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vendredi, 05 septembre 2025

Fils de

   Pour son premier long-métrage, Carlos Abascal Peiro s'est voulu ambitieux, entremêlant une tumultueuse relation père-fils à la description scabreuse des arcanes de la vie politique française, en y ajoutant une histoire d'amour à rebondissements.

   Grosso modo, pendant une heure, cela fonctionne, pour deux raisons : le ton de comédie farcesque assumé (les répliques ciselées accompagnant quelques situations... embarrassantes) et le talent des acteurs, plutôt ceux incarnant les seconds rôles. J'ai ainsi beaucoup aimé Karin Viard en conseillère de l'ombre (personnage qui pourrait résulter de la fusion de plusieurs personnes réelles, une ancienne secrétaire générale adjointe de l’Élysée, une ancienne ministre d'Emmanuel Macron et une conseillère en com' naguère très en cour). Chez les messieurs, c'est incontestablement Alex Lutz qui tire le mieux son épingle du jeu, en (potentiel) ministre de l'Intérieur intrigant et sans scrupule. (Sa coupe de cheveux et son style m'ont rappelé Frédéric Lefebvre jeune, alors sarkozyste, depuis converti au macronisme.)

   D'autres personnages annexes sont bien campés, comme celui de l'ancienne policière un brin déjantée (Émilie Gavois-Kahn), ou encore celui du vieux routard de la politique, magouilleur au possible (Vincent Grass, dont la voix paraîtra plus familière que le visage aux amateurs de séries américaines doublées). De ce marécage nauséabond émerge le personnage de la journaliste, bien interprété par Sawsan Abès. 

   A travers le duo amoureux que celle-ci forme avec l'apprenti-politique, il y a clairement une référence au couple Salamé-Glucksmann. Un autre personnage est une allusion à une vedette de notre vie politique : Isabelle Barrère, directrice du FMI pressentie pour devenir Première ministre, est un décalque évident de Christine Lagarde.

   Plus difficile est de repérer le modèle de Lionel Perrin (François Cluzet), le père du héros. En tant que socialiste breton (assez âgé), avec un passé gauchiste, ayant exercé des fonctions politiques, sans réussir à devenir Premier ministre, il fait bigrement penser à Jean-Yves Le Drian (le physique mis à part). Mais il est sans doute le résultat d'un mélange plus élaboré.

   Quoi qu'il en soit, la relation père-fils n'est pas le point fort de ce film. Quand les choses dérapent entre les deux (au moment de l'entretien télévisé puis de la scène de parking souterrain), cela sonne faux, sans être drôle, la scène du coffre étant franchement ridicule. C'est aussi le moment où la satire joyeuse cède le pas à une forme de prêchi-prêcha guère convaincant. La romance journalistico-politique prend elle aussi un tour plus convenu.

   Je me disais que le réalisateur n'allait pas parvenir à conclure correctement son histoire lorsque deux petits coups de théâtre sont survenus. Ce n'est finalement pas si mal que cela, avec de bons moments de rigolade dans la première partie.

Fils de

   Pour son premier long-métrage, Carlos Abascal Peiro s'est voulu ambitieux, entremêlant une tumultueuse relation père-fils à la description scabreuse des arcanes de la vie politique française, en y ajoutant une histoire d'amour à rebondissements.

   Grosso modo, pendant une heure, cela fonctionne, pour deux raisons : le ton de comédie farcesque assumé (les répliques ciselées accompagnant quelques situations... embarrassantes) et le talent des acteurs, plutôt ceux incarnant les seconds rôles. J'ai ainsi beaucoup aimé Karin Viard en conseillère de l'ombre (personnage qui pourrait résulter de la fusion de plusieurs personnes réelles, une ancienne secrétaire générale adjointe de l’Élysée, une ancienne ministre d'Emmanuel Macron et une conseillère en com' naguère très en cour). Chez les messieurs, c'est incontestablement Alex Lutz qui tire le mieux son épingle du jeu, en (potentiel) ministre de l'Intérieur intrigant et sans scrupule. (Sa coupe de cheveux et son style m'ont rappelé Frédéric Lefebvre jeune, alors sarkozyste, depuis converti au macronisme.)

   D'autres personnages annexes sont bien campés, comme celui de l'ancienne policière un brin déjantée (Émilie Gavois-Kahn), ou encore celui du vieux routard de la politique, magouilleur au possible (Vincent Grass, dont la voix paraîtra plus familière que le visage aux amateurs de séries américaines doublées). De ce marécage nauséabond émerge le personnage de la journaliste, bien interprété par Sawsan Abès. 

   A travers le duo amoureux que celle-ci forme avec l'apprenti-politique, il y a clairement une référence au couple Salamé-Glucksmann. Un autre personnage est une allusion à une vedette de notre vie politique : Isabelle Barrère, directrice du FMI pressentie pour devenir Première ministre, est un décalque évident de Christine Lagarde.

   Plus difficile est de repérer le modèle de Lionel Perrin (François Cluzet), le père du héros. En tant que socialiste breton (assez âgé), avec un passé gauchiste, ayant exercé des fonctions politiques, sans réussir à devenir Premier ministre, il fait bigrement penser à Jean-Yves Le Drian (le physique mis à part). Mais il est sans doute le résultat d'un mélange plus élaboré.

   Quoi qu'il en soit, la relation père-fils n'est pas le point fort de ce film. Quand les choses dérapent entre les deux (au moment de l'entretien télévisé puis de la scène de parking souterrain), cela sonne faux, sans être drôle, la scène du coffre étant franchement ridicule. C'est aussi le moment où la satire joyeuse cède le pas à une forme de prêchi-prêcha guère convaincant. La romance journalistico-politique prend elle aussi un tour plus convenu.

   Je me disais que le réalisateur n'allait pas parvenir à conclure correctement son histoire lorsque deux petits coups de théâtre sont survenus. Ce n'est finalement pas si mal que cela, avec de bons moments de rigolade dans la première partie.

dimanche, 31 août 2025

Fantôme utile

   Un homme mystérieux, censé être réparateur d'électroménager, se met à raconter une bien étrange histoire, celle de fantômes. Il y a tout d'abord celui d'une jeune épouse défunte, dont l'esprit se retrouve piégé dans... un aspirateur. Il y a aussi celui d'un ouvrier, qui décède dans l'usine où il travaille, et se met à la hanter.

   Dans un premier temps, c'est le ton de la comédie (fantastique) qui domine, le jeune veuf se montrant très épris de l'aspirateur, tandis que le fonctionnement de l'usine est très perturbé par l'action de l'ouvrier fantôme. En sous-texte se trouvent deux critiques sociales, une des entrepreneurs qui ne prennent pas soin de leurs employés (il est question de poussières mortelles), l'autre d'une famille (au départ) richissime, qui semble avoir mené la vie dure à la nouvelle belle-fille (qui, de surcroît, n'a pas pu avoir d'enfant). Le côté comique est réussi. C'est délicieusement cocasse, bien joué (notamment par l'aspirateur). En revanche, la critique sociale m'est apparue un peu convenue, pas très mordante.

   Dans un deuxième temps, l'une des fantômes va reprendre forme. En quelque sorte, elle trahit son camp, pour rendre service à un personnage important (un ministre, plutôt sympathique de prime abord) et pour se faire accepter de la belle-famille. D'objet, ce personnage devient sujet. C'est assez intéressant et bien mis en scène.

   La troisième partie voit l'intrigue bifurquer dans un sens plus ouvertement politique. L'un des arguments de l'histoire est que les disparus ne meurent vraiment que lorsque leur souvenir s'efface de la mémoire de ceux qui les ont aimés. Au départ, c'est l'application romantique de ce principe qui est illustrée, mais, assez vite, on comprend qu'une partie des fantômes qui hantent la Thaïlande contemporaine sont des victimes d'assassinats politiques ou d'exécutions... et que le pouvoir en place (incarné par le ministre, entouré d'une petite cour, composée notamment de militaires) aimerait bien en faire disparaître le souvenir. Pour le public local, c'est sans doute plus évident que pour des spectateurs occidentaux : les victimes sont des "chemises rouges", des partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.

   Du coup, le film, un peu lent et (en apparence) inoffensif au début, devient plus militant et plus animé sur la fin. C'est pour moi plutôt une bonne surprise. Je pense qu'on ne risque pas de voir une autre œuvre de ce style cette année.

10:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Fantôme utile

   Un homme mystérieux, censé être réparateur d'électroménager, se met à raconter une bien étrange histoire, celle de fantômes. Il y a tout d'abord celui d'une jeune épouse défunte, dont l'esprit se retrouve piégé dans... un aspirateur. Il y a aussi celui d'un ouvrier, qui décède dans l'usine où il travaille, et se met à la hanter.

   Dans un premier temps, c'est le ton de la comédie (fantastique) qui domine, le jeune veuf se montrant très épris de l'aspirateur, tandis que le fonctionnement de l'usine est très perturbé par l'action de l'ouvrier fantôme. En sous-texte se trouvent deux critiques sociales, une des entrepreneurs qui ne prennent pas soin de leurs employés (il est question de poussières mortelles), l'autre d'une famille (au départ) richissime, qui semble avoir mené la vie dure à la nouvelle belle-fille (qui, de surcroît, n'a pas pu avoir d'enfant). Le côté comique est réussi. C'est délicieusement cocasse, bien joué (notamment par l'aspirateur). En revanche, la critique sociale m'est apparue un peu convenue, pas très mordante.

   Dans un deuxième temps, l'une des fantômes va reprendre forme. En quelque sorte, elle trahit son camp, pour rendre service à un personnage important (un ministre, plutôt sympathique de prime abord) et pour se faire accepter de la belle-famille. D'objet, ce personnage devient sujet. C'est assez intéressant et bien mis en scène.

   La troisième partie voit l'intrigue bifurquer dans un sens plus ouvertement politique. L'un des arguments de l'histoire est que les disparus ne meurent vraiment que lorsque leur souvenir s'efface de la mémoire de ceux qui les ont aimés. Au départ, c'est l'application romantique de ce principe qui est illustrée, mais, assez vite, on comprend qu'une partie des fantômes qui hantent la Thaïlande contemporaine sont des victimes d'assassinats politiques ou d'exécutions... et que le pouvoir en place (incarné par le ministre, entouré d'une petite cour, composée notamment de militaires) aimerait bien en faire disparaître le souvenir. Pour le public local, c'est sans doute plus évident que pour des spectateurs occidentaux : les victimes sont des "chemises rouges", des partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.

