mardi, 01 juillet 2025
28 ans plus tard
Danny Boyle signe une (lointaine suite) de 28 semaines plus tard (qu'il n'avait pas réalisé) et de 28 jours plus tard. C'est le résultat d'un lointain projet, remis à plusieurs reprises, et qui devait s'intituler, à l'origine, 28 mois plus tard.
Dès la première séquence, on a droit aux zombies infectés. Le savoir-faire est là, mais cela a un air de déjà vu. Soyez bien attentifs à cette partie inaugurale (qui se déroule dans le passé) : l'un des personnages réapparaît dans le film, mais il faut être patient avant de découvrir ce qu'il est devenu.
La suite nous transporte à la frontière anglo-écossaise, de nos jours. Certains plans montrent le célèbre Ange du Nord (qui apparaît dans plusieurs épisodes de la série Les Enquêtes de Vera), situé à proximité de Newcastle. Dans la version originale, les habitants du village de rescapés parlent la langue de Charles III avec un accent à couper à la tronçonneuse.
La situation géographique particulière de ce village est très bien exploitée par Boyle. Il se trouve sur une presqu'île, qui devient inaccessible à marée montante, le protégeant de toute incursion venue du continent.
En revanche, la caractérisation des personnages craint un peu. L'ambiance survivaliste est très masculiniste : les hommes chassent et picolent, les femmes s'occupent de la cuisine et du ménage (et picolent aussi, seul domaine dans lequel s'applique un semblant d'égalité).
Le héros Jamie (Aaron Taylor-Johnson) est un peu plus ouvert : c'est lui qui fait la cuisine et s'occupe de son fils, à la maison. Mais, le reste du temps, c'est un chasseur d'exception, qui ambitionne de faire de son fils de douze ans un aussi bon prédateur que lui. De son côté, le gamin idolâtre son père, mais il est tout aussi attaché à sa mère, clouée sur son lit et, qu'au début, on prend pour une demi-cinglée.
Sans surprise, papounet va emmener fiston en balade, au-delà des remparts, sur le continent. Sans surprise, le fiston se montre maladroit et trouillard. Sans plus de surprise, papounet lui sauve la mise... mais le duo rate la fin de la période de marée basse. Il fait quelques mauvaises rencontres, dont celle d'un Alpha, un "infecté" particulièrement redoutable, à la fois rusé et doté d'une résistance physique exceptionnelle (surtout pour un cadavre ambulant). Les interactions entre rescapés et infectés ont beau être mises en scène avec efficacité, quand on a déjà vu plusieurs films de ce genre, on s'emmerde un peu.
... et l'on continue à s'emmerder quand on constate que, plus tard, le garçon continue à se comporter de manière extrêmement prévisible, cette fois-ci avec sa mère (peut-être pas aussi cinglée qu'elle en a l'air).
Cela nous vaut tout de même le plus joli passage du film : la rencontre d'un drôle de médecin, installé sur le continent, mais qui a (jusqu'à présent) réussi à échapper aux morsures et griffures des infectés, alphas compris. Ce médecin peu orthodoxe a les traits de Ralph Fiennes, qui venait sans doute d'achever le tournage du Retour d'Ulysse : il en avait gardé la musculature... mais pas la tignasse ni la barbe. Blague à part, cette séquence, durant laquelle on croise d'étranges empilements osseux, est emballante, sur la forme comme sur le fond... et l'on entend enfin un personnage parler un anglais distingué !
La dernière partie est destinée à faire le lien avec l'épisode suivant, qui aurait déjà été tourné. J'ai l'impression que Boyle veut donner une tournure encore plus gore à la franchise... avis aux amateurs.
17:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films