dimanche, 01 juin 2025
Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé
... pour Nicolae Ceausescu, puisqu'il a été exécuté à la Noël 1989. Mais, ça, les Roumains ordinaires comme les serviteurs de la dictature communiste ne pouvaient pas le savoir à l'avance. Cette comédie politique nous présente donc les destins croisés d'une quinzaine de personnages, aux origines, aux métiers et aux opinions diverses. Dans les jours qui précèdent le 25 décembre 1989, ils vont se croiser, parfois interagir et leur vie va en être (souvent) bouleversée.
Le procédé rappelle celui mis en œuvre par Robert Altman dans Short Cuts (sorti en 1994... Mon Dieu comme le temps passe). Ici, les protagonistes sont :
- un agent de la Securitate et sa mère
- un employé d'une entreprise d’État, sa femme et son fils (qui a écrit au Père Noël)
- une quasi-voisine, actrice de théâtre, recrutée pour une émission de propagande
- le metteur en scène, accessoirement son amant
- le réalisateur de l'émission de propagande, son épouse et son fils rebelle
- le meilleur ami de ce fils rebelle, qui rêve de quitter la Roumanie
L'action se déroule donc juste avant celle du récent Libertate. La manière dont la terrible police politique espionne, contrôle et brutalise la population est très bien mise en scène. On pense aussi à la Stasi et à ce qu'en montrait La Vie des autres.
Le fond est donc dur, mais aussi bourré d'humour, noir de préférence. Ainsi, l'ouvrier commence à perdre les pédales quand il découvre ce qu'a demandé son fils au Père Noël. Les agents de la Securitate ne savent pas comment faire pour effacer des écrans la principale intervenante de l'émission de propagande (déjà enregistrée pour Noël)... qui a fui le pays. L'équipe de télévision vit sous leur pression et déploie des trésors d'imagination. Le réalisateur lui-même se demande jusqu'où il doit aller pour prouver sa fidélité au régime... sans insulter l'avenir, les nouvelles du reste de la Roumanie tendant à montrer que le régime vacille...
C'est donc passionnant : on ne sait pas ce qu'il va arriver à chaque personnage ; on ne sait pas à l'avance qui va croiser qui et l'on est plongé dans la Roumanie des années 1980, où circulent de vieilles Renault, dont les fameuses R12, produites par une entreprise qui, par la suite, a pris le nom de Dacia.
Les 2h15 passent très facilement. Je recommande vivement.
20:59 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Les mercenaires de la victoire
La finale de la Ligue des champions, qui a opposé le Paris-Saint-Germain à l'Inter Milan est riche d'enseignements... non sportifs, au sens strict. Tout d'abord, c'est la deuxième fois qu'un club appartenant à un fonds d'investissement moyen-oriental remporte le trophée : le PSG appartient majoritairement au Qatar Sports Investments et le vainqueur de 2023, Manchester City, est la propriété des Émirats arabes unis.
Cet afflux d'argent moyen-oriental a permis de recruter de nombreux joueurs (présumés) de talent, aux salaires élevés. Ainsi, samedi soir, au coup d'envoi, le PSG alignait onze joueurs dont le total des salaires annuels atteint 111 millions d'euros (d'après les informations glanées sur footmercato), s'étalant de 4,5 millions (Pacho) à 18 millions (Dembélé), soit un écart de 1 à 4. En comparaison, le jeune Français Mayulu (19 ans), rentré en fin de partie, fait figure de prolétaire, avec "seulement" 720 000 euros (hors contrats publicitaires)... En face, l'Inter alignait une équipe ne pesant (d'après mes calculs) "que" 87 millions... petits joueurs ! Notez qu'au sein du Onze italien, les écarts sont plus grands (de l'ordre de 1 à 7), les salaires s'étalant de 2,5 à 16,7 millions d'euros. On semble moins généreux avec le "petit personnel" de l'autre côté des Alpes !
La composition de l'équipe de départ est tout aussi révélatrice. Concernant le PSG, la nationalité la plus répandue était... la portugaise, avec 3 joueurs, et 4 lusophones si l'on ajoute le Brésilien Marquinhos... qui a acquis aussi la nationalité française. Lui inclus, le total de joueurs français monte lui aussi à trois, avec Dembélé et Doué. (Les autres tricolores sont entrés bien plus tard en jeu, quand le match a été "plié".) Italie, Espagne, Maroc, Géorgie et Équateur complètent l'effectif, ce qui donne ceci :
Concernant l'Inter Milan, c'est presque aussi varié, avec 4 Italiens... et 2 Français (Pavard et Thuram, celui-ci né en Italie). Suisse, Arménie, Turquie, Pays-Bas et Argentine complètent les nationalités de départ. Parmi les joueurs entrés en cours de match se trouvent un Allemand, un Albanais, un Brésilien, un Polonais (né en Italie) et un Italien.
Qu'en conclure ? D'abord que les deux équipes finalistes ont massivement misé sur un effectif européen, où les "nationaux d'origine" (Français pour le PSG, Italiens pour l'Inter) sont minoritaires. Le deuxième enseignement est la quasi-absence des joueurs africains. Les dirigeants ont peut-être voulu éviter le risque d'absence, pour participer à la Coupe d'Afrique des Nations ou aux qualifications de la Coupe du monde.
Je suis allé voir du côté des clubs demi-finalistes : aucun joueur africain ne figure dans l'effectif du FC Barcelone et un seul (un Ghanéen) chez Arsenal. Je suis donc remonté aux quart-de-finalistes. Aucun joueur africain ne figure dans l'effectif du Bayern et d'Aston Villa. Au Real Madrid évoluent deux Marocains, au Borussia Dortmund un Guinéen, un Algérien et un Marocain.
19:18 Publié dans Economie, Société, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actu, actualite, actualites, actualité, actualités, paris, économie, foot, football, sport, sports