand il est question de faire reconnaître les mérites de Kersten.

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   Le dessin est de facture classique, sans être particulièrement réaliste. On remarque toutefois que, dès que le héros est au contact des nazis, l'ambiance se fait plus sombre. Le petit monde des maîtres du IIIe Reich est un panier de crabes pourris d'ambitions. A son corps défendant, Kersten va se retrouver au milieu.

   Il bénéficie d'une assez grande liberté de mouvement, grâce à la protection d'Himmler, particulièrement reconnaissant des soins qu'il lui procure. Entre les deux hommes naît une relation de dépendance mutuelle, faite de confiance, d'hypocrisie et d'intérêts bien compris. Kersten est même approché par des espions alliés.

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   Le tome 2 démarre sur l'assassinat d'Heydrich (relaté dans le film HHhH) C'est un coup de chance pour Kersten, qui voit disparaître l'un de ses adversaires les plus acharnés (et l'un des chefs nazis les plus redoutables). Himmler étant devenu extrêmement dépendant de ses soins, il s'enhardit à exiger de plus en plus de faveurs en échange. Ces faveurs sont essentiellement la libération de prisonniers, d'abord civils (des otages), puis résistants... et même juifs (des milliers !). En alternance, la quête pour la reconnaissance des mérites de Kersten se heurte à des oppositions aussi inattendues qu'obstinées. L'histoire s'achève sur le plus extraordinaire des sauvetages, Kersten réussissant à faire plier Himmler, qui en même temps pense jouer une carte personnelle, à la fin de la guerre.

   Cette bande dessinée est absolument passionnante.

 

samedi, 17 août 2019

La cathédrale de Rodez en lumière(s)

   Je pense que, lorsqu'on fera le bilan de l'été 2019 à Rodez (et dans l'Aveyron), le petit spectacle (gratuit) de son et lumières proposé à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame apparaîtra comme l'une des plus grandes réussites. Et pourtant, depuis la fin du mois de juin, il y a eu pléthore d'événements propices à susciter l'engouement du public.

   Ce spectacle, intitulé "Digital Supernova 2019", a été créé par Miguel Chevalier et mis en musique par Jacopo Baboni Schilingi et Adam Bernadac (en alternance). Il n'a pas bénéficié d'une publicité extraordinaire... mais le bouche-à-oreille en a fait un immense succès. La preuve ? Alors que l'ouverture de la porte Sud de l'église (donnant sur la rue Salvaing) intervenait à 20h30 (la porte Nord restant verrouillée), un bon quart d'heure avant, la file d'attente commençait à s'allonger. Voici ce que cela donnait ce soir au plus fort de l'affluence :

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   Heureusement pour moi, je suis arrivé avant que la file ne déborde de la place Adrien-Rozier. Mais, quand, au bout de trois quarts d'heure, j'ai enfin pu pénétrer dans l'édifice, l'affluence était à son comble. Au passage, je signale que la foule était globalement disciplinée, même si quelques individus mal élevés ont tenté et (parfois) réussi à gagner du temps en s'infiltrant par le passage du Chapitre. A l'entrée, deux vigiles demandaient l'ouverture des sacs.

   A l'intérieur de l'église, le spectacle était presque partout. Les images étaient projetées sur la rosace, la voûte de la nef (sur toute sa longueur) et sur l'orgue monumental, situé au-dessus de l'entrée Nord (sur sa droite quand on regarde la rosace). Au sol, les visiteurs s'entassaient dans une relative harmonie, qu'ils soient debout, assis voire... couchés ! Certains étaient dans le recueillement, d'autres en mode touriste compulsif (le smartphone greffé à la main...), d'autres encore profitaient du spectacle en poursuivant une discussion familiale...

   Je pense que le meilleur emplacement est une place assise, au croisement de la nef et du transept : parfois, au-dessus de ce point précis, était projetée une animation différente de celle que l'on pouvait voir sur le reste de la voûte de la nef. Celle-ci s'est garnie d'animations numériques évoquant l'infiniment grand... jusqu'à l'infiniment petit. Cela allait d'un ciel étoilé à une structure atomique, en passant par une explosion stellaire et un enchevêtrement de poutres métalliques vivantes, donnant l'impression de se trouver sous une Tour Eiffel en mouvement !

   Sur la rosace s'affichait (fort logiquement) une animation circulaire, où l'on pouvait reconnaître là encore un environnement spatial comme un monde intracellulaire. Etoiles, structures moléculaires, sortes de ruches, acides aminés, brins d'ADN (?)... Le tout en perpétuel mouvement, à l'image de la vie.

   N'oublions pas l'orgue, qui n'avait pas qu'une fonction musicale. Il a lui aussi servi d'écran de projection, bien que cela soit moins élaboré que sur la voûte ou la rosace. Il s'est successivement garni de couleurs unies et de tapisseries numériques pailletées. Pour moi, le moment le plus impressionnant fut celui où j'ai eu l'impression que l'orgue, éclairé de blanc, battait comme un coeur.