   Du coup, le film, un peu lent et (en apparence) inoffensif au début, devient plus militant et plus animé sur la fin. C'est pour moi plutôt une bonne surprise. Je pense qu'on ne risque pas de voir une autre œuvre de ce style cette année.

10:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 30 août 2025

Le Roi Soleil

   Ce bar-tabac, situé à Versailles, est le théâtre d'un drame, qui succède à une immense joie, celle d'un retraité qui découvre qu'il a décroché le super gros lot au dernier tirage (de ce qui doit être l'Euromillions), quelque chose comme 300 millions d'euros... de quoi faire rêver... et susciter des convoitises.

   Le début semble toutefois traiter d'une tout autre histoire (autour de la vie de Casanova), à tel point que certains spectateurs ont pu se demander s'ils ne s'étaient pas trompés de salle. Placée à l'origine en fin de film, cette séquence a été remontée pour servir d'introduction... et je valide ce choix.

   La suite nous replonge dans le monde contemporain et un petit puzzle de versions pas toujours concordantes (celles des clients du bar... et celles issues de l'imagination de certains personnages), nous faisant découvrir la mentalité de chaque protagoniste, des deux flics en fin de service au patron (chinois) du bar, en passant par son employée, le retraité veinard, un secouriste, un spéculateur, un type louche (enfin, encore plus que les autres)... une bien belle faune à laquelle va se joindre une emmerdeuse, à savoir la propriétaire de l'établissement, délicieusement incarnée par Maria de Medeiros.

   Quand vous saurez que le spéculateur s'est réfugié dans le bar après s'être enfui du château de Versailles, vous aurez compris que l'intrigue (du moins, dans la première partie) a un petit côté "marabout-de-ficelle", une scène rebondissant sur la précédente.

   C'est bien joué, sinueux à souhait, avec, en bonus, une très bonne utilisation des locaux, qui prennent parfois l'apparence d'un labyrinthe, notamment en sous-sol.

   La morale est que l'argent fait perdre la tête des gens, même les plus recommandables et que ce qui semble être un petit mensonge, au départ, prend des proportions insoupçonnées. Les dérapages successifs sont bien amenés, même si je regrette quelques longueurs, dans la seconde partie. De surcroît, je n'aime pas trop la manière dont les scénaristes concluent leur histoire. Le film n'en demeure pas moins hautement recommandable, entre jeu intellectuel cinéphile et comédie de mœurs (noire, très noire).

16:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le Roi Soleil

   Ce bar-tabac, situé à Versailles, est le théâtre d'un drame, qui succède à une immense joie, celle d'un retraité qui découvre qu'il a décroché le super gros lot au dernier tirage (de ce qui doit être l'Euromillions), quelque chose comme 300 millions d'euros... de quoi faire rêver... et susciter des convoitises.

   Le début semble toutefois traiter d'une tout autre histoire (autour de la vie de Casanova), à tel point que certains spectateurs ont pu se demander s'ils ne s'étaient pas trompés de salle. Placée à l'origine en fin de film, cette séquence a été remontée pour servir d'introduction... et je valide ce choix.

   La suite nous replonge dans le monde contemporain et un petit puzzle de versions pas toujours concordantes (celles des clients du bar... et celles issues de l'imagination de certains personnages), nous faisant découvrir la mentalité de chaque protagoniste, des deux flics en fin de service au patron (chinois) du bar, en passant par son employée, le retraité veinard, un secouriste, un spéculateur, un type louche (enfin, encore plus que les autres)... une bien belle faune à laquelle va se joindre une emmerdeuse, à savoir la propriétaire de l'établissement, délicieusement incarnée par Maria de Medeiros.

   Quand vous saurez que le spéculateur s'est réfugié dans le bar après s'être enfui du château de Versailles, vous aurez compris que l'intrigue (du moins, dans la première partie) a un petit côté "marabout-de-ficelle", une scène rebondissant sur la précédente.

   C'est bien joué, sinueux à souhait, avec, en bonus, une très bonne utilisation des locaux, qui prennent parfois l'apparence d'un labyrinthe, notamment en sous-sol.

   La morale est que l'argent fait perdre la tête des gens, même les plus recommandables et que ce qui semble être un petit mensonge, au départ, prend des proportions insoupçonnées. Les dérapages successifs sont bien amenés, même si je regrette quelques longueurs, dans la seconde partie. De surcroît, je n'aime pas trop la manière dont les scénaristes concluent leur histoire. Le film n'en demeure pas moins hautement recommandable, entre jeu intellectuel cinéphile et comédie de mœurs (noire, très noire).

16:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 28 août 2025

Pris au piège

   Je n'avais pas vu d’œuvre de Darren Aronofsky depuis son Noé... en 2014. Je me suis laissé tenter par ce qui semblait être une ambiance "indé", un peu trash. C'est à nuancer, le film se divisant grosso modo en deux parties.

   La première est la plus cliché, avec un anti-héros à la fois beau gosse et loser : Hank (Austin Butler).  C'est un ancien sportif prometteur, qu'un accident a privé d'une brillante carrière et qui, depuis, baigne dans l'alcool et les histoires sans lendemain. Tout pourrait changer, pour le meilleur avec l'irruption d'Yonne dans sa vie, pour le pire à cause de son voisin, parti aux obsèques de son père et lui ayant laissé la garde de Bud, son chat (de race sibérienne). Celui-ci est présenté comme ayant tendance à mordre les inconnus... mais, au fur et à mesure que l'intrigue se déroule, on comprend que le matou a les canines sélectives. (Pour la petite histoire, je signale que, le voisin du héros étant coiffé en Iroquois, il est le représentant d'une espèce humaine rarissime : le "punk à chat".)

   Très vite, sans savoir pourquoi, le héros se retrouve confronté à divers mafieux : russes, porto-ricains, hassidiques... Cela pourrait être très drôle, à la manière des frères Coen, mais j'ai trouvé cela plutôt ennuyeux, déjà-vu, voire convenu. Heureusement que le chat est là, ainsi que les deux juifs hassidiques (que l'on voit davantage dans la seconde partie). Ils sont interprétés par Liev Schreiber et Vincent d'Onofrio, qui se sont visiblement beaucoup amusés.

   Du côté des spectateurs, il faut attendre le petit coup de théâtre placé à la moitié du film pour que cela devienne jouissif. L'histoire part un peu en sucette, avec davantage d'humour et de violence. La suite est moins prévisible, d'autant qu'un second coup de théâtre survient vers la fin, qui change la manière dont semblait devoir se conclure l'intrigue.

   Du coup, je suis sorti de là assez content, même si tout le film n'est pas réussi.

   P.S.

   Ne quittez pas la salle avant de voir à quelle comédienne correspond la voix de la mère du héros, un personnage qui, durant le film, n'intervient qu'au téléphone. Je vous promets une petite surprise.

23:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Pris au piège

   Je n'avais pas vu d’œuvre de Darren Aronofsky depuis son Noé... en 2014. Je me suis laissé tenter par ce qui semblait être une ambiance "indé", un peu trash. C'est à nuancer, le film se divisant grosso modo en deux parties.

   La première est la plus cliché, avec un anti-héros à la fois beau gosse et loser : Hank (Austin Butler).  C'est un ancien sportif prometteur, qu'un accident a privé d'une brillante carrière et qui, depuis, baigne dans l'alcool et les histoires sans lendemain. Tout pourrait changer, pour le meilleur avec l'irruption d'Yonne dans sa vie, pour le pire à cause de son voisin, parti aux obsèques de son père et lui ayant laissé la garde de Bud, son chat (de race sibérienne). Celui-ci est présenté comme ayant tendance à mordre les inconnus... mais, au fur et à mesure que l'intrigue se déroule, on comprend que le matou a les canines sélectives. (Pour la petite histoire, je signale que, le voisin du héros étant coiffé en Iroquois, il est le représentant d'une espèce humaine rarissime : le "punk à chat".)

   Très vite, sans savoir pourquoi, le héros se retrouve confronté à divers mafieux : russes, porto-ricains, hassidiques... Cela pourrait être très drôle, à la manière des frères Coen, mais j'ai trouvé cela plutôt ennuyeux, déjà-vu, voire convenu. Heureusement que le chat est là, ainsi que les deux juifs hassidiques (que l'on voit davantage dans la seconde partie). Ils sont interprétés par Liev Schreiber et Vincent d'Onofrio, qui se sont visiblement beaucoup amusés.

   Du côté des spectateurs, il faut attendre le petit coup de théâtre placé à la moitié du film pour que cela devienne jouissif. L'histoire part un peu en sucette, avec davantage d'humour et de violence. La suite est moins prévisible, d'autant qu'un second coup de théâtre survient vers la fin, qui change la manière dont semblait devoir se conclure l'intrigue.

   Du coup, je suis sorti de là assez content, même si tout le film n'est pas réussi.

   P.S.

   Ne quittez pas la salle avant de voir à quelle comédienne correspond la voix de la mère du héros, un personnage qui, durant le film, n'intervient qu'au téléphone. Je vous promets une petite surprise.

23:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 21 août 2025

Les Orphelins

   Ce film d'action, en apparence basique, réserve quelques agréables surprises. Il commence d'ailleurs de manière étonnante, puisque pendant grosso modo les dix premières minutes, il n'est pas question des deux héros musclés qui occupent le haut de l'affiche, mais de trois femmes. Il y a évidemment une raison à cela, mais, étant donné que la testostérone va se déverser à grands flots par la suite, cette entame féminine est la bienvenue, mettant de surcroît en avant trois beaux personnages féminins : une mère prévenante, sa fille "vénère" et la directrice d'un orphelinat.

   Côté négatif, je relève un certain manichéisme, les principales victimes de l'histoire étant d'ascendance maghrébine, les "méchants" appartenant à une riche famille de Blancs. Il y aussi un sous-entendu raciste à la manière dont nous est montrée la compétition de sport de combat à laquelle participe Leïla. (Le juge -blanc- la désavantage, au profit de son adversaire, dont on ne découvre le visage qu'à la fin de la scène.) C'est toutefois davantage une lutte des classes qui est mise en scène... et elle est nuancée par la suite.

