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samedi, 13 décembre 2025

Zootopie 2

   Il aura fallu presque dix ans à la firme aux grandes oreilles (mais pas de lapin) pour sortir la suite du génial premier opus, placé sous le signe de Pixar. Pour ces nouvelles aventures, on a changé l'équipe de direction, mais les nouveaux réalisateurs (Byron Howard et Jared Bush) ont quand même travaillé sur le film précédent... et ils s'étaient fait la main auparavant sur des œuvres comme Volt, star malgré lui, Vaiana ou Princesse Raiponce.

   J'ai trouvé le début assez emballant, cocasse avec le réveil des héros, virevoltant (un peu trop parfois) avec la poursuite du trafiquant. C'est peut-être le seul défaut majeur de cette histoire : aller parfois trop vite, au risque d'atténuer la saveur de certaines scènes, qui regorgent de détails, parfois humoristiques. (Qui a repéré le clin d’œil à Ratatouille ?) Ainsi, l'adorable lapine possède un smartphone au dos duquel est imprimé le logo stylisé d'une marque (non, pas une pomme, mais une ... carotte !). Quand elle effectue une recherche sur internet, elle passe par Zoogle...

   Il y a donc de quoi occuper les adultes dans cette histoire rocambolesque, un peu trop compliquée toutefois pour les tout-petits. Ils risquent de rapidement décrocher, ne comprenant notamment pas les enjeux d'un odieux complot, qui, en revanche, retiendra l'attention des enfants plus âgés comme des adultes.

   Les amoureux du premier film retrouveront avec plaisir nombre de protagonistes, en particulier les divers policiers, plutôt du genre bourrins. S'y ajoutent un cheval hâbleur (le nouveau maire), une castor tchatcheuse, un serpent chargé d'une mission, des lynx mystérieux... et des morses ! (J'adore !) J'ajoute que l'une des séquences les plus drôles voit le retour d'un paresseux...

cinéma,cinema,film,films

   J'ai été pris par l'intrigue, par les couleurs, la qualité de l'animation, les dialogues pleins d'humour et l'énergie positive de Judy, adorable policière aux grandes pattes arrière, un des plus beaux personnages féminins de dessin animé.

   P.S.

   Sur la Toile, les aventures de Nick et Judy ont suscité des vidéos que l'on peut qualifier de plagiats. La plupart sont de qualité médiocre. J'en ai toutefois trouvé une, plus élaborée (sur la forme comme sur le fond) qui imagine que le renard et la lapine ont fini par former un couple et avoir un enfant.

21:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Zootopie 2

   Il aura fallu presque dix ans à la firme aux grandes oreilles (mais pas de lapin) pour sortir la suite du génial premier opus, placé sous le signe de Pixar. Pour ces nouvelles aventures, on a changé l'équipe de direction, mais les nouveaux réalisateurs (Byron Howard et Jared Bush) ont quand même travaillé sur le film précédent... et ils s'étaient fait la main auparavant sur des œuvres comme Volt, star malgré lui, Vaiana ou Princesse Raiponce.

   J'ai trouvé le début assez emballant, cocasse avec le réveil des héros, virevoltant (un peu trop parfois) avec la poursuite du trafiquant. C'est peut-être le seul défaut majeur de cette histoire : aller parfois trop vite, au risque d'atténuer la saveur de certaines scènes, qui regorgent de détails, parfois humoristiques. (Qui a repéré le clin d’œil à Ratatouille ?) Ainsi, l'adorable lapine possède un smartphone au dos duquel est imprimé le logo stylisé d'une marque (non, pas une pomme, mais une ... carotte !). Quand elle effectue une recherche sur internet, elle passe par Zoogle...

   Il y a donc de quoi occuper les adultes dans cette histoire rocambolesque, un peu trop compliquée toutefois pour les tout-petits. Ils risquent de rapidement décrocher, ne comprenant notamment pas les enjeux d'un odieux complot, qui, en revanche, retiendra l'attention des enfants plus âgés comme des adultes.