   Quant à la musique, c'était un mélange de composition numérique et de chants religieux. J'ai trouvé l'ambiance proche de celle du new age.

   Demain dimanche aura lieu la dernière série de projections, de 20h30 à 22h30, au rythme d'environ une tous les quarts d'heure (en boucle). C'est une animation que je recommande chaudement à celles et ceux qui seraient de passage à Rodez.

   P.S.

   Quelques photographies sont visibles sur la page Facebook de l'office de tourisme ruthénois.

 

Lune rouge

   C'est le titre du dernier album des aventures de Guy Lefranc, sorti fort opportunément 50 ans après le succès de la mission Apollo XI :

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   On le doit à Christophe Alvès et François Corteggiani, le duo qui était déjà à l'oeuvre il y a quelques années sur Le Principe d'Heisenberg, dont l'intrigue se déroule partiellement dans l'Aveyron.

   Ici, on est en pleine Guerre froide. Le héros journaliste va partir à la recherche d'un scientifique disparu... et collaborer avec la CIA, puisque les "méchants" de l'histoire sont les communistes soviétiques et nord-coréens, auxquels vont s'ajouter les Chinois, qui commencent à se la jouer perso. Sur son chemin, Guy Lefranc va de nouveau croiser un vieil ennemi à lui...

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   Les lecteurs qui ont un minimum de culture BD verront les ressemblances avec les albums d'Hergé (Objectif Lune et On a marché sur la Lune)... et avec la série Blake et Mortimer, en particulier au niveau du style du dessin (mais aussi avec la résurrection de l'antagoniste principal, sorte de décalque d'Olrik). C'est bien fichu, documenté pour donner un peu de vraisemblance à une histoire abracadabrantesque : en 1959, même avec l'aide des Soviétiques, les Nord-Coréens n'avaient pas les moyens de monter le projet qui est décrit dans l'album. Celui-ci est finalement davantage révélateur des préoccupations du début du XXIe siècle, avec l'émergence de la puissance chinoise et le développement de l'arme nucléaire par le régime de Kim Jong-un.

   Cela se lit néanmoins avec plaisir, en raison de la propreté du dessin et des rebondissements qui parsèment l'intrigue.

mardi, 06 août 2019

Cartes postales aveyronnaises

   Pour moi, l'été est la saison des vide-grenier et des brocantes. Même si je ne les fréquente plus autant qu'il y a dix-quinze ans, je m'y promène encore, de temps à autre. De passage récemment en Dordogne, j'y ai fait quelques découvertes intéressantes.

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   La plus ancienne est cette vue de Sévérac-le-Château (aujourd'hui située dans la commune nouvelle de Sévérac-d'Aveyron, la plus vaste du département), datant au plus tard (d'après le cachet des PTT figurant au dos) de 1905. Les familiers des lieux remarqueront que les abords de la cité médiévale sont moins bâtis qu'aujourd'hui...

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    De 1908 (au plus tard) date cette vue du viaduc ferroviaire du Viaur, sur lequel passe la voie ferrée reliant Rodez à Carmaux (et, au-delà, à Albi et Toulouse). Ce viaduc a été inauguré en 1902. Son histoire mouvementée est bien racontée dans le livre de Max Assié, publié il y a environ deux ans aux éditions Bleu pastel :

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   On peut y trouver des photographies plus anciennes encore, notamment de la période de construction du viaduc (1895-1902)... et même la reproduction d'une carte postale datant de l'année de son inauguration.

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   Je termine par peut-être la plus étonnante de mes trouvailles, une carte postale représentant une vue du camp militaire du Larzac, datant (au plus tard) de 1911. (Elle a été envoyée -peut-être de La Cavalerie- à une personne habitant le Tarn-et-Garonne.) Précisons que ce camp a été ouvert en 1902. Il devint célèbre dans les années 1970, lorsque son projet d'extension suscita la vigoureuse opposition des paysans du cru, qu'ils fussent néo-ruraux ou ancrés ici depuis des générations. Par la suite, il est devenu centre d'entraînement de l'infanterie au tir opérationnel (CEITO). Aujourd'hui, il est le "port d'attache" de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère.

samedi, 26 janvier 2019

Une figurante très présente

   Un an après le bouleversement survenu dans la saison 5 (le départ de Carole Bianic, bien remplacée par Aurore Erguy), la série policière Cherif, diffusée sur France 2, nous ravit avec de nouveaux épisodes. Les scénaristes semblent s'être creusé la tête pour maintenir voire relancer l'intérêt des spectateurs. Par contre, au niveau de la réalisation, on semble user de quelques artifices, histoire de faire des économies.