   Sonia Faidi est la bonne surprise de ce film : son personnage d'adolescente rebelle (encore une...), de prime abord agaçant, acquiert une belle épaisseur. Elle est épaulée par Anouk Grinberg (la directrice de l'orphelinat), dont la douceur s'évertue à refermer les plaies, celles de sa jeune protégée, mais aussi celles de ses anciens gamins abandonnés, qui débarquent après des années d'absence.

   Alban Lenoir et Dali Benssalah incarnent très bien deux mâles alphas, bruts de décoffrage, ne disposant que de quelques centaines de mots à leur vocabulaire. A priori, la tendresse et l'empathie ne sont pas vraiment au programme... et c'est très bien comme ça (du moins, dans un premier temps). Jadis, les deux potes se sont brouillés à mort, à cause d'une histoire de fille... la mère de Leïla. Chacun des deux croit être son père... et va chercher à rattraper les années d'absence.

   Cela tombe fichtrement bien, parce que la gamine va rapidement avoir besoin d'eux. Nous voilà embarqués dans un mélange de buddy movie et de film de vengeance, dans lequel des mecs peu causants et très musclés ne pensent qu'à se tirer dessus et à se flanquer des pains. Les combats comme les poursuites en voiture sont bien chorégraphiés (c'est un ton au-dessus de Badh, par exemple). Pris par l'action, on ne s'offusquera pas que les héros échappent miraculeusement aux centaines de balles projetées contre eux, tandis qu'eux-mêmes blessent et tuent leurs cibles avec une incontestable facilité. (Du côté des antagonistes, je signale la présence de Romain Levi, en gros dur à cuire.)

   C'est rythmé, émaillé d'humour et conclu en 1h30 environ. Cela permet de digérer agréablement un bon repas.

13:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Orphelins

   Ce film d'action, en apparence basique, réserve quelques agréables surprises. Il commence d'ailleurs de manière étonnante, puisque pendant grosso modo les dix premières minutes, il n'est pas question des deux héros musclés qui occupent le haut de l'affiche, mais de trois femmes. Il y a évidemment une raison à cela, mais, étant donné que la testostérone va se déverser à grands flots par la suite, cette entame féminine est la bienvenue, mettant de surcroît en avant trois beaux personnages féminins : une mère prévenante, sa fille "vénère" et la directrice d'un orphelinat.

   Côté négatif, je relève un certain manichéisme, les principales victimes de l'histoire étant d'ascendance maghrébine, les "méchants" appartenant à une riche famille de Blancs. Il y aussi un sous-entendu raciste à la manière dont nous est montrée la compétition de sport de combat à laquelle participe Leïla. (Le juge -blanc- la désavantage, au profit de son adversaire, dont on ne découvre le visage qu'à la fin de la scène.) C'est toutefois davantage une lutte des classes qui est mise en scène... et elle est nuancée par la suite.

   Sonia Faidi est la bonne surprise de ce film : son personnage d'adolescente rebelle (encore une...), de prime abord agaçant, acquiert une belle épaisseur. Elle est épaulée par Anouk Grinberg (la directrice de l'orphelinat), dont la douceur s'évertue à refermer les plaies, celles de sa jeune protégée, mais aussi celles de ses anciens gamins abandonnés, qui débarquent après des années d'absence.

   Alban Lenoir et Dali Benssalah incarnent très bien deux mâles alphas, bruts de décoffrage, ne disposant que de quelques centaines de mots à leur vocabulaire. A priori, la tendresse et l'empathie ne sont pas vraiment au programme... et c'est très bien comme ça (du moins, dans un premier temps). Jadis, les deux potes se sont brouillés à mort, à cause d'une histoire de fille... la mère de Leïla. Chacun des deux croit être son père... et va chercher à rattraper les années d'absence.

   Cela tombe fichtrement bien, parce que la gamine va rapidement avoir besoin d'eux. Nous voilà embarqués dans un mélange de buddy movie et de film de vengeance, dans lequel des mecs peu causants et très musclés ne pensent qu'à se tirer dessus et à se flanquer des pains. Les combats comme les poursuites en voiture sont bien chorégraphiés (c'est un ton au-dessus de Badh, par exemple). Pris par l'action, on ne s'offusquera pas que les héros échappent miraculeusement aux centaines de balles projetées contre eux, tandis qu'eux-mêmes blessent et tuent leurs cibles avec une incontestable facilité. (Du côté des antagonistes, je signale la présence de Romain Levi, en gros dur à cuire.)

   C'est rythmé, émaillé d'humour et conclu en 1h30 environ. Cela permet de digérer agréablement un bon repas.

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mercredi, 20 août 2025

Last Stop : Yuma county

   A l'échelle des Etats-Unis, Yuma est une "petite" ville, peuplée tout de même de près de 100 000 habitants. C'est donc plutôt dans sa périphérie rurale que se déroule l'intrigue de ce film, principalement dans un diner, ce restoroute typique du pays d'Oncle Sam, où les gens se croisent le plus souvent sans se parler.

   Les clients de l'établissement vont cependant être amenés à interagir, le temps que le camion ravitaillant la station-essence jouxtant le diner soit arrivé. (On ne comprend vraiment qu'à la fin pourquoi il est en retard, même si un indice -visuel- nous est donné au tout début.) 

   Cette Amérique en panne d'essence n'est pas un portrait fidèle de l'ensemble du pays. On est loin des métropoles, des quartiers riches comme des ghettos. (Au passage, l'intrigue semble se dérouler avant l'invention du téléphone portable, petit artifice scénaristique qui permet à l'histoire de se dérouler jusqu'au terme prévu par l' auteur.)

   La tenancière du diner est l'épouse du shériff, qu'elle doit solliciter pour qu'il répare la clim'. Elle ne semble pas avoir d'employé. Le gérant de la station-service est un gentil géant (afro-américain), vivant à l'écart du monde, auquel il n'est relié que par son poste de télévision, un téléphone fixe... et le klaxon des clients.

   Ceux-ci n'ont pas des profils de winners. Le premier à débarquer est un terne représentant en coutellerie. Il est suivi par un duo de types louches, un jeune excité et un vieux lascar à l’œil torve, du genre taiseux. Se rajoute un couple de touristes à la retraite, assez inoffensifs au premier regard... mais dotés tous deux d'une arme de poing. Complète le tableau un autre couple, plus jeune, composé de deux branleurs en quête d'argent facile. Le dernier arrivant est un Indien, le seul dont le véhicule n'est pas à court de carburant...

   L'enjeu est un butin, celui de l'attaque d'une banque. Il se trouve dans le coffre d'une voiture... mais laquelle ? Et qui va sortir de là avec le pognon en poche ? Suspens... L'intrigue est donc des plus classiques, mais elle est bien construite.

   Un peu comme dans le récent Évanouis (et dans Once upon a time... in Hollywood), l'auteur laisse le malaise s'installer, la tension monter, lentement, sachant qu'une bonne partie du public est venue dans l'attente de l'explosion finale. Cela donne une ambiance ressemblant à celle de certains films des frères Coen. Les acteurs sont bons, en particulier Richard Brake (en psychopathe calme) et Jim Cummings (qui, dans le genre maladroit, en fait toutefois un peu trop sur la fin).

   Le film a peut-être été un peu survendu par certains critiques, mais, franchement, en comparaison de ce qui est sorti au mois d'août, c'est plutôt une œuvre à ne pas rater, si elle passe près de chez soi.

11:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Last Stop : Yuma county

   A l'échelle des Etats-Unis, Yuma est une "petite" ville, peuplée tout de même de près de 100 000 habitants. C'est donc plutôt dans sa périphérie rurale que se déroule l'intrigue de ce film, principalement dans un diner, ce restoroute typique du pays d'Oncle Sam, où les gens se croisent le plus souvent sans se parler.

   Les clients de l'établissement vont cependant être amenés à interagir, le temps que le camion ravitaillant la station-essence jouxtant le diner soit arrivé. (On ne comprend vraiment qu'à la fin pourquoi il est en retard, même si un indice -visuel- nous est donné au tout début.) 

   Cette Amérique en panne d'essence n'est pas un portrait fidèle de l'ensemble du pays. On est loin des métropoles, des quartiers riches comme des ghettos. (Au passage, l'intrigue semble se dérouler avant l'invention du téléphone portable, petit artifice scénaristique qui permet à l'histoire de se dérouler jusqu'au terme prévu par l' auteur.)

   La tenancière du diner est l'épouse du shériff, qu'elle doit solliciter pour qu'il répare la clim'. Elle ne semble pas avoir d'employé. Le gérant de la station-service est un gentil géant (afro-américain), vivant à l'écart du monde, auquel il n'est relié que par son poste de télévision, un téléphone fixe... et le klaxon des clients.

   Ceux-ci n'ont pas des profils de winners. Le premier à débarquer est un terne représentant en coutellerie. Il est suivi par un duo de types louches, un jeune excité et un vieux lascar à l’œil torve, du genre taiseux. Se rajoute un couple de touristes à la retraite, assez inoffensifs au premier regard... mais dotés tous deux d'une arme de poing. Complète le tableau un autre couple, plus jeune, composé de deux branleurs en quête d'argent facile. Le dernier arrivant est un Indien, le seul dont le véhicule n'est pas à court de carburant...

   L'enjeu est un butin, celui de l'attaque d'une banque. Il se trouve dans le coffre d'une voiture... mais laquelle ? Et qui va sortir de là avec le pognon en poche ? Suspens... L'intrigue est donc des plus classiques, mais elle est bien construite.

   Un peu comme dans le récent Évanouis (et dans Once upon a time... in Hollywood), l'auteur laisse le malaise s'installer, la tension monter, lentement, sachant qu'une bonne partie du public est venue dans l'attente de l'explosion finale. Cela donne une ambiance ressemblant à celle de certains films des frères Coen. Les acteurs sont bons, en particulier Richard Brake (en psychopathe calme) et Jim Cummings (qui, dans le genre maladroit, en fait toutefois un peu trop sur la fin).

   Le film a peut-être été un peu survendu par certains critiques, mais, franchement, en comparaison de ce qui est sorti au mois d'août, c'est plutôt une œuvre à ne pas rater, si elle passe près de chez soi.

11:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 18 août 2025

En boucle

   En voyant la bande-annonce de ce film, il y a quelques semaines, j'ai été troublé par la ressemblance apparente avec Comme un lundi, sorti l'an dernier sur nos écrans. Faut-il y voir, chez nos amis nippons, la persistance d'un questionnement sur le sens d'une vie quotidienne apparaissant aussi répétitive que monotone ? Ou bien n'est-ce qu'une coïncidence ?

   Les deux histoires ne sont toutefois pas complètement jumelles. Si, dans Comme un lundi, les protagonistes revivaient la même journée, ici, ce sont les deux mêmes minutes qui se répètent à l'infini... avec pour autre différence que les personnages se souviennent du passé immédiat. Cela leur permet d'évoluer au cours de ces brèves séquences... et à l'intrigue de progresser, tout en évitant la lassitude des spectateurs, les personnages revenant deux minutes en arrière une quarantaine de fois au total !

   L'action se déroule dans une auberge rurale traditionnelle du "Japon de l'envers", cette partie du pays peu urbanisée, un peu à l'écart et propre à la méditation, à l'apaisement... ou à la dépression.

   Deux jeunes femmes jouent un rôle clé : une étrangère, venue prier au temple local et Mikoto, l'une des employées de l'auberge, qui se désole que son amoureux (apprenti cuistot sur place) soit décidé à partir pour la France. La répétition de ces deux minutes va-t-elle lui permettre de le faire changer d'avis ? Suspens...

   Au fur et à mesure de la réitération de ces cent vingt secondes, on découvre les autres personnages et leurs problèmes. Ainsi, l'un des collègues de Mikoto, plus âgé, s'inquiète à propos de sa fille, qui a quitté la région pour une grande ville (Tokyo ou Kyoto). Deux des clients, amis de longue date, vont vider leur sac, tandis qu'un éditeur et son poulain comptent sur ce séjour "authentique" pour vaincre la page blanche.

   C'est parfois cocasse parce que, si les personnages peuvent modifier le déroulement de ces deux minutes, ils repartent toujours du même point d'origine... ce qui n'est pas forcément agréable (pour eux). On plaindra tout particulièrement les employés de base, obligés toutes les deux minutes de remonter plusieurs dizaines de marches, pour évoluer au sein de l'auberge... mais ça va bien les entraîner pour la séquence finale, en direction du temple. Je n'en dis pas plus !

   Sans surprise, ce temps suspendu incite chaque personnage à réfléchir sur sa vie et à régler ses problèmes. En terme de dramaturgie, une fois que les protagonistes ont compris le principe de la boucle temporelle (et une fois qu'ils se sont mis d'accord entre eux), ils s'organisent pour effectuer des actions suivies, par tranches de deux minutes. Cela confère une certaine dynamique à l'intrigue.

   Il ne faut pas y chercher grand chose de plus. C'est un petit film sympathique, qui tranche un peu sur ce que l'on peut voir cet été sur nos écrans.

14:06 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

En boucle

   En voyant la bande-annonce de ce film, il y a quelques semaines, j'ai été troublé par la ressemblance apparente avec Comme un lundi, sorti l'an dernier sur nos écrans. Faut-il y voir, chez nos amis nippons, la persistance d'un questionnement sur le sens d'une vie quotidienne apparaissant aussi répétitive que monotone ? Ou bien n'est-ce qu'une coïncidence ?

   Les deux histoires ne sont toutefois pas complètement jumelles. Si, dans Comme un lundi, les protagonistes revivaient la même journée, ici, ce sont les deux mêmes minutes qui se répètent à l'infini... avec pour autre différence que les personnages se souviennent du passé immédiat. Cela leur permet d'évoluer au cours de ces brèves séquences... et à l'intrigue de progresser, tout en évitant la lassitude des spectateurs, les personnages revenant deux minutes en arrière une quarantaine de fois au total !

   L'action se déroule dans une auberge rurale traditionnelle du "Japon de l'envers", cette partie du pays peu urbanisée, un peu à l'écart et propre à la méditation, à l'apaisement... ou à la dépression.

   Deux jeunes femmes jouent un rôle clé : une étrangère, venue prier au temple local et Mikoto, l'une des employées de l'auberge, qui se désole que son amoureux (apprenti cuistot sur place) soit décidé à partir pour la France. La répétition de ces deux minutes va-t-elle lui permettre de le faire changer d'avis ? Suspens...

   Au fur et à mesure de la réitération de ces cent vingt secondes, on découvre les autres personnages et leurs problèmes. Ainsi, l'un des collègues de Mikoto, plus âgé, s'inquiète à propos de sa fille, qui a quitté la région pour une grande ville (Tokyo ou Kyoto). Deux des clients, amis de longue date, vont vider leur sac, tandis qu'un éditeur et son poulain comptent sur ce séjour "authentique" pour vaincre la page blanche.

   C'est parfois cocasse parce que, si les personnages peuvent modifier le déroulement de ces deux minutes, ils repartent toujours du même point d'origine... ce qui n'est pas forcément agréable (pour eux). On plaindra tout particulièrement les employés de base, obligés toutes les deux minutes de remonter plusieurs dizaines de marches, pour évoluer au sein de l'auberge... mais ça va bien les entraîner pour la séquence finale, en direction du temple. Je n'en dis pas plus !

   Sans surprise, ce temps suspendu incite chaque personnage à réfléchir sur sa vie et à régler ses problèmes. En terme de dramaturgie, une fois que les protagonistes ont compris le principe de la boucle temporelle (et une fois qu'ils se sont mis d'accord entre eux), ils s'organisent pour effectuer des actions suivies, par tranches de deux minutes. Cela confère une certaine dynamique à l'intrigue.

   Il ne faut pas y chercher grand chose de plus. C'est un petit film sympathique, qui tranche un peu sur ce que l'on peut voir cet été sur nos écrans.

14:06 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 17 août 2025

Confidente

   Tournée dans une maison transformée en centre d'appels, cette production franco-turque met en scène une opératrice du téléphone rose, à Ankara, durant une nuit, celle du séisme qui a dévasté la région d'Istanbul, à plusieurs centaines de kilomètres de là, en 1999.

   Le couple de réalisateurs (Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti) a quasiment réussi à tenir son intrigue dans un cadre classique, celui d'une unité de temps, de lieu et d'action, grâce aux téléphones. On pense inévitablement au film danois The Guilty, dont le héros était un homme.

   Ici, le personnage principal est une femme, Sabiha, une mère de famille en instance de divorce qui, comme la plupart de ses collègues, fait ce boulot pour des raisons alimentaires. En retenant le plus longtemps possible ses correspondants au téléphone, elle fait grimper leur facture et, incidemment, les revenus de son patron. Dans le rôle, la comédienne Saadet Isil Aksoy crève l'écran, portant le film de bout en bout.

cinéma,cinema,film,films,société

   Au centre de l'intrigue se trouve la place des femmes dans la société, thème croisé avec la corruption des élites et les conséquences du tremblement de terre. Au téléphone, Sabiha, qui a pris un pseudonyme, écoute des hommes esseulés, qui peuvent être âgés comme adolescents, d'origine modeste comme richissimes. Bien évidemment elle leur ment, mais elle donne parfois aussi des conseils. Cette empathie (et un talent pour incarner différentes personnalités) lui vaut un certain succès.

   Durant cette nuit fatale, l'héroïne va jongler entre son patron harceleur, la jalousie de ses collègues, un vieillard esseulé, un homme marié masochiste, un jeune con bloqué sous les décombres, un procureur corrompu... et des mafieux. A l'autre bout du fil, ses "clients" ne lui disent eux non plus pas forcément la vérité, ce qui corse un peu l'histoire.

   J'avais peur que cela na tienne pas la distance, mais en fait, globalement, si. D'abord parce que le film ne dure qu'1h15, ensuite parce que des rebondissements surviennent, notamment dans le dernier quart d'heure. Ce n'est pas totalement maîtrisé, mais, pour l'originalité du sujet et la prestation de l'actrice principale, cela mérite largement le détour.

Confidente

   Tournée dans une maison transformée en centre d'appels, cette production franco-turque met en scène une opératrice du téléphone rose, à Ankara, durant une nuit, celle du séisme qui a dévasté la région d'Istanbul, à plusieurs centaines de kilomètres de là, en 1999.

   Le couple de réalisateurs (Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti) a quasiment réussi à tenir son intrigue dans un cadre classique, celui d'une unité de temps, de lieu et d'action, grâce aux téléphones. On pense inévitablement au film danois The Guilty, dont le héros était un homme.

   Ici, le personnage principal est une femme, Sabiha, une mère de famille en instance de divorce qui, comme la plupart de ses collègues, fait ce boulot pour des raisons alimentaires. En retenant le plus longtemps possible ses correspondants au téléphone, elle fait grimper leur facture et, incidemment, les revenus de son patron. Dans le rôle, la comédienne Saadet Isil Aksoy crève l'écran, portant le film de bout en bout.

cinéma,cinema,film,films,société

   Au centre de l'intrigue se trouve la place des femmes dans la société, thème croisé avec la corruption des élites et les conséquences du tremblement de terre. Au téléphone, Sabiha, qui a pris un pseudonyme, écoute des hommes esseulés, qui peuvent être âgés comme adolescents, d'origine modeste comme richissimes. Bien évidemment elle leur ment, mais elle donne parfois aussi des conseils. Cette empathie (et un talent pour incarner différentes personnalités) lui vaut un certain succès.

   Durant cette nuit fatale, l'héroïne va jongler entre son patron harceleur, la jalousie de ses collègues, un vieillard esseulé, un homme marié masochiste, un jeune con bloqué sous les décombres, un procureur corrompu... et des mafieux. A l'autre bout du fil, ses "clients" ne lui disent eux non plus pas forcément la vérité, ce qui corse un peu l'histoire.

   J'avais peur que cela na tienne pas la distance, mais en fait, globalement, si. D'abord parce que le film ne dure qu'1h15, ensuite parce que des rebondissements surviennent, notamment dans le dernier quart d'heure. Ce n'est pas totalement maîtrisé, mais, pour l'originalité du sujet et la prestation de l'actrice principale, cela mérite largement le détour.

vendredi, 15 août 2025

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

   Dans la salle où je me trouvais, à la fin de la séance, j'ai eu la conviction que deux types de public étaient venus voir ce film. D'un côté l'on avait les fans de Liam Neeson (ou de Pamela Anderson), en quête d'un moment de détente, au frais. Ces personnes-ci ont été un peu interloquées par ce qu'elles ont vu et/ou entendu... et ont rapidement quitté la salle. De l'autre côté se trouvaient celles et ceux qui savaient à quoi s'attendre : un truc profondément (?) débile, assumé comme tel. Ces personnes-là sont restées pour profiter des dernières blagues semées dans le générique de fin.

