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dimanche, 29 juin 2025

Once upon a time in Gaza

   Quatre ans après Gaza mon amour, les frères Nasser (Tarzan et Arab) sont de retour avec une sorte de polar, dont la première partie s'apparente à un Le Caire confidentiel palestinien, tandis que la seconde a un air de Ça tourne à Manhattan.

   Il convient de ne pas arriver en retard, sous peine de rater le début, qui est très important. Le film commence par des propos de... Donald Trump (que je laisse à chacun le plaisir de découvrir). La suite est aussi marquée par la masculinité toxique, puisqu'on y voit des militants du Hamas procéder à des "funérailles patriotiques" (islamistes), certains de ces crétins tirant en l'air, à balles réelles, en pleine zone urbaine...

   ...et puis, soudain, on nous propose l'extrait de ce qui semble être un (mauvais) film de propagande, un film d'action faisant l'éloge d'un rebelle palestinien. C'est assez représentatif du style des réalisateurs, marqué par un certain engagement (la dénonciation du sort des Gazaouis) et de l'ironie, qui peut s'appliquer à ceux qui, en 2007-2010, étaient les maîtres de la bande de Gaza.

   La suite constitue donc un polar politico-social, qui tourne autour d'un commerce de bouche, une échoppe réputée pour la qualité de ses falafels... et que certains clients connaissent aussi pour le "petit bonus" que le patron met dans ses produits... pour peu qu'on soit prêt à payer plus cher. Le commerce fonctionne à deux : le patron, trafiquant sur les bords, et son unique employé, un ancien étudiant devenu expert dans la confection des sandwichs orientaux. Le Jordanien Majd Eid est très convaincant dans le rôle de ce patron obèse, gros fumeur, un peu magouilleur, qui s'est pris d'affection pour l'employé qu'il n'oublie pas d'exploiter. De son côté, le Syrien Nader Abd Ahlay apparaît sous plusieurs visages dans le film. Je ne peux pas en dire trop, mais ce comédien inconnu a une palette de jeu très étendue.

   Un troisième homme intervient dans cette histoire, un officier de police (en treillis), sans doute aussi membre du Hamas... et pas très regardant sur les méthodes utilisées. Le film sous-entend qu'il est sans doute corrompu. Quoi qu'il en soit, il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Un événement choc clôt la première partie.

   Dans la seconde, on retrouve deux des trois protagonistes, liés au tournage du film de propagande dont on a vu un extrait au début. C'est toujours tendu sur le fond, mais le tournage comporte quelques moments savoureux. Je pense notamment au passage durant lequel on voit un des acteurs (déjà pas très content de devoir incarner un soldat israélien) refusant de jeter un drapeau palestinien. Le réalisateur essaie de lui expliquer de cela fait partie du rôle... tout comme le fait de faire tomber un enfant au sol, sous les yeux de son père, furieux et prêt à casser la figure aux membres de l'équipe. Il faut aussi discipliner les habitants du quartier, qui se mettent parfois à applaudir pendant que ça tourne !

   On se demande comment les réalisateurs vont conclure leur histoire. Ils choisissent une pirouette, tragi-comique, qui nous ramène au début du film.

   Même si celui-ci n'est pas exempt de défauts, je trouve qu'il constitue une œuvre très originale, forte sur le plan émotionnel.

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