   C'est visible dans certains plans introductifs ou de transition, qui montrent les abords du commissariat où travaillent les personnages principaux. Cela fait plusieurs épisodes que j'ai remarqué que, quasi systématiquement, ce type de plan montre (fugacement) le même personnage, presque toujours habillé de la même manière, parfois dans la même position. C'est une jeune femme au physique avantageux (pour le peu que j'ai pu en juger). La voici au début de l'épisode 7 de la saison 6 :

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   D'habitude, on la voit descendre les escaliers qui longent le jardin public dont on peut distinguer une entrée dans le coin bas, à droite de la capture d'écran ci-dessus.

   Dans le même épisode, on va revoir cette figurante, pratiquement au même endroit (mais pas au même moment de l'action). Observez la partie ensoleillée, en bas, à droite :

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   On la retrouve à peine une minute plus tard, au même endroit :

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   Comme peu de temps est censé s'être déroulé (le petit-déjeuner entre Chérif et son protégé, à deux pas de là), il n'y a rien d'étonnant à retrouver la figurante poursuivant sa conversation avec le gardien de la paix, avec une partie ensoleillée presque identique. Dans la rue, davantage de véhicules sont stationnés. Tout cela semble fort logique.

   Sauf qu'il y a de fortes chances que, si les deux scènes ont été tournées le même jour, la seconde soit légèrement antérieure à la première. Voici pourquoi :

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   La scène a réellement été tournée à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse, à la jonction de la rue Bodin (qui descend face aux spectateurs) et de la place Bellevue... où, au passage, je signale qu'il n'existe pas de commissariat de police. On a juste ajouté une avancée sur le trottoir pour représenter l'entrée, masquant la réelle affectation des locaux.

   La rue n'est pas filmée dans le sens sud-nord, comme on peut le constater en observant un plan du quartier :

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   Ci-dessus, la flèche symbolise les rayons du soleil, les pointillés l'une des limites du secteur ensoleillé. Si l'on compare les deux précédentes captures d'écran où est présente la figurante, on s'aperçoit que c'est dans la seconde que la borne est directement touchée par les rayons solaires (la zone ensoleillée est plus proche des deux personnages qui discutent):

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   La seconde scène a donc été tournée alors que le soleil était plus à gauche sur l'image, donc plus à l'est en réalité... donc plus tôt dans la matinée. Paradoxalement, c'est la dernière (courte) scène qui fait intervenir la figurante qui semble la plus proche (chronologiquement) de celle située à gauche ci-dessus :

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   La place de la zone ensoleillée, comme le nombre de voitures garées dans la rue Bodin, correspondent... à plus d'un jour (dans l'histoire) et 9 minutes (dans le film) d'écart.

   Aux curieux, je recommande d'être aussi attentifs à la vision de l'épisode 8, où réapparaît la jeune figurante, dans un type de scène déjà présent dans les épisodes précédents : elle descend les escaliers qui font face au commissariat et se dirige vers la rue Bodin :

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lundi, 31 décembre 2018

Lucky Luke 1975 - 2018

   L'homme qui tire plus vite que son ombre fait doublement l'actualité en cette fin d'année 2018. En novembre dernier est sorti un nouvel album, Un Cow-boy à Paris. Fin décembre a débuté la publication d'une intégrale (chez les marchands de journaux), le premier volume (La Guérison des Dalton, datant de 1975) étant vendu pour la modique somme de 1,99 euro.

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   La création du dernier album a bénéficié de l'arrivée d'un nouveau scénariste, Jul, un ancien de Charlie Hebdo qui s'est fait connaître du grand public par sa série Silex and the City. Ce spécialiste d'anachronisme semblait tout désigné pour prendre la suite (lointaine) de René Goscinny.

   Un Cow-boy à Paris est donc une bande dessinée proprement réalisée, dont le graphisme respecte les codes de la série et dont le scénario (et les dialogues) est émaillé de clins d'oeil. Il est ainsi régulièrement fait allusion à la future Tour Eiffel (sans la mentionner, puisqu'elle n'existe pas encore à l'époque où se déroule l'histoire), notamment à travers le personnage de Frédéric Auguste Bartholdi (co-créateur de la Statue de la Liberté, avec Gustave Eiffel), que Lucky Luke rencontre à plusieurs reprises :

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   La première partie de l'histoire repose sur les clichés courant sur le far-west. On y croise des cow-boys, des Indiens, un directeur de prison ambitieux au possible. Les auteurs y soulignent aussi le sens commercial de certains personnages (avec les débuts du merchandising). Les gags (comme celui qui fait prendre la flamme de la statue pour une enseigne de glacier) fonctionnent plus ou moins bien.

   La seconde partie de l'histoire se déroule en France. Eh, oui ! Lucky Luke a franchi l'Atlantique... avec Jolly Jumper. Je trouve cette partie plus réussie, avec un portrait caustique du Paris de la Ve des débuts de la IIIe République. Au sortir de la gare, le héros croise des habitants qui font souvent la gueule. Son premier contact avec un garçon de café n'est pas des plus amicaux. La séquence de l'hippodrome est assez savoureuse, certaines vignettes étant particulièrement réussies :

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   Hélas pour cet album, la ressortie d'une ancienne histoire, qui date de l'époque flamboyante de la collaboration entre Morris et Goscinny, joue plutôt en faveur de La Guérison des Dalton. Je l'avais sans doute déjà lue il y a des dizaines d'années, mais je ne possédais pas l'album. En le relisant, je me suis mis à rire tout seul, tant certains gags sont réussis.

