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mercredi, 26 mars 2025

Je le jure

   D'apparence, il s'agit d'un nouveau film de procès, qui débarque sur nos écrans quelques mois après deux belles réussites, Le Fil (de Daniel Auteuil) et Juré n°2 (de Clint Eastwood).

   Pourtant, le début de l'histoire nous plonge dans un tout autre univers, celui de la « France d'en-bas », composée de travailleurs modestes, aux goûts simples, vivant dans une petite ville de Lorraine, à proximité de Metz. On y chasse, on y chante, on y danse, lors de soirées au bar ou de repas en commun.

   On découvre ainsi, dans son milieu, le personnage principal de l'histoire, Fabio, plutôt beau gosse, musclé, tatoué, mais introverti, taiseux... et cachant à son entourage sa liaison avec une femme qui a l'âge d'être sa mère.

   Sa convocation pour participer à un jury de Cour d'Assises d'appel, à Metz, le sort de son petit confort quotidien et lui fait rencontrer des personnes qu'il a sans doute rarement l'occasion de croiser. Mais, surtout, cette convocation lui donne du pouvoir, des responsabilités : celles de décider de la condamnation d'un jeune incendiaire, responsable de la mort d'un pompier. (Le scénario semble s'inspirer de réelles flambées de violence dont le quartier des Planchettes, situé dans la ville de Verdun, en Meuse, a été le théâtre, notamment en 2021.)

   L'aspect judiciaire est soigné. La préparation des jurés, leur sélection, leur vie au quotidien dans le tribunal, leur écoute des audiences, leurs discussions informelles tout comme leurs débats officiels sont très pédagogiquement mis en scène, le groupe associant des acteurs non professionnels à des pointures comme Marina Foïs (la présidente du tribunal), Louise Bourgouin, Micha Lescot, Emmanuel Salinger (trois jurés) ou encore Sophie Guillemin (la procureure). Samuel Theis a un vrai talent pour filmer les groupes, bien épaulé par l'équipe de montage.

   Mais le plus important est ailleurs, dans le questionnement intérieur de chaque juré... et la personnalité de l'accusé (bien interprété, je trouve), qui ne nie pas sa culpabilité, mais tente d'atténuer sa peine. Petit à petit, on comprend qu'entre le fils d'immigrés ivoiriens et Fabio le Rital les points communs sont plus nombreux qu'on ne le pensait de prime abord.

   Cela donne un film fort, soigné, qui prend le temps de traiter tous les volets de son intrigue et ménage un réel (petit) suspens quant à sa conclusion, le verdict n'étant pas facile à deviner au vu des échanges entendus pendant le délibéré.

Je le jure

   D'apparence, il s'agit d'un nouveau film de procès, qui débarque sur nos écrans quelques mois après deux belles réussites, Le Fil (de Daniel Auteuil) et Juré n°2 (de Clint Eastwood).

   Pourtant, le début de l'histoire nous plonge dans un tout autre univers, celui de la « France d'en-bas », composée de travailleurs modestes, aux goûts simples, vivant dans une petite ville de Lorraine, à proximité de Metz. On y chasse, on y chante, on y danse, lors de soirées au bar ou de repas en commun.

   On découvre ainsi, dans son milieu, le personnage principal de l'histoire, Fabio, plutôt beau gosse, musclé, tatoué, mais introverti, taiseux... et cachant à son entourage sa liaison avec une femme qui a l'âge d'être sa mère.

   Sa convocation pour participer à un jury de Cour d'Assises d'appel, à Metz, le sort de son petit confort quotidien et lui fait rencontrer des personnes qu'il a sans doute rarement l'occasion de croiser. Mais, surtout, cette convocation lui donne du pouvoir, des responsabilités : celles de décider de la condamnation d'un jeune incendiaire, responsable de la mort d'un pompier. (Le scénario semble s'inspirer de réelles flambées de violence dont le quartier des Planchettes, situé dans la ville de Verdun, en Meuse, a été le théâtre, notamment en 2021.)

   L'aspect judiciaire est soigné. La préparation des jurés, leur sélection, leur vie au quotidien dans le tribunal, leur écoute des audiences, leurs discussions informelles tout comme leurs débats officiels sont très pédagogiquement mis en scène, le groupe associant des acteurs non professionnels à des pointures comme Marina Foïs (la présidente du tribunal), Louise Bourgouin, Micha Lescot, Emmanuel Salinger (trois jurés) ou encore Sophie Guillemin (la procureure). Samuel Theis a un vrai talent pour filmer les groupes, bien épaulé par l'équipe de montage.

   Mais le plus important est ailleurs, dans le questionnement intérieur de chaque juré... et la personnalité de l'accusé (bien interprété, je trouve), qui ne nie pas sa culpabilité, mais tente d'atténuer sa peine. Petit à petit, on comprend qu'entre le fils d'immigrés ivoiriens et Fabio le Rital les points communs sont plus nombreux qu'on ne le pensait de prime abord.

   Cela donne un film fort, soigné, qui prend le temps de traiter tous les volets de son intrigue et ménage un réel (petit) suspens quant à sa conclusion, le verdict n'étant pas facile à deviner au vu des échanges entendus pendant le délibéré.

samedi, 22 mars 2025

Black Dog

   Primé l'an dernier au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard, ce film nous transporte dans le Far-West chinois, aux confins du désert de Gobi, loin des lumières des mégapoles de la côte orientale, à la veille de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008.

   La région est victime de la désindustrialisation. Elle a été vidée d'une partie de ses habitants, qui sont allés chercher du travail ailleurs... mais ont souvent laissé leurs chiens sur place. Les bâtiments à l'abandon sont donc parfois peuplés de canidés, certains se réunissant en meute, suscitant la crainte des habitants.

   C'est le moment où débarque Lang, qui sort de dix années de prison, pour un meurtre dont les circonstances demeurent longtemps mystérieuses. Il n'est pas toujours le bienvenu dans la région. Il y est pourtant célèbre pour ses acrobaties à moto (et un certain talent de musicien), mais l'homme qu'il a tué était le neveu d'un commerçant local qui a pignon sur rue... et qui dispose d'une bande de loubards pour assurer sa protection.

   Cette masse d'informations nous est donnée par petites touches, souvent par allusion. C'est l'un des grands talents de ce film que de nous dire beaucoup de choses avec une économie de dialogues... et ça tombe bien, puisque le personnage principal (Lang) est du genre taiseux.

   Il est rapidement embauché par la brigade canine locale, qui veut débarrasser la petite ville des chiens errants, en particulier du "chien noir", réputé enragé. Je pense ne pas dévoiler grand chose en écrivant que l'ex-taulard et le diable à quatre pattes vont nouer une bien étrange relation, plutôt hostile au départ, puis de plus en plus amicale. C'est, pour moi, ce qu'il y a de plus beau dans ce film, la naissance de cette complicité, qui va prendre des formes inattendues, quand chacun des deux va se retrouver en danger. Tout cela est suggéré par une mise en scène talentueuse.

   En revanche, je ne suis pas emballé par la photographie. Certains plans montrent l'aspect semi-désertique de la région, parfois accidentée, mais l'image est granuleuse, pas d'une netteté extraordinaire. Je pense que c'est volontaire puisque vers la fin, on a droit à quelques plans au soleil couchant de toute beauté.

   Hu Guan (dont j'aimerais bien découvrir d'autres films) a voulu montrer à la fois un monde qui disparaît et un autre qui grandit. On voit donc des immeubles décrépits, certains déconstruits, voire détruits, tandis qu'un programme de rénovation urbaine est mis en route. Au niveau des humains, les "anciens" sont sur le déclin. Aussi tristes soient certaines péripéties, le cinéaste veut suggérer que la vie continue, parfois sous une autre forme.

   On a parfois affirmé que ce film était critique du pouvoir chinois. Je pense qu'on surinterprète. Durant la majorité de l'histoire, les problèmes du héros (ou du chien) viennent des autres habitants de la ville. La police est présentée comme garante d'un ordre minimal et ses officiers semblent calmes et assez compréhensifs. Il n'y a guère que dans le peu d'enthousiasme en faveur des JO qu'on peut distinguer une forme de réticence vis-à-vis de la propagande du pouvoir, mais j'y vois une autre signification.

   Au-delà d'un monde de paillettes (la construction de quartiers modernes, la médiatisation de l'éclipse et la cérémonie d'ouverture des JO), le film prétend qu'il n'y a rien de plus fort (et de plus beau) que l'amour inconditionnel et indéfectible entre un humain et son chien.

12:00 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Black Dog

   Primé l'an dernier au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard, ce film nous transporte dans le Far-West chinois, aux confins du désert de Gobi, loin des lumières des mégapoles de la côte orientale, à la veille de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008.

   La région est victime de la désindustrialisation. Elle a été vidée d'une partie de ses habitants, qui sont allés chercher du travail ailleurs... mais ont souvent laissé leurs chiens sur place. Les bâtiments à l'abandon sont donc parfois peuplés de canidés, certains se réunissant en meute, suscitant la crainte des habitants.

   C'est le moment où débarque Lang, qui sort de dix années de prison, pour un meurtre dont les circonstances demeurent longtemps mystérieuses. Il n'est pas toujours le bienvenu dans la région. Il y est pourtant célèbre pour ses acrobaties à moto (et un certain talent de musicien), mais l'homme qu'il a tué était le neveu d'un commerçant local qui a pignon sur rue... et qui dispose d'une bande de loubards pour assurer sa protection.

