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lundi, 18 août 2025

En boucle

   En voyant la bande-annonce de ce film, il y a quelques semaines, j'ai été troublé par la ressemblance apparente avec Comme un lundi, sorti l'an dernier sur nos écrans. Faut-il y voir, chez nos amis nippons, la persistance d'un questionnement sur le sens d'une vie quotidienne apparaissant aussi répétitive que monotone ? Ou bien n'est-ce qu'une coïncidence ?

   Les deux histoires ne sont toutefois pas complètement jumelles. Si, dans Comme un lundi, les protagonistes revivaient la même journée, ici, ce sont les deux mêmes minutes qui se répètent à l'infini... avec pour autre différence que les personnages se souviennent du passé immédiat. Cela leur permet d'évoluer au cours de ces brèves séquences... et à l'intrigue de progresser, tout en évitant la lassitude des spectateurs, les personnages revenant deux minutes en arrière une quarantaine de fois au total !

   L'action se déroule dans une auberge rurale traditionnelle du "Japon de l'envers", cette partie du pays peu urbanisée, un peu à l'écart et propre à la méditation, à l'apaisement... ou à la dépression.

   Deux jeunes femmes jouent un rôle clé : une étrangère, venue prier au temple local et Mikoto, l'une des employées de l'auberge, qui se désole que son amoureux (apprenti cuistot sur place) soit décidé à partir pour la France. La répétition de ces deux minutes va-t-elle lui permettre de le faire changer d'avis ? Suspens...

   Au fur et à mesure de la réitération de ces cent vingt secondes, on découvre les autres personnages et leurs problèmes. Ainsi, l'un des collègues de Mikoto, plus âgé, s'inquiète à propos de sa fille, qui a quitté la région pour une grande ville (Tokyo ou Kyoto). Deux des clients, amis de longue date, vont vider leur sac, tandis qu'un éditeur et son poulain comptent sur ce séjour "authentique" pour vaincre la page blanche.

   C'est parfois cocasse parce que, si les personnages peuvent modifier le déroulement de ces deux minutes, ils repartent toujours du même point d'origine... ce qui n'est pas forcément agréable (pour eux). On plaindra tout particulièrement les employés de base, obligés toutes les deux minutes de remonter plusieurs dizaines de marches, pour évoluer au sein de l'auberge... mais ça va bien les entraîner pour la séquence finale, en direction du temple. Je n'en dis pas plus !

   Sans surprise, ce temps suspendu incite chaque personnage à réfléchir sur sa vie et à régler ses problèmes. En terme de dramaturgie, une fois que les protagonistes ont compris le principe de la boucle temporelle (et une fois qu'ils se sont mis d'accord entre eux), ils s'organisent pour effectuer des actions suivies, par tranches de deux minutes. Cela confère une certaine dynamique à l'intrigue.

   Il ne faut pas y chercher grand chose de plus. C'est un petit film sympathique, qui tranche un peu sur ce que l'on peut voir cet été sur nos écrans.

14:06 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

En boucle

   En voyant la bande-annonce de ce film, il y a quelques semaines, j'ai été troublé par la ressemblance apparente avec Comme un lundi, sorti l'an dernier sur nos écrans. Faut-il y voir, chez nos amis nippons, la persistance d'un questionnement sur le sens d'une vie quotidienne apparaissant aussi répétitive que monotone ? Ou bien n'est-ce qu'une coïncidence ?

   Les deux histoires ne sont toutefois pas complètement jumelles. Si, dans Comme un lundi, les protagonistes revivaient la même journée, ici, ce sont les deux mêmes minutes qui se répètent à l'infini... avec pour autre différence que les personnages se souviennent du passé immédiat. Cela leur permet d'évoluer au cours de ces brèves séquences... et à l'intrigue de progresser, tout en évitant la lassitude des spectateurs, les personnages revenant deux minutes en arrière une quarantaine de fois au total !

   L'action se déroule dans une auberge rurale traditionnelle du "Japon de l'envers", cette partie du pays peu urbanisée, un peu à l'écart et propre à la méditation, à l'apaisement... ou à la dépression.

   Deux jeunes femmes jouent un rôle clé : une étrangère, venue prier au temple local et Mikoto, l'une des employées de l'auberge, qui se désole que son amoureux (apprenti cuistot sur place) soit décidé à partir pour la France. La répétition de ces deux minutes va-t-elle lui permettre de le faire changer d'avis ? Suspens...

   Au fur et à mesure de la réitération de ces cent vingt secondes, on découvre les autres personnages et leurs problèmes. Ainsi, l'un des collègues de Mikoto, plus âgé, s'inquiète à propos de sa fille, qui a quitté la région pour une grande ville (Tokyo ou Kyoto). Deux des clients, amis de longue date, vont vider leur sac, tandis qu'un éditeur et son poulain comptent sur ce séjour "authentique" pour vaincre la page blanche.

   C'est parfois cocasse parce que, si les personnages peuvent modifier le déroulement de ces deux minutes, ils repartent toujours du même point d'origine... ce qui n'est pas forcément agréable (pour eux). On plaindra tout particulièrement les employés de base, obligés toutes les deux minutes de remonter plusieurs dizaines de marches, pour évoluer au sein de l'auberge... mais ça va bien les entraîner pour la séquence finale, en direction du temple. Je n'en dis pas plus !

   Sans surprise, ce temps suspendu incite chaque personnage à réfléchir sur sa vie et à régler ses problèmes. En terme de dramaturgie, une fois que les protagonistes ont compris le principe de la boucle temporelle (et une fois qu'ils se sont mis d'accord entre eux), ils s'organisent pour effectuer des actions suivies, par tranches de deux minutes. Cela confère une certaine dynamique à l'intrigue.

   Il ne faut pas y chercher grand chose de plus. C'est un petit film sympathique, qui tranche un peu sur ce que l'on peut voir cet été sur nos écrans.

14:06 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 17 août 2025

Confidente

   Tournée dans une maison transformée en centre d'appels, cette production franco-turque met en scène une opératrice du téléphone rose, à Ankara, durant une nuit, celle du séisme qui a dévasté la région d'Istanbul, à plusieurs centaines de kilomètres de là, en 1999.

   Le couple de réalisateurs (Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti) a quasiment réussi à tenir son intrigue dans un cadre classique, celui d'une unité de temps, de lieu et d'action, grâce aux téléphones. On pense inévitablement au film danois The Guilty, dont le héros était un homme.

   Ici, le personnage principal est une femme, Sabiha, une mère de famille en instance de divorce qui, comme la plupart de ses collègues, fait ce boulot pour des raisons alimentaires. En retenant le plus longtemps possibles ses correspondants au téléphone, elle fait monter leur facture et, incidemment, les revenus de son patron. Dans le rôle, la comédienne Saadet Isil Aksoy crève l'écran, portant le film de bout en bout.

cinéma,cinema,film,films,société

   Au centre de l'intrigue se trouve la place des femmes dans la société, thème croisé avec la corruption des élites et les conséquences du tremblement de terre. Au téléphone, Sabiha, qui a pris un pseudonyme, écoute des hommes esseulés, qui peuvent être âgés comme adolescents, d'origine modeste comme richissimes. Bien évidemment elle leur ment, mais elle donne parfois aussi des conseils. Cette empathie (et un talent pour incarner différentes personnalités) lui vaut un certain succès.

   Durant cette nuit fatale, l'héroïne va jongler entre son patron harceleur, la jalousie de ses collègues, un vieillard esseulé, un homme marié masochiste, un jeune con bloqué sous les décombres, un procureur corrompu... et des mafieux. A l'autre bout du fil, ses "clients" ne lui disent eux non plus pas forcément la vérité, ce qui corse un peu l'histoire.

   J'avais peur que cela na tienne pas la distance, mais en fait, globalement, si. D'abord parce que le film ne dure qu'1h15, ensuite parce que des rebondissements surviennent, notamment dans le dernier quart d'heure. Ce n'est pas totalement maîtrisé, mais, pour l'originalité du sujet et la prestation de l'actrice principale, cela mérite largement le détour.

Confidente

   Tournée dans une maison transformée en centre d'appels, cette production franco-turque met en scène une opératrice du téléphone rose, à Ankara, durant une nuit, celle du séisme qui a dévasté la région d'Istanbul, à plusieurs centaines de kilomètres de là, en 1999.

   Le couple de réalisateurs (Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti) a quasiment réussi à tenir son intrigue dans un cadre classique, celui d'une unité de temps, de lieu et d'action, grâce aux téléphones. On pense inévitablement au film danois The Guilty, dont le héros était un homme.

   Ici, le personnage principal est une femme, Sabiha, une mère de famille en instance de divorce qui, comme la plupart de ses collègues, fait ce boulot pour des raisons alimentaires. En retenant le plus longtemps possibles ses correspondants au téléphone, elle fait monter leur facture et, incidemment, les revenus de son patron. Dans le rôle, la comédienne Saadet Isil Aksoy crève l'écran, portant le film de bout en bout.

cinéma,cinema,film,films,société

   Au centre de l'intrigue se trouve la place des femmes dans la société, thème croisé avec la corruption des élites et les conséquences du tremblement de terre. Au téléphone, Sabiha, qui a pris un pseudonyme, écoute des hommes esseulés, qui peuvent être âgés comme adolescents, d'origine modeste comme richissimes. Bien évidemment elle leur ment, mais elle donne parfois aussi des conseils. Cette empathie (et un talent pour incarner différentes personnalités) lui vaut un certain succès.

   Durant cette nuit fatale, l'héroïne va jongler entre son patron harceleur, la jalousie de ses collègues, un vieillard esseulé, un homme marié masochiste, un jeune con bloqué sous les décombres, un procureur corrompu... et des mafieux. A l'autre bout du fil, ses "clients" ne lui disent eux non plus pas forcément la vérité, ce qui corse un peu l'histoire.