   Les amoureux du premier film retrouveront avec plaisir nombre de protagonistes, en particulier les divers policiers, plutôt du genre bourrins. S'y ajoutent un cheval hâbleur (le nouveau maire), une castor tchatcheuse, un serpent chargé d'une mission, des lynx mystérieux... et des morses ! (J'adore !) J'ajoute que l'une des séquences les plus drôles voit le retour d'un paresseux...

cinéma,cinema,film,films

   J'ai été pris par l'intrigue, par les couleurs, la qualité de l'animation, les dialogues pleins d'humour et l'énergie positive de Judy, adorable policière aux grandes pattes arrière, un des plus beaux personnages féminins de dessin animé.

   P.S.

   Sur la Toile, les aventures de Nick et Judy ont suscité des vidéos que l'on peut qualifier de plagiats. La plupart sont de qualité médiocre. J'en ai toutefois trouvé une, plus élaborée (sur la forme comme sur le fond) qui imagine que le renard et la lapine ont fini par former un couple et avoir un enfant.

21:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 12 décembre 2025

Deux Procureurs

   Il était une fois, au royaume merveilleux du Marteau et de la Faucille, un jeune homme, éperdu de Droit et de Justice. Armé de son courage et de sa serviette en cuir, il partit à l'assaut des ennemis du peuple, tout en songeant à sauver les innocents malencontreusement accusés. Hélas, hélas, trois fois hélas ! Dans sa quête, il rencontra maintes figures malfaisantes, que sa persévérance pourrait ne pas suffire à contourner. Son salut va-t-il venir du Prince à la Moustache ou de l'un de ses plus zélés serviteurs ? Mystère...

   Trois ans après le passionnant Babi Yar. Contexte, Sergei Loznitsa revient avec un autre tableau de système totalitaire, le stalinisme succédant au nazisme, auquel, parfois, il ressembla tant.

   Comme le réalisateur n'est pas un manche, il suggère plus qu'il ne montre. Le résultat n'en est pas moins implacable. De l'extension de la prison aux conséquences des tortures infligées par le NKVD (ancêtre du KGB), en passant par le côtoiement de figures taiseuses, mais ô combien patibulaires, les procédés de mise en scène excellent à nous faire ressentir ce qu'était ce régime oppresseur, faussement émancipateur.

   Les sous-entendus sont nombreux dans les scènes de dialogues, entre le jeune procureur et, successivement, le directeur-adjoint de la prison, le directeur, le "détenu spécial" (qu'il connaît), le procureur général Vychinski et, enfin, ce duo d'ingénieurs rencontré dans le train, dont les plus avisés des spectateurs comprendront très vite quel rôle ils jouent.

   C'est clairement un film de décorateur et d'acteurs (en plus de metteur en scène). Tout ce petit monde est excellent. On regrettera juste quelques lenteurs et, pour le vieux cinéphile (et amateur d'histoire du XXe siècle) que je suis, une certaine prévisibilité.

   Cela reste une remarquable fiction sur un monde totalitaire, qu'on espère ne plus jamais revoir en fonction.

   P.S.

   En complément, on peut (re)voir L'Ombre de Staline, d'Agnieszka Holland.

Deux Procureurs

   Il était une fois, au royaume merveilleux du Marteau et de la Faucille, un jeune homme, éperdu de Droit et de Justice. Armé de son courage et de sa serviette en cuir, il partit à l'assaut des ennemis du peuple, tout en songeant à sauver les innocents malencontreusement accusés. Hélas, hélas, trois fois hélas ! Dans sa quête, il rencontra maintes figures malfaisantes, que sa persévérance pourrait ne pas suffire à contourner. Son salut va-t-il venir du Prince à la Moustache ou de l'un de ses plus zélés serviteurs ? Mystère...

   Trois ans après le passionnant Babi Yar. Contexte, Sergei Loznitsa revient avec un autre tableau de système totalitaire, le stalinisme succédant au nazisme, auquel, parfois, il ressembla tant.