   C'est une "œuvre" farcesque, dans laquelle Liam Neeson commence par s'auto-parodier, dans une séquence qui a hélas été trop dévoilée au public. (Pour profiter des gags qui fonctionnent -ce qui n'est pas le cas de tous, loin de là- il vaut mieux ne rien avoir vu du film avant.)

   Les clins d’œil sont légion, d'abord aux anciens films de la franchise, mais aussi à des chefs-d’œuvre comme les Hot Shots (et peut-être aussi les Police Academy). Je pense qu'il doit y avoir des allusions à des séries télévisées, mais je suis loin d'avoir tout capté. En revanche, j'ai pu savourer la référence à Mission : impossible - Fallout... une parodie que les scénaristes poussent au troisième degré. Bien évidemment, nombre de gags visent (légèrement) au-dessous de la ceinture. (Je recommande tout particulièrement la séquence du dîner en amoureux, avec le chien...) 

   Jouer dans ce genre de poilade réclame des talents particuliers. Liam Neeson a fait des efforts (il est particulièrement convaincant à chaque fois qu'il reçoit du café), mais je trouve que Pamela Anderson est plus à son aise dans cette ambiance potache, tout comme Danny Huston, qui incarne le méchant de l'histoire, un milliardaire de la "tech" ultra-élitiste, inquiet de la baisse de qualité du sperme émis par les messieurs de son pays... C'est un évident mélange d'Elon Musk et de l'un des autres moguls de la Silicon Valley (Peter Thiel ou Larry Ellison). Nous sommes donc en présence d'un film sournoisement politique, plutôt démocrate (même si le héros se vante de coffrer les criminels sans respecter la loi). Cela explique sans doute que le critique du Monde ait beaucoup aimé...

22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

   Dans la salle où je me trouvais, à la fin de la séance, j'ai eu la conviction que deux types de public étaient venus voir ce film. D'un côté l'on avait les fans de Liam Neeson (ou de Pamela Anderson), en quête d'un moment de détente, au frais. Ces personnes-ci ont été un peu interloquées par ce qu'elles ont vu et/ou entendu... et ont rapidement quitté la salle. De l'autre côté se trouvaient celles et ceux qui savaient à quoi s'attendre : un truc profondément (?) débile, assumé comme tel. Ces personnes-là sont restées pour profiter des dernières blagues semées dans le générique de fin.

   C'est une "œuvre" farcesque, dans laquelle Liam Neeson commence par s'auto-parodier, dans une séquence qui a hélas été trop dévoilée au public. (Pour profiter des gags qui fonctionnent -ce qui n'est pas le cas de tous, loin de là- il vaut mieux ne rien avoir vu du film avant.)

   Les clins d’œil sont légion, d'abord aux anciens films de la franchise, mais aussi à des chefs-d’œuvre comme les Hot Shots (et peut-être aussi les Police Academy). Je pense qu'il doit y avoir des allusions à des séries télévisées, mais je suis loin d'avoir tout capté. En revanche, j'ai pu savourer la référence à Mission : impossible - Fallout... une parodie que les scénaristes poussent au troisième degré. Bien évidemment, nombre de gags visent (légèrement) au-dessous de la ceinture. (Je recommande tout particulièrement la séquence du dîner en amoureux, avec le chien...) 

   Jouer dans ce genre de poilade réclame des talents particuliers. Liam Neeson a fait des efforts (il est particulièrement convaincant à chaque fois qu'il reçoit du café), mais je trouve que Pamela Anderson est plus à son aise dans cette ambiance potache, tout comme Danny Huston, qui incarne le méchant de l'histoire, un milliardaire de la "tech" ultra-élitiste, inquiet de la baisse de qualité du sperme émis par les messieurs de son pays... C'est un évident mélange d'Elon Musk et de l'un des autres moguls de la Silicon Valley (Peter Thiel ou Larry Ellison). Nous sommes donc en présence d'un film sournoisement politique, plutôt démocrate (même si le héros se vante de coffrer les criminels sans respecter la loi). Cela explique sans doute que le critique du Monde ait beaucoup aimé...

22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Badh

   Au cinéma, ces dernières années, on voit de plus en plus d'héroïnes badass, à la fois mignonnes et percutantes... et je ne vais pas m'en plaindre. Les lointaines ancêtres sont Anne Parillaud dans Nikita et Angelina Jolie dans Tomb Raider, à laquelle a succédé Alicia Vikander. Plus récemment, Scarlett Johansson a fait des étincelles en Veuve noire et Ana de Armas nous l'a joué "John Wick au féminin" dans Ballerina.

   Dans son deuxième long-métrage, Guillaume de Fontenay s'inspire plutôt d'un modèle masculin, Jason Bourne, dont Marine Vacth (très affûtée) incarne un pendant féminin et français. Badh est son nom de code en tant qu'agent de la DGSE, chargée de missions d'infiltration et d'exécution, ce que montre la première séquence (en Syrie), parfaitement maîtrisée.

   On retrouve l'héroïne sept ans plus tard, au Maroc, amoureuse et retirée du service. Le problème est que quand on fréquente un policier, on risque de se retrouver confronté à quelques racailles, surtout si celles-ci bénéficient de protections. A l'image de tant de héros masculins qui ont subi une perte irréparable, Badh va se transformer en redoutable Némésis, au point d'éveiller l'attention de ses anciens employeurs, qui ont quelques accointances avec des trafiquants locaux.

   On sait ce qu'on va voir : un film d'action, nourri de complotisme, assaisonné de féminisme. Derrière la caméra, Guillaume de Fontenay n'est pas malhabile. Les combats sont bien chorégraphiés (même si celui qui oppose l'héroïne à son alter-égo masculin est un peu confus), bien filmés, bien montés. Seule la séquence de poursuite en moto manque de réalisme. Si l'on n'est pas pris par le rythme, on se rend compte de certaines facilités (pour permettre à Badh de s'en sortir).

   Bref, j'ai passé un bon moment, avec une tension maîtrisée du début à la fin. Marine Vacth est impressionnante, bien épaulée par certains des seconds rôles (notamment Emmanuelle Bercot et Niels Schneider), tous n'étant cependant pas du même niveau. On pardonne quelques faiblesses, ravi de voir un Français s'adonner, avec talent, au film de genre.

09:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Badh

   Au cinéma, ces dernières années, on voit de plus en plus d'héroïnes badass, à la fois mignonnes et percutantes... et je ne vais pas m'en plaindre. Les lointaines ancêtres sont Anne Parillaud dans Nikita et Angelina Jolie dans Tomb Raider, à laquelle a succédé Alicia Vikander. Plus récemment, Scarlett Johansson a fait des étincelles en Veuve noire et Ana de Armas nous l'a joué "John Wick au féminin" dans Ballerina.

   Dans son deuxième long-métrage, Guillaume de Fontenay s'inspire plutôt d'un modèle masculin, Jason Bourne, dont Marine Vacth (très affûtée) incarne un pendant féminin et français. Badh est son nom de code en tant qu'agent de la DGSE, chargée de missions d'infiltration et d'exécution, ce que montre la première séquence (en Syrie), parfaitement maîtrisée.

   On retrouve l'héroïne sept ans plus tard, au Maroc, amoureuse et retirée du service. Le problème est que quand on fréquente un policier, on risque de se retrouver confronté à quelques racailles, surtout si celles-ci bénéficient de protections. A l'image de tant de héros masculins qui ont subi une perte irréparable, Badh va se transformer en redoutable Némésis, au point d'éveiller l'attention de ses anciens employeurs, qui ont quelques accointances avec des trafiquants locaux.

   On sait ce qu'on va voir : un film d'action, nourri de complotisme, assaisonné de féminisme. Derrière la caméra, Guillaume de Fontenay n'est pas malhabile. Les combats sont bien chorégraphiés (même si celui qui oppose l'héroïne à son alter-égo masculin est un peu confus), bien filmés, bien montés. Seule la séquence de poursuite en moto manque de réalisme. Si l'on n'est pas pris par le rythme, on se rend compte de certaines facilités (pour permettre à Badh de s'en sortir).

   Bref, j'ai passé un bon moment, avec une tension maîtrisée du début à la fin. Marine Vacth est impressionnante, bien épaulée par certains des seconds rôles (notamment Emmanuelle Bercot et Niels Schneider), tous n'étant cependant pas du même niveau. On pardonne quelques faiblesses, ravi de voir un Français s'adonner, avec talent, au film de genre.

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mercredi, 13 août 2025

Nobody 2

   Il y a quatre ans, la sortie du premier Nobody avait été une très agréable surprise... et une petite claque, au niveau des scènes d'action. Pour les producteurs, ce fut une bonne affaire : n'ayant coûté que seize millions de dollars, le film en avait rapporté près de soixante.

   ... et donc, on prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait. Certes, le début a un air de déjà-vu, avec les gros plans sur le physique cabossé du héros, qui semble sortir d'un combat de MMA. Il est sans doute face à deux agents du FBI... et il est accompagné d'un quadrupède, mais, cette fois-ci, une sorte de chien-loup. Évidemment, il faut attendre un peu avant de savoir pourquoi... De plus, le retour, environ 1h15 plus tard, à cette scène de début nous réserve une petite surprise supplémentaire.

   En attendant ce moment, on nous propose un retour en arrière survitaminé. Le héros, Hutch Mansell, est de nouveau pris dans une routine, mais elle est différente de celle de ses précédentes aventures. Je n'en dirai pas plus... mais sachez qu'il lui arrive désormais de ne pas rater le passage des éboueurs !

   Hutch est surmené par son travail et sent que son foyer est menacé d'éclatement. Pour le ressouder, il propose... des vacances en famille, dans un parc d'attractions traditionnel, situé en pleine cambrousse. Pour lui, ce serait un retour aux sources... d'autant qu'il inclut son père dans l'équipée. Revoilà donc Christopher Lloyd, qu'on voit quitter l'EHPAD en claquettes-bas de contention...