   J'avais peur que cela na tienne pas la distance, mais en fait, globalement, si. D'abord parce que le film ne dure qu'1h15, ensuite parce que des rebondissements surviennent, notamment dans le dernier quart d'heure. Ce n'est pas totalement maîtrisé, mais, pour l'originalité du sujet et la prestation de l'actrice principale, cela mérite largement le détour.

vendredi, 15 août 2025

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

   Dans la salle où je me trouvais, à la fin de la séance, j'ai eu la conviction que deux types de public étaient venus voir ce film. D'un côté l'on avait les fans de Liam Neeson (ou de Pamela Anderson), en quête d'un moment de détente, au frais. Ces personnes-ci ont été un peu interloquées par ce qu'elles ont vu et/ou entendu... et ont rapidement quitté la salle. De l'autre côté se trouvaient celles et ceux qui savaient à quoi s'attendre : un truc profondément (?) débile, assumé comme tel. Ces personnes-là sont restées pour profiter des dernières blagues semées dans le générique de fin.

   C'est une "œuvre" farcesque, dans laquelle Liam Neeson commence par s'auto-parodier, dans une séquence qui a hélas été trop dévoilée au public. (Pour profiter des gags qui fonctionnent -ce qui n'est pas le cas de tous, loin de là- il vaut mieux ne rien avoir vu du film avant.)

   Les clins d’œil sont légion, d'abord aux anciens films de la franchise, mais aussi à des chefs-d’œuvre comme les Hot Shots (et peut-être aussi les Police Academy). Je pense qu'il doit y avoir des allusions à des séries télévisées, mais je suis loin d'avoir tout capté. En revanche, j'ai pu savourer la référence à Mission : impossible - Fallout... une parodie que les scénaristes poussent au troisième degré. Bien évidemment, nombre de gags visent (légèrement) au-dessous de la ceinture. (Je recommande tout particulièrement la séquence du dîner en amoureux, avec le chien...) 

   Jouer dans ce genre de poilade réclame des talents particuliers. Liam Neeson a fait des efforts (il est particulièrement convaincant à chaque fois qu'il reçoit du café), mais je trouve que Pamela Anderson est plus à son aise dans cette ambiance potache, tout comme Danny Huston, qui incarne le méchant de l'histoire, un milliardaire de la "tech" ultra-élitiste, inquiet de la baisse de qualité du sperme émis par les messieurs de son pays... C'est un évident mélange d'Elon Musk et de l'un des autres moguls de la Silicon Valley (Peter Thiel ou Larry Ellison). Nous sommes donc en présence d'un film sournoisement politique, plutôt démocrate (même si le héros se vante de coffrer les criminels sans respecter la loi). Cela explique sans doute que le critique du Monde ait beaucoup aimé...

22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

   Dans la salle où je me trouvais, à la fin de la séance, j'ai eu la conviction que deux types de public étaient venus voir ce film. D'un côté l'on avait les fans de Liam Neeson (ou de Pamela Anderson), en quête d'un moment de détente, au frais. Ces personnes-ci ont été un peu interloquées par ce qu'elles ont vu et/ou entendu... et ont rapidement quitté la salle. De l'autre côté se trouvaient celles et ceux qui savaient à quoi s'attendre : un truc profondément (?) débile, assumé comme tel. Ces personnes-là sont restées pour profiter des dernières blagues semées dans le générique de fin.

   C'est une "œuvre" farcesque, dans laquelle Liam Neeson commence par s'auto-parodier, dans une séquence qui a hélas été trop dévoilée au public. (Pour profiter des gags qui fonctionnent -ce qui n'est pas le cas de tous, loin de là- il vaut mieux ne rien avoir vu du film avant.)

   Les clins d’œil sont légion, d'abord aux anciens films de la franchise, mais aussi à des chefs-d’œuvre comme les Hot Shots (et peut-être aussi les Police Academy). Je pense qu'il doit y avoir des allusions à des séries télévisées, mais je suis loin d'avoir tout capté. En revanche, j'ai pu savourer la référence à Mission : impossible - Fallout... une parodie que les scénaristes poussent au troisième degré. Bien évidemment, nombre de gags visent (légèrement) au-dessous de la ceinture. (Je recommande tout particulièrement la séquence du dîner en amoureux, avec le chien...) 

   Jouer dans ce genre de poilade réclame des talents particuliers. Liam Neeson a fait des efforts (il est particulièrement convaincant à chaque fois qu'il reçoit du café), mais je trouve que Pamela Anderson est plus à son aise dans cette ambiance potache, tout comme Danny Huston, qui incarne le méchant de l'histoire, un milliardaire de la "tech" ultra-élitiste, inquiet de la baisse de qualité du sperme émis par les messieurs de son pays... C'est un évident mélange d'Elon Musk et de l'un des autres moguls de la Silicon Valley (Peter Thiel ou Larry Ellison). Nous sommes donc en présence d'un film sournoisement politique, plutôt démocrate (même si le héros se vante de coffrer les criminels sans respecter la loi). Cela explique sans doute que le critique du Monde ait beaucoup aimé...

22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Badh

   Au cinéma, ces dernières années, on voit de plus en plus d'héroïnes badass, à la fois mignonnes et percutantes... et je ne vais pas m'en plaindre. Les lointaines ancêtres sont Anne Parillaud dans Nikita et Angelina Jolie dans Tomb Raider, à laquelle a succédé Alicia Vikander. Plus récemment, Scarlett Johansson a fait des étincelles en Veuve noire et Ana de Armas nous l'a joué "John Wick au féminin" dans Ballerina.

   Dans son deuxième long-métrage, Guillaume de Fontenay s'inspire plutôt d'un modèle masculin, Jason Bourne, dont Marine Vacth (très affûtée) incarne un pendant féminin et français. Badh est son nom de code en tant qu'agent de la DGSE, chargée de missions d'infiltration et d'exécution, ce que montre la première séquence (en Syrie), parfaitement maîtrisée.

   On retrouve l'héroïne sept ans plus tard, au Maroc, amoureuse et retirée du service. Le problème est que quand on fréquente un policier, on risque de se retrouver confronté à quelques racailles, surtout si celles-ci bénéficient de protections. A l'image de tant de héros masculins qui ont subi une perte irréparable, Badh va se transformer en redoutable Némésis, au point d'éveiller l'attention de ses anciens employeurs, qui ont quelques accointances avec des trafiquants locaux.

   On sait ce qu'on va voir : un film d'action, nourri de complotisme, assaisonné de féminisme. Derrière la caméra, Guillaume de Fontenay n'est pas malhabile. Les combats sont bien chorégraphiés (même si celui qui oppose l'héroïne à son alter-égo masculin est un peu confus), bien filmés, bien montés. Seule la séquence de poursuite en moto manque de réalisme. Si l'on n'est pas pris par le rythme, on se rend compte de certaines facilités (pour permettre à Badh de s'en sortir).

   Bref, j'ai passé un bon moment, avec une tension maîtrisée du début à la fin. Marine Vacth est impressionnante, bien épaulée par certains des seconds rôles (notamment Emmanuelle Bercot et Niels Schneider), tous n'étant cependant pas du même niveau. On pardonne quelques faiblesses, ravi de voir un Français s'adonner, avec talent, au film de genre.

09:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Badh

   Au cinéma, ces dernières années, on voit de plus en plus d'héroïnes badass, à la fois mignonnes et percutantes... et je ne vais pas m'en plaindre. Les lointaines ancêtres sont Anne Parillaud dans Nikita et Angelina Jolie dans Tomb Raider, à laquelle a succédé Alicia Vikander. Plus récemment, Scarlett Johansson a fait des étincelles en Veuve noire et Ana de Armas nous l'a joué "John Wick au féminin" dans Ballerina.

   Dans son deuxième long-métrage, Guillaume de Fontenay s'inspire plutôt d'un modèle masculin, Jason Bourne, dont Marine Vacth (très affûtée) incarne un pendant féminin et français. Badh est son nom de code en tant qu'agent de la DGSE, chargée de missions d'infiltration et d'exécution, ce que montre la première séquence (en Syrie), parfaitement maîtrisée.

   On retrouve l'héroïne sept ans plus tard, au Maroc, amoureuse et retirée du service. Le problème est que quand on fréquente un policier, on risque de se retrouver confronté à quelques racailles, surtout si celles-ci bénéficient de protections. A l'image de tant de héros masculins qui ont subi une perte irréparable, Badh va se transformer en redoutable Némésis, au point d'éveiller l'attention de ses anciens employeurs, qui ont quelques accointances avec des trafiquants locaux.

   On sait ce qu'on va voir : un film d'action, nourri de complotisme, assaisonné de féminisme. Derrière la caméra, Guillaume de Fontenay n'est pas malhabile. Les combats sont bien chorégraphiés (même si celui qui oppose l'héroïne à son alter-égo masculin est un peu confus), bien filmés, bien montés. Seule la séquence de poursuite en moto manque de réalisme. Si l'on n'est pas pris par le rythme, on se rend compte de certaines facilités (pour permettre à Badh de s'en sortir).

   Bref, j'ai passé un bon moment, avec une tension maîtrisée du début à la fin. Marine Vacth est impressionnante, bien épaulée par certains des seconds rôles (notamment Emmanuelle Bercot et Niels Schneider), tous n'étant cependant pas du même niveau. On pardonne quelques faiblesses, ravi de voir un Français s'adonner, avec talent, au film de genre.

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mercredi, 13 août 2025

Nobody 2

   Il y a quatre ans, la sortie du premier Nobody avait été une très agréable surprise... et une petite claque, au niveau des scènes d'action. Pour les producteurs, ce fut une bonne affaire : n'ayant coûté que seize millions de dollars, le film en avait rapporté près de soixante.

   ... et donc, on prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait. Certes, le début a un air de déjà-vu, avec les gros plans sur le physique cabossé du héros, qui semble sortir d'un combat de MMA. Il est sans doute face à deux agents du FBI... et il est accompagné d'un quadrupède, mais, cette fois-ci, une sorte de chien-loup. Évidemment, il faut attendre un peu avant de savoir pourquoi... De plus, le retour, environ 1h15 plus tard, à cette scène de début nous réserve une petite surprise supplémentaire.

   En attendant ce moment, on nous propose un retour en arrière survitaminé. Le héros, Hutch Mansell, est de nouveau pris dans une routine, mais elle est différente de celle de ses précédentes aventures. Je n'en dirai pas plus... mais sachez qu'il lui arrive désormais de ne pas rater le passage des éboueurs !

   Hutch est surmené par son travail et sent que son foyer est menacé d'éclatement. Pour le ressouder, il propose... des vacances en famille, dans un parc d'attractions traditionnel, situé en pleine cambrousse. Pour lui, ce serait un retour aux sources... d'autant qu'il inclut son père dans l'équipée. Revoilà donc Christopher Lloyd, qu'on voit quitter l'EHPAD en claquettes-bas de contention...