   Comme le réalisateur n'est pas un manche, il suggère plus qu'il ne montre. Le résultat n'en est pas moins implacable. De l'extension de la prison aux conséquences des tortures infligées par le NKVD (ancêtre du KGB), en passant par le côtoiement de figures taiseuses, mais ô combien patibulaires, les procédés de mise en scène excellent à nous faire ressentir ce qu'était ce régime oppresseur, faussement émancipateur.

   Les sous-entendus sont nombreux dans les scènes de dialogues, entre le jeune procureur et, successivement, le directeur-adjoint de la prison, le directeur, le "détenu spécial" (qu'il connaît), le procureur général Vychinski et, enfin, ce duo d'ingénieurs rencontré dans le train, dont les plus avisés des spectateurs comprendront très vite quel rôle ils jouent.

   C'est clairement un film de décorateur et d'acteurs (en plus de metteur en scène). Tout ce petit monde est excellent. On regrettera juste quelques lenteurs et, pour le vieux cinéphile (et amateur d'histoire du XXe siècle) que je suis, une certaine prévisibilité.

   Cela reste une remarquable fiction sur un monde totalitaire, qu'on espère ne plus jamais revoir en fonction.

   P.S.

   En complément, on peut (re)voir L'Ombre de Staline, d'Agnieszka Holland.

mardi, 09 décembre 2025

Touch - Nos étreintes passées

   Séance de rattrapage pour moi, qui avais raté ce film à sa sortie, l'été dernier. Fort heureusement, il bénéficie d'un très bon bouche-à-oreille, à tel point que certains cinémas ont eu la bonne idée de le reprogrammer. Je l'ai donc découvert récemment, à l'occasion d'un déplacement... et je n'étais pas le seul à avoir eu cette idée, puisque la petite salle était copieusement garnie (plutôt de "tempes argentées", l'auteur de ces lignes faisant office de gamin dans cette auguste assemblée).

   Tout commence lors d'un enterrement, en Islande. L'ambiance n'est pas à la gaudriole, d'autant que le personnage principal, Kristófer, apprend qu'il est gravement malade. Peut-être à cause de cela, il se replonge dans son passé et repense à sa période estudiantine, à Londres, en 1969-1970. Alors féru d'économie, il s'était découvert une passion pour la cuisine... et la fille d'un restaurateur japonais. Au départ, on ne sait pas comment a fini cet amour de jeunesse. Les scènes de 2020 (en plein Covid) alternent avec les retours en arrière, que j'ai trouvés splendides et d'une grande subtilité. On aurait pu intituler ce film La Délicatesse des sentiments. A la mise en scène se trouve Baltasar Kormákur, auquel on doit plusieurs épisodes d'une excellente série policière islandaise : Trapped ainsi que le polar Jar City.

   La suite prend la forme d'une enquête biographique. Kristófer part à la recherche de son ancien amour, d'abord à Londres, puis au Japon. Le restaurateur ferme son établissement, évite de répondre à sa belle-fille au téléphone, mais noue de précieuses relations à chaque étape de son voyage. C'est l'un des bonheurs de cette histoire, pétrie d'humanité, qui montre ce vieil homme malade, animé par un feu aussi ancien qu'ardent, mener sa quête. L'une des plus belles séquences le voit rencontrer un autre veuf, au Japon.

   Dans les scènes du passé, rien n'est à jeter. De la naissance d'un amour improbable à la transmission d'un art culinaire (en passant par les questionnements concernant l'exil au Royaume-Uni de cette famille japonaise incomplète), tout est amené avec subtilité, douceur, le tout servi par une photographie superbe.

   C'est incontestablement l'un des plus beaux films de l'année 2025, qui fut pourtant riche en bonheurs cinématographiques... et n'est pas encore terminée !