   C'est dû à l'introduction d'un personnage très spécial, le professeur Otto von Himbeergeist, un précurseur de la psychanalyse, capable de chambouler le mental d'un directeur de prison, de nombreux criminels... et même de Lucky Luke et de Rantanplan. Celui-ci y accomplit peut-être le plus bel exploit de sa carrière de chien le plus bête de l'Ouest !

   Les dialogues sont évidemment nourris de jeux de mots... et d'allusions parfois assez fines. Ainsi, lorsque le professeur européen s'exprime devant l'Institut scientifique de New York, il rencontre une certaine opposition, l'un des membres de l'auguste assemblée trouvant ses théories un peu folles, développées de surcroît par un étranger. L'un de ses voisins approuve son collègue, qui s'appelle Kowalski...

   Cet album est un délice, qui n'a pas pris une ride. On pourrait aussi s'amuser à relever les points communs entre l'histoire de 1975 et celle de 2018. Je me contenterai de noter la présence du même personnage, à 43 ans d'écart : le fameux professeur. Dans Un Cow-boy à Paris, il dirige une chorale pénitentiaire, qui tente (laborieusement) de maîtriser une chanson emblématique de La Reine des neiges...

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dimanche, 16 décembre 2018

Petit cadeau de Noël télévisuel

   Un peu en avance sur les fêtes de fin d'année, France Télévisions vient de mettre en ligne, pour une durée de trente jours, l'intégralité des épisodes de la première saison (aujourd'hui collector) de la série d'animation Les Mystérieuses Cités d'or (sur France 4).

   Pour moi, c'est un bain de jouvence. Même si le graphisme a un peu vieilli (et manque parfois de netteté), j'ai pu vérifier que certains mouvements avaient été réalisés avec une indéniable virtuosité, pour l'époque. L'intrigue entremêle histoire et science-fiction, avec l'époque des Grandes Découvertes en arrière-plan. A l'origine, chaque épisode était suivi d'un court documentaire (en général très instructif), que l'on retrouve ici.

   Les auteurs avaient réussi (contrairement à leurs lointains successeurs, responsable d'une pseudo-suite, dite saison 2, un peu trop enfantine à mon goût - je n'ai pas vu la saison 3) à concilier une certaine naïveté, propre à susciter l'intérêt du jeune public, et la force d'une histoire complexe, parfois dramatique, apte à séduire les adolescents et adultes. Cerise sur le gâteau : la musique était chouette.

   Du côté des personnages, on avait le choix entre le trio d'enfants Esteban-Zia-Tao, le trio d'adultes les accompagnant (Mendoza-Pedro-Sancho), le trio de vilains officiers espagnols (Gomez-Gaspard-Pizarro), sans parler de tous ceux que les héros vont rencontrer dans le "Nouveau Monde".

   A (re)voir seul.e ou en famille, à partir de l'épisode 1, Esteban, fils du soleil.

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   PS

   Un site internet très complet, en français et en anglais, est dédié à la série.

 

samedi, 01 décembre 2018

La Vallée des immortels

   C'est le titre du dernier album des aventures de Blake & Mortimer, toujours scénarisé par Yves Sente, mais mis en bulles cette fois-ci par le duo Teun Berserik et Peter van Dongen, deux illustrateurs marqués par la "ligne claire" chère à Hergé et Edgar P. Jacobs.

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   Certaines pages sont d'ailleurs nourries de références aux oeuvres des grands anciens. Cela commence par la couverture, qui est un clin d'oeil à l'une des vignettes du Lotus bleu d'Hergé (située page 6) :

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   C'est encore plus évident si l'on resserre le cadre :

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   Signalons que l'image qui a été utilisée pour la couverture de l'album se retrouve à l'intérieur, légèrement modifiée :

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   Si la posture de Philip Mortimer est presque identique à celle de la couverture, l'expression du visage du conducteur du pousse-pousse est très différente. En resserrant le cadre, le dessinateur a évacué la menace représentée (sur la couverture) par l'homme au pistolet. Sur la droite, l'apparence des commerces a elle aussi été légèrement modifiée.

   Aux inconditionnels d'Hergé, je signale que, sur une autre vignette, on reconnaît, à l'arrière-plan, l'un des célèbres compagnons de Tintin, assis à proximité de... bouteilles de whisky, ce qui n'étonnera personne !

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   Et l'intrigue dans tout ça ? Elle est passionnante. L'action se déroule après Le Secret de l'espadon, en Chine, entre la fin de la Seconde guerre mondiale et l'arrivée au pouvoir des communistes. Les Britanniques essaient de préserver leurs intérêts à Hongkong, pendant que, dans la région, un seigneur de la guerre se la joue perso.