   Cette masse d'informations nous est donnée par petites touches, souvent par allusion. C'est l'un des grands talents de ce film que de nous dire beaucoup de choses avec une économie de dialogues... et ça tombe bien, puisque le personnage principal (Lang) est du genre taiseux.

   Il est rapidement embauché par la brigade canine locale, qui veut débarrasser la petite ville des chiens errants, en particulier du "chien noir", réputé enragé. Je pense ne pas dévoiler grand chose en écrivant que l'ex-taulard et le diable à quatre pattes vont nouer une bien étrange relation, plutôt hostile au départ, puis de plus en plus amicale. C'est, pour moi, ce qu'il y a de plus beau dans ce film, la naissance de cette complicité, qui va prendre des formes inattendues, quand chacun des deux va se retrouver en danger. Tout cela est suggéré par une mise en scène talentueuse.

   En revanche, je ne suis pas emballé par la photographie. Certains plans montrent l'aspect semi-désertique de la région, parfois accidentée, mais l'image est granuleuse, pas d'une netteté extraordinaire. Je pense que c'est volontaire puisque vers la fin, on a droit à quelques plans au soleil couchant de toute beauté.

   Hu Guan (dont j'aimerais bien découvrir d'autres films) a voulu montrer à la fois un monde qui disparaît et un autre qui grandit. On voit donc des immeubles décrépits, certains déconstruits, voire détruits, tandis qu'un programme de rénovation urbaine est mis en route. Au niveau des humains, les "anciens" sont sur le déclin. Aussi tristes soient certaines péripéties, le cinéaste veut suggérer que la vie continue, parfois sous une autre forme.

   On a parfois affirmé que ce film était critique du pouvoir chinois. Je pense qu'on surinterprète. Durant la majorité de l'histoire, les problèmes du héros (ou du chien) viennent des autres habitants de la ville. La police est présentée comme garante d'un ordre minimal et ses officiers semblent calmes et assez compréhensifs. Il n'y a guère que dans le peu d'enthousiasme en faveur des JO qu'on peut distinguer une forme de réticence vis-à-vis de la propagande du pouvoir, mais j'y vois une autre signification.

   Au-delà d'un monde de paillettes (la construction de quartiers modernes, la médiatisation de l'éclipse et la cérémonie d'ouverture des JO), le film prétend qu'il n'y a rien de plus fort (et de plus beau) que l'amour inconditionnel et indéfectible entre un humain et son chien.

12:00 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 19 mars 2025

The Monkey

   On nous annonce un film adaptant une nouvelle de Stephen King, par le réalisateur de Longlegs... donc on pense horreur et épouvante... et cela a trompé une partie du public. Certes, on a droit à son content de scènes violentes, avec hémoglobine, décapitation, amputation, étripage, explosion, perforations diverses et variées... mais c'est surtout drôle !

   Cela fonctionne parce que les comédiens se sont bien investis dans cette comédie horrifique et parce que les effets spéciaux sont très corrects. En revanche, l'histoire des frères jumeaux tout comme la relation père-fils sont totalement inintéressantes.

   J'ai toutefois apprécié le tableau d'une Amérique de l'envers, celle des zones reculées de Nouvelle-Angleterre (dans le Maine notamment), où la concentration en demeurés semble particulièrement élevée.

   Le début du film nous cueille avec la scène du magasin, durant laquelle on découvre le pouvoir diabolique du fameux singe musicien dont il ne faut surtout pas dire qu'il est un jouet. La suite est un long retour en arrière, en deux parties, avec d'abord l'enfance des héros, puis, alors qu'ils pensent être débarrassés de l'objet maléfique, le retour de celui-ci quand ils sont devenus trentenaires. Parmi les morts croquignolesques, je recommande celle de l'oncle des gamins (lors d'une partie de chasse), celle de la baigneuse (dans le Motel)... et celle d'un personnage que je ne peux pas ouvertement désigner (pour ménager l'effet de surprise). Je vous dirai juste que cela se passe dans une voiture et que cela implique un nid de frelons...

   C'est un plaisir coupable d'1h30 environ, pour amateurs du genre.

16:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

The Monkey

   On nous annonce un film adaptant une nouvelle de Stephen King, par le réalisateur de Longlegs... donc on pense horreur et épouvante... et cela a trompé une partie du public. Certes, on a droit à son content de scènes violentes, avec hémoglobine, décapitation, amputation, étripage, explosion, perforations diverses et variées... mais c'est surtout drôle !

   Cela fonctionne parce que les comédiens se sont bien investis dans cette comédie horrifique et parce que les effets spéciaux sont très corrects. En revanche, l'histoire des frères jumeaux tout comme la relation père-fils sont totalement inintéressantes.

   J'ai toutefois apprécié le tableau d'une Amérique de l'envers, celle des zones reculées de Nouvelle-Angleterre (dans le Maine notamment), où la concentration en demeurés semble particulièrement élevée.

   Le début du film nous cueille avec la scène du magasin, durant laquelle on découvre le pouvoir diabolique du fameux singe musicien dont il ne faut surtout pas dire qu'il est un jouet. La suite est un long retour en arrière, en deux parties, avec d'abord l'enfance des héros, puis, alors qu'ils pensent être débarrassés de l'objet maléfique, le retour de celui-ci quand ils sont devenus trentenaires. Parmi les morts croquignolesques, je recommande celle de l'oncle des gamins (lors d'une partie de chasse), celle de la baigneuse (dans le Motel)... et celle d'un personnage que je ne peux pas ouvertement désigner (pour ménager l'effet de surprise). Je vous dirai juste que cela se passe dans une voiture et que cela implique un nid de frelons...

   C'est un plaisir coupable d'1h30 environ, pour amateurs du genre.

16:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 16 mars 2025

L'Enigme Vélazquez

   Producteur (entre autres) de L'Ombre de Goya (que j'ai vu en 2022 au festival de cinéma de La Rochelle), Stéphane Sorlat a décidé de passer à la réalisation, pour se consacrer à un autre peintre ibérique, emblématique du Siècle d'or espagnol.

   Le documentaire mêle biographie, aspects esthétiques et filiation culturelle. Les vues de tableaux sont assez nombreuses, mais avec, au final, peu d'analyses de détail (avec très gros plans). Quand cela se produit, c'est passionnant. Mais, la plupart du temps, les tableaux sont associés à des commentaires de spécialistes (européens ou nord-américains), en général contemporains, mais parfois plus anciens. (Concernant Les Ménines, on attend évidemment les propos de Michel Foucault, mais l'extrait qui nous est proposé est décevant.) J'ai trouvé cela globalement trop verbeux.

   Le film n'apporte pas beaucoup d'informations précises sur les modèles de Vélazquez. On pense que certaines œuvres de Léonard de Vinci l'ont inspiré, tout comme celles du Titien et du Tintoret, qu'il a découvertes soit à la Cour d'Espagne, soit lors d'un voyage en Italie... soit par l'intermédiaire de copies de Rubens.

   Le documentaire s'attarde davantage sur l'influence que Vélazquez  a eue sur des peintres ultérieurs : Goya et Picasso principalement, mais aussi Édouard Manet (et, globalement, les impressionnistes), dans une séquence fort bien faite. Mais je dois reconnaître que j'ai surtout été marqué par l'irruption de Salvador Dali. On le voit peu, on l'entend peu, mais il emporte tout. En comparaison, les autres interventions paraissent fades.

   Au niveau de la technique, le film évoque notamment les jeux d'ombre et l'utilisation du noir. Il trace une filiation entre une série de peintres, jusqu'au XXe siècle... mais, curieusement, ne prolonge pas jusqu'à Pierre Soulages.

   J'ajoute qu'on a cherché à tout prix à relier certaines œuvres de Vélazquez à des thématiques plus contemporaines. C'est loin d'être toujours convaincant.

   L'ensemble mérite toutefois le détour, si l'on aime la peinture et si l'on veut profiter d'un visionnage sur très grand écran.

L'Enigme Vélazquez

   Producteur (entre autres) de L'Ombre de Goya (que j'ai vu en 2022 au festival de cinéma de La Rochelle), Stéphane Sorlat a décidé de passer à la réalisation, pour se consacrer à un autre peintre ibérique, emblématique du Siècle d'or espagnol.

   Le documentaire mêle biographie, aspects esthétiques et filiation culturelle. Les vues de tableaux sont assez nombreuses, mais avec, au final, peu d'analyses de détail (avec très gros plans). Quand cela se produit, c'est passionnant. Mais, la plupart du temps, les tableaux sont associés à des commentaires de spécialistes (européens ou nord-américains), en général contemporains, mais parfois plus anciens. (Concernant Les Ménines, on attend évidemment les propos de Michel Foucault, mais l'extrait qui nous est proposé est décevant.) J'ai trouvé cela globalement trop verbeux.

   Le film n'apporte pas beaucoup d'informations précises sur les modèles de Vélazquez. On pense que certaines œuvres de Léonard de Vinci l'ont inspiré, tout comme celles du Titien et du Tintoret, qu'il a découvertes soit à la Cour d'Espagne, soit lors d'un voyage en Italie... soit par l'intermédiaire de copies de Rubens.