   On se doute bien que tout ne va pas se passer comme prévu et que le séjour de détente va se muer en parcours épique. Cela nous vaut d'excellentes scènes de baston, la toute première étant liée au "travail" du héros. On le voit donc successivement corriger des soudards asiatiques, corses et brésiliens (munis de machettes !), avant qu'il ne se prenne la tête (et les doigts) avec quelques rednecks du parc, menés par un shérif doté d'une coupe de cheveux qui, dans un monde mentalement équilibré, devrait lui valoir une incarcération. (Ce shérif à la fois hargneux et ridicule est incarné par Colin Hanks -fils de qui vous savez- qu'on a pu voir notamment dans Jumanji : Next Level.)

   Le sommet est atteint lors des deux confrontations avec le cartel de trafiquants de drogues, la première dans un atelier clandestin, la seconde dans le parc d'attractions, transformé en camp retranché par Hutch et son nouvel allié. (On pense évidemment aux deux Equalizer, avec Denzel Washington.)

   Pendant un peu plus d'1h20, je me suis régalé (surtout pendant les scènes d'action). Mon enthousiasme est toutefois tempéré (douché, même) par la pitoyable prestation de Sharon Stone en baronne psychopathe de la drogue. Elle en fait des caisses et comme, en plus, les dialogues ne sont pas terribles, c'est limite pathétique.

   Cet aspect mis à part, j'ai passé un très bon moment, de surcroît dans une salle climatisée.

18:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, films

Evanouis

   La critique s'est emballée pour ce film d'épouvante un peu atypique, puisqu'il est construit sur la base de six visions de l'histoire (ou six historiettes), qui se complètent. L'introduction et la conclusion fonctionnent avec une voix-off, celle d'une petite fille, peut-être parce qu'il s'agit d'une sorte de conte (horrifique)... ou peut-être parce qu'elle fait partie de l'intrigue. C'est elle qui relate la disparition de tous les élèves (sauf un) de la même classe, la même nuit, au même moment, dans une petite ville bourgeoise des États-Unis.

   La première vision est celle de Justine, la professeure des écoles en charge de la classe, soupçonnée par les parents d'être au moins en partie responsable des disparitions. Il faut être très attentif à cette partie, puisque toutes les autres vont la compléter, d'une manière ou d'une autre. C'est pourtant la moins intéressante, celle qui (avec la dernière) comporte le plus de maladresses et de clichés. Ainsi, bien que menacée, Justine ne verrouille pas sa voiture en rentrant chez elle et, lorsque, plus tard, elle sort pour voir ce qu'il se passe à l'extérieur, elle laisse la porte grande ouverte tout en s'éloignant. (Au passage, c'est une bien jolie maison pour une enseignante du primaire...) Enfin, chacun appréciera à sa manière le fait qu'en sortant de la réunion publique, la prof se rue sur une épicerie de nuit pour s'acheter... deux bouteilles de vodka.

   La deuxième vision est celle d'Archer, un entrepreneur du BTP, père de l'un des enfants disparus. Au départ très hostile à Justine, il comprend petit à petit que plusieurs choses ne "collent pas". Il accède à des vidéos tournées la nuit des disparitions et voit la prof se faire agresser à une station-service, en plein jour, par une personne a priori insoupçonnable. C'est à partir de ce moment-là que le malaise grandit, le surnaturel (ou l'inexplicable) surgissant dans un quotidien en apparence anodin. Zach Cregger gère plutôt bien cette montée en tension et le puzzle que représente son film.

   Les historiettes suivantes sont celles de Paul (le policier qui en pince pour Justine), James (un drogué qui, involontairement, fait une sacrée découverte), Marcus (le directeur d'école) et Alex (le seul enfant non disparu de la classe, qui habite une maison légèrement différente de celle des parents de ses camarades).

   Avec le recul, on comprend que la solution de l'énigme nous avait été donnée (indirectement) dès la première "vision". Il faut toutefois attendre la cinquième historiette pour comprendre le pourquoi du comment... et c'est décevant. Je pensais (j'espérais) que le réalisateur utilisait le film de genre pour élaborer une analyse de la société états-unienne, alors qu'en réalité, il part d'un substrat sociétal pour revitaliser le film de genre (épouvante/paranormal).

   Quant à la dernière partie, elle apparaîtra soit grotesque, soit immonde, soit jouissive, selon les sensibilités. (C'est celle qu'attendaient avec impatience les djeunses présents dans la salle, qui ont néanmoins été attentifs durant toute la projection, signe que le cinéaste a réussi son coup.)

   Comme c'est plutôt bien foutu, la vision de ce film peut constituer une stratégie valable pour échapper à la canicule, pendant un peu plus de deux heures, dans une salle obscure climatisée.

13:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Evanouis

   La critique s'est emballée pour ce film d'épouvante un peu atypique, puisqu'il est construit sur la base de six visions de l'histoire (ou six historiettes), qui se complètent. L'introduction et la conclusion fonctionnent avec une voix-off, celle d'une petite fille, peut-être parce qu'il s'agit d'une sorte de conte (horrifique)... ou peut-être parce qu'elle fait partie de l'intrigue. C'est elle qui relate la disparition de tous les élèves (sauf un) de la même classe, la même nuit, au même moment, dans une petite ville bourgeoise des États-Unis.

   La première vision est celle de Justine, la professeure des écoles en charge de la classe, soupçonnée par les parents d'être au moins en partie responsable des disparitions. Il faut être très attentif à cette partie, puisque toutes les autres vont la compléter, d'une manière ou d'une autre. C'est pourtant la moins intéressante, celle qui (avec la dernière) comporte le plus de maladresses et de clichés. Ainsi, bien que menacée, Justine ne verrouille pas sa voiture en rentrant chez elle et, lorsque, plus tard, elle sort pour voir ce qu'il se passe à l'extérieur, elle laisse la porte grande ouverte tout en s'éloignant. (Au passage, c'est une bien jolie maison pour une enseignante du primaire...) Enfin, chacun appréciera à sa manière le fait qu'en sortant de la réunion publique, la prof se rue sur une épicerie de nuit pour s'acheter... deux bouteilles de vodka.

   La deuxième vision est celle d'Archer, un entrepreneur du BTP, père de l'un des enfants disparus. Au départ très hostile à Justine, il comprend petit à petit que plusieurs choses ne "collent pas". Il accède à des vidéos tournées la nuit des disparitions et voit la prof se faire agresser à une station-service, en plein jour, par une personne a priori insoupçonnable. C'est à partir de ce moment-là que le malaise grandit, le surnaturel (ou l'inexplicable) surgissant dans un quotidien en apparence anodin. Zach Cregger gère plutôt bien cette montée en tension et le puzzle que représente son film.

   Les historiettes suivantes sont celles de Paul (le policier qui en pince pour Justine), James (un drogué qui, involontairement, fait une sacrée découverte), Marcus (le directeur d'école) et Alex (le seul enfant non disparu de la classe, qui habite une maison légèrement différente de celle des parents de ses camarades).

   Avec le recul, on comprend que la solution de l'énigme nous avait été donnée (indirectement) dès la première "vision". Il faut toutefois attendre la cinquième historiette pour comprendre le pourquoi du comment... et c'est décevant. Je pensais (j'espérais) que le réalisateur utilisait le film de genre pour élaborer une analyse de la société états-unienne, alors qu'en réalité, il part d'un substrat sociétal pour revitaliser le film de genre (épouvante/paranormal).

   Quant à la dernière partie, elle apparaîtra soit grotesque, soit immonde, soit jouissive, selon les sensibilités. (C'est celle qu'attendaient avec impatience les djeunses présents dans la salle, qui ont néanmoins été attentifs durant toute la projection, signe que le cinéaste a réussi son coup.)

   Comme c'est plutôt bien foutu, la vision de ce film peut constituer une stratégie valable pour échapper à la canicule, pendant un peu plus de deux heures, dans une salle obscure climatisée.

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samedi, 09 août 2025

Freaky Friday 2

   Une vingtaine d'années après le succès remporté par les précédentes aventures mère-fille (déjà avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan), Disney remet le couvert, cette fois-ci avec non pas deux, mais trois générations de femmes (plus ou moins) en conflit. A Tess la mère (devenue grand-mère) et Anna la fille (devenue mère, et célibataire) s'ajoutent Harper la petite-fille surfeuse (et rebelle, forcément rebelle... mais une gentille rebelle... on est chez Disney)... et une autre adolescente, Lily (bien plus casse-couilles que la précédente), qui n'est autre que la fille du nouveau fiancé d'Anna.

   Le début met en scène les conflits de générations (plus celui entre les jeunes), auxquels se greffe un possible déménagement, de Californie à Londres. Cela ferait éclater le groupe familial d'origine. Les deux ados (qui, au départ, ne pensent qu'à leur pomme) ne veulent pas que le nouveau mariage se fasse... et entreprennent de faire échouer le projet de leurs parents respectifs.

   Le problème est que, suite à l'intervention d'une voyante à demi-compétente (assez bien jouée, ma fois), l'esprit des ados va se retrouver emprisonné dans le corps des "vieilles", et vice versa. Le procédé a beau être maintenant devenu assez commun au cinéma (on l'a notamment vu à l’œuvre dans Jumanji : Next Level), c'est souvent cocasse, notamment quand les ados découvrent les faiblesses de leur corps d'adulte. De leur côté, les "vieilles" héritent d'un corps tout neuf mais, curieusement, elles n'en profitent guère. Cela demeure très sage... et c'est bien dommage. Peut-être aussi est-ce dû au manque de talent des jeunes comédiennes, leurs aînées semblant plus habiles dans l'interprétation d'un esprit jeune dans un corps (beaucoup) plus âgé. Mention spéciale à Jamie Lee Curtis, qui, parfois, donne l'impression de s'amuser comme une petite folle.

   On s'achemine vers une fin sans surprise, au cours d'un concert qui voit les spectateurs faire des cœurs avec leurs mains. (Au secours !) On notera que les dames sont entourées de messieurs doux, compréhensifs, beaux gosses... et à l'aise financièrement, semble-t-il. (Faut pas déconner, non plus !) Aux fans de NCIS, je signale que Tess est toujours accompagnée du charmant Ryan (Mark Harmon, alias Leroy Jethro Gibbs).