   La découverte de statuettes très anciennes, contenant chacune un objet de grande valeur (vous avez dit L'Oreille cassée ?) met en branle quantité d'ambitions, parmi lesquelles celle du vieil ennemi de nos héros, l'infâme Olrik. Dans le même temps, Philip Mortimer travaille à l'achèvement d'une nouvelle arme révolutionnaire.

   Bref, on ne s'ennuie pas et, si l'on apprécie le style des dessins, c'est même un régal.

lundi, 15 octobre 2018

La France fait rêver Murdoch

   France 3 vient d'achever la diffusion de la onzième saison des aventures de William Murdoch, le détective scientifique de la maréchaussée de Toronto. Durant cette saison, la France est souvent revenue dans les conversations. Durant les premiers épisodes, on a appris que l'assistant de Murdoch, Crabtree, a accompagné la danseuse Nina Bloom à Paris. Cette escapade a eu des conséquences en fin de saison, que l'on peut voir dans l'épisode 18.

   La danseuse n'est pas la seule à rêver de la capitale française. Au détour d'une scène, on découvre le docteur Julia Ogden (l'épouse de Murdoch) sur le point d'entrer dans une mystérieuse boutique :

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    Cette agence de voyage propose des séjours en France, plus précisément à Paris (qualifiée de "Ville Lumière" en anglais), Versailles ("Palais des Rois"), Monte Carlo ("Casinos Opulents") et Nice, mise en valeur par une formule en langue française : "Promenade des Anglais". Le tout est encadré par la Tour Eiffel.

   D'un point de vue historique, l'action se déroulant au début du XXe siècle (sans doute en 1906), il est vraisemblable de présenter ces atouts français. Vu l'attirance des Anglo-Saxons pour la Côte-d'Azur, il est même possible que les charmes de la French Riviera aient supplanté, aux yeux des sujets de Sa Majesté, ceux de la Ville Lumière (parfaitement illustrés dans le dernier film de Michel Ocelot, Dilili à Paris).

samedi, 28 juillet 2018

Quand sonnera l'heure...

   C'est le titre français d'un "vieux" roman du Britannique John Boynton Piestley, auteur qui connut son heure de gloire entre 1930 et 1960. Cette oeuvre est parue en 1937 sous le titre The Doomsday Men ("Les Hommes du dernier jour") :

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   L'intrigue suit les pérégrinations de trois personnages principaux, tous des hommes. Le premier est le Britannique Malcolm Darbyshire, un architecte féru de tennis, qui participe à un tournoi sur la Côte d'azur française. Il y rencontre sa partenaire de double, la mystérieuse Andréa Baker, fille d'un milliardaire américain, dont il tombe amoureux. C'est l'aspect romance énigmatique de l'histoire.

   Dans le même temps, un jeune scientifique américain, George Hooker, s'est rendu au Royaume-Uni dans l'espoir de retrouver un brillant chercheur qui a disparu des écrans-radar deux ans auparavant. Il est persuadé que celui-ci est sur le point de réaliser une découverte fondamentale, à laquelle le jeune homme souhaiterait collaborer. Nous voilà plongés dans une enquête à l'anglaise, dans le brouillard.

   Enfin, Jimmy Edlin, un aventurier qui s'est enrichi en Chine, débarque d'Hawaï en Californie pour résoudre le mystère de l'assassinat de son frère, un journaliste d'investigation qui s'est récemment intéressé à des gangs originaires de la côte Est. On retrouve l'ambiance des polars américains de cette époque.

   Les trois hommes vont finir par se rencontrer et affronter une secte redoutable. Paru en 1937, ce roman est une curiosité parce qu'il est sans doute l'un des premiers à dénoncer les méfaits des mouvements sectaires... et à prévoir le danger que représente la recherche dans le domaine nucléaire. En dépit de certaines considérations datées (en particulier sur les femmes, même si deux d'entre elles jouent un rôle actif dans l'histoire), cette oeuvre est palpitante à lire et assez prémonitoire sur certains points.

lundi, 16 juillet 2018

Histoire du football

   Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, le football occupe une place importante dans les sociétés contemporaines, en France comme ailleurs. Son histoire est d'ailleurs fort intéressante. J'ai récemment lu deux ouvrages qui en éclairent certains aspects.

   A tout seigneur tout honneur. La Coupe du monde 2018 s'étant déroulée en Russie, commençons par le livre de Régis Genté et Nicolas Jallot :

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   Très bien écrit, l'ouvrage part de l'introduction du football en Russie (par des Anglais) à la gestion poutinienne de ce qui est d'abord perçu comme un outil de propagande. Cela ne date pas du XXIe siècle. Très vite populaire (mais aussi apprécié par des intellectuels comme le compositeur Dmitri Chostakovitch), ce nouveau sport a bénéficié de l'action des frères Starostine, avant la Seconde guerre mondiale. Des supporteurs russes se souviennent encore aujourd'hui de ces précurseurs, dont trois ont été par la suite envoyés au Goulag, sans doute sur ordre de Lavrenti Beria, le chef du NKVD (ancêtre du KGB, dont est issu l'actuel FSB).