   Le documentaire s'attarde davantage sur l'influence que Vélazquez  a eue sur des peintres ultérieurs : Goya et Picasso principalement, mais aussi Édouard Manet (et, globalement, les impressionnistes), dans une séquence fort bien faite. Mais je dois reconnaître que j'ai surtout été marqué par l'irruption de Salvador Dali. On le voit peu, on l'entend peu, mais il emporte tout. En comparaison, les autres interventions paraissent fades.

   Au niveau de la technique, le film évoque notamment les jeux d'ombre et l'utilisation du noir. Il trace une filiation entre une série de peintres, jusqu'au XXe siècle... mais, curieusement, ne prolonge pas jusqu'à Pierre Soulages.

   J'ajoute qu'on a cherché à tout prix à relier certaines œuvres de Vélazquez à des thématiques plus contemporaines. C'est loin d'être toujours convaincant.

   L'ensemble mérite toutefois le détour, si l'on aime la peinture et si l'on veut profiter d'un visionnage sur très grand écran.

samedi, 15 mars 2025

Le Secret de Kheops

   L'actrice Barbara Schulz (actuellement à l'affiche de la série Carpe Diem, diffusée par TF1) s'est placée derrière la caméra pour tourner cette comédie d'aventures, qui repose principalement sur le charisme de Fabrice Lucchini et de Julia Piaton, accompagnés de quelques invités prestigieux : Jackie Berroyer, Camille Japy et Arié Elmaleh. Je pourrais ajouter Marie Denarnaud, Romain Levi et Vincent Heneine, efficaces seconds rôles.

   C'est alléchant... mais joué de manière parfois caricaturale. Je suis conscient que c'est une fantaisie, un polar pseudo-archéologique familial, à l'image de tant de productions anglo-saxonnes. Mais, une fois n'est pas coutume, j'ai trouvé que F. Lucchini en faisait vraiment trop, dans la peau d'un chercheur fantasque. Les "méchants" m'ont eux aussi paru excessifs, pas très bien campés. Les autres sont plutôt bons, surtout Julia Piaton... et j'ai bien aimé la manière dont le scénario joue des clichés à propos du fils de celle-ci, un adolescent supposé maladroit et inculte, mais qui prend une distance salutaire vis-à-vis de son personnage.

   A son sujet, les amateurs de séries policières françaises auront reconnu Gavril Dartevelle, un habitué des rôles d'ado un peu casse-couilles (mais pas méchant, au fond), en général jeté dans les pattes des enquêteurs vedettes, que sa "djeunsitude" contribue à ringardiser. On a pu ainsi le voir en 2021, dans un épisode de L'Art du crime (Le Testament de Van Gogh, où il incarne l'un des enfants de l'enquêteur principal)...

cinéma,cinema,film,films

   ... puis en 2023, dans un épisode de César Wagner (le neuvième, dans lequel, collégien de 3e... et filleul du médecin de la police, il effectue un stage au commissariat)...

cinéma,cinema,film,films

    ... et très récemment, début 2025, dans un épisode de la dispensable Mademoiselle Holmes (Une Histoire de sœurs, où il incarne, une fois encore, un stagiaire, cette fois-ci de Seconde... et encore fils de flic).

cinéma,cinema,film,films

   Mais revenons à nos moutons. Le début du film m'a mis dans de bonnes dispositions : il s'agit d'une scène de fouilles archéologiques, qui se termine de manière surprenante... et cocasse. J'y vois la malice des scénaristes (et de la réalisatrice), qui nous indiquent qu'ils ne sont pas en train de nous faire un Indiana Jones à la française.

   Autre qualité du film : l'arrière-plan historique a été travaillé. L'intrigue navigue entre l’Égypte antique (celle du pharaon du troisième millénaire avant JC) et l'époque napoléonienne, en particulier l'expédition d’Égypte (1798-1800) et ses conséquences, impliquant le directeur des musées Dominique Vivant Denon (DVD, pour les intimes). Une passionnante chasse au trésor conduit les héros du musée du Louvre à la place de la Bastille, en passant par les égouts de Paris et le château de Malmaison. Cette quête n'est pas sans danger, puisqu'un groupe de trafiquants s'en mêle. Ce n'est pas l'aspect le plus réussi de cette histoire...

   En dépit de ses défauts, j'ai trouvé le film distrayant et intéressant sur le plan culturel. Il aurait été parfait en sortie de Noël.

   P.S.

   L'une des péripéties conduit les héros au cimetière du Père Lachaise, où se trouve le tombeau de Vivant Denon. La statue dont il est surmonté subit une (légère) dégradation... censée expliquer son état réel, actuel !

cinéma,cinema,film,films

   En effet, d'après les photographies que j'ai pu consulter, la main droite de la statue du cimetière ne tient rien (ou alors des fleurs, voire une rose, placées là par une bonne âme). Tel n'est pas le cas du plâtre qui lui a servi de modèle. Si vous voulez savoir quel est cet objet et ce qu'il lui est arrivé, il faut aller voir le film !

21:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le Secret de Kheops

   L'actrice Barbara Schulz (actuellement à l'affiche de la série Carpe Diem, diffusée par TF1) s'est placée derrière la caméra pour tourner cette comédie d'aventures, qui repose principalement sur le charisme de Fabrice Lucchini et de Julia Piaton, accompagnés de quelques invités prestigieux : Jackie Berroyer, Camille Japy et Arié Elmaleh. Je pourrais ajouter Marie Denarnaud, Romain Levi et Vincent Heneine, efficaces seconds rôles.

   C'est alléchant... mais joué de manière parfois caricaturale. Je suis conscient que c'est une fantaisie, un polar pseudo-archéologique familial, à l'image de tant de productions anglo-saxonnes. Mais, une fois n'est pas coutume, j'ai trouvé que F. Lucchini en faisait vraiment trop, dans la peau d'un chercheur fantasque. Les "méchants" m'ont eux aussi paru excessifs, pas très bien campés. Les autres sont plutôt bons, surtout Julia Piaton... et j'ai bien aimé la manière dont le scénario joue des clichés à propos du fils de celle-ci, un adolescent supposé maladroit et inculte, mais qui prend une distance salutaire vis-à-vis de son personnage.

   A son sujet, les amateurs de séries policières françaises auront reconnu Gavril Dartevelle, un habitué des rôles d'ado un peu casse-couilles (mais pas méchant, au fond), en général jeté dans les pattes des enquêteurs vedettes, que sa "djeunsitude" contribue à ringardiser. On a pu ainsi le voir en 2021, dans un épisode de L'Art du crime (Le Testament de Van Gogh, où il incarne l'un des enfants de l'enquêteur principal)...

cinéma,cinema,film,films

   ... puis en 2023, dans un épisode de César Wagner (le neuvième, dans lequel, collégien de 3e... et filleul du médecin de la police, il effectue un stage au commissariat)...

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    ... et très récemment, début 2025, dans un épisode de la dispensable Mademoiselle Holmes (Une Histoire de sœurs, où il incarne, une fois encore, un stagiaire, cette fois-ci de Seconde... et encore fils de flic).

cinéma,cinema,film,films

   Mais revenons à nos moutons. Le début du film m'a mis dans de bonnes dispositions : il s'agit d'une scène de fouilles archéologiques, qui se termine de manière surprenante... et cocasse. J'y vois la malice des scénaristes (et de la réalisatrice), qui nous indiquent qu'ils ne sont pas en train de nous faire un Indiana Jones à la française.

   Autre qualité du film : l'arrière-plan historique a été travaillé. L'intrigue navigue entre l’Égypte antique (celle du pharaon du troisième millénaire avant JC) et l'époque napoléonienne, en particulier l'expédition d’Égypte (1798-1800) et ses conséquences, impliquant le directeur des musées Dominique Vivant Denon (DVD, pour les intimes). Une passionnante chasse au trésor conduit les héros du musée du Louvre à la place de la Bastille, en passant par les égouts de Paris et le château de Malmaison. Cette quête n'est pas sans danger, puisqu'un groupe de trafiquants s'en mêle. Ce n'est pas l'aspect le plus réussi de cette histoire...

   En dépit de ses défauts, j'ai trouvé le film distrayant et intéressant sur le plan culturel. Il aurait été parfait en sortie de Noël.

   P.S.

   L'une des péripéties conduit les héros au cimetière du Père Lachaise, où se trouve le tombeau de Vivant Denon. La statue dont il est surmonté subit une (légère) dégradation... censée expliquer son état réel, actuel !

cinéma,cinema,film,films

   En effet, d'après les photographies que j'ai pu consulter, la main droite de la statue du cimetière ne tient rien (ou alors des fleurs, voire une rose, placées là par une bonne âme). Tel n'est pas le cas du plâtre qui lui a servi de modèle. Si vous voulez savoir quel est cet objet et ce qu'il lui est arrivé, il faut aller voir le film !

21:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

On ira

   L'actrice et réalisatrice Enya Baroux a choisi la tragi-comédie pour traiter de questions très sensibles : le cancer, le choix de sa mort et les relations parents-enfants.

   Dans la première partie de l'histoire domine un ton comique, perceptible dès l'introduction, qui présente les deux principaux personnages, Marie et Rudy, interprétés par la merveilleuse Hélène Vincent et l'incontournable Pierre Lottin (déjà excellent dans En Fanfare, un film quasiment ignoré par les derniers César... mais est-ce réellement étonnant ?). Entre la veuve isolée (mais très maline) et le jeune travailleur social maladroit (mais plein de bonne volonté) va naître une improbable complicité, que le talent des deux comédiens rend crédible.