   C'est un peu trop "sucré" et moralisateur à mon goût, mais cela constitue quand même une agréable détente.

16:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Freaky Friday 2

   Une vingtaine d'années après le succès remporté par les précédentes aventures mère-fille (déjà avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan), Disney remet le couvert, cette fois-ci avec non pas deux, mais trois générations de femmes (plus ou moins) en conflit. A Tess la mère (devenue grand-mère) et Anna la fille (devenue mère, et célibataire) s'ajoutent Harper la petite-fille surfeuse (et rebelle, forcément rebelle... mais une gentille rebelle... on est chez Disney)... et une autre adolescente, Lily (bien plus casse-couilles que la précédente), qui n'est autre que la fille du nouveau fiancé d'Anna.

   Le début met en scène les conflits de générations (plus celui entre les jeunes), auxquels se greffe un possible déménagement, de Californie à Londres. Cela ferait éclater le groupe familial d'origine. Les deux ados (qui, au départ, ne pensent qu'à leur pomme) ne veulent pas que le nouveau mariage se fasse... et entreprennent de faire échouer le projet de leurs parents respectifs.

   Le problème est que, suite à l'intervention d'une voyante à demi-compétente (assez bien jouée, ma fois), l'esprit des ados va se retrouver emprisonné dans le corps des "vieilles", et vice versa. Le procédé a beau être maintenant devenu assez commun au cinéma (on l'a notamment vu à l’œuvre dans Jumanji : Next Level), c'est souvent cocasse, notamment quand les ados découvrent les faiblesses de leur corps d'adulte. De leur côté, les "vieilles" héritent d'un corps tout neuf mais, curieusement, elles n'en profitent guère. Cela demeure très sage... et c'est bien dommage. Peut-être aussi est-ce dû au manque de talent des jeunes comédiennes, leurs aînées semblant plus habiles dans l'interprétation d'un esprit jeune dans un corps (beaucoup) plus âgé. Mention spéciale à Jamie Lee Curtis, qui, parfois, donne l'impression de s'amuser comme une petite folle.

   On s'achemine vers une fin sans surprise, au cours d'un concert qui voit les spectateurs faire des cœurs avec leurs mains. (Au secours !) On notera que les dames sont entourées de messieurs doux, compréhensifs, beaux gosses... et à l'aise financièrement, semble-t-il. (Faut pas déconner, non plus !) Aux fans de NCIS, je signale que Tess est toujours accompagnée du charmant Ryan (Mark Harmon, alias Leroy Jethro Gibbs).

   C'est un peu trop "sucré" et moralisateur à mon goût, mais cela constitue quand même une agréable détente.

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mardi, 05 août 2025

Dracula

   Le Prince des Ténèbres (et de Valachie) connaît un retour en grâce au cinéma, puisqu'en deux ans, nous avons eu droit à trois longs-métrages, le dernier en date étant celui de Luc Besson. Celui-ci semble avoir voulu amalgamer différents matériaux filmiques (pas uniquement vampiriques d'ailleurs), son intrigue louchant fortement sur celle du Dracula de Francis Ford Coppola. Certaines mauvaises langues suggèrent qu'à travers cette vision d'un "homme à (jeunes) femmes" réputé prédateur, mais amoureux, le cinéaste français s'est risqué à l'autoportrait.

   Quoi qu'il en soit, l'intrigue débute tambour battant, par une scène de passion folle (au château), suivie d'une bataille sanglante, contre les horribles islamo-fascistes Ottomans. Ici, Besson puise (un peu) dans le Vlad Tepes historique (tout comme naguère Gary Shore, avec son Dracula Untold). Si la baston est très correctement filmée, le moment où ses officiers viennent arracher Vlad aux bras de sa compagne pour l'emmener au combat frôle le ridicule. Ce qui précède suffit amplement à nous montrer à quel point il est attaché à son épouse. Il n'était pas besoin d'en rajouter... mais c'est un moment clé, qui fait basculer le "héros" dans l'anti-christianisme, ce qui lui vaut d'être victime d'une malédiction. (Les références chrétiennes sont très présentes dans le film, ce qui, outre la langue dans laquelle il a été tourné, m'incite à penser qu'il est destiné en priorité à un public plus  international que français.) Petit point historique au passage : en 1480 (année de la bataille), le Vlad historique était déjà décédé... une erreur commise dans d'autres films (notamment celui de Coppola).

   La suite nous montre la quête du prince, qui traverse les continents et les époques à la recherche d'une réincarnation de sa bien-aimée. Les décors comme les costumes sont superbes. Je signale tout particulièrement la séquence de Versailles, au cours de laquelle le vampire entre en action, avec un sous-texte évident : les courtisanes (comme jadis les religieuses) se pâment sous la morsure du prince. Certes, elles ont été attirées par son parfum maléfique, mais, derrière ces scènes, on sent la volonté de montrer que les femmes, selon le cinéaste, préfèrent les hommes qui ont du panache et qui les bousculent un peu, plutôt que ceux, un peu ternes, qui les "respectent trop".

   Cela devient évident quand entre en scène le clerc de notaire, dont la fiancée va devenir un enjeu de l'histoire. J'ai beaucoup aimé cette séquence roumaine, dans l'imposant château, avec un Caleb Landry Jones quasiment "kinskien", même s'il n'est pas aussi impressionnant que dans DogMan. Au niveau des nouveautés introduites par Besson, je signale les charmants petits compagnons du vampire, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir à quel point ils peuvent se montrer redoutables...

   Besson nous a épargné le transport en bateau, entre la Roumanie et l'Europe, qui est au cœur du Dernier Voyage du Demeter (sorti en 2023, que je n'ai pas chroniqué... et franchement, ça n'en valait pas la peine). 

   Autre nouveauté, la suite se déroule non pas à Londres mais à Paris, environ 400 ans après la séquence du début (en fait 409 ans, puisqu'il est question de l'Exposition universelle et de l'achèvement de la Tour Eiffel, qu'on ne peut pas rater à l'écran). Cela nous vaut quelques cartes postales de la capitale française de cette époque, en particulier lors de la fête du 14 juillet. C'est là que l'histoire d'amour est censée atteindre son point de bascule... eh ben c'est pas terrible. Autant j'ai aimé les interventions de l'acolyte de Dracula (Maria, interprétée avec gourmandise par Matilda de Angelis), autant je n'ai pas été pris par l'intrigue amoureuse, alors que Besson en a fait le cœur de son histoire. Je ne sais pas trop pourquoi. CL Jones et Zoe Bleu (fille de Rosanna Arquette) font le job, mais, pour moi, cela ne marche pas vraiment. (Il serait intéressant de savoir ce qu'en pensent des spectateurs plus jeunes, qui ont vu moins de films consacrés au vampire. En tout cas, dans la salle où je me trouvais, le public était exclusivement composé d'adultes de plus quarante ans.)

   Dans cette partie parisienne, il y a toutefois quelques moments de lueur, notamment quand Christoph Waltz est à l'écran. Il incarne le traqueur de vampire, dans un style qui n'est pas sans rappeler celui de Willem Dafoe dans le dernier Nosferatu. (Encore un que j'ai vu et pas chroniqué. Derrière la caméra, Robert Eggers n'est pas un manchot, mais trop souvent son film sombre dans le grand-guignolesque, la prestation de Lily-Rose Depp y étant pour quelque chose...)

   Un certain souffle réapparaît dans la dernière partie, qui voit le retour en Roumanie... et une bien belle baston, en intérieur cette fois. Cela ne suffit toutefois pas à sauver complètement le film, que j'ai trouvé inégal.

   P.S.

   La fille de Rosanna Arquette n'est pas la seule membre de la "noblesse de pellicule" à figurer dans ce film, puisque, sauf erreur de ma part, Besson a confié à l'une de ses filles (Sateen) le rôle de la sirène, dans l'aquarium parisien.

19:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Dracula

   Le Prince des Ténèbres (et de Valachie) connaît un retour en grâce au cinéma, puisqu'en deux ans, nous avons eu droit à trois longs-métrages, le dernier en date étant celui de Luc Besson. Celui-ci semble avoir voulu amalgamer différents matériaux filmiques (pas uniquement vampiriques d'ailleurs), son intrigue louchant fortement sur celle du Dracula de Francis Ford Coppola. Certaines mauvaises langues suggèrent qu'à travers cette vision d'un "homme à (jeunes) femmes" réputé prédateur, mais amoureux, le cinéaste français s'est risqué à l'autoportrait.

   Quoi qu'il en soit, l'intrigue débute tambour battant, par une scène de passion folle (au château), suivie d'une bataille sanglante, contre les horribles islamo-fascistes Ottomans. Ici, Besson puise (un peu) dans le Vlad Tepes historique (tout comme naguère Gary Shore, avec son Dracula Untold). Si la baston est très correctement filmée, le moment où ses officiers viennent arracher Vlad aux bras de sa compagne pour l'emmener au combat frôle le ridicule. Ce qui précède suffit amplement à nous montrer à quel point il est attaché à son épouse. Il n'était pas besoin d'en rajouter... mais c'est un moment clé, qui fait basculer le "héros" dans l'anti-christianisme, ce qui lui vaut d'être victime d'une malédiction. (Les références chrétiennes sont très présentes dans le film, ce qui, outre la langue dans laquelle il a été tourné, m'incite à penser qu'il est destiné en priorité à un public plus  international que français.) Petit point historique au passage : en 1480 (année de la bataille), le Vlad historique était déjà décédé... une erreur commise dans d'autres films (notamment celui de Coppola).

   La suite nous montre la quête du prince, qui traverse les continents et les époques à la recherche d'une réincarnation de sa bien-aimée. Les décors comme les costumes sont superbes. Je signale tout particulièrement la séquence de Versailles, au cours de laquelle le vampire entre en action, avec un sous-texte évident : les courtisanes (comme jadis les religieuses) se pâment sous la morsure du prince. Certes, elles ont été attirées par son parfum maléfique, mais, derrière ces scènes, on sent la volonté de montrer que les femmes, selon le cinéaste, préfèrent les hommes qui ont du panache et qui les bousculent un peu, plutôt que ceux, un peu ternes, qui les "respectent trop".