   Cela-ci a tenté de promouvoir sa "caste" (celle des policiers politiques) à travers des clubs appelés "Dynamo" (ou "Dinamo"). Il y a d'abord eu celui de Tbilissi (Beria étant géorgien), puis ceux de Moscou et de Kiev. Mais à Moscou, le club fondé par les frères Starostine était le Spartak, le grand rival, soutenu successivement par les coopératives agricoles et les Komsomol (l'union des jeunesses communistes). L'histoire des rivalités internes à la Russie épouse en partie celle des rivalités politiques, la fierté locale venant se greffer dessus. D'autres clubs sont apparus à Moscou, le CSKA (l'équipe de l'armée), le Torpedo (l'équipe du secteur automobile) et le Lokomotiv (soutenu, comme son nom l'indique, par les chemins de fer).

   Le livre fourmille d'anecdotes, notamment sur la période de la Seconde guerre mondiale. Si certains joueurs vedettes ont été envoyés en front, d'autres ont été préservés pour jouer des matchs de propagande (notamment à Leningrad -aujourd'hui Saint-Pétersbourg, ville qui a subi un siège de 900 jours ainsi qu'une épouvantable famine). Pour l'anecdote, je signale que l'un des sites de la coupe du monde (celui de Saint-Pétersbourg) a été aménagé à l'emplacement du stade utilisé par l'une des équipes de la ville avant-guerre, là précisément où, en 1942, se serait déroulé le match famélique de propagande, retransmis à la radio jusque sur les lignes de combat.

   Il est aussi question du "match de la mort", une légende encore vivace aujourd'hui en Russie, sur une rencontre entre des soldats allemands et des joueurs ukrainiens, qui auraient été menacés de mort et, pour certains, fusillés après la rencontre. Les auteurs décryptent parfaitement bien la construction du mythe.

   Après la Seconde guerre mondiale, l'URSS rejoint les instances internationales sportives (la FIFA en 1946, le CIO en 1951). On l'a oublié, mais les succès sont arrivés assez vite. La sélection soviétique a remporté l'épreuve aux JO de 1956 (à Melbourne). Elle est devenue championne d'Europe en 1960, lors de la première édition de l'Euro... en France. Quatre ans plus tard, l'équipe est allée jusqu'en finale, battue seulement par l'Espagne, pays organisateur. En Coupe du monde, le bilan est moins flatteur, avec un quart de finale en 1958 et une demi-finale en 1966, en Angleterre (performance que l'actuelle équipe de Russie n'est donc pas parvenue à égaler cette année). Cette édition a été marquée par l'unique victoire des "Trois Lions"... et le rôle de l'arbitre de la finale, qui était soviétique. (C'est très bien expliqué dans le bouquin.)

   Cette époque (la fin des années 1950 et les années 1960) est marquée par une figure devenu mythique, le gardien de but Lev Yachine, seul de sa catégorie à avoir décroché le Ballon d'or, en 1963. C'est donc à juste titre que ce joueur a été retenu comme emblème de la toute récente coupe du monde, sur une affiche au style rétro, rappelant immanquablement l'époque soviétique, dont l'actuel président Vladimir Poutine est tant nostalgique :

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   Au niveau des clubs, c'est dans les années 1970-1980 que les résultats les plus spectaculaires ont été obtenus. Cela coïncide avec l'arrivée à maturité d'une génération dorée, notamment venue d'Ukraine (du Dynamo de Kiev), où ont été mises en pratiques des méthodes scientifiques d'entraînement. Cela s'est répercuté sur l'équipe soviétique, qu'on a commencé à revoir pointer le bout de son nez en 1982 mais surtout en 1986, au Mexique. Avec le Danemark, c'est l'équipe qui a marqué les esprits dans la première partie de la compétition.

   La fin de l'ouvrage est centrée sur la période poutinienne et le rôle des oligarques dans la vie des clubs. Il est question aussi bien du Zénith Saint-Pétersbourg que des clubs du Daghestan et de Tchétchénie. C'est tout aussi passionnant que ce qui précède.

   On continue avec un livre aux ambitions plus modestes. Il s'agit de la réédition d'un ouvrage publié en 1954 (sous la plume de Jules Rimet), augmenté de plusieurs textes divers :

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   Le fondateur du Red Star, qui présida la FIFA de 1921 à 1954, y raconte les premières Coupes du monde, celles auxquelles il a assisté. Cela commence par celle de 1930, en Uruguay. Les dirigeants de la FIFA et les équipes européennes invitées à y participer ont fait le trajet en paquebot. Rimet emporte avec lui le trophée qui ne porte pas encore son nom et qui a été sculpté par un certain Abel Lafleur, né à... Rodez !