   J'ai été nettement moins enthousiasmé par le personnage du fils. Pourtant, il est plutôt bien interprété par David Ayala, qui tente de le rendre moins antipathique... mais je dois avouer qu'en dépit d'un scénario généreux, il m'a collé des boutons durant tout le film. Il ressemble trop à un membre de ma famille et je trouve le portrait de départ très chargé : c'est donc un mauvais fils, mais aussi un père lamentable, un ex-mari pathétique... et un auto-entrepreneur ridicule. L'histoire a évidemment pour but de nous montrer une sorte de rédemption... qui met du temps à survenir.

   En attendant Godot ce moment miraculeux, on peut profiter des nombreuses péripéties du film, certaines très cocasses (en général quand P. Lottin est à l'écran), d'autres plus émotionnelles : autour du début de l'adolescence de la fille, et quand il s'avère que la santé de Marie se dégrade irrémédiablement.

   A signaler aussi certains moment totalement inattendus, comme la séquence chez les Gitans, qui rebondit de manière très poétique en toute fin d'histoire.

   Si l'on ajoute à cela de beaux paysages du sud-est de la France et le surgissement, à intervalle régulier, du tube de Desireless (jusqu'au générique de fin, interprété par Barbara Pravi), on peut dire qu'on passe un beau moment, nimbé d'humour au départ, avec les yeux qui piquent à la fin.

On ira

   L'actrice et réalisatrice Enya Baroux a choisi la tragi-comédie pour traiter de questions très sensibles : le cancer, le choix de sa mort et les relations parents-enfants.

   Dans la première partie de l'histoire domine un ton comique, perceptible dès l'introduction, qui présente les deux principaux personnages, Marie et Rudy, interprétés par la merveilleuse Hélène Vincent et l'incontournable Pierre Lottin (déjà excellent dans En Fanfare, un film quasiment ignoré par les derniers César... mais est-ce réellement étonnant ?). Entre la veuve isolée (mais très maline) et le jeune travailleur social maladroit (mais plein de bonne volonté) va naître une improbable complicité, que le talent des deux comédiens rend crédible.

   J'ai été nettement moins enthousiasmé par le personnage du fils. Pourtant, il est plutôt bien interprété par David Ayala, qui tente de le rendre moins antipathique... mais je dois avouer qu'en dépit d'un scénario généreux, il m'a collé des boutons durant tout le film. Il ressemble trop à un membre de ma famille et je trouve le portrait de départ très chargé : c'est donc un mauvais fils, mais aussi un père lamentable, un ex-mari pathétique... et un auto-entrepreneur ridicule. L'histoire a évidemment pour but de nous montrer une sorte de rédemption... qui met du temps à survenir.

   En attendant Godot ce moment miraculeux, on peut profiter des nombreuses péripéties du film, certaines très cocasses (en général quand P. Lottin est à l'écran), d'autres plus émotionnelles : autour du début de l'adolescence de la fille, et quand il s'avère que la santé de Marie se dégrade irrémédiablement.

   A signaler aussi certains moment totalement inattendus, comme la séquence chez les Gitans, qui rebondit de manière très poétique en toute fin d'histoire.

   Si l'on ajoute à cela de beaux paysages du sud-est de la France et le surgissement, à intervalle régulier, du tube de Desireless (jusqu'au générique de fin, interprété par Barbara Pravi), on peut dire qu'on passe un beau moment, nimbé d'humour au départ, avec les yeux qui piquent à la fin.

vendredi, 14 mars 2025

The Insider

   Le titre "français" du dernier Soderbergh fait allusion au personnage principal, le terne mais redoutablement efficace George Woodhouse (Michael Fassbender, excellent), agent du MI5... mais il pourrait tout aussi bien désigner la "taupe", le traître que le héros est chargé de débusquer parmi la short list des suspects... dont fait partie son épouse Kathryn (Cate Blanchett, impeccable, bien que trop maquillée). Cela nous ramène au titre original du film, Black Bag, une expression utilisée par les espions quand ils ne peuvent pas parler d'un de leurs déplacements, en général une mission ultra-secrète... mais aussi, parfois, un rendez-vous galant qu'il vaut mieux cacher à son (sa) conjoint(e).

   C'est peu de dire que l'intrigue de ce film d'espionnage baigne dans le mensonge, les faux-semblants... et le billard à trois bandes. On met longtemps à comprendre quels ressorts sont à l’œuvre dans cette histoire bien tordue, digne d'un roman de la Guerre froide.

   En attendant de découvrir le fond de l'affaire, on suit George en train de mener sa petite enquête. Les suspects sont tous des gradés du Service. On s'intéresse à leur vie privée, parce qu'elle semble interférer avec leur travail. Mais, comme on est entre gens bien élevés (et qui se connaissent, voire se respectent), on procède avec une certaine délicatesse, sous une apparence de papier glacé. Je dois dire que, même si une scène de repas m'a bien plu, j'ai commencé à piquer du nez... jusqu'à ce que l'une des manipulations se dévoile. On découvre soudain que ce que l'on a vu auparavant n'est pas ce que cela semblait être. Quelqu'un de très habile a joué aux dominos, se contentant de faire tomber la première pièce, déclenchant une cascade de conséquences. C'est brillamment mis en scène... et encore plus stupéfiant quand on comprend que ce sont deux séries de dominos (symboliques) qui ont été mises en branle.

   Dans la seconde partie, le héros tente de remonter le fil de la manipulation. Parmi les séquences marquantes, je relève celle du passage des suspects par le polygraphe, aux dialogues ciselés. J'ai aussi beaucoup aimé le "dîner entre amis", autour d'une table sous laquelle le tapis vient d'être changé...

   Les seconds rôles (Naomie Harris, Pierce Brosnan...) épaulent efficacement les deux vedettes. Ce film fut aussi pour moi l'occasion de revoir la délicieuse Marisa Abela, découverte l'an dernier dans Back to Black.

   Après avoir dû supporter un début un peu poussif, je me suis régalé.

23:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

The Insider

   Le titre "français" du dernier Soderbergh fait allusion au personnage principal, le terne mais redoutablement efficace George Woodhouse (Michael Fassbender, excellent), agent du MI5... mais il pourrait tout aussi bien désigner la "taupe", le traître que le héros est chargé de débusquer parmi la short list des suspects... dont fait partie son épouse Kathryn (Cate Blanchett, impeccable, bien que trop maquillée). Cela nous ramène au titre original du film, Black Bag, une expression utilisée par les espions quand ils ne peuvent pas parler d'un de leurs déplacements, en général une mission ultra-secrète... mais aussi, parfois, un rendez-vous galant qu'il vaut mieux cacher à son (sa) conjoint(e).

   C'est peu de dire que l'intrigue de ce film d'espionnage baigne dans le mensonge, les faux-semblants... et le billard à trois bandes. On met longtemps à comprendre quels ressorts sont à l’œuvre dans cette histoire bien tordue, digne d'un roman de la Guerre froide.

   En attendant de découvrir le fond de l'affaire, on suit George en train de mener sa petite enquête. Les suspects sont tous des gradés du Service. On s'intéresse à leur vie privée, parce qu'elle semble interférer avec leur travail. Mais, comme on est entre gens bien élevés (et qui se connaissent, voire se respectent), on procède avec une certaine délicatesse, sous une apparence de papier glacé. Je dois dire que, même si une scène de repas m'a bien plu, j'ai commencé à piquer du nez... jusqu'à ce que l'une des manipulations se dévoile. On découvre soudain que ce que l'on a vu auparavant n'est pas ce que cela semblait être. Quelqu'un de très habile a joué aux dominos, se contentant de faire tomber la première pièce, déclenchant une cascade de conséquences. C'est brillamment mis en scène... et encore plus stupéfiant quand on comprend que ce sont deux séries de dominos (symboliques) qui ont été mises en branle.

   Dans la seconde partie, le héros tente de remonter le fil de la manipulation. Parmi les séquences marquantes, je relève celle du passage des suspects par le polygraphe, aux dialogues ciselés. J'ai aussi beaucoup aimé le "dîner entre amis", autour d'une table sous laquelle le tapis vient d'être changé...

   Les seconds rôles (Naomie Harris, Pierce Brosnan...) épaulent efficacement les deux vedettes. Ce film fut aussi pour moi l'occasion de revoir la délicieuse Marisa Abela, découverte l'an dernier dans Back to Black.

   Après avoir dû supporter un début un peu poussif, je me suis régalé.

23:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Hola Frida

   On doit cette animation picturale française à Karine Vézina et André Kadi. Il y a quelques années, ce duo nous avait offert Dounia et la princesse du désert, qui mêlait l'horreur de la guerre civile syrienne à l'ambiance des contes orientaux.

   Le mélange est aussi la marque de fabrique de ce film-ci, où les personnages ont de grosses têtes (comme dans les mangas... ou chez Mafalda), baignent dans une culture métissée, à la fois occidentale, hispanique et amérindienne (aztèque... ou plutôt mexica et zapotèque). S'ajoutent les références à la vie et l’œuvre de Frida Kahlo, dont on nous présente une partie de la jeunesse, à une époque où elle pouvait encore se déplacer à peu près normalement.