   Cela devient évident quand entre en scène le clerc de notaire, dont la fiancée va devenir un enjeu de l'histoire. J'ai beaucoup aimé cette séquence roumaine, dans l'imposant château, avec un Caleb Landry Jones quasiment "kinskien", même s'il n'est pas aussi impressionnant que dans DogMan. Au niveau des nouveautés introduites par Besson, je signale les charmants petits compagnons du vampire, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir à quel point ils peuvent se montrer redoutables...

   Besson nous a épargné le transport en bateau, entre la Roumanie et l'Europe, qui est au cœur du Dernier Voyage du Demeter (sorti en 2023, que je n'ai pas chroniqué... et franchement, ça n'en valait pas la peine). 

   Autre nouveauté, la suite se déroule non pas à Londres mais à Paris, environ 400 ans après la séquence du début (en fait 409 ans, puisqu'il est question de l'Exposition universelle et de l'achèvement de la Tour Eiffel, qu'on ne peut pas rater à l'écran). Cela nous vaut quelques cartes postales de la capitale française de cette époque, en particulier lors de la fête du 14 juillet. C'est là que l'histoire d'amour est censée atteindre son point de bascule... eh ben c'est pas terrible. Autant j'ai aimé les interventions de l'acolyte de Dracula (Maria, interprétée avec gourmandise par Matilda de Angelis), autant je n'ai pas été pris par l'intrigue amoureuse, alors que Besson en a fait le cœur de son histoire. Je ne sais pas trop pourquoi. CL Jones et Zoe Bleu (fille de Rosanna Arquette) font le job, mais, pour moi, cela ne marche pas vraiment. (Il serait intéressant de savoir ce qu'en pensent des spectateurs plus jeunes, qui ont vu moins de films consacrés au vampire. En tout cas, dans la salle où je me trouvais, le public était exclusivement composé d'adultes de plus quarante ans.)

   Dans cette partie parisienne, il y a toutefois quelques moments de lueur, notamment quand Christoph Waltz est à l'écran. Il incarne le traqueur de vampire, dans un style qui n'est pas sans rappeler celui de Willem Dafoe dans le dernier Nosferatu. (Encore un que j'ai vu et pas chroniqué. Derrière la caméra, Robert Eggers n'est pas un manchot, mais trop souvent son film sombre dans le grand-guignolesque, la prestation de Lily-Rose Depp y étant pour quelque chose...)

   Un certain souffle réapparaît dans la dernière partie, qui voit le retour en Roumanie... et une bien belle baston, en intérieur cette fois. Cela ne suffit toutefois pas à sauver complètement le film, que j'ai trouvé inégal.

   P.S.

   La fille de Rosanna Arquette n'est pas la seule membre de la "noblesse de pellicule" à figurer dans ce film, puisque, sauf erreur de ma part, Besson a confié à l'une de ses filles (Sateen) le rôle de la sirène, dans l'aquarium parisien.

19:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 01 août 2025

Les Bad Guys 2

   Il y a un peu plus de trois ans, l'arrivée sur les écrans de cette bande de gentils délinquants avait eu un côté rafraîchissant dans le monde de l'animation. On retrouve cet esprit dans la première séquence, qui nous replonge dans le passé. Cette fois-ci (et cela se confirme durant tout le film), le scénario s'inspire davantage des Mission : impossible (de Men in Black et, peut-être, de certains James Bond) que des Ocean's. C'est drôle, rythmé, sans complexe (ni souci particulier du "politiquement correct"). Les adultes seront ravis du double niveau de lecture (un comique de situation qui vise surtout les petits, une pléiade d'allusions destinée aux "grands"). DreamWorks retrouve l'esprit frondeur qui avait distingué ses meilleures productions du tout-venant de chez Disney.

   La suite voit un léger changement de ton, mais pas d'influences cinéphiliques. Les héros sont victimes d'une machination, montée par un trio de super-vilaines... vraiment vilaines. Pour les vaincre, le loup charmeur, le serpent amoureux, le requin maladroit, l'araignée geek et le piranha péteur (qui rencontre toujours autant de succès auprès du jeune public) vont avoir besoin de l'aide de leur ancienne alliée, la renarde gouverneure... et même de celle de la commissaire pitbull.

   A l'écran, cela bouge parfois un peu trop pour moi, mais on ne s'ennuie pas une seconde. Aux manettes se trouve toujours le Français Pierre Perifel. Dans la VF, on reconnaît des voix familières, celles de Pierre Niney, de Doully, de Jean-Pascal Zadi, d'Alice Belaïdi... Du vol d'une voiture de collection au combat dans la Station spatiale internationale, en passant par une soirée de catch (public beauf garanti...) et la visite d'une prison ultra-sécurisée, on est emporté par cette intrigue sur-vitaminée... à savourer jusqu'aux toutes dernières scènes, qui annoncent une suite.

20:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Bad Guys 2

   Il y a un peu plus de trois ans, l'arrivée sur les écrans de cette bande de gentils délinquants avait eu un côté rafraîchissant dans le monde de l'animation. On retrouve cet esprit dans la première séquence, qui nous replonge dans le passé. Cette fois-ci (et cela se confirme durant tout le film), le scénario s'inspire davantage des Mission : impossible (de Men in Black et, peut-être, de certains James Bond) que des Ocean's. C'est drôle, rythmé, sans complexe (ni souci particulier du "politiquement correct"). Les adultes seront ravis du double niveau de lecture (un comique de situation qui vise surtout les petits, une pléiade d'allusions destinée aux "grands"). DreamWorks retrouve l'esprit frondeur qui avait distingué ses meilleures productions du tout-venant de chez Disney.

   La suite voit un léger changement de ton, mais pas d'influences cinéphiliques. Les héros sont victimes d'une machination, montée par un trio de super-vilaines... vraiment vilaines. Pour les vaincre, le loup charmeur, le serpent amoureux, le requin maladroit, l'araignée geek et le piranha péteur (qui rencontre toujours autant de succès auprès du jeune public) vont avoir besoin de l'aide de leur ancienne alliée, la renarde gouverneure... et même de celle de la commissaire pitbull.

   A l'écran, cela bouge parfois un peu trop pour moi, mais on ne s'ennuie pas une seconde. Aux manettes se trouve toujours le Français Pierre Perifel. Dans la VF, on reconnaît des voix familières, celles de Pierre Niney, de Doully, de Jean-Pascal Zadi, d'Alice Belaïdi... Du vol d'une voiture de collection au combat dans la Station spatiale internationale, en passant par une soirée de catch (public beauf garanti...) et la visite d'une prison ultra-sécurisée, on est emporté par cette intrigue sur-vitaminée... à savourer jusqu'aux toutes dernières scènes, qui annoncent une suite.

20:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 28 juillet 2025

Dangerous Animals

   Que serait l'été cinématographique sans un (bon) film de requins ? La mode en a été lancée il y a cinquante ans tout pile, par un certain Steven Spielberg, dont des directeurs de salles avisés ont eu l'intelligence de récemment reprogrammer Les Dents de la mer.

   Celui-ci et sa suite étaient sortis au mois de juin (aux États-Unis, plus tard dans l'année en France, les sorties n'étant pas synchrones à cette époque entre l'Europe et l'Amérique), les volets 3 et 4 au mois de juillet. Cette tradition a été respectée par les diffuseurs d'autres productions du même genre, comme Peur bleue (juillet 1999), Instinct de survie (août 2016), En eaux troubles (août 2018), En eaux très troubles (août 2023)...

   On pourrait gloser longtemps sur l'opportunité de sortir ces films en salles à une époque où, dans l'hémisphère Nord en particulier, on se livre beaucoup à la baignade... mais je pense que les producteurs, en situant l'action de ces films elle aussi en période estivale, ont surtout sauté sur l'occasion de montrer à l'écran de ravissantes jeunes femmes en bikini et de charmants jeunes hommes (pas épuisés par les dizaines d'heures passées sur un banc de musculation) torse nu.

   Dans ce film-ci, la principale différence est que les prédateurs les plus dangereux ne sont peut-être pas les grands poissons anthropophages, mais certains humains, de sexe masculin. Voici donc le film de requins agrémenté de la présence d'un tueur en série, Tucker, un pêcheur-excursionniste très particulier. Dès le début, je me suis méfié de ce type : il est tatoué, pas rasé, chaussé de tongs et porte d'étranges slips (ça, on le découvre plus tard). Il est très bien interprété par Jay Courtney, un comédien habitué aux seconds rôles hollywoodiens, de Jack Reacher à The Suicide Squad, en passant par Invincible, Divergente, Terminator Genisys et The Good Criminal.

   Tucker est un bon connaisseur des requins, mais il est mentalement très perturbé (et sans doute impuissant). Son personnage est le prétexte pour insérer une surprenante mise en abyme, les spectateurs (masculins) du film (amateurs de sang qui gicle sur grand écran) étant comparés au psychopathe, qui, entre deux tueries, n'aime rien tant que visionner ses anciens "exploits", qu'il a filmés.

   Face à lui vont se retrouver deux couples de Ken & Barbie. La séquence inaugurale nous propose les "Ken & Barbie plongeurs" (avec une chute très réussie). La suite voit intervenir les "Ken & Barbie surfeurs". Cela commence par la naissance maladroite d'une histoire d'amour (où il est question de "philosophie du surf"... au secours !). Cela devient vite intéressant parce que ladite surfeuse, Zephyr, est une (très) jolie blonde, furieusement indépendante et dotée d'un gros caractère. Ce personnage n'est pas sans rappeler la Nancy (Blake Lively) d'Instinct de survie et la Haley (Kaya Scodelario) de Crawl (confrontée elle à des alligators). Les jeunes mâles hétéros du XXIe siècle sont prévenus : les nouvelles demoiselles en détresse sont (presque) capables de s'en sortir toutes seules... voire de sauver la mise du chevalier-servant qui leur est dévoué.

   Tout ceci se déroule en Australie, à Gold Coast (dans le Queensland). Cela nous vaut de jolis plans de la skyline locale, mais aussi de l'océan Pacifique ouest, avec quelques séances de surf. J'ai surtout aimé les scènes montrant des requins dans leur environnement naturel. Dans ces moments-là, nous sommes placés dans la position des excursionnistes (sans risquer de se faire zigouiller, toutefois). Le réalisateur a tenu à démonter un peu le mythe du requin tueur en série, cette fonction étant exercée par un personnage humain. Toutefois, vers la fin, on voit l'un de ces grands squales traité de manière anthropomorphique : il devient justicier.