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   Ce n'est pas la seule référence à l'Aveyron que contient ce récit de voyage. Sur le paquebot se trouvent deux chanteurs d'opéra, le Russe Fédor Chaliapine et une certaine Marthe Nespoulous. Les Rouergats qui lisent ce billet auront immédiatement dressé l'oeil l'oreille : c'est un nom assez répandu dans notre département.

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   Par contre, s'il est assez facile de dénicher, sur la Toile, des enregistrements (audio) de la soprano, les informations biographiques manquent cruellement. En Aveyron, on a plutôt retenu la carrière de son aînée, la cantatrice Emma Calvé, dont une place porte le nom à Rodez.

   Mais revenons à nos moutons (en short). Après l'Uruguay, ce fut au tour de l'Italie d'accueillir (et de remporter) la Coupe du monde, en 1934. Avec le recul, Jules Rimet, s'il se félicite de la qualité de l'organisation, semble éprouver quelques regrets, puisqu'il s'est montré accommodant avec le régime fasciste. (Dans un entretien publié en fin d'ouvrage, le petit-fils reconnaît que son grand-père a tendu le bras -comme les autres personnes présentes- lors de la cérémonie d'inauguration.)

   Pour populaire qu'il soit, le spectacle des équipes nationales se défiant dans un stade n'est pas forcément rentable, au début. C'est avec réticence que la France accepte d'organiser la Coupe du monde de 1938. A l'époque, l'écho des troubles politiques se fait encore plus grand. Ainsi, l'équipe d'Autriche est contrainte de se retirer de la compétition après l'Anschluss. Fort prudemment, les autorités décident de ne pas prévoir de compétition pour 1942. Pour l'organiser, il était question du Brésil et de l'Allemagne nazie...

   En 1950, c'est donc au Brésil que s'est déroulée la quatrième édition. Ce chapitre est écrit de manière à faire comprendre aux lecteurs que les Brésiliens n'envisageaient pas d'autre résultat que la victoire de leur équipe nationale... et que le résultat final fut une tragédie (que l'humiliation en demi-finale face à l'Allemagne, en 2014, est venue raviver).

   L'un des textes qui succèdent à ce récit fait le point sur les convictions de Jules Rimet, que l'on a parfois jadis rapproché de Pierre de Coubertin. C'était un contresens. Celui-ci était un aristocrate, qui voyait dans l'amateurisme l'incarnation d'un certain élitisme. Fervent adepte de la professionnalisation du sport en général et du football en particulier, Jules Rimet défendait une vision populaire (et méritocratique) de la pratique du sport. Il n'a cependant pas perçu combien l'introduction massive de l'argent allait le dénaturer.

   Mais son livre est bigrement intéressant, de surcroît bien écrit.

   P.S.

   La fameuse "coupe Jules Rimet" n'existe plus. Donnée au Brésil en 1970, à l'issue de la troisième victoire de ce pays dans la compétition, elle a été volée (et sans doute fondue). Les vainqueurs reçoivent désormais une copie du nouveau trophée (que l'on doit à un Italien).

   Cela n'a pas empêché un journaliste du Monde de commettre une boulette, dans l'euphorie de la victoire française hier en finale. Plusieurs photographies ont montré le joueur Kylian Mbappé embrassant le trophée. Dans la version papier du quotidien, il est fait référence à Jules Rimet :

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   L'erreur a été corrigée dans la version numérique de l'article (qui s'appuie sur une autre photographie) :

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vendredi, 13 juillet 2018

La Maison de soie

   Comme je m'intéresse à tout ce qui touche à Sherlock Holmes, j'ai dressé l'oreille quand on m'a dit qu'un romancier britannique avait obtenu l'accord des héritiers de Conan Doyle pour écrire de nouvelles aventures du célèbre détective. Ce romancier est Anthony Horowitz, qui s'est illustré dans la littérature de jeunesse et l'écriture de scénarios pour la télévision. Il a notamment œuvré sur plusieurs épisodes de la série "Hercule Poirot" (actuellement rediffusée sur TMC). Le fin connaisseur de l’œuvre d'Agatha Christie avait des atouts pour relancer la narration des enquêtes de Sherlock. Voyons ce qu'il en a fait.

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   L'histoire nous est racontée du point de vue du docteur Watson. C'est un cas particulièrement délicat, qui aurait été dissimulé au public pendant des dizaines d'années, tant le sujet est sensible, à différents niveaux.

   L'intrigue entremêle deux affaires, liées par une personne qu'un lecteur attentif soupçonnera assez vite. La plus terrible des deux affaires a trait aux enfants des rues que Sherlock utilise parfois pour collecter des informations. Ceux qui ont beaucoup lu/vu de polars comprendront assez vite de quoi il retourne et quels sont les personnages impliqués.