   Je n'ai pas été emballé par l'animation, que j'ai trouvée un peu sommaire... mais très colorée. C'est une explosion kaléidoscopique, qui vise à mettre en relation la vie et l’œuvre de Frida.

   Sur le fond, c'est très intéressant. C'est évidemment un film féministe, sur une gamine aux origines modestes qui voudrait devenir médecin. C'est aussi un film sur les inégalités sociales et sur le surgissement de l'art.

   A destination des enfants, on a conçu des scènes qui évoquent les relations parfois difficiles entre jeunes : incompréhension, moqueries, harcèlement, sentiment de solitude et envie d'appartenir à un groupe. C'est assez subtilement fait, donnant sa chance au personnage du petit con, qui est lui-même en souffrance.

   En toile de fond se trouvent les héritages de la civilisation amérindienne, à travers notamment tout ce qui touche à la mort et à l'au-delà.

   C'est un beau petit film, plutôt destiné au jeune public.

Hola Frida

   On doit cette animation picturale française à Karine Vézina et André Kadi. Il y a quelques années, ce duo nous avait offert Dounia et la princesse du désert, qui mêlait l'horreur de la guerre civile syrienne à l'ambiance des contes orientaux.

   Le mélange est aussi la marque de fabrique de ce film-ci, où les personnages ont de grosses têtes (comme dans les mangas... ou chez Mafalda), baignent dans une culture métissée, à la fois occidentale, hispanique et amérindienne (aztèque... ou plutôt mexica et zapotèque). S'ajoutent les références à la vie et l’œuvre de Frida Kahlo, dont on nous présente une partie de la jeunesse, à une époque où elle pouvait encore se déplacer à peu près normalement.

   Je n'ai pas été emballé par l'animation, que j'ai trouvée un peu sommaire... mais très colorée. C'est une explosion kaléidoscopique, qui vise à mettre en relation la vie et l’œuvre de Frida.

   Sur le fond, c'est très intéressant. C'est évidemment un film féministe, sur une gamine aux origines modestes qui voudrait devenir médecin. C'est aussi un film sur les inégalités sociales et sur le surgissement de l'art.

   A destination des enfants, on a conçu des scènes qui évoquent les relations parfois difficiles entre jeunes : incompréhension, moqueries, harcèlement, sentiment de solitude et envie d'appartenir à un groupe. C'est assez subtilement fait, donnant sa chance au personnage du petit con, qui est lui-même en souffrance.

   En toile de fond se trouvent les héritages de la civilisation amérindienne, à travers notamment tout ce qui touche à la mort et à l'au-delà.

   C'est un beau petit film, plutôt destiné au jeune public.

samedi, 08 mars 2025

Julie se tait

   ... et pourtant, elle n'est pas muette. Julie est un grand espoir du tennis belge, scolarisée en sport-études. Elle est sur le point de passer les redoutables sélections nationales, avec, derrière, l'ambition de passer pro, avec le soutien de la fédération de tennis belge. Elle compte sur ses parents, ses amis et son entraîneur, exigeant, qui lui a permis de progresser.

   Mais voilà que celui-ci est suspendu. L'une des joueuses qu'il coache s'est suicidée et d'autres jeunes l'accusent de harcèlement. Une enquête est ouverte, au cours de laquelle tous les athlètes sont interrogés. Julie, réputée proche de l'entraîneur, n'a rien à dire contre lui... parce qu'il n'y a rien à lui reprocher ?... parce que tous deux sont de connivence ?... ou parce qu'elle est sous son emprise ? Il est longtemps difficile de trancher, tant l'impassibilité de la jeune joueuse masque ses sentiments profonds.

cinéma,cinema,film,films,société,femme,femmes,filles,sport,sports

   Il faut donc souligner la qualité de l'interprétation de Tessa Van den Broeck, la révélation de cette fiction présentée à Cannes en 2024. C'est une très bonne actrice... et une joueuse de tennis vraisemblable, d'abord sur le plan physique : elle est mince et athlétique, avec des épaules bien formées, des bras un peu plus épais que la moyenne et des cuisses musclées. Techniquement, elle est au point : quand on la voit s'entraîner (et un peu jouer, en match), elle est parfaitement crédible.

   Cette fiction a donc un aspect documentaire. Elle nous fait découvrir de l'intérieur le monde du tennis de haut niveau, versant espoirs, avec les phases d'entraînement, le rôle des familles, les relations entre jeunes... et les périodes scolaires.

   Il est assez finement suggéré que, dans le lot de celles et ceux qui suivent l'entraînement poussé, très peu ont des chances de faire partie de l'élite, mais que l'école accepte des enfants moyennement doués, issus de familles fortunées, dont les contributions mettent du beurre dans les épinards...

   L'ambiance est assez douce, mais avec une forte tension sous-jacente. L'intrigue bascule dans la seconde partie, après une scène clé. C'est bien écrit, bien filmé, bien joué. C'est l'une des excellentes surprises de ce premier trimestre 2025.

Julie se tait

   ... et pourtant, elle n'est pas muette. Julie est un grand espoir du tennis belge, scolarisée en sport-études. Elle est sur le point de passer les redoutables sélections nationales, avec, derrière, l'ambition de passer pro, avec le soutien de la fédération de tennis belge. Elle compte sur ses parents, ses amis et son entraîneur, exigeant, qui lui a permis de progresser.

   Mais voilà que celui-ci est suspendu. L'une des joueuses qu'il coache s'est suicidée et d'autres jeunes l'accusent de harcèlement. Une enquête est ouverte, au cours de laquelle tous les athlètes sont interrogés. Julie, réputée proche de l'entraîneur, n'a rien à dire contre lui... parce qu'il n'y a rien à lui reprocher ?... parce que tous deux sont de connivence ?... ou parce qu'elle est sous son emprise ? Il est longtemps difficile de trancher, tant l'impassibilité de la jeune joueuse masque ses sentiments profonds.

cinéma,cinema,film,films,société,femme,femmes,filles,sport,sports

   Il faut donc souligner la qualité de l'interprétation de Tessa Van den Broeck, la révélation de cette fiction présentée à Cannes en 2024. C'est une très bonne actrice... et une joueuse de tennis vraisemblable, d'abord sur le plan physique : elle est mince et athlétique, avec des épaules bien formées, des bras un peu plus épais que la moyenne et des cuisses musclées. Techniquement, elle est au point : quand on la voit s'entraîner (et un peu jouer, en match), elle est parfaitement crédible.

   Cette fiction a donc un aspect documentaire. Elle nous fait découvrir de l'intérieur le monde du tennis de haut niveau, versant espoirs, avec les phases d'entraînement, le rôle des familles, les relations entre jeunes... et les périodes scolaires.

   Il est assez finement suggéré que, dans le lot de celles et ceux qui suivent l'entraînement poussé, très peu ont des chances de faire partie de l'élite, mais que l'école accepte des enfants moyennement doués, issus de familles fortunées, dont les contributions mettent du beurre dans les épinards...

   L'ambiance est assez douce, mais avec une forte tension sous-jacente. L'intrigue bascule dans la seconde partie, après une scène clé. C'est bien écrit, bien filmé, bien joué. C'est l'une des excellentes surprises de ce premier trimestre 2025.

vendredi, 07 mars 2025

Mickey 17

   En vingt-cinq ans, Bong Joon Ho n'a réalisé qu'une dizaine de longs-métrages, parmi lesquels Memories of murder, The Host, Snowpiercer et, bien entendu, Parasite. C'est dire si son nouveau film était attendu.

   Adapté d'un roman, Mickey 17 mêle science-fiction, satire politique, réflexion sur la nature humaine... et humour scabreux. C'est d'abord l'histoire d'un paumé, pas heureux sur Terre, qui s'engage dans la colonisation spatiale sans trop savoir à quoi s'attendre. La peinture de grandes inégalités est mâtinée d'humour, puisqu'on découvre le devenir successif de toutes les précédentes versions de Mickey Barnes... avant de voir débarquer la suivante ! Ce sont donc deux héros (pour le prix d'un) que nous offre ce scénario malicieux, les deux copies conformes (sur le plan physique) se révélant très différentes sur le plan mental.

   Ça a dû être jouissif à jouer pour Robert Pattinson, qui rend crédibles toutes les versions de son personnage. Il faut ajouter qu'il est très bien entouré : Naomi Ackie (récemment vue dans Blink Twice) et la Franco-Roumaine Anamaria Vartolomei (l'ex-Haydée de Monte-Cristo se coulant parfaitement dans l'uniforme d'une policière  bad ass...). A signaler aussi Toni Collette en épouse psychopathe, plus convaincante que Mark Ruffalo, chargé d'incarner une sorte de gourou, mi-politicien mi chef de secte, et qui en fait un peu trop avec son couvre-dents immaculé. Mais c'est aussi conforme au style de Bong Joon Ho, qui aime les personnages excentriques, limite invraisemblables.

   L'intrigue de science-fiction fonctionne bien, en raison de la qualité des décors et des effets spéciaux. Une autre réussite à signaler est celle des énormes insectes peuplant la nouvelle planète, qui réservent pas mal de surprises... Sur le fond, le propos ravira les spectateurs attachés à la défense d'opprimés (humains comme animaux) : c'est suffisamment vague pour n'incriminer personne, et suffisamment habile pour que de nombreuses causes puissent s'y retrouver.

