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vendredi, 23 juin 2006

Les Irréductibles

    Au départ, je m'attendais à une comédie un brin potache. L'histoire m'avait paru attachante, avec de bons acteurs. En fait, c'est un film grave, parsemé de touches d'humour (Anne Brochet est particulièrement piquante... et toujours aussi charmante, même avec quelques rides !). Ce n'est ni un "grand" film (alors que le sujet aurait pu s'y prêter... dommage) ni un téléfilm. Jacques Gamblin y est vraiment très bon, en ouvrier licencié qui connaît des problèmes familiaux. Il faut dire que rien ne lui est épargné : licenciement, révolte du fils peu motivé par l'école, fâcherie avec sa femme, moqueries du voisinage, mépris d'un enseignant... et même le décès d'un proche !

    Les interprètes sont excellents, masculins comme féminines. On comprend face à quel rouleau compresseur se retrouve une personne sans diplôme quand elle perd son emploi : l'ANPE le considère comme un numéro, l'Education Nationale n'est pas adaptée (la représentation des cours m'a paru un peu vieillotte... faudrait actualiser un peu sans doute)... Les "jeunes" ne sont pas caricaturaux. Ils ne sont montrés ni comme des dégénérés irrécupérables, ni comme de doux anges éthérés. Ce souci de réalisme rend le film plus prenant.

    Il est révélateur d'un malaise. Le couple appartient incontestablement aux "classes moyennes", sur lesquelles repose notre système. Il s'agit des "petites" classes moyennes : elle est coiffeuse, lui ouvrier. C'est un exemple de la participation d'une catégorie de Français à la "société de consommation" grâce au travail des deux membres du couple. Du coup, ils peuvent devenir propriétaires de leur logement. Le fils (unique) est gâté (trop peut-être). Le licenciement rend tout cela précaire. Il révèle aussi les fractures du couple, de la famille, des amis. (Rufus est formidable.)

16:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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