   Si l'on supporte les clichés inhérents à ce type de films, on peut passer un bon moment, la seconde partie, nourrie de rebondissements, étant encore plus sanglante que la première. Avis aux âmes sensibles.

19:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Dangerous Animals

   Que serait l'été cinématographique sans un (bon) film de requins ? La mode en a été lancée il y a cinquante ans tout pile, par un certain Steven Spielberg, dont des directeurs de salles avisés ont eu l'intelligence de récemment reprogrammer Les Dents de la mer.

   Celui-ci et sa suite étaient sortis au mois de juin (aux États-Unis, plus tard dans l'année en France, les sorties n'étant pas synchrones à cette époque entre l'Europe et l'Amérique), les volets 3 et 4 au mois de juillet. Cette tradition a été respectée par les diffuseurs d'autres productions du même genre, comme Peur bleue (juillet 1999), Instinct de survie (août 2016), En eaux troubles (août 2018), En eaux très troubles (août 2023)...

   On pourrait gloser longtemps sur l'opportunité de sortir ces films en salles à une époque où, dans l'hémisphère Nord en particulier, on se livre beaucoup à la baignade... mais je pense que les producteurs, en situant l'action de ces films elle aussi en période estivale, ont surtout sauté sur l'occasion de montrer à l'écran de ravissantes jeunes femmes en bikini et de charmants jeunes hommes (pas épuisés par les dizaines d'heures passées sur un banc de musculation) torse nu.

   Dans ce film-ci, la principale différence est que les prédateurs les plus dangereux ne sont peut-être pas les grands poissons anthropophages, mais certains humains, de sexe masculin. Voici donc le film de requins agrémenté de la présence d'un tueur en série, Tucker, un pêcheur-excursionniste très particulier. Dès le début, je me suis méfié de ce type : il est tatoué, pas rasé, chaussé de tongs et porte d'étranges slips (ça, on le découvre plus tard). Il est très bien interprété par Jay Courtney, un comédien habitué aux seconds rôles hollywoodiens, de Jack Reacher à The Suicide Squad, en passant par Invincible, Divergente, Terminator Genisys et The Good Criminal.

   Tucker est un bon connaisseur des requins, mais il est mentalement très perturbé (et sans doute impuissant). Son personnage est le prétexte pour insérer une surprenante mise en abyme, les spectateurs (masculins) du film (amateurs de sang qui gicle sur grand écran) étant comparés au psychopathe, qui, entre deux tueries, n'aime rien tant que visionner ses anciens "exploits", qu'il a filmés.

   Face à lui vont se retrouver deux couples de Ken & Barbie. La séquence inaugurale nous propose les "Ken & Barbie plongeurs" (avec une chute très réussie). La suite voit intervenir les "Ken & Barbie surfeurs". Cela commence par la naissance maladroite d'une histoire d'amour (où il est question de "philosophie du surf"... au secours !). Cela devient vite intéressant parce que ladite surfeuse, Zephyr, est une (très) jolie blonde, furieusement indépendante et dotée d'un gros caractère. Ce personnage n'est pas sans rappeler la Nancy (Blake Lively) d'Instinct de survie et la Haley (Kaya Scodelario) de Crawl (confrontée elle à des alligators). Les jeunes mâles hétéros du XXIe siècle sont prévenus : les nouvelles demoiselles en détresse sont (presque) capables de s'en sortir toutes seules... voire de sauver la mise du chevalier-servant qui leur est dévoué.

   Tout ceci se déroule en Australie, à Gold Coast (dans le Queensland). Cela nous vaut de jolis plans de la skyline locale, mais aussi de l'océan Pacifique ouest, avec quelques séances de surf. J'ai surtout aimé les scènes montrant des requins dans leur environnement naturel. Dans ces moments-là, nous sommes placés dans la position des excursionnistes (sans risquer de se faire zigouiller, toutefois). Le réalisateur a tenu à démonter un peu le mythe du requin tueur en série, cette fonction étant exercée par un personnage humain. Toutefois, vers la fin, on voit l'un de ces grands squales traité de manière anthropomorphique : il devient justicier.

   Si l'on supporte les clichés inhérents à ce type de films, on peut passer un bon moment, la seconde partie, nourrie de rebondissements, étant encore plus sanglante que la première. Avis aux âmes sensibles.

19:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 26 juillet 2025

Les 4 Fantastiques : premiers pas

   Sauf erreur de ma part, c'est la cinquième fois (la précédente, en 2015) que des producteurs tentent d'adapter la célèbre bande dessinée au cinéma. Cette fois-ci aux commandes, Disney a mis 200 millions de dollars sur la table... et ça se voit.

   Les effets spéciaux sont en effet de très haut niveau. (Merci, Lucasfilm !) On le sent particulièrement dans la première séquence (officielle, les autres n'étant que des retours en arrière) dans l'espace, à la recherche de Galactus, jusqu'à la fuite et la lutte avec la Surfeuse d'argent.

   Cet attirail technologique est inséré dans une ambiance rétro, celle du comics des années 1960. La mode du revival n'est donc pas exclusive à DC, qui a toutefois déçu avec le dernier Superman.

   Que fait Matt Shakman (le réalisateur) de tout ce pognon ? Ben... pas grand chose, en fait. Je pense qu'il a sans doute été corseté par le cahier des charges du MCU. Ce film-ci doit se raccrocher à une série d'autres, notamment le prochain Avengers. On sait donc dès le départ que Galactus, aussi puissant soit-il, finira par être vaincu, d'une manière ou d'une autre... et que le quatuor de héros va survivre.

   Du coup, l'histoire perd tout son suspense, y compris au niveau du bébé. Jusqu'à présent, jamais une production Disney n'a fait mourir un moutard dans une production à 200 millions... et puis, dans la bande dessinée, le gamin est destiné à un brillant avenir...

   Sans surprise, le scénario nous conte une histoire familiale (hétéro), avec le papa, la maman, le frangin (futur tonton), le meilleur pote... et donc le (futur) bébé. J'ai été sidéré que celle que l'on connaît sous l'identité d'Invisible (Jane/Susan Richards) soit d'abord définie par... sa maternité. Cela commence avec le test de grossesse. Cela continue par l'accouchement dans l'espace (un sommet du ridicule, avec de surcroît une bien belle répartition sexuée des rôles, que l'on retrouve plus tard, lorsqu'il est question d'un siège-bébé). Vanessa Kirby est souvent filmée avec l'enfant dans les bras, dans une position présentée comme "naturelle" (les mecs étant évidemment hyper-maladroits). Même le principal antagoniste féminin (la Surfeuse) est faite du même bois (quand on connaît son histoire). Des dizaines d'années de féminisme pour en arriver là : une femme est d'abord une (potentielle) mère.

   Pour contrebalancer cette vision traditionaliste, on a fait des deux protagonistes féminines des personnages actifs, puissants, qui finissent d'ailleurs par faire trébucher Galactus... C'est un autre moment ridicule du film : le quasi-dieu vivant, qui mange une planète au petit-déjeuner, se fait, dans un premier temps, repousser par une seule super-héroïne... qui, dans ce cas, est surtout une maman désireuse d'arracher sa progéniture aux griffes du gros vilain. Je crois que le public états-unien y verra peut-être une incarnation de la "maman grizzly" défendue naguère par la (peu) regrettée Sarah Palin.

   Bref, ce film techniquement impressionnant, farci d'invraisemblances, pue un peu de la gueule (et sans doute aussi des pieds).

   P.S.

   Deux scènes supplémentaires nous sont offertes. La première, qui interrompt le générique de fin, introduit le nouvel adversaire machiavélique des super-héros. La seconde, placée à la toute fin, est un extrait de film d'animation d'époque... eh ben c'est plus marrant que le film !

18:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les 4 Fantastiques : premiers pas

   Sauf erreur de ma part, c'est la cinquième fois (la précédente, en 2015) que des producteurs tentent d'adapter la célèbre bande dessinée au cinéma. Cette fois-ci aux commandes, Disney a mis 200 millions de dollars sur la table... et ça se voit.

   Les effets spéciaux sont en effet de très haut niveau. (Merci, Lucasfilm !) On le sent particulièrement dans la première séquence (officielle, les autres n'étant que des retours en arrière) dans l'espace, à la recherche de Galactus, jusqu'à la fuite et la lutte avec la Surfeuse d'argent.

   Cet attirail technologique est inséré dans une ambiance rétro, celle du comics des années 1960. La mode du revival n'est donc pas exclusive à DC, qui a toutefois déçu avec le dernier Superman.

   Que fait Matt Shakman (le réalisateur) de tout ce pognon ? Ben... pas grand chose, en fait. Je pense qu'il a sans doute été corseté par le cahier des charges du MCU. Ce film-ci doit se raccrocher à une série d'autres, notamment le prochain Avengers. On sait donc dès le départ que Galactus, aussi puissant soit-il, finira par être vaincu, d'une manière ou d'une autre... et que le quatuor de héros va survivre.

   Du coup, l'histoire perd tout son suspense, y compris au niveau du bébé. Jusqu'à présent, jamais une production Disney n'a fait mourir un moutard dans une production à 200 millions... et puis, dans la bande dessinée, le gamin est destiné à un brillant avenir...

   Sans surprise, le scénario nous conte une histoire familiale (hétéro), avec le papa, la maman, le frangin (futur tonton), le meilleur pote... et donc le (futur) bébé. J'ai été sidéré que celle que l'on connaît sous l'identité d'Invisible (Jane/Susan Richards) soit d'abord définie par... sa maternité. Cela commence avec le test de grossesse. Cela continue par l'accouchement dans l'espace (un sommet du ridicule, avec de surcroît une bien belle répartition sexuée des rôles, que l'on retrouve plus tard, lorsqu'il est question d'un siège-bébé). Vanessa Kirby est souvent filmée avec l'enfant dans les bras, dans une position présentée comme "naturelle" (les mecs étant évidemment hyper-maladroits). Même le principal antagoniste féminin (la Surfeuse) est faite du même bois (quand on connaît son histoire). Des dizaines d'années de féminisme pour en arriver là : une femme est d'abord une (potentielle) mère.