   Le plus étonnant est finalement l'étrange "ménage à trois" qui se met en place dans la seconde partie de l'histoire. Le réalisateur prend ici plus de risques... y compris celui de susciter l'émotion là où on ne l'attend pas.

   J'ai vu le film en version-originale sous-titrée et j'en suis sorti d'excellente humeur.

21:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Mickey 17

   En vingt-cinq ans, Bong Joon Ho n'a réalisé qu'une dizaine de longs-métrages, parmi lesquels Memories of murder, The Host, Snowpiercer et, bien entendu, Parasite. C'est dire si son nouveau film était attendu.

   Adapté d'un roman, Mickey 17 mêle science-fiction, satire politique, réflexion sur la nature humaine... et humour scabreux. C'est d'abord l'histoire d'un paumé, pas heureux sur Terre, qui s'engage dans la colonisation spatiale sans trop savoir à quoi s'attendre. La peinture de grandes inégalités est mâtinée d'humour, puisqu'on découvre le devenir successif de toutes les précédentes versions de Mickey Barnes... avant de voir débarquer la suivante ! Ce sont donc deux héros (pour le prix d'un) que nous offre ce scénario malicieux, les deux copies conformes (sur le plan physique) se révélant très différentes sur le plan mental.

   Ça a dû être jouissif à jouer pour Robert Pattinson, qui rend crédibles toutes les versions de son personnage. Il faut ajouter qu'il est très bien entouré : Naomi Ackie (récemment vue dans Blink Twice) et la Franco-Roumaine Anamaria Vartolomei (l'ex-Haydée de Monte-Cristo se coulant parfaitement dans l'uniforme d'une policière  bad ass...). A signaler aussi Toni Collette en épouse psychopathe, plus convaincante que Mark Ruffalo, chargé d'incarner une sorte de gourou, mi-politicien mi chef de secte, et qui en fait un peu trop avec son couvre-dents immaculé. Mais c'est aussi conforme au style de Bong Joon Ho, qui aime les personnages excentriques, limite invraisemblables.

   L'intrigue de science-fiction fonctionne bien, en raison de la qualité des décors et des effets spéciaux. Une autre réussite à signaler est celle des énormes insectes peuplant la nouvelle planète, qui réservent pas mal de surprises... Sur le fond, le propos ravira les spectateurs attachés à la défense d'opprimés (humains comme animaux) : c'est suffisamment vague pour n'incriminer personne, et suffisamment habile pour que de nombreuses causes puissent s'y retrouver.

   Le plus étonnant est finalement l'étrange "ménage à trois" qui se met en place dans la seconde partie de l'histoire. Le réalisateur prend ici plus de risques... y compris celui de susciter l'émotion là où on ne l'attend pas.

   J'ai vu le film en version-originale sous-titrée et j'en suis sorti d'excellente humeur.

21:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 05 mars 2025

La Fabrique du mensonge

   Ce long-métrage allemand est centré sur Joseph Goebbels, le ministre de la propagande d'Hitler et sur sa montée en puissance sous le régime nazi, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.

   A priori, cela constitue une proposition cinématographique alléchante (surtout en version originale sous-titrée). Je suis cependant sorti de là très mitigé, pour plusieurs raisons.

   J'ai tout d'abord un problème avec la distribution, en particulier les acteurs chargés d'incarner Goebbels et Hitler, à savoir Robert Stadlober et Fritz Karl. Ils sont trop éloignés de l'image que je me suis faite de ces personnages historiques, tant je les ai vus dans des photographies et des vidéos d'archives. Ainsi, Karl ne fait sentir que très tardivement le déclin physique d'Hitler et il paraît plus jeune (et athlétique) que ne l'était le Führer. De son côté, Stadlober a un visage assez rebondi, presque poupin, alors que le vrai Goebbels avait les traits anguleux et était beaucoup plus laid que l'image qu'en donne le comédien. C'est d'autant plus flagrant que les scènes de fiction alternent avec des extraits de films d'époque... qui d'ailleurs ont plus de force que ce qui a été tourné au XXIe siècle.

   Je ne suis pas non plus enchanté par la manière dont ils incarnent leurs personnages. Hitler passe parfois pour un simple manager du nazisme (je pense que c'est voulu)... et l'aspect cyclothymique de son caractère est très peu présent. Quant à Goebbels, il nous est présenté quasiment comme un cadre commercial (là aussi, c'est sans doute voulu). Fort heureusement, le réalisateur a pensé à évoquer le prédateur sexuel.

   Un autre problème se pose au niveau de la forme : Goebbels parle beaucoup (trop), pour dire ce qu'il fait ou ce qu'il pense, ce qu'aurait dû être capable de suggérer une mise en scène un tant soit peu élaborée.

   Je note tout de même quelques moments savoureux, quand il est question de décrypter la propagande du régime, par exemple dans l'organisation de la remise "spontanée" d'un bouquet de fleurs par un enfant au Führer, ou lorsque sont utilisées des maquettes pour faire croire à une scène de guerre...

   J'ai aussi apprécié quelques piques lancées ici et là, comme le rappel de la critique élogieuse que le jeune Michelangelo Antonioni avait publiée à propos du film antisémite Le Juif Süss... ou la présence, pas toujours discrète, de la cinéaste Leni Riefenstahl dans le premier cercle d'Hitler.

   Ce n'est donc pas totalement inintéressant, mais, au vu du sujet, c'est pour moi une déception.

La Fabrique du mensonge

   Ce long-métrage allemand est centré sur Joseph Goebbels, le ministre de la propagande d'Hitler et sur sa montée en puissance sous le régime nazi, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.

   A priori, cela constitue une proposition cinématographique alléchante (surtout en version originale sous-titrée). Je suis cependant sorti de là très mitigé, pour plusieurs raisons.

   J'ai tout d'abord un problème avec la distribution, en particulier les acteurs chargés d'incarner Goebbels et Hitler, à savoir Robert Stadlober et Fritz Karl. Ils sont trop éloignés de l'image que je me suis faite de ces personnages historiques, tant je les ai vus dans des photographies et des vidéos d'archives. Ainsi, Karl ne fait sentir que très tardivement le déclin physique d'Hitler et il paraît plus jeune (et athlétique) que ne l'était le Führer. De son côté, Stadlober a un visage assez rebondi, presque poupin, alors que le vrai Goebbels avait les traits anguleux et était beaucoup plus laid que l'image qu'en donne le comédien. C'est d'autant plus flagrant que les scènes de fiction alternent avec des extraits de films d'époque... qui d'ailleurs ont plus de force que ce qui a été tourné au XXIe siècle.

   Je ne suis pas non plus enchanté par la manière dont ils incarnent leurs personnages. Hitler passe parfois pour un simple manager du nazisme (je pense que c'est voulu)... et l'aspect cyclothymique de son caractère est très peu présent. Quant à Goebbels, il nous est présenté quasiment comme un cadre commercial (là aussi, c'est sans doute voulu). Fort heureusement, le réalisateur a pensé à évoquer le prédateur sexuel.

   Un autre problème se pose au niveau de la forme : Goebbels parle beaucoup (trop), pour dire ce qu'il fait ou ce qu'il pense, ce qu'aurait dû être capable de suggérer une mise en scène un tant soit peu élaborée.

   Je note tout de même quelques moments savoureux, quand il est question de décrypter la propagande du régime, par exemple dans l'organisation de la remise "spontanée" d'un bouquet de fleurs par un enfant au Führer, ou lorsque sont utilisées des maquettes pour faire croire à une scène de guerre...

   J'ai aussi apprécié quelques piques lancées ici et là, comme le rappel de la critique élogieuse que le jeune Michelangelo Antonioni avait publiée à propos du film antisémite Le Juif Süss... ou la présence, pas toujours discrète, de la cinéaste Leni Riefenstahl dans le premier cercle d'Hitler.

   Ce n'est donc pas totalement inintéressant, mais, au vu du sujet, c'est pour moi une déception.

vendredi, 28 février 2025

The Brutalist

   C'est le premier film réalisé par Brady Corbet qu'il m'est donné de voir... et, autant le dire tout de suite, cela me donne envie d'en connaître davantage.

   La première partie (environ 1h40) passe comme un rêve... et pourtant, ce qu'on y voit est parfois cauchemardesque. On nous y conte une histoire déjà vue et entendue ailleurs (à la fois celle de migrants en quête du Rêve américain et celle d'Européens juifs cherchant un refuge hors du Vieux Continent, après la Seconde Guerre mondiale)... mais c'est mis en scène avec un incontestable brio. J'ai notamment été saisi, au début, par le plan-séquence dont l'aboutissement (la Statue de la Liberté) a été tant de fois commenté. Mais c'est tout l'ensemble qu'il faut déguster. Corbet réussit aussi bien les scènes de groupe (comme les soirées jazzy) que les plans architecturaux (l'auditorium en construction) ou paysagers (la colline, mais aussi la carrière de marbre de Hongrie Carrare).

   Une partie de ces scènes inspirantes (et inspirées) se trouve dans la seconde moitié du film, tout comme un autre plan-séquence, remarquable sur la forme comme sur le fond : après que l'épouse de l'architecte, sévèrement handicapée, a dit ses quatre vérités au propriétaire du manoir, qui disparaît soudain de l'écran.