   On se doute bien que tout ne va pas se passer comme prévu et que le séjour de détente va se muer en parcours épique. Cela nous vaut d'excellentes scènes de baston, la toute première étant liée au "travail" du héros. On le voit donc successivement corriger des soudards asiatiques, corses et brésiliens (munis de machettes !), avant qu'il ne se prenne la tête (et les doigts) avec quelques rednecks du parc, menés par un shérif doté d'une coupe de cheveux qui, dans un monde mentalement équilibré, devrait lui valoir une incarcération. (Ce shérif à la fois hargneux et ridicule est incarné par Colin Hanks -fils de qui vous savez- qu'on a pu voir notamment dans Jumanji : Next Level.)

   Le sommet est atteint lors des deux confrontations avec le cartel de trafiquants de drogues, la première dans un atelier clandestin, la seconde dans le parc d'attractions, transformé en camp retranché par Hutch et son nouvel allié. (On pense évidemment aux deux Equalizer, avec Denzel Washington.)

   Pendant un peu plus d'1h20, je me suis régalé (surtout pendant les scènes d'action). Mon enthousiasme est toutefois tempéré (douché, même) par la pitoyable prestation de Sharon Stone en baronne psychopathe de la drogue. Elle en fait des caisses et comme, en plus, les dialogues ne sont pas terribles, c'est limite pathétique.

   Cet aspect mis à part, j'ai passé un très bon moment, de surcroît dans une salle climatisée.

18:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, films

Evanouis

   La critique s'est emballée pour ce film d'épouvante un peu atypique, puisqu'il est construit sur la base de six visions de l'histoire (ou six historiettes), qui se complètent. L'introduction et la conclusion fonctionnent avec une voix-off, celle d'une petite fille, peut-être parce qu'il s'agit d'une sorte de conte (horrifique)... ou peut-être parce qu'elle fait partie de l'intrigue. C'est elle qui relate la disparition de tous les élèves (sauf un) de la même classe, la même nuit, au même moment, dans une petite ville bourgeoise des États-Unis.

   La première vision est celle de Justine, la professeure des écoles en charge de la classe, soupçonnée par les parents d'être au moins en partie responsable des disparitions. Il faut être très attentif à cette partie, puisque toutes les autres vont la compléter, d'une manière ou d'une autre. C'est pourtant la moins intéressante, celle qui (avec la dernière) comporte le plus de maladresses et de clichés. Ainsi, bien que menacée, Justine ne verrouille pas sa voiture en rentrant chez elle et, lorsque, plus tard, elle sort pour voir ce qu'il se passe à l'extérieur, elle laisse la porte grande ouverte tout en s'éloignant. (Au passage, c'est une bien jolie maison pour une enseignante du primaire...) Enfin, chacun appréciera à sa manière le fait qu'en sortant de la réunion publique, la prof se rue sur une épicerie de nuit pour s'acheter... deux bouteilles de vodka.

   La deuxième vision est celle d'Archer, un entrepreneur du BTP, père de l'un des enfants disparus. Au départ très hostile à Justine, il comprend petit à petit que plusieurs choses ne "collent pas". Il accède à des vidéos tournées la nuit des disparitions et voit la prof se faire agresser à une station-service, en plein jour, par une personne a priori insoupçonnable. C'est à partir de ce moment-là que le malaise grandit, le surnaturel (ou l'inexplicable) surgissant dans un quotidien en apparence anodin. Zach Cregger gère plutôt bien cette montée en tension et le puzzle que représente son film.

   Les historiettes suivantes sont celles de Paul (le policier qui en pince pour Justine), James (un drogué qui, involontairement, fait une sacrée découverte), Marcus (le directeur d'école) et Alex (le seul enfant non disparu de la classe, qui habite une maison légèrement différente de celle des parents de ses camarades).

   Avec le recul, on comprend que la solution de l'énigme nous avait été donnée (indirectement) dès la première "vision". Il faut toutefois attendre la cinquième historiette pour comprendre le pourquoi du comment... et c'est décevant. Je pensais (j'espérais) que le réalisateur utilisait le film de genre pour élaborer une analyse de la société états-unienne, alors qu'en réalité, il part d'un substrat sociétal pour revitaliser le film de genre (épouvante/paranormal).

   Quant à la dernière partie, elle apparaîtra soit grotesque, soit immonde, soit jouissive, selon les sensibilités. (C'est celle qu'attendaient avec impatience les djeunses présents dans la salle, qui ont néanmoins été attentifs durant toute la projection, signe que le cinéaste a réussi son coup.)

   Comme c'est plutôt bien foutu, la vision de ce film peut constituer une stratégie valable pour échapper à la canicule, pendant un peu plus de deux heures, dans une salle obscure climatisée.

13:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Evanouis

   La critique s'est emballée pour ce film d'épouvante un peu atypique, puisqu'il est construit sur la base de six visions de l'histoire (ou six historiettes), qui se complètent. L'introduction et la conclusion fonctionnent avec une voix-off, celle d'une petite fille, peut-être parce qu'il s'agit d'une sorte de conte (horrifique)... ou peut-être parce qu'elle fait partie de l'intrigue. C'est elle qui relate la disparition de tous les élèves (sauf un) de la même classe, la même nuit, au même moment, dans une petite ville bourgeoise des États-Unis.

   La première vision est celle de Justine, la professeure des écoles en charge de la classe, soupçonnée par les parents d'être au moins en partie responsable des disparitions. Il faut être très attentif à cette partie, puisque toutes les autres vont la compléter, d'une manière ou d'une autre. C'est pourtant la moins intéressante, celle qui (avec la dernière) comporte le plus de maladresses et de clichés. Ainsi, bien que menacée, Justine ne verrouille pas sa voiture en rentrant chez elle et, lorsque, plus tard, elle sort pour voir ce qu'il se passe à l'extérieur, elle laisse la porte grande ouverte tout en s'éloignant. (Au passage, c'est une bien jolie maison pour une enseignante du primaire...) Enfin, chacun appréciera à sa manière le fait qu'en sortant de la réunion publique, la prof se rue sur une épicerie de nuit pour s'acheter... deux bouteilles de vodka.

   La deuxième vision est celle d'Archer, un entrepreneur du BTP, père de l'un des enfants disparus. Au départ très hostile à Justine, il comprend petit à petit que plusieurs choses ne "collent pas". Il accède à des vidéos tournées la nuit des disparitions et voit la prof se faire agresser à une station-service, en plein jour, par une personne a priori insoupçonnable. C'est à partir de ce moment-là que le malaise grandit, le surnaturel (ou l'inexplicable) surgissant dans un quotidien en apparence anodin. Zach Cregger gère plutôt bien cette montée en tension et le puzzle que représente son film.

   Les historiettes suivantes sont celles de Paul (le policier qui en pince pour Justine), James (un drogué qui, involontairement, fait une sacrée découverte), Marcus (le directeur d'école) et Alex (le seul enfant non disparu de la classe, qui habite une maison légèrement différente de celle des parents de ses camarades).

   Avec le recul, on comprend que la solution de l'énigme nous avait été donnée (indirectement) dès la première "vision". Il faut toutefois attendre la cinquième historiette pour comprendre le pourquoi du comment... et c'est décevant. Je pensais (j'espérais) que le réalisateur utilisait le film de genre pour élaborer une analyse de la société états-unienne, alors qu'en réalité, il part d'un substrat sociétal pour revitaliser le film de genre (épouvante/paranormal).

   Quant à la dernière partie, elle apparaîtra soit grotesque, soit immonde, soit jouissive, selon les sensibilités. (C'est celle qu'attendaient avec impatience les djeunses présents dans la salle, qui ont néanmoins été attentifs durant toute la projection, signe que le cinéaste a réussi son coup.)

   Comme c'est plutôt bien foutu, la vision de ce film peut constituer une stratégie valable pour échapper à la canicule, pendant un peu plus de deux heures, dans une salle obscure climatisée.

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samedi, 09 août 2025

Freaky Friday 2

   Une vingtaine d'années après le succès remporté par les précédentes aventures mère-fille (déjà avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan), Disney remet le couvert, cette fois-ci avec non pas deux, mais trois générations de femmes (plus ou moins) en conflit. A Tess la mère (devenue grand-mère) et Anna la fille (devenue mère, et célibataire) s'ajoutent Harper la petite-fille surfeuse (et rebelle, forcément rebelle... mais une gentille rebelle... on est chez Disney)... et une autre adolescente, Lily (bien plus casse-couilles que la précédente), qui n'est autre que la fille du nouveau fiancé d'Anna.

   Le début met en scène les conflits de générations (plus celui entre les jeunes), auxquels se greffe un possible déménagement, de Californie à Londres. Cela ferait éclater le groupe familial d'origine. Les deux ados (qui, au départ, ne pensent qu'à leur pomme) ne veulent pas que le nouveau mariage se fasse... et entreprennent de faire échouer le projet de leurs parents respectifs.

   Le problème est que, suite à l'intervention d'une voyante à demi-compétente (assez bien jouée, ma fois), l'esprit des ados va se retrouver emprisonné dans le corps des "vieilles", et vice versa. Le procédé a beau être maintenant devenu assez commun au cinéma (on l'a notamment vu à l’œuvre dans Jumanji : Next Level), c'est souvent cocasse, notamment quand les ados découvrent les faiblesses de leur corps d'adulte. De leur côté, les "vieilles" héritent d'un corps tout neuf mais, curieusement, elles n'en profitent guère. Cela demeure très sage... et c'est bien dommage. Peut-être aussi est-ce dû au manque de talent des jeunes comédiennes, leurs aînées semblant plus habiles dans l'interprétation d'un esprit jeune dans un corps (beaucoup) plus âgé. Mention spéciale à Jamie Lee Curtis, qui, parfois, donne l'impression de s'amuser comme une petite folle.

   On s'achemine vers une fin sans surprise, au cours d'un concert qui voit les spectateurs faire des cœurs avec leurs mains. (Au secours !) On notera que les dames sont entourées de messieurs doux, compréhensifs, beaux gosses... et à l'aise financièrement, semble-t-il. (Faut pas déconner, non plus !) Aux fans de NCIS, je signale que Tess est toujours accompagnée du charmant Ryan (Mark Harmon, alias Leroy Jethro Gibbs).

   C'est un peu trop "sucré" et moralisateur à mon goût, mais cela constitue quand même une agréable détente.

16:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Freaky Friday 2

   Une vingtaine d'années après le succès remporté par les précédentes aventures mère-fille (déjà avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan), Disney remet le couvert, cette fois-ci avec non pas deux, mais trois générations de femmes (plus ou moins) en conflit. A Tess la mère (devenue grand-mère) et Anna la fille (devenue mère, et célibataire) s'ajoutent Harper la petite-fille surfeuse (et rebelle, forcément rebelle... mais une gentille rebelle... on est chez Disney)... et une autre adolescente, Lily (bien plus casse-couilles que la précédente), qui n'est autre que la fille du nouveau fiancé d'Anna.

   Le début met en scène les conflits de générations (plus celui entre les jeunes), auxquels se greffe un possible déménagement, de Californie à Londres. Cela ferait éclater le groupe familial d'origine. Les deux ados (qui, au départ, ne pensent qu'à leur pomme) ne veulent pas que le nouveau mariage se fasse... et entreprennent de faire échouer le projet de leurs parents respectifs.

   Le problème est que, suite à l'intervention d'une voyante à demi-compétente (assez bien jouée, ma fois), l'esprit des ados va se retrouver emprisonné dans le corps des "vieilles", et vice versa. Le procédé a beau être maintenant devenu assez commun au cinéma (on l'a notamment vu à l’œuvre dans Jumanji : Next Level), c'est souvent cocasse, notamment quand les ados découvrent les faiblesses de leur corps d'adulte. De leur côté, les "vieilles" héritent d'un corps tout neuf mais, curieusement, elles n'en profitent guère. Cela demeure très sage... et c'est bien dommage. Peut-être aussi est-ce dû au manque de talent des jeunes comédiennes, leurs aînées semblant plus habiles dans l'interprétation d'un esprit jeune dans un corps (beaucoup) plus âgé. Mention spéciale à Jamie Lee Curtis, qui, parfois, donne l'impression de s'amuser comme une petite folle.

   On s'achemine vers une fin sans surprise, au cours d'un concert qui voit les spectateurs faire des cœurs avec leurs mains. (Au secours !) On notera que les dames sont entourées de messieurs doux, compréhensifs, beaux gosses... et à l'aise financièrement, semble-t-il. (Faut pas déconner, non plus !) Aux fans de NCIS, je signale que Tess est toujours accompagnée du charmant Ryan (Mark Harmon, alias Leroy Jethro Gibbs).

   C'est un peu trop "sucré" et moralisateur à mon goût, mais cela constitue quand même une agréable détente.

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mardi, 05 août 2025

Dracula

   Le Prince des Ténèbres (et de Valachie) connaît un retour en grâce au cinéma, puisqu'en deux ans, nous avons eu droit à trois longs-métrages, le dernier en date étant celui de Luc Besson. Celui-ci semble avoir voulu amalgamer différents matériaux filmiques (pas uniquement vampiriques d'ailleurs), son intrigue louchant fortement sur celle du Dracula de Francis Ford Coppola. Certaines mauvaises langues suggèrent qu'à travers cette vision d'un "homme à (jeunes) femmes" réputé prédateur, mais amoureux, le cinéaste français s'est risqué à l'autoportrait.

   Quoi qu'il en soit, l'intrigue débute tambour battant, par une scène de passion folle (au château), suivie d'une bataille sanglante, contre les horribles islamo-fascistes Ottomans. Ici, Besson puise (un peu) dans le Vlad Tepes historique (tout comme naguère Gary Shore, avec son Dracula Untold). Si la baston est très correctement filmée, le moment où ses officiers viennent arracher Vlad aux bras de sa compagne pour l'emmener au combat frôle le ridicule. Ce qui précède suffit amplement à nous montrer à quel point il est attaché à son épouse. Il n'était pas besoin d'en rajouter... mais c'est un moment clé, qui fait basculer le "héros" dans l'anti-christianisme, ce qui lui vaut d'être victime d'une malédiction. (Les références chrétiennes sont très présentes dans le film, ce qui, outre la langue dans laquelle il a été tourné, m'incite à penser qu'il est destiné en priorité à un public plus  international que français.) Petit point historique au passage : en 1480 (année de la bataille), le Vlad historique était déjà décédé... une erreur commise dans d'autres films (notamment celui de Coppola).

   La suite nous montre la quête du prince, qui traverse les continents et les époques à la recherche d'une réincarnation de sa bien-aimée. Les décors comme les costumes sont superbes. Je signale tout particulièrement la séquence de Versailles, au cours de laquelle le vampire entre en action, avec un sous-texte évident : les courtisanes (comme jadis les religieuses) se pâment sous la morsure du prince. Certes, elles ont été attirées par son parfum maléfique, mais, derrière ces scènes, on sent la volonté de montrer que les femmes, selon le cinéaste, préfèrent les hommes qui ont du panache et qui les bousculent un peu, plutôt que ceux, un peu ternes, qui les "respectent trop".

   Cela devient évident quand entre en scène le clerc de notaire, dont la fiancée va devenir un enjeu de l'histoire. J'ai beaucoup aimé cette séquence roumaine, dans l'imposant château, avec un Caleb Landry Jones quasiment "kinskien", même s'il n'est pas aussi impressionnant que dans DogMan. Au niveau des nouveautés introduites par Besson, je signale les charmants petits compagnons du vampire, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir à quel point ils peuvent se montrer redoutables...

   Besson nous a épargné le transport en bateau, entre la Roumanie et l'Europe, qui est au cœur du Dernier Voyage du Demeter (sorti en 2023, que je n'ai pas chroniqué... et franchement, ça n'en valait pas la peine). 

   Autre nouveauté, la suite se déroule non pas à Londres mais à Paris, environ 400 ans après la séquence du début (en fait 409 ans, puisqu'il est question de l'Exposition universelle et de l'achèvement de la Tour Eiffel, qu'on ne peut pas rater à l'écran). Cela nous vaut quelques cartes postales de la capitale française de cette époque, en particulier lors de la fête du 14 juillet. C'est là que l'histoire d'amour est censée atteindre son point de bascule... eh ben c'est pas terrible. Autant j'ai aimé les interventions de l'acolyte de Dracula (Maria, interprétée avec gourmandise par Matilda de Angelis), autant je n'ai pas été pris par l'intrigue amoureuse, alors que Besson en a fait le cœur de son histoire. Je ne sais pas trop pourquoi. CL Jones et Zoe Bleu (fille de Rosanna Arquette) font le job, mais, pour moi, cela ne marche pas vraiment. (Il serait intéressant de savoir ce qu'en pensent des spectateurs plus jeunes, qui ont vu moins de films consacrés au vampire. En tout cas, dans la salle où je me trouvais, le public était exclusivement composé d'adultes de plus quarante ans.)

   Dans cette partie parisienne, il y a toutefois quelques moments de lueur, notamment quand Christoph Waltz est à l'écran. Il incarne le traqueur de vampire, dans un style qui n'est pas sans rappeler celui de Willem Dafoe dans le dernier Nosferatu. (Encore un que j'ai vu et pas chroniqué. Derrière la caméra, Robert Eggers n'est pas un manchot, mais trop souvent son film sombre dans le grand-guignolesque, la prestation de Lily-Rose Depp y étant pour quelque chose...)

   Un certain souffle réapparaît dans la dernière partie, qui voit le retour en Roumanie... et une bien belle baston, en intérieur cette fois. Cela ne suffit toutefois pas à sauver complètement le film, que j'ai trouvé inégal.

   P.S.

   La fille de Rosanna Arquette n'est pas la seule membre de la "noblesse de pellicule" à figurer dans ce film, puisque, sauf erreur de ma part, Besson a confié à l'une de ses filles (Sateen) le rôle de la sirène, dans l'aquarium parisien.

19:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Dracula

   Le Prince des Ténèbres (et de Valachie) connaît un retour en grâce au cinéma, puisqu'en deux ans, nous avons eu droit à trois longs-métrages, le dernier en date étant celui de Luc Besson. Celui-ci semble avoir voulu amalgamer différents matériaux filmiques (pas uniquement vampiriques d'ailleurs), son intrigue louchant fortement sur celle du Dracula de Francis Ford Coppola. Certaines mauvaises langues suggèrent qu'à travers cette vision d'un "homme à (jeunes) femmes" réputé prédateur, mais amoureux, le cinéaste français s'est risqué à l'autoportrait.

   Quoi qu'il en soit, l'intrigue débute tambour battant, par une scène de passion folle (au château), suivie d'une bataille sanglante, contre les horribles islamo-fascistes Ottomans. Ici, Besson puise (un peu) dans le Vlad Tepes historique (tout comme naguère Gary Shore, avec son Dracula Untold). Si la baston est très correctement filmée, le moment où ses officiers viennent arracher Vlad aux bras de sa compagne pour l'emmener au combat frôle le ridicule. Ce qui précède suffit amplement à nous montrer à quel point il est attaché à son épouse. Il n'était pas besoin d'en rajouter... mais c'est un moment clé, qui fait basculer le "héros" dans l'anti-christianisme, ce qui lui vaut d'être victime d'une malédiction. (Les références chrétiennes sont très présentes dans le film, ce qui, outre la langue dans laquelle il a été tourné, m'incite à penser qu'il est destiné en priorité à un public plus  international que français.) Petit point historique au passage : en 1480 (année de la bataille), le Vlad historique était déjà décédé... une erreur commise dans d'autres films (notamment celui de Coppola).

   La suite nous montre la quête du prince, qui traverse les continents et les époques à la recherche d'une réincarnation de sa bien-aimée. Les décors comme les costumes sont superbes. Je signale tout particulièrement la séquence de Versailles, au cours de laquelle le vampire entre en action, avec un sous-texte évident : les courtisanes (comme jadis les religieuses) se pâment sous la morsure du prince. Certes, elles ont été attirées par son parfum maléfique, mais, derrière ces scènes, on sent la volonté de montrer que les femmes, selon le cinéaste, préfèrent les hommes qui ont du panache et qui les bousculent un peu, plutôt que ceux, un peu ternes, qui les "respectent trop".

   Cela devient évident quand entre en scène le clerc de notaire, dont la fiancée va devenir un enjeu de l'histoire. J'ai beaucoup aimé cette séquence roumaine, dans l'imposant château, avec un Caleb Landry Jones quasiment "kinskien", même s'il n'est pas aussi impressionnant que dans DogMan. Au niveau des nouveautés introduites par Besson, je signale les charmants petits compagnons du vampire, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir à quel point ils peuvent se montrer redoutables...