   Pour contrebalancer cette vision traditionaliste, on a fait des deux protagonistes féminines des personnages actifs, puissants, qui finissent d'ailleurs par faire trébucher Galactus... C'est un autre moment ridicule du film : le quasi-dieu vivant, qui mange une planète au petit-déjeuner, se fait, dans un premier temps, repousser par une seule super-héroïne... qui, dans ce cas, est surtout une maman désireuse d'arracher sa progéniture aux griffes du gros vilain. Je crois que le public états-unien y verra peut-être une incarnation de la "maman grizzly" défendue naguère par la (peu) regrettée Sarah Palin.

   Bref, ce film techniquement impressionnant, farci d'invraisemblances, pue un peu de la gueule (et sans doute aussi des pieds).

   P.S.

   Deux scènes supplémentaires nous sont offertes. La première, qui interrompt le générique de fin, introduit le nouvel adversaire machiavélique des super-héros. La seconde, placée à la toute fin, est un extrait de film d'animation d'époque... eh ben c'est plus marrant que le film !

18:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 20 juillet 2025

Certains l'aiment chauve

   Le creux de l'été (en gros : fin juillet - début août) est souvent le moment choisi par les distributeurs pour "vider les tiroirs" : on sort à ce moment-là des films dont on pense qu'ils ont très peu de chance de rencontrer le succès le reste de l'année. C'est parfois le cas de certaines comédies françaises. Celle-ci (dont le titre fait référence au classique de Billy Wilder) entre-t-elle dans cette catégorie ? Suspens...

   On commence par une scène faussement romantique, qui va évidemment déraper, mais pas forcément dans le sens auquel on s'attend. Ce n'est pas mal fait, même si le personnage féminin (celui de la petite amie) est assez agaçant. En revanche, j'ai trouvé bien campé celui du héros, Zacharie, par Kev Adams, qui fait preuve d'autodérision pendant presque tout le film.

   Il se fait toutefois voler la vedette par l'autre protagoniste masculin, l'oncle du héros, incarné avec talent par Michaël Youn, aussi bon dans la déconne que dans l'émotion. La première séquence se déroulant dans son appartement est vraiment... décoiffante !

   Il faut ajouter à cela quelques seconds rôles assez piquants. Chantal Ladesous est bien en dermatologue adepte des groupes de parole, celui des chauves étant calqué sur ceux des Alcooliques Anonymes. J'ai aussi aimé la manière dont Faustine Koziel interprète la journaliste, un personnage à la fois très "nature" et profond, qui réserve quelques surprises.

   Le scénario n'en fourmille cependant pas. Antonin Foulon, auquel on doit celui de Chasse gardée, fait dans l'efficace, sans trop de fioritures. Un compteur affiche régulièrement à l'écran le nombre (décroissant) de cheveux que conserve Zach. Ses efforts sont de plus en plus pathétiques mais, en même temps, il va peut-être trouver l'authentique amour...

   Cela ne dure qu'1h20, ça détend, mais cela ne restera pas dans les mémoires.

Certains l'aiment chauve

   Le creux de l'été (en gros : fin juillet - début août) est souvent le moment choisi par les distributeurs pour "vider les tiroirs" : on sort à ce moment-là des films dont on pense qu'ils ont très peu de chance de rencontrer le succès le reste de l'année. C'est parfois le cas de certaines comédies françaises. Celle-ci (dont le titre fait référence au classique de Billy Wilder) entre-t-elle dans cette catégorie ? Suspens...

   On commence par une scène faussement romantique, qui va évidemment déraper, mais pas forcément dans le sens auquel on s'attend. Ce n'est pas mal fait, même si le personnage féminin (celui de la petite amie) est assez agaçant. En revanche, j'ai trouvé bien campé celui du héros, Zacharie, par Kev Adams, qui fait preuve d'autodérision pendant presque tout le film.

   Il se fait toutefois voler la vedette par l'autre protagoniste masculin, l'oncle du héros, incarné avec talent par Michaël Youn, aussi bon dans la déconne que dans l'émotion. La première séquence se déroulant dans son appartement est vraiment... décoiffante !

   Il faut ajouter à cela quelques seconds rôles assez piquants. Chantal Ladesous est bien en dermatologue adepte des groupes de parole, celui des chauves étant calqué sur ceux des Alcooliques Anonymes. J'ai aussi aimé la manière dont Faustine Koziel interprète la journaliste, un personnage à la fois très "nature" et profond, qui réserve quelques surprises.

   Le scénario n'en fourmille cependant pas. Antonin Foulon, auquel on doit celui de Chasse gardée, fait dans l'efficace, sans trop de fioritures. Un compteur affiche régulièrement à l'écran le nombre (décroissant) de cheveux que conserve Zach. Ses efforts sont de plus en plus pathétiques mais, en même temps, il va peut-être trouver l'authentique amour...

   Cela ne dure qu'1h20, ça détend, mais cela ne restera pas dans les mémoires.

jeudi, 17 juillet 2025

Eddington

   En 2020 (dernière année du premier mandat de Donald Trump), en pleine pandémie de Covid, la petite ville (fictive) d'Eddington, au Nouveau-Mexique (à l'ouest du Texas) est divisée. Je pense que c'est plus clair pour les spectateurs d'outre-Atlantique que pour les Français, du coup, je crois utile de préciser que certains protagonistes sont de sensibilité démocrate, d'autres de sensibilité républicaine.

   A ma gauche se trouve le maire de la petite ville (interprété par Pedro Pascal). Il est présenté comme étant latino, fervent adepte de l'économie numérique (à l'époque, le monde des T.I.C. est massivement démocrate) et partisan des mesures anti-covid prises par certains gouverneurs progressistes. Face à lui va se dresser le shérif de la ville (interprété par Joaquin Phoenix, une fois de plus épatant). Celui-ci est visiblement plus conservateur, sceptique quant au covid, mais plutôt empathique (au départ) dans sa manière d'exercer son métier. A son domicile, il côtoie un duo de complotistes : son épouse mentalement perturbée (Emma Stone) et sa belle-mère, la plus zinzin de la bande.

   La première partie du film met en scène, de manière assez comique, les querelles de clocher de cette petite ville. Les élections municipales approchent et le shérif décide de se présenter contre le maire sortant... en embarquant la petite équipe du poste de police dans son aventure. A ce moment, comme à propos du covid, on nous montre les effets néfastes des réseaux sociaux et la manière dont ils peuvent aussi être utilisés par des personnes mal intentionnées.

   La situation se complique quand le mouvement Black Lives Matter commence à déteindre sur quelques gosses de riches du coin qui culpabilisent. Ils vont bientôt être rejoint par des activistes plus chevronnés... pas forcément bien intentionnés.

   Vers le milieu du film, la situation bascule, dans des circonstances que je ne révèlerai pas. La chronique ironique de ce trou perdu de l'Amérique devient une sorte de western rurbain (avec deux-trois Indiens !). C'est tendu, violent, très bien mis en scène (malgré quelques excès concernant le personnage du shérif). Cela devient palpitant, jusqu'à une conclusion inattendue.

   En dépit de quelques longueurs, je recommande vivement ce film.

20:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Eddington

   En 2020 (dernière année du premier mandat de Donald Trump), en pleine pandémie de Covid, la petite ville (fictive) d'Eddington, au Nouveau-Mexique (à l'ouest du Texas) est divisée. Je pense que c'est plus clair pour les spectateurs d'outre-Atlantique que pour les Français, du coup, je crois utile de préciser que certains protagonistes sont de sensibilité démocrate, d'autres de sensibilité républicaine.

   A ma gauche se trouve le maire de la petite ville (interprété par Pedro Pascal). Il est présenté comme étant latino, fervent adepte de l'économie numérique (à l'époque, le monde des T.I.C. est massivement démocrate) et partisan des mesures anti-covid prises par certains gouverneurs progressistes. Face à lui va se dresser le shérif de la ville (interprété par Joaquin Phoenix, une fois de plus épatant). Celui-ci est visiblement plus conservateur, sceptique quant au covid, mais plutôt empathique (au départ) dans sa manière d'exercer son métier. A son domicile, il côtoie un duo de complotistes : son épouse mentalement perturbée (Emma Stone) et sa belle-mère, la plus zinzin de la bande.

   La première partie du film met en scène, de manière assez comique, les querelles de clocher de cette petite ville. Les élections municipales approchent et le shérif décide de se présenter contre le maire sortant... en embarquant la petite équipe du poste de police dans son aventure. A ce moment, comme à propos du covid, on nous montre les effets néfastes des réseaux sociaux et la manière dont ils peuvent aussi être utilisés par des personnes mal intentionnées.

   La situation se complique quand le mouvement Black Lives Matter commence à déteindre sur quelques gosses de riches du coin qui culpabilisent. Ils vont bientôt être rejoint par des activistes plus chevronnés... pas forcément bien intentionnés.

   Vers le milieu du film, la situation bascule, dans des circonstances que je ne révèlerai pas. La chronique ironique de ce trou perdu de l'Amérique devient une sorte de western rurbain (avec deux-trois Indiens !). C'est tendu, violent, très bien mis en scène (malgré quelques excès concernant le personnage du shérif). Cela devient palpitant, jusqu'à une conclusion inattendue.

   En dépit de quelques longueurs, je recommande vivement ce film.

20:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 16 juillet 2025

Souviens-toi... l'été dernier

   A Hollywood, ces temps-ci, la mode est au recyclage, soit que les scénaristes manquent d'inspiration, soit que les producteurs soient devenus allergiques au moindre risque. Voilà pourquoi vient de sortir sur nos écrans un film qui porte le même titre qu'un long-métrage de 1997... dont il n'est pas tout à fait le remake (puisque deux des personnages principaux sont issus de celui-ci) : il en est aussi une (lointaine) suite. C'est l'occasion d'apprendre un terme nouveau, "requel", un mot-valise issu de la fusion de remake et sequel (suite).

   On ne s'étonnera donc pas que l'histoire commence par un accident de la route (toutefois pas identique au modèle de 1997), impliquant une bande de jeunes qui, à cette occasion, ne vont pas faire preuve d'un civisme exemplaire. On les retrouve un an plus tard, plus ou moins rongés par la culpabilité, avec, en bonus, un tueur vengeur qui sévit dans l'ombre, affublé d'un costume de marin-pêcheur.