Touch - Nos étreintes passées

   Séance de rattrapage pour moi, qui avais raté ce film à sa sortie, l'été dernier. Fort heureusement, il bénéficie d'un très bon bouche-à-oreille, à tel point que certains cinémas ont eu la bonne idée de le reprogrammer. Je l'ai donc découvert récemment, à l'occasion d'un déplacement... et je n'étais pas le seul à avoir eu cette idée, puisque la petite salle était copieusement garnie (plutôt de "tempes argentées", l'auteur de ces lignes faisant office de gamin dans cette auguste assemblée).

   Tout commence lors d'un enterrement, en Islande. L'ambiance n'est pas à la gaudriole, d'autant que le personnage principal, Kristófer, apprend qu'il est gravement malade. Peut-être à cause de cela, il se replonge dans son passé et repense à sa période estudiantine, à Londres, en 1969-1970. Alors féru d'économie, il s'était découvert une passion pour la cuisine... et la fille d'un restaurateur japonais. Au départ, on ne sait pas comment a fini cet amour de jeunesse. Les scènes de 2020 (en plein Covid) alternent avec les retours en arrière, que j'ai trouvés splendides et d'une grande subtilité. On aurait pu intituler ce film La Délicatesse des sentiments. A la mise en scène se trouve Baltasar Kormákur, auquel on doit plusieurs épisodes d'une excellente série policière islandaise : Trapped ainsi que le polar Jar City.

   La suite prend la forme d'une enquête biographique. Kristófer part à la recherche de son ancien amour, d'abord à Londres, puis au Japon. Le restaurateur ferme son établissement, évite de répondre à sa belle-fille au téléphone, mais noue de précieuses relations à chaque étape de son voyage. C'est l'un des bonheurs de cette histoire, pétrie d'humanité, qui montre ce vieil homme malade, animé par un feu aussi ancien qu'ardent, mener sa quête. L'une des plus belles séquences le voit rencontrer un autre veuf, au Japon.

   Dans les scènes du passé, rien n'est à jeter. De la naissance d'un amour improbable à la transmission d'un art culinaire (en passant par les questionnements concernant l'exil au Royaume-Uni de cette famille japonaise incomplète), tout est amené avec subtilité, douceur, le tout servi par une photographie superbe.

   C'est incontestablement l'un des plus beaux films de l'année 2025, qui fut pourtant riche en bonheurs cinématographiques... et n'est pas encore terminée !

samedi, 06 décembre 2025

Jean Valjean

   Quatre ans après Délicieux, Eric Besnard retrouve Isabelle Carré et Grégory Gadebois, pour l'adaptation des deux premiers livres des Misérables. Alors qu'on annonce la sortie sur nos écrans, en 2026, d'une nouvelle adaptation complète de l’œuvre de Victor Hugo (par Fred Cavayé), pourquoi se lancer dans cette demi-aventure ? Peut-être pour fournir à Gadebois un rôle à sa mesure. Il sera d'ailleurs intéressant de comparer sa prestation à celle de Vincent Lindon. En effet, après Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura, Henri Golant et Gérard Depardieu (celui-ci sur le petit écran), ce sera bientôt au tour de l'un des acteurs les plus "engagés" du cinéma français de revêtir les habits du bagnard hugolien.

   En attendant cet événement, on peut apprécier le jeu de Gadebois, qui incarne très bien la force brute, taiseuse, un peu mystérieuse de Valjean. Je regrette toutefois que le réalisateur ait accentué le côté menaçant du personnage. Dans le roman, Hugo montre très tôt l'étincelle de lumière qui subsiste aux tréfonds de la carapace de l'homme brisé. Il n'y est notamment pas question de menace contre les femmes... et Valjean n'est pas aussi miséreux que ce qui nous est montré.

   Cela passe, parce que Gadebois est épaulé par un trio de bons comédiens : Isabelle Carré donc, accompagnée d'Alexandra Lamy et de Bernard Campan, dont la coiffure et certaines mimiques m'ont toutefois un peu gêné : à plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de me retrouver face à l'un des interprètes des sketches des Inconnus.