   L'interprétation est au diapason. On a principalement évoqué Adrien Brody (dont je ne vois pas comment l'Oscar pourrait lui échapper, s'il y a une justice dans l'attribution des récompenses), mais Guy Pearce (le milliardaire), Felicity Jones (l'épouse) et Alessandro Nivola (le cousin Attila) sont eux aussi excellents... même si j'ai quelques réserves sur les scènes intimes entre l'architecte et son épouse (la première en particulier, que j'ai trouvée limite ridicule).

   Ce bémol excepté, ce n'est que du bonheur. La première partie raconte la sortie du bourbier et un début de reconnaissance, en dépit des embûches, la seconde partie est davantage marquée par la salissure (sous toutes ses formes), bien que le succès soit aussi au rendez-vous.

   A travers l'architecte qui peine à finir son grand œuvre et qui, pour cela, est prêt à quasiment se prostituer, on peut voir l'image du cinéaste doué, ambitieux, qui cherche à financer la réalisation de son long-métrage.

   Au sens figuré, Corbet nous raconte aussi l'histoire d'une Amérique blanche, protestante, patriarcale, un brin raciste et antisémite, qui s'enrichit sur le dos des travailleurs immigrés (ou descendants d'esclaves). C'est assez piquant à constater au vu du contexte outre-Atlantique... et c'est paradoxal, quand on sait que cela a été tourné en Hongrie, pays dirigé par l'un des plus fervents soutiens de Donald Trump en Europe.

The Brutalist

   C'est le premier film réalisé par Brady Corbet qu'il m'est donné de voir... et, autant le dire tout de suite, cela me donne envie d'en connaître davantage.

   La première partie (environ 1h40) passe comme un rêve... et pourtant, ce qu'on y voit est parfois cauchemardesque. On nous y conte une histoire déjà vue et entendue ailleurs (à la fois celle de migrants en quête du Rêve américain et celle d'Européens juifs cherchant un refuge hors du Vieux Continent, après la Seconde Guerre mondiale)... mais c'est mis en scène avec un incontestable brio. J'ai notamment été saisi, au début, par le plan-séquence dont l'aboutissement (la Statue de la Liberté) a été tant de fois commenté. Mais c'est tout l'ensemble qu'il faut déguster. Corbet réussit aussi bien les scènes de groupe (comme les soirées jazzy) que les plans architecturaux (l'auditorium en construction) ou paysagers (la colline, mais aussi la carrière de marbre de Hongrie Carrare).

   Une partie de ces scènes inspirantes (et inspirées) se trouve dans la seconde moitié du film, tout comme un autre plan-séquence, remarquable sur la forme comme sur le fond : après que l'épouse de l'architecte, sévèrement handicapée, a dit ses quatre vérités au propriétaire du manoir, qui disparaît soudain de l'écran.

   L'interprétation est au diapason. On a principalement évoqué Adrien Brody (dont je ne vois pas comment l'Oscar pourrait lui échapper, s'il y a une justice dans l'attribution des récompenses), mais Guy Pearce (le milliardaire), Felicity Jones (l'épouse) et Alessandro Nivola (le cousin Attila) sont eux aussi excellents... même si j'ai quelques réserves sur les scènes intimes entre l'architecte et son épouse (la première en particulier, que j'ai trouvée limite ridicule).

   Ce bémol excepté, ce n'est que du bonheur. La première partie raconte la sortie du bourbier et un début de reconnaissance, en dépit des embûches, la seconde partie est davantage marquée par la salissure (sous toutes ses formes), bien que le succès soit aussi au rendez-vous.

   A travers l'architecte qui peine à finir son grand œuvre et qui, pour cela, est prêt à quasiment se prostituer, on peut voir l'image du cinéaste doué, ambitieux, qui cherche à financer la réalisation de son long-métrage.

   Au sens figuré, Corbet nous raconte aussi l'histoire d'une Amérique blanche, protestante, patriarcale, un brin raciste et antisémite, qui s'enrichit sur le dos des travailleurs immigrés (ou descendants d'esclaves). C'est assez piquant à constater au vu du contexte outre-Atlantique... et c'est paradoxal, quand on sait que cela a été tourné en Hongrie, pays dirigé par l'un des plus fervents soutiens de Donald Trump en Europe.

mercredi, 26 février 2025

La Vie devant moi

   Cette fiction à caractère documentaire traite de la survie de la famille de Tauba Zylbersztein, connue plus tard sous le nom de Thérèse Birnbaum, née en 1928, morte en 2009.

   Une fois n'est pas coutume, un film sur la Shoah n'est pas centré sur la déportation ou l'extermination, mais sur la persévérance, l'endurance et l'entraide qui ont permis à un couple et une adolescente de passer plus de deux ans cachés au nez et à la barbe des nazis et de leurs collaborateurs, en plein Paris.

   Au niveau de la distribution, on a du lourd : Adeline d'Hermy et Guillaume Gallienne (tous deux de la Comédie Française) incarnent les parents, Sandrine Bonnaire et Laurent Bateau interprètent les deux "bons Français" catholiques, qui vont risquer leur vie en cachant et alimentant la famille juive.

   On pense inévitablement à l'histoire d'Anne Frank, réfugiée avec les siens dans l'Annexe. Promiscuité, enfermement, chaleur, froid, faim, ennui, crainte au moindre bruit... Les vieux spectateurs ont déjà vu/lu tout cela, mais une bonne redite ne fait pas de mal, d'autant que c'est correctement mis en scène et bien interprété.

   Petit à petit, le personnage principal devient celui de la fille du couple juif, la jeune Taub, qui grandit, mûrit, prend des initiatives. Elle est incarnée par Violette Guillon, qui, jusqu'à présent, s'est surtout fait remarquer dans des comédies oubliables (C'est quoi cette mamie ?, C'est quoi ce papy ?, 10 jours sans maman et - peut-être le pire de tous - 10 jours encore sans maman).

   A noter que les scènes de fiction sont parfois entrecoupées d'images d'archives, le film se concluant sur une histoire d'amour née à la Libération... et qui dura plus soixante ans ! (Voilà qui est peut-être encore plus extraordinaire que l'histoire de la survie de la famille...)

La Vie devant moi

   Cette fiction à caractère documentaire traite de la survie de la famille de Tauba Zylbersztein, connue plus tard sous le nom de Thérèse Birnbaum, née en 1928, morte en 2009.

   Une fois n'est pas coutume, un film sur la Shoah n'est pas centré sur la déportation ou l'extermination, mais sur la persévérance, l'endurance et l'entraide qui ont permis à un couple et une adolescente de passer plus de deux ans cachés au nez et à la barbe des nazis et de leurs collaborateurs, en plein Paris.

   Au niveau de la distribution, on a du lourd : Adeline d'Hermy et Guillaume Gallienne (tous deux de la Comédie Française) incarnent les parents, Sandrine Bonnaire et Laurent Bateau interprètent les deux "bons Français" catholiques, qui vont risquer leur vie en cachant et alimentant la famille juive.

   On pense inévitablement à l'histoire d'Anne Frank, réfugiée avec les siens dans l'Annexe. Promiscuité, enfermement, chaleur, froid, faim, ennui, crainte au moindre bruit... Les vieux spectateurs ont déjà vu/lu tout cela, mais une bonne redite ne fait pas de mal, d'autant que c'est correctement mis en scène et bien interprété.

   Petit à petit, le personnage principal devient celui de la fille du couple juif, la jeune Taub, qui grandit, mûrit, prend des initiatives. Elle est incarnée par Violette Guillon, qui, jusqu'à présent, s'est surtout fait remarquer dans des comédies oubliables (C'est quoi cette mamie ?, C'est quoi ce papy ?, 10 jours sans maman et - peut-être le pire de tous - 10 jours encore sans maman).

   A noter que les scènes de fiction sont parfois entrecoupées d'images d'archives, le film se concluant sur une histoire d'amour née à la Libération... et qui dura plus soixante ans ! (Voilà qui est peut-être encore plus extraordinaire que l'histoire de la survie de la famille...)

mardi, 25 février 2025

Bridget IV

   Il y a fort longtemps (« Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuveuuu pas connaîtttrreuuu... »), une amie m'avait fait découvrir le Journal de Bridget Jones, qui m'avait beaucoup plu. Cela m'a incité, quelques années plus tard, à aller voir son adaptation cinématographique, un peu décevante par rapport au bouquin, mais portée par les interprétations de Renée Zellweger, Shirley Henderson, Hugh Grant, Colin Firth, Jim Broadbent... La comédie est un genre que l'on prend très au sérieux, de l'autre côté de la Manche ! Très déçu par le deuxième film, je m'étais arrêté là. J'ai retenté ma chance avec ce quatrième et sans doute dernier volet des aventures de la fantasque Londonienne.

   La première heure (presque 1h10) prend la forme d'une comédie, dans le genre de celles qu'on a déjà vues. Veuve depuis quatre ans, Bridget est tombée dans un état proche de celui dans lequel elle se retrouvait jadis, après une rupture : elle s'habille n'importe comment, mange n'importe quoi, picole sec... et vit dans un beau bordel. Le problème est que, cette fois-ci, elle a deux enfants à charge, ceux qu'elle a eus avec feu Mark Darcy, qu'elle revoit, tel un fantôme, de temps à autre.