   L'impression de déjà-vu est d'autant plus grande que quatre des cinq jeunes protagonistes sont de quasi-copies des héros de 1997 : les hommes (un beaucoup moins riche que l'autre) ont des biceps et des pectoraux saillants, accompagnés des incontournables "tablettes de chocolat" ; les femmes sont habillées, coiffées et maquillées comme des influenceuses mal dégrossies.

   Qu'est-ce qui change alors ? Un petit parfum de LGBT (de la bisexualité, en fait), en introduction... mais l'on sent que cela n'est là que pour respecter le cahier des charges (et vaguement épicer le début) : le personnage lesbien est l'un des premiers à se faire zigouiller. 

   Sur le fond, l'histoire a un aspect féministe plus prononcé qu'il y a 28 ans. Je ne peux pas en dire trop, sous peine de déflorer scandaleusement l'intrigue de ce quasi-chef-d’œuvre, mais, en gros, la morale est qu'au fond, c'est de la faute des mecs et que les femmes sont hyper-résilientes.

   Si l'on n'est pas touché par la profondeur de cette analyse sociologique, on peut profiter d'honnêtes scènes de tuerie. C'est parfois délicieusement gore et la montée en tension est assez bien gérée.

   Vous entendrez peut-être aussi parler, à propos de ce film, d'une critique des inégalités sociales. Cela me paraît excessif. Certes, le scénario s'appuie sur le fait que les riches et puissants se croient au-dessus des lois, mais la mise en scène a tendance à glorifier le luxe tape-à-l’œil. J'ai l'impression qu'on a cherché à contenter tous les publics.

   Sachez enfin qu'on nous prépare sans doute une suite. Ne quittez pas la salle trop vite...

23:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Souviens-toi... l'été dernier

   A Hollywood, ces temps-ci, la mode est au recyclage, soit que les scénaristes manquent d'inspiration, soit que les producteurs soient devenus allergiques au moindre risque. Voilà pourquoi vient de sortir sur nos écrans un film qui porte le même titre qu'un long-métrage de 1997... dont il n'est pas tout à fait le remake (puisque deux des personnages principaux sont issus de celui-ci) : il en est aussi une (lointaine) suite. C'est l'occasion d'apprendre un terme nouveau, "requel", un mot-valise issu de la fusion de remake et sequel (suite).

   On ne s'étonnera donc pas que l'histoire commence par un accident de la route (toutefois pas identique au modèle de 1997), impliquant une bande de jeunes qui, à cette occasion, ne vont pas faire preuve d'un civisme exemplaire. On les retrouve un an plus tard, plus ou moins rongés par la culpabilité, avec, en bonus, un tueur vengeur qui sévit dans l'ombre, affublé d'un costume de marin-pêcheur.

   L'impression de déjà-vu est d'autant plus grande que quatre des cinq jeunes protagonistes sont de quasi-copies des héros de 1997 : les hommes (un beaucoup moins riche que l'autre) ont des biceps et des pectoraux saillants, accompagnés des incontournables "tablettes de chocolat" ; les femmes sont habillées, coiffées et maquillées comme des influenceuses mal dégrossies.

   Qu'est-ce qui change alors ? Un petit parfum de LGBT (de la bisexualité, en fait), en introduction... mais l'on sent que cela n'est là que pour respecter le cahier des charges (et vaguement épicer le début) : le personnage lesbien est l'un des premiers à se faire zigouiller. 

   Sur le fond, l'histoire a un aspect féministe plus prononcé qu'il y a 28 ans. Je ne peux pas en dire trop, sous peine de déflorer scandaleusement l'intrigue de ce quasi-chef-d’œuvre, mais, en gros, la morale est qu'au fond, c'est de la faute des mecs et que les femmes sont hyper-résilientes.

   Si l'on n'est pas touché par la profondeur de cette analyse sociologique, on peut profiter d'honnêtes scènes de tuerie. C'est parfois délicieusement gore et la montée en tension est assez bien gérée.

   Vous entendrez peut-être aussi parler, à propos de ce film, d'une critique des inégalités sociales. Cela me paraît excessif. Certes, le scénario s'appuie sur le fait que les riches et puissants se croient au-dessus des lois, mais la mise en scène a tendance à glorifier le luxe tape-à-l’œil. J'ai l'impression qu'on a cherché à contenter tous les publics.

   Sachez enfin qu'on nous prépare sans doute une suite. Ne quittez pas la salle trop vite...

23:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mardi, 15 juillet 2025

Des Feux dans la plaine

   Au premier degré, ces feux sont les incendies de voitures de taxi, dont les conducteurs sont, depuis, plusieurs mois, les victimes d'un tueur en série que la police locale ne parvient pas à coincer. Nous sommes en 1997, en Chine, à Fentun, en pleine période de réformes économiques, dans une région qui se désindustrialise (avec notamment des licenciements dans une manufacture de tabac).

   Au second degré, ces feux sont les sentiments intenses qui animent plusieurs personnages, jeunes comme moins jeunes. Chez certains, il y a de l'amour ou de la colère, chez d'autres l'envie de foutre le camp pour faire sa vie dans le Sud, du côté de Canton (Guangzhou).

   La police a infiltré les compagnies de taxi, espérant prendre le tueur sur le fait. Un soir, il manque de peu de se faire attraper... Cette première partie s'achève, au bout de 45-50 minutes, par un événement qui fait basculer l'intrigue.

   Une ellipse nous projette huit ans plus tard, en 2005. On retrouve la majorité des personnages, mais certains ont quitté la ville industrielle. L'enquête policière reprend. L'un des policiers va se trouver confronté à un choix cornélien...

   Ce polar estival en rappelle d'autres, chinois mais aussi sud-coréens. Il n'est pas le plus abouti de ceux que j'ai vus, mais j'ai lu ici et là des choses un peu sévères pour ce long-métrage plutôt bien troussé. L'ambiance de fin d'un monde, pour cette province industrielle, est bien rendue. Le film vaut aussi le détour pour la performance de l'actrice principale, Zhou Dongyu, qui incarne un personnage à multiples facettes.

   P.S.

   Depuis une dizaine d'années (et notamment la sortie estivale de La Isla minima), les distributeurs français ont l'habitude de profiter de la relative quiétude cinématographique des mois de juillet-août pour sortir à ce moment-là de bons polars, en général étrangers (espagnols, allemands, égyptiens, iraniens...). L'an dernier, la bonne surprise est venue d'Inde, avec Santosh. En 2025, la compétition est encore ouverte, d'autant que, pour l'instant (selon moi), c'est un film français qui tient la corde : Rapaces.

10:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Des Feux dans la plaine

   Au premier degré, ces feux sont les incendies de voitures de taxi, dont les conducteurs sont, depuis, plusieurs mois, les victimes d'un tueur en série que la police locale ne parvient pas à coincer. Nous sommes en 1997, en Chine, à Fentun, en pleine période de réformes économiques, dans une région qui se désindustrialise (avec notamment des licenciements dans une manufacture de tabac).

   Au second degré, ces feux sont les sentiments intenses qui animent plusieurs personnages, jeunes comme moins jeunes. Chez certains, il y a de l'amour ou de la colère, chez d'autres l'envie de foutre le camp pour faire sa vie dans le Sud, du côté de Canton (Guangzhou).

   La police a infiltré les compagnies de taxi, espérant prendre le tueur sur le fait. Un soir, il manque de peu de se faire attraper... Cette première partie s'achève, au bout de 45-50 minutes, par un événement qui fait basculer l'intrigue.

   Une ellipse nous projette huit ans plus tard, en 2005. On retrouve la majorité des personnages, mais certains ont quitté la ville industrielle. L'enquête policière reprend. L'un des policiers va se trouver confronté à un choix cornélien...

   Ce polar estival en rappelle d'autres, chinois mais aussi sud-coréens. Il n'est pas le plus abouti de ceux que j'ai vus, mais j'ai lu ici et là des choses un peu sévères pour ce long-métrage plutôt bien troussé. L'ambiance de fin d'un monde, pour cette province industrielle, est bien rendue. Le film vaut aussi le détour pour la performance de l'actrice principale, Zhou Dongyu, qui incarne un personnage à multiples facettes.

   P.S.

   Depuis une dizaine d'années (et notamment la sortie estivale de La Isla minima), les distributeurs français ont l'habitude de profiter de la relative quiétude cinématographique des mois de juillet-août pour sortir à ce moment-là de bons polars, en général étrangers (espagnols, allemands, égyptiens, iraniens...). L'an dernier, la bonne surprise est venue d'Inde, avec Santosh. En 2025, la compétition est encore ouverte, d'autant que, pour l'instant (selon moi), c'est un film français qui tient la corde : Rapaces.

10:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 14 juillet 2025

Falcon Express

   Sortie aussi sous le titre Pets on a train (« Des Animaux de compagnie dans un train »), cette animation française a été réalisée par une équipe qui a travaillé auparavant notamment sur Pattie et la colère de Poséidon et Les As de la jungle (auquel d'ailleurs plusieurs détails font référence).

   C'est un film d'aventures, dans lequel les animaux (majoritairement domestiques) sont des substituts d'enfants. Ils se retrouvent sans maître(sse) dans un train filant à vive allure. La troupe est constituée d'une grande diversité d'animaux : chiens, chats, perroquets, rongeurs, canard, tortue (pas très ninja, de prime abord), poisson, serpent (une certaine Anna... Conda !). Le héros est un raton-laveur (un raton-voleur, plutôt) et le vilain de l'histoire est un gros blaireau... au propre comme au figuré ! (Quand on vous dit que ça a été créé par des Français !)

   On a aussi pris soin de diversifier les caractères. Rex est, sans surprise, un chien policier, courageux et inflexible, un autre (beaucoup plus petit) étant le complotiste de service. On rencontre aussi un chat raisonneur, un grand chien hautain, un serpent empathique, des rongeurs babas-cools, un canard amateur de rugby (avec l'accent du Sud-Ouest !)... Quelle ménagerie !

   On ne s'ennuie pas un instant. L'action est rythmée, émaillée de gags et de références, soit à d'autres animations, soit à des films tournés en prises de vue réelles. Comme dans les précédentes productions TAT, les voix des principaux personnages paraîtront familières aux spectateurs : ce sont celles de pros du doublage de films ou séries américaines.

   Cela ne dure qu'1h25 ; les petits comme les grands passent un très bon moment. (Signe révélateur : aucune des têtes bondes/brunes/rousses n'a moufté pendant la séance, une fois le film commencé.)

19:37 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films