   Au niveau de la mise en scène, ce sont les retours en arrière, décrivant la période du bagne, qui m'ont le plus plu.

   Il reste une peinture efficace de la grande pauvreté, celle qui frappait tant de gens dans la France de 1795-1815. Cela peut-être une bonne leçon pour les générations actuelles (adultes comme enfants, d'ailleurs), qui vivent dans un confort dont les miséreux de jadis n'auraient même pas rêvé, et qui ne songent souvent qu'à se plaindre.

Jean Valjean

   Quatre ans après Délicieux, Eric Besnard retrouve Isabelle Carré et Grégory Gadebois, pour l'adaptation des deux premiers livres des Misérables. Alors qu'on annonce la sortie sur nos écrans, en 2026, d'une nouvelle adaptation complète de l’œuvre de Victor Hugo (par Fred Cavayé), pourquoi se lancer dans cette demi-aventure ? Peut-être pour fournir à Gadebois un rôle à sa mesure. Il sera d'ailleurs intéressant de comparer sa prestation à celle de Vincent Lindon. En effet, après Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura, Henri Golant et Gérard Depardieu (celui-ci sur le petit écran), ce sera bientôt au tour de l'un des acteurs les plus "engagés" du cinéma français de revêtir les habits du bagnard hugolien.

   En attendant cet événement, on peut apprécier le jeu de Gadebois, qui incarne très bien la force brute, taiseuse, un peu mystérieuse de Valjean. Je regrette toutefois que le réalisateur ait accentué le côté menaçant du personnage. Dans le roman, Hugo montre très tôt l'étincelle de lumière qui subsiste aux tréfonds de la carapace de l'homme brisé. Il n'y est notamment pas question de menace contre les femmes... et Valjean n'est pas aussi miséreux que ce qui nous est montré.

   Cela passe, parce que Gadebois est épaulé par un trio de bons comédiens : Isabelle Carré donc, accompagnée d'Alexandra Lamy et de Bernard Campan, dont la coiffure et certaines mimiques m'ont toutefois un peu gêné : à plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de me retrouver face à l'un des interprètes des sketches des Inconnus.

   Au niveau de la mise en scène, ce sont les retours en arrière, décrivant la période du bagne, qui m'ont le plus plu.

   Il reste une peinture efficace de la grande pauvreté, celle qui frappait tant de gens dans la France de 1795-1815. Cela peut-être une bonne leçon pour les générations actuelles (adultes comme enfants, d'ailleurs), qui vivent dans un confort dont les miséreux de jadis n'auraient même pas rêvé, et qui ne songent souvent qu'à se plaindre.

vendredi, 05 décembre 2025

Pompéi, sous les nuages...

   C'est la traduction, en français, du titre italien Sotto le Nuvole, à prendre au sens propre comme au sens figuré.

   Pourquoi aller voir ce documentaire ? D'abord pour en apprendre un peu plus sur le site de fouilles de l'une des plus célèbres catastrophes naturelles. Ensuite parce que c'est réalisé par Gianfranco Rosi, dont le Fuocoammare m'avait favorablement impressionné, il y a une dizaine d'années. Enfin, parce que c'est tourné en noir et blanc... et, franchement, c'est superbe.

   Seule une partie du sous-sol de Pompéi a été fouillée, sans doute faute de moyens, pour mener les recherches... et sauvegarder ce qui a été mis à jour. Le film nous propose plusieurs aperçus des réserves, riches en œuvres d'art (notamment des sculptures)... et en figures statufiées, les fameux moulages réalisés jadis, qui nous montrent humains comme animaux face à une mort brutale. On ne peut pas ne pas être ému devant ce couple avec un enfant en bas âge, ce chat esseulé ou ces chiens piégés dans les cendres durcies, pour l'éternité.