   Besson nous a épargné le transport en bateau, entre la Roumanie et l'Europe, qui est au cœur du Dernier Voyage du Demeter (sorti en 2023, que je n'ai pas chroniqué... et franchement, ça n'en valait pas la peine). 

   Autre nouveauté, la suite se déroule non pas à Londres mais à Paris, environ 400 ans après la séquence du début (en fait 409 ans, puisqu'il est question de l'Exposition universelle et de l'achèvement de la Tour Eiffel, qu'on ne peut pas rater à l'écran). Cela nous vaut quelques cartes postales de la capitale française de cette époque, en particulier lors de la fête du 14 juillet. C'est là que l'histoire d'amour est censée atteindre son point de bascule... eh ben c'est pas terrible. Autant j'ai aimé les interventions de l'acolyte de Dracula (Maria, interprétée avec gourmandise par Matilda de Angelis), autant je n'ai pas été pris par l'intrigue amoureuse, alors que Besson en a fait le cœur de son histoire. Je ne sais pas trop pourquoi. CL Jones et Zoe Bleu (fille de Rosanna Arquette) font le job, mais, pour moi, cela ne marche pas vraiment. (Il serait intéressant de savoir ce qu'en pensent des spectateurs plus jeunes, qui ont vu moins de films consacrés au vampire. En tout cas, dans la salle où je me trouvais, le public était exclusivement composé d'adultes de plus quarante ans.)

   Dans cette partie parisienne, il y a toutefois quelques moments de lueur, notamment quand Christoph Waltz est à l'écran. Il incarne le traqueur de vampire, dans un style qui n'est pas sans rappeler celui de Willem Dafoe dans le dernier Nosferatu. (Encore un que j'ai vu et pas chroniqué. Derrière la caméra, Robert Eggers n'est pas un manchot, mais trop souvent son film sombre dans le grand-guignolesque, la prestation de Lily-Rose Depp y étant pour quelque chose...)

   Un certain souffle réapparaît dans la dernière partie, qui voit le retour en Roumanie... et une bien belle baston, en intérieur cette fois. Cela ne suffit toutefois pas à sauver complètement le film, que j'ai trouvé inégal.

   P.S.

   La fille de Rosanna Arquette n'est pas la seule membre de la "noblesse de pellicule" à figurer dans ce film, puisque, sauf erreur de ma part, Besson a confié à l'une de ses filles (Sateen) le rôle de la sirène, dans l'aquarium parisien.

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vendredi, 01 août 2025

Les Bad Guys 2

   Il y a un peu plus de trois ans, l'arrivée sur les écrans de cette bande de gentils délinquants avait eu un côté rafraîchissant dans le monde de l'animation. On retrouve cet esprit dans la première séquence, qui nous replonge dans le passé. Cette fois-ci (et cela se confirme durant tout le film), le scénario s'inspire davantage des Mission : impossible (de Men in Black et, peut-être, de certains James Bond) que des Ocean's. C'est drôle, rythmé, sans complexe (ni souci particulier du "politiquement correct"). Les adultes seront ravis du double niveau de lecture (un comique de situation qui vise surtout les petits, une pléiade d'allusions destinée aux "grands"). DreamWorks retrouve l'esprit frondeur qui avait distingué ses meilleures productions du tout-venant de chez Disney.

   La suite voit un léger changement de ton, mais pas d'influences cinéphiliques. Les héros sont victimes d'une machination, montée par un trio de super-vilaines... vraiment vilaines. Pour les vaincre, le loup charmeur, le serpent amoureux, le requin maladroit, l'araignée geek et le piranha péteur (qui rencontre toujours autant de succès auprès du jeune public) vont avoir besoin de l'aide de leur ancienne alliée, la renarde gouverneure... et même de celle de la commissaire pitbull.

   A l'écran, cela bouge parfois un peu trop pour moi, mais on ne s'ennuie pas une seconde. Aux manettes se trouve toujours le Français Pierre Perifel. Dans la VF, on reconnaît des voix familières, celles de Pierre Niney, de Doully, de Jean-Pascal Zadi, d'Alice Belaïdi... Du vol d'une voiture de collection au combat dans la Station spatiale internationale, en passant par une soirée de catch (public beauf garanti...) et la visite d'une prison ultra-sécurisée, on est emporté par cette intrigue sur-vitaminée... à savourer jusqu'aux toutes dernières scènes, qui annoncent une suite.

20:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Bad Guys 2

   Il y a un peu plus de trois ans, l'arrivée sur les écrans de cette bande de gentils délinquants avait eu un côté rafraîchissant dans le monde de l'animation. On retrouve cet esprit dans la première séquence, qui nous replonge dans le passé. Cette fois-ci (et cela se confirme durant tout le film), le scénario s'inspire davantage des Mission : impossible (de Men in Black et, peut-être, de certains James Bond) que des Ocean's. C'est drôle, rythmé, sans complexe (ni souci particulier du "politiquement correct"). Les adultes seront ravis du double niveau de lecture (un comique de situation qui vise surtout les petits, une pléiade d'allusions destinée aux "grands"). DreamWorks retrouve l'esprit frondeur qui avait distingué ses meilleures productions du tout-venant de chez Disney.

   La suite voit un léger changement de ton, mais pas d'influences cinéphiliques. Les héros sont victimes d'une machination, montée par un trio de super-vilaines... vraiment vilaines. Pour les vaincre, le loup charmeur, le serpent amoureux, le requin maladroit, l'araignée geek et le piranha péteur (qui rencontre toujours autant de succès auprès du jeune public) vont avoir besoin de l'aide de leur ancienne alliée, la renarde gouverneure... et même de celle de la commissaire pitbull.

   A l'écran, cela bouge parfois un peu trop pour moi, mais on ne s'ennuie pas une seconde. Aux manettes se trouve toujours le Français Pierre Perifel. Dans la VF, on reconnaît des voix familières, celles de Pierre Niney, de Doully, de Jean-Pascal Zadi, d'Alice Belaïdi... Du vol d'une voiture de collection au combat dans la Station spatiale internationale, en passant par une soirée de catch (public beauf garanti...) et la visite d'une prison ultra-sécurisée, on est emporté par cette intrigue sur-vitaminée... à savourer jusqu'aux toutes dernières scènes, qui annoncent une suite.

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lundi, 28 juillet 2025

Dangerous Animals

   Que serait l'été cinématographique sans un (bon) film de requins ? La mode en a été lancée il y a cinquante ans tout pile, par un certain Steven Spielberg, dont des directeurs de salles avisés ont eu l'intelligence de récemment reprogrammer Les Dents de la mer.

   Celui-ci et sa suite étaient sortis au mois de juin (aux États-Unis, plus tard dans l'année en France, les sorties n'étant pas synchrones à cette époque entre l'Europe et l'Amérique), les volets 3 et 4 au mois de juillet. Cette tradition a été respectée par les diffuseurs d'autres productions du même genre, comme Peur bleue (juillet 1999), Instinct de survie (août 2016), En eaux troubles (août 2018), En eaux très troubles (août 2023)...

   On pourrait gloser longtemps sur l'opportunité de sortir ces films en salles à une époque où, dans l'hémisphère Nord en particulier, on se livre beaucoup à la baignade... mais je pense que les producteurs, en situant l'action de ces films elle aussi en période estivale, ont surtout sauté sur l'occasion de montrer à l'écran de ravissantes jeunes femmes en bikini et de charmants jeunes hommes (pas épuisés par les dizaines d'heures passées sur un banc de musculation) torse nu.

   Dans ce film-ci, la principale différence est que les prédateurs les plus dangereux ne sont peut-être pas les grands poissons anthropophages, mais certains humains, de sexe masculin. Voici donc le film de requins agrémenté de la présence d'un tueur en série, Tucker, un pêcheur-excursionniste très particulier. Dès le début, je me suis méfié de ce type : il est tatoué, pas rasé, chaussé de tongs et porte d'étranges slips (ça, on le découvre plus tard). Il est très bien interprété par Jay Courtney, un comédien habitué aux seconds rôles hollywoodiens, de Jack Reacher à The Suicide Squad, en passant par Invincible, Divergente, Terminator Genisys et The Good Criminal.

   Tucker est un bon connaisseur des requins, mais il est mentalement très perturbé (et sans doute impuissant). Son personnage est le prétexte pour insérer une surprenante mise en abyme, les spectateurs (masculins) du film (amateurs de sang qui gicle sur grand écran) étant comparés au psychopathe, qui, entre deux tueries, n'aime rien tant que visionner ses anciens "exploits", qu'il a filmés.

   Face à lui vont se retrouver deux couples de Ken & Barbie. La séquence inaugurale nous propose les "Ken & Barbie plongeurs" (avec une chute très réussie). La suite voit intervenir les "Ken & Barbie surfeurs". Cela commence par la naissance maladroite d'une histoire d'amour (où il est question de "philosophie du surf"... au secours !). Cela devient vite intéressant parce que ladite surfeuse, Zephyr, est une (très) jolie blonde, furieusement indépendante et dotée d'un gros caractère. Ce personnage n'est pas sans rappeler la Nancy (Blake Lively) d'Instinct de survie et la Haley (Kaya Scodelario) de Crawl (confrontée elle à des alligators). Les jeunes mâles hétéros du XXIe siècle sont prévenus : les nouvelles demoiselles en détresse sont (presque) capables de s'en sortir toutes seules... voire de sauver la mise du chevalier-servant qui leur est dévoué.

   Tout ceci se déroule en Australie, à Gold Coast (dans le Queensland). Cela nous vaut de jolis plans de la skyline locale, mais aussi de l'océan Pacifique ouest, avec quelques séances de surf. J'ai surtout aimé les scènes montrant des requins dans leur environnement naturel. Dans ces moments-là, nous sommes placés dans la position des excursionnistes (sans risquer de se faire zigouiller, toutefois). Le réalisateur a tenu à démonter un peu le mythe du requin tueur en série, cette fonction étant exercée par un personnage humain. Toutefois, vers la fin, on voit l'un de ces grands squales traité de manière anthropomorphique : il devient justicier.

   Si l'on supporte les clichés inhérents à ce type de films, on peut passer un bon moment, la seconde partie, nourrie de rebondissements, étant encore plus sanglante que la première. Avis aux âmes sensibles.

19:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films