   C'est drôle parce que Renée a toujours autant d'allant (et de charme), même si je regrette qu'on la fasse un peu trop souvent sourire bêtement. Ce sourire revient parce que, suite aux conseils de son toxique entourage, elle décide de se prendre en mains et de repartir à la chasse au mâle. C'est évidemment source de situations aussi cocasses qu'embarrassantes (pour l'héroïne). Deux beaux (jeunes) spécimens (musclés) se présentent à elle... ainsi que son ex de toujours, Daniel Cleaver, désormais "vieux beau", toujours aussi libidineux. Grant est vraiment savoureux dans le rôle, d'autant que, dans cet épisode, il prend une épaisseur supplémentaire, venue avec l'âge.

   Cela indique le ton qui domine la seconde partie, plus dans l'émotion. Il est question de vieillesse, de solitude, de deuil, celui de Bridget, mais aussi celui de son fils aîné. Je trouve que ces questions ne sont pas traitées par dessus la jambe. C'est assez délicat et cela cohabite très bien avec le reste, parfois graveleux, sans être vulgaire. Joli tour de force.

   Cela ne va pas révolutionner la comédie, mais cela fait passer un bon moment.

   P.S.

   Le générique de fin est accompagné d'abord de photographies, puis d'extraits des précédents films de la saga Bridget Jones.

20:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Bridget IV

   Il y a fort longtemps (« Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuveuuu pas connaîtttrreuuu... »), une amie m'avait fait découvrir le Journal de Bridget Jones, qui m'avait beaucoup plu. Cela m'a incité, quelques années plus tard, à aller voir son adaptation cinématographique, un peu décevante par rapport au bouquin, mais portée par les interprétations de Renée Zellweger, Shirley Henderson, Hugh Grant, Colin Firth, Jim Broadbent... La comédie est un genre que l'on prend très au sérieux, de l'autre côté de la Manche ! Très déçu par le deuxième film, je m'étais arrêté là. J'ai retenté ma chance avec ce quatrième et sans doute dernier volet des aventures de la fantasque Londonienne.

   La première heure (presque 1h10) prend la forme d'une comédie, dans le genre de celles qu'on a déjà vues. Veuve depuis quatre ans, Bridget est tombée dans un état proche de celui dans lequel elle se retrouvait jadis, après une rupture : elle s'habille n'importe comment, mange n'importe quoi, picole sec... et vit dans un beau bordel. Le problème est que, cette fois-ci, elle a deux enfants à charge, ceux qu'elle a eus avec feu Mark Darcy, qu'elle revoit, tel un fantôme, de temps à autre.

   C'est drôle parce que Renée a toujours autant d'allant (et de charme), même si je regrette qu'on la fasse un peu trop souvent sourire bêtement. Ce sourire revient parce que, suite aux conseils de son toxique entourage, elle décide de se prendre en mains et de repartir à la chasse au mâle. C'est évidemment source de situations aussi cocasses qu'embarrassantes (pour l'héroïne). Deux beaux (jeunes) spécimens (musclés) se présentent à elle... ainsi que son ex de toujours, Daniel Cleaver, désormais "vieux beau", toujours aussi libidineux. Grant est vraiment savoureux dans le rôle, d'autant que, dans cet épisode, il prend une épaisseur supplémentaire, venue avec l'âge.

   Cela indique le ton qui domine la seconde partie, plus dans l'émotion. Il est question de vieillesse, de solitude, de deuil, celui de Bridget, mais aussi celui de son fils aîné. Je trouve que ces questions ne sont pas traitées par dessus la jambe. C'est assez délicat et cela cohabite très bien avec le reste, parfois graveleux, sans être vulgaire. Joli tour de force.

   Cela ne va pas révolutionner la comédie, mais cela fait passer un bon moment.

   P.S.

   Le générique de fin est accompagné d'abord de photographies, puis d'extraits des précédents films de la saga Bridget Jones.

20:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 23 février 2025

Mercato

   Un film sur le football, avec pour héros un personnage incarné par Jamel Debbouze... voilà qui a priori n'avait rien d'alléchant. Mais le traitement sous forme de thriller et l'assez bon souvenir laissé par le dernier film vu de Tristan Séguéla (Docteur ?) m'ont incité à tenter l'expérience.

   Ma principale crainte était que Debbouze en fasse des caisses, dans le genre trublion. Certes, son personnage (Driss) a de la gouaille (et c'est crédible, vu le contexte), mais l'humoriste s'est effacé derrière le rôle, tout en tension. Lui, le vétéran du transfert de joueurs, risque de tout perdre : son statut professionnel, sa famille, voire la vie. Le film prend donc la forme d'un compte à rebours (d'abord en jours, puis en heures)... et, franchement, c'est palpitant.

   Derrière la caméra, Tristan Séguéla s'inspire visiblement de films venus de l'autre côté de l'Atlantique. La qualité de l'image est bonne et la musique d'ambiance au diapason (si l'on excepte quelques morceaux de rap, horripilants). L'action est rythmée, durant les deux heures. On n'a pas le temps de s'ennuyer.

   Les acteurs sont bons. On retrouve Hakim Jemili (à l'affiche de Docteur ?), dans le rôle d'un ancien grand espoir du football, devenu une sous-vedette capricieuse. Quelques autres personnages de joueurs sont montrés comme n'étant pas très futés. A l'opposé, l'une des stars de la discipline est présentée comme un type très réfléchi... et surtout amoureux du ballon rond. (Il est incarné par Birane Ba, de la Comédie Française.)

   La caractérisation des personnages casse donc parfois (un peu) les codes... mais pas dans la séquence de rap, qui m'a semblé caricaturale. (Ceci dit, une personne qui s'y connaît mieux que moi m'a susurré que c'était plus vrai que nature.) J'ai bien aimé qu'à un moment de l'intrigue, l'une des compagnes de joueur (une jeune femme au physique très avantageux, en général silencieuse) intervienne dans une conversation houleuse... pour dire des trucs extrêmement censés, au grand étonnement d'ailleurs d'une partie de la gent masculine qui l'entoure !

   L'ambiance des stades de football est bien restituée, tout comme l'immensité des enjeux financiers, qui se présentent parfois très tôt : un gamin convoité par plusieurs club n'a que onze-douze ans... Le fond de l'histoire n'est toutefois pas très fouillé : celles et ceux qui s'intéressent un tant soit peu à l'actualité de ce sport n'apprendront sans doute pas grand chose. Pour d'autres, ce film fera peut-être office de déniaisement.

   En plus, on voyage entre Paris, Lille, Reims, Madrid, Dubaï... et Salzbourg. L'histoire est pimentée d'humour (notamment dans les relations père-fils). J'ai passé un bon moment.

Mercato

   Un film sur le football, avec pour héros un personnage incarné par Jamel Debbouze... voilà qui a priori n'avait rien d'alléchant. Mais le traitement sous forme de thriller et l'assez bon souvenir laissé par le dernier film vu de Tristan Séguéla (Docteur ?) m'ont incité à tenter l'expérience.

   Ma principale crainte était que Debbouze en fasse des caisses, dans le genre trublion. Certes, son personnage (Driss) a de la gouaille (et c'est crédible, vu le contexte), mais l'humoriste s'est effacé derrière le rôle, tout en tension. Lui, le vétéran du transfert de joueurs, risque de tout perdre : son statut professionnel, sa famille, voire la vie. Le film prend donc la forme d'un compte à rebours (d'abord en jours, puis en heures)... et, franchement, c'est palpitant.

   Derrière la caméra, Tristan Séguéla s'inspire visiblement de films venus de l'autre côté de l'Atlantique. La qualité de l'image est bonne et la musique d'ambiance au diapason (si l'on excepte quelques morceaux de rap, horripilants). L'action est rythmée, durant les deux heures. On n'a pas le temps de s'ennuyer.

   Les acteurs sont bons. On retrouve Hakim Jemili (à l'affiche de Docteur ?), dans le rôle d'un ancien grand espoir du football, devenu une sous-vedette capricieuse. Quelques autres personnages de joueurs sont montrés comme n'étant pas très futés. A l'opposé, l'une des stars de la discipline est présentée comme un type très réfléchi... et surtout amoureux du ballon rond. (Il est incarné par Birane Ba, de la Comédie Française.)

   La caractérisation des personnages casse donc parfois (un peu) les codes... mais pas dans la séquence de rap, qui m'a semblé caricaturale. (Ceci dit, une personne qui s'y connaît mieux que moi m'a susurré que c'était plus vrai que nature.) J'ai bien aimé qu'à un moment de l'intrigue, l'une des compagnes de joueur (une jeune femme au physique très avantageux, en général silencieuse) intervienne dans une conversation houleuse... pour dire des trucs extrêmement censés, au grand étonnement d'ailleurs d'une partie de la gent masculine qui l'entoure !

   L'ambiance des stades de football est bien restituée, tout comme l'immensité des enjeux financiers, qui se présentent parfois très tôt : un gamin convoité par plusieurs club n'a que onze-douze ans... Le fond de l'histoire n'est toutefois pas très fouillé : celles et ceux qui s'intéressent un tant soit peu à l'actualité de ce sport n'apprendront sans doute pas grand chose. Pour d'autres, ce film fera peut-être office de déniaisement.

   En plus, on voyage entre Paris, Lille, Reims, Madrid, Dubaï... et Salzbourg. L'histoire est pimentée d'humour (notamment dans les relations père-fils). J'ai passé un bon moment.