   Les chercheurs (italiens, anglo-saxons et même japonais) ne sont pas les seules personnes intéressées par ces vestiges. Depuis des années, des individus peu scrupuleux (et bien organisés) réalisent des fouilles clandestines (dont la cartographie présentée à l'écran montre l'ampleur des ravages...)... ou bien s'introduisent sur des sites officiels, pour les piller. Saisissante est la découverte des tunnels, parfois creusés sur des dizaines de mètres... et dotés de l'éclairage (voire d'un moyen de communication sommaire). Cela n'atteint pas l'ampleur des aménagements réalisés par le Hamas (sous Gaza et une partie d'Israël et de l’Égypte), mais c'est tout de même impressionnant.

   Pour les habitants actuels de la région de Naples, même si le Vésuve semble un peu endormi, la menace demeure présente, perceptible dans les petites secousses qui surviennent assez fréquemment, provoquant un afflux d'appels téléphoniques au centre de secours des pompiers. La caméra s'attarde dans ces locaux, où les appels les plus nombreux concernent les actes de délinquance, dans une ville où une partie de la population est paupérisée, sans parler de l'influence subreptice de la Camorra (sur laquelle le film demeure allusif, peut-être par prudence).

   On est donc très surpris d'entendre les marins syriens d'un navire-cargo se féliciter du calme et de la sécurité qui règnent à Naples... en comparaison de leur pays d'origine... et de l'Ukraine, où ils se sont arrêtés auparavant pour charger une cargaison de blé.

   Risi profite de la moindre occasion pour nous offrir des portraits de Napolitains, qu'ils soient des résidents anciens ou de passage. J'ai beaucoup aimé les scènes avec le retraité entouré de livres, qui propose du soutien scolaire à des enfants des quartiers pauvres. A l'occasion de ces scènes, on entendra parler de la France, celle de la Révolution, de Napoléon... et de Victor Hugo.

   Même si c'est, à mon avis, un poil trop long (1h50), j'ai été passionné, transporté par cette tranche de vie, qui traverse le temps et les classes sociales pour nous proposer un portrait de ville qui n'a rien de fumeux.

Pompéi, sous les nuages...

   C'est la traduction, en français, du titre italien Sotto le Nuvole, à prendre au sens propre comme au sens figuré.

   Pourquoi aller voir ce documentaire ? D'abord pour en apprendre un peu plus sur le site de fouilles de l'une des plus célèbres catastrophes naturelles. Ensuite parce que c'est réalisé par Gianfranco Rosi, dont le Fuocoammare m'avait favorablement impressionné, il y a une dizaine d'années. Enfin, parce que c'est tourné en noir et blanc... et, franchement, c'est superbe.

   Seule une partie du sous-sol de Pompéi a été fouillée, sans doute faute de moyens, pour mener les recherches... et sauvegarder ce qui a été mis à jour. Le film nous propose plusieurs aperçus des réserves, riches en œuvres d'art (notamment des sculptures)... et en figures statufiées, les fameux moulages réalisés jadis, qui nous montrent humains comme animaux face à une mort brutale. On ne peut pas ne pas être ému devant ce couple avec un enfant en bas âge, ce chat esseulé ou ces chiens piégés dans les cendres durcies, pour l'éternité.

   Les chercheurs (italiens, anglo-saxons et même japonais) ne sont pas les seules personnes intéressées par ces vestiges. Depuis des années, des individus peu scrupuleux (et bien organisés) réalisent des fouilles clandestines (dont la cartographie présentée à l'écran montre l'ampleur des ravages...)... ou bien s'introduisent sur des sites officiels, pour les piller. Saisissante est la découverte des tunnels, parfois creusés sur des dizaines de mètres... et dotés de l'éclairage (voire d'un moyen de communication sommaire). Cela n'atteint pas l'ampleur des aménagements réalisés par le Hamas (sous Gaza et une partie d'Israël et de l’Égypte), mais c'est tout de même impressionnant.