   L'autre affaire, qui surgit en premier d'ailleurs, est liée au séjour effectué par l'un des protagonistes (le marchand d'art) aux États-Unis. L'intrigue est très bien nouée. Il va falloir du temps pour démêler tous les nœuds, d'autant plus que la seconde affaire va percuter la première. La principale conséquence est que la vie de Sherlock est menacée, par un complot qu'il est assez facile (pour les lecteurs) de mettre au jour.

   C'est passionnant. J'ai retrouvé l'esprit de Conan Doyle. Les relations entre les deux personnages principaux sont bien campées et le décor du Royaume-Uni de la fin du XIXe siècle est bien planté. J'ai commencé à lire le roman avant une séance de cinéma. J'ai repris ma lecture après le repas du soir et je n'ai pas lâché le livre avant la nuit. Même s'il y a des facilités et si l'une des affaires est un peu trop transparente à mon goût, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

mercredi, 04 juillet 2018

Moriarty en manga

   C'est à deux auteurs japonais inconnus au bataillon (Ryosuke Takeuchi pour le scénario, Hikaru Miyoshi pour les dessins) que l'on doit cette adaptation de l’œuvre d'Arthur Conan Doyle, avec un point de vue retourné, puisque le héros de l'histoire est le super-méchant, le "Napoléon du crime", l'infâme Moriarty.

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   Oui, mais lequel ? Parce que dans la première partie de ce volume (le deuxième devant sortir en septembre prochain), on découvre la jeunesse de plusieurs garçons, certains se ressemblant physiquement :

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   Ici, on en voit trois mais, au total, ce sont quatre individus qui sont appelés, à un moment ou à un autre, James Moriarty. Le pire est qu'aucun d'entre eux n'a pour premier prénom James ! Cela donne du fil à retordre au lecteur, qui peut suivre plusieurs pistes. A la fin du premier tome, je pense pouvoir affirmer que l'on a compris lequel des quatre va devenir le plus redoutable adversaire de Sherlock Holmes.

   Avant cela, on nous plonge dans l'Angleterre victorienne, avec ses inégalités sociales vertigineuses. Le scénariste va faire de Moriarty un rebelle, sorte de Robin des Bois du crime, mâtiné de marxisme ! Il décide de s'en prendre à la noblesse anglaise, jugée indigne de vivre. La propre famille de Moriarty va servir de laboratoire à ces thèses criminelles, avant que l'action ne s'élargisse à d'autres lignées. Dans le même temps, Moriarty tente de se rapprocher du peuple, parfois de manière maladroite.

   C'est une donc une assez bonne mise en bouche, un peu caricaturale parfois. L'esthétique rappellera aux vieux spectateurs des émissions enfantines des séries comme Lady Oscar ou Cobra (le mouvement et la couleur en moins). On attend avec impatience la rencontre avec le génial détective, qui devrait se produire dans l'un des tomes suivants.

   D'ici là, les amateurs de "sherlockeries" se contenteront de regarder, sur M6, les derniers épisodes de la saison 5 d'Elementary, que la chaîne s'est décidée à diffuser pendant la coupe du monde de ballopied. On peut aussi se laisser tenter par Sherlock Gnomes, un bon pastiche.

mercredi, 13 juin 2018

Un billet pour la cathédrale

   J'en ai appris une bien belle en lisant la presse aveyronnaise aujourd'hui (notamment La Dépêche du Midi) : la cathédrale de Rodez a son billet, d'une valeur de... 0 euro. Il s'agit bien entendu d'un gadget touristique, appelé aussi "billet souvenir", ce dernier mot figurant d'ailleurs à des dizaines d'exemplaires sur le billet en question :

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   En bas à droite figure la signature du chef d'entreprise qui a lancé l'idée de ce produit touristique, Richard Faille (auquel on doit aussi les médailles souvenirs, pour moi d'un intérêt moindre). L'objet est fabriqué en coton... et en France, d'après ce que garantit le site internet de l'entreprise.

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   D'ailleurs, le nom de l'imprimeur figure sur l'autre côté du billet. Il s'agit d'Oberthur Fiduciaire, lointain héritier de l'entreprise bretonne fondée au milieu du XIXe siècle, qui dut sa renommée aux tonnes d'almanachs et d'annuaires téléphoniques qui sortirent de ses locaux.

   Cette partie du billet est illustrée de monuments européens (qui ont déjà eu droit à leur version du produit). On reconnaît, de gauche à droite, la Porte de Brandebourg (1), la Tour de Belem (2), le Colisée de Rome (3), la Tour Eiffel (4), la Sagrada Familia (5), le Manneken Pis (6) et, en filigrane, un demi-visage (7) faisant sans doute allusion à la Renaissance (à un tableau de Sandro Botticelli ou de Léonard de Vinci).

   C'est sympatoche et cela ne coûte que deux euros. Voilà une excellente (et parcimonieuse) idée-cadeau pour la Fête des Pères !