   Pour les habitants actuels de la région de Naples, même si le Vésuve semble un peu endormi, la menace demeure présente, perceptible dans les petites secousses qui surviennent assez fréquemment, provoquant un afflux d'appels téléphoniques au centre de secours des pompiers. La caméra s'attarde dans ces locaux, où les appels les plus nombreux concernent les actes de délinquance, dans une ville où une partie de la population est paupérisée, sans parler de l'influence subreptice de la Camorra (sur laquelle le film demeure allusif, peut-être par prudence).

   On est donc très surpris d'entendre les marins syriens d'un navire-cargo se féliciter du calme et de la sécurité qui règnent à Naples... en comparaison de leur pays d'origine... et de l'Ukraine, où ils se sont arrêtés auparavant pour charger une cargaison de blé.

   Risi profite de la moindre occasion pour nous offrir des portraits de Napolitains, qu'ils soient des résidents anciens ou de passage. J'ai beaucoup aimé les scènes avec le retraité entouré de livres, qui propose du soutien scolaire à des enfants des quartiers pauvres. A l'occasion de ces scènes, on entendra parler de la France, celle de la Révolution, de Napoléon... et de Victor Hugo.

   Même si c'est, à mon avis, un poil trop long (1h50), j'ai été passionné, transporté par cette tranche de vie, qui traverse le temps et les classes sociales pour nous proposer un portrait de ville qui n'a rien de fumeux.

mercredi, 03 décembre 2025

Bugonia

   Moins d'un an et demi après Kinds of kindness, Yórgos Lánthimos revient avec une nouvelle œuvre dérangeante, parfois difficile à analyser, mais servie par des acteurs éblouissants. Compte tenu des divergences d'appréciation que ce film à suscitées, il m'est apparu nécessaire d'en proposer deux critiques.

 

COMMENÇONS PAR UNE CRITIQUE DE GAUCHE

 

   Le brillant cinéaste grec nous livre un film engagé, qui dénonce le système capitaliste qui opprime les peuples et conduit la planète à sa perte. Emma Stone incarne une patronne insensible, sans scrupule, qui exploite ses employés (sauf quand elle découvre qu'une apparente sollicitude est bonne pour l'image) et berne les consommateurs de ses produits.

   L'introduction nous présente, en alternance, les personnages antagonistes dans leur préparation quotidienne, l'une dans un environnement urbain luxueux et maîtrisé, les autres dans la précarité d'une périphérie rurale peu engageante.

   Les deux ravisseurs sont des hommes du peuple, dont la famille a été victime des pratiques de l'entreprise. Faisant acte de subtilité, Lánthimos décide de passer par la métaphore extraterrestre pour dénoncer l'inhumanité des puissants qui nous dominent. Même emprisonnée et physiquement diminuée, la cheffe d'entreprise demeure une prédatrice, capable de retourner le cerveau de ses geôliers. (Excellent performance d'Emma Stone, soit dit en passant.)

   La séquence finale perturbera forcément les spectateurs qui croyaient savoir où le réalisateur nous emmenait. Ce retournement n'en est pas moins très cohérent, pris au second degré.

 

A PRÉSENT, PASSONS A UNE CRITIQUE « UN PEU MOINS DE GAUCHE »

 

   Le metteur en scène iconoclaste nous prouve une fois de plus qu'il ne respecte rien et qu'il ne faut pas chercher à le faire entrer dans une case, tant son style et son discours cinématographique ne se cantonnent pas à une idéologie, fût-elle à la mode.

   La séquence initiale nous fait découvrir les futurs adversaires, un peu à la façon Amicalement vôtre ou Hobbes & Shaw. Le contraste entre les deux environnements est saisissant... et cocasse, les futurs ravisseurs y apparaissant déjà ridicules. Un degré est franchi lors de la séquence de l'enlèvement (brillamment conçue et réalisée), qui, évidemment, ne se passe pas comme prévu, l'un des personnages y apparaissant particulièrement maladroit. Dans le rôle, Jesse Plemons confirme tout le bien qu'on pensait de lui.

   En face, il y a du répondant, avec une Emma Stone éblouissante, qui se prête à une transformation qui n'est pas sans rappeler ce qu'a subi jadis Natalie Portman, dans V pour Vendetta. (La grande différence est que, dans ce film-ci, l'héroïne féminine était façonnée par un mentor, tandis que, chez Lánthimos, il est question d'une victime qui ne se laisse pas faire.) L'affrontement, mi-verbal, mi-physique, qui se joue dans la cave d'une maison en bois est un régal, le rapport dominant/dominé évoluant à plusieurs reprises au cours de l'histoire.

   Pour Lánthimos, c'est l'occasion de dénoncer l'un des cancers de notre époque : le complotisme, associé à l'immaturité affective et à la crédulité. Le scénario va très loin, pour montrer à quelles extrémités peut porter ce genre de croyance.

   Hélas, les dix dernières minutes affaiblissent la portée du film. Lánthimos retombe dans certains de ses travers, la tentation du pied-de-nez, le refus d'être catalogué. Le côté apprêté de cette dernière séquence contraste avec la maestria de ce qui a précédé. C'est dommage, mais je pense que cela n'empêchera pas ce Bugonia de figurer dans mon palmarès 2025.

20:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Bugonia

   Moins d'un an et demi après Kinds of kindness, Yórgos Lánthimos revient avec une nouvelle œuvre dérangeante, parfois difficile à analyser, mais servie par des acteurs éblouissants. Compte tenu des divergences d'appréciation que ce film à suscitées, il m'est apparu nécessaire d'en proposer deux critiques.

 

COMMENÇONS PAR UNE CRITIQUE DE GAUCHE

 

   Le brillant cinéaste grec nous livre un film engagé, qui dénonce le système capitaliste qui opprime les peuples et conduit la planète à sa perte. Emma Stone incarne une patronne insensible, sans scrupule, qui exploite ses employés (sauf quand elle découvre qu'une apparente sollicitude est bonne pour l'image) et berne les consommateurs de ses produits.

   L'introduction nous présente, en alternance, les personnages antagonistes dans leur préparation quotidienne, l'une dans un environnement urbain luxueux et maîtrisé, les autres dans la précarité d'une périphérie rurale peu engageante.

   Les deux ravisseurs sont des hommes du peuple, dont la famille a été victime des pratiques de l'entreprise. Faisant acte de subtilité, Lánthimos décide de passer par la métaphore extraterrestre pour dénoncer l'inhumanité des puissants qui nous dominent. Même emprisonnée et physiquement diminuée, la cheffe d'entreprise demeure une prédatrice, capable de retourner le cerveau de ses geôliers. (Excellent performance d'Emma Stone, soit dit en passant.)

   La séquence finale perturbera forcément les spectateurs qui croyaient savoir où le réalisateur nous emmenait. Ce retournement n'en est pas moins très cohérent, pris au second degré.

 

A PRÉSENT, PASSONS A UNE CRITIQUE « UN PEU MOINS DE GAUCHE »

 

   Le metteur en scène iconoclaste nous prouve une fois de plus qu'il ne respecte rien et qu'il ne faut pas chercher à le faire entrer dans une case, tant son style et son discours cinématographique ne se cantonnent pas à une idéologie, fût-elle à la mode.

   La séquence initiale nous fait découvrir les futurs adversaires, un peu à la façon Amicalement vôtre ou Hobbes & Shaw. Le contraste entre les deux environnements est saisissant... et cocasse, les futurs ravisseurs y apparaissant déjà ridicules. Un degré est franchi lors de la séquence de l'enlèvement (brillamment conçue et réalisée), qui, évidemment, ne se passe pas comme prévu, l'un des personnages y apparaissant particulièrement maladroit. Dans le rôle, Jesse Plemons confirme tout le bien qu'on pensait de lui.

   En face, il y a du répondant, avec une Emma Stone éblouissante, qui se prête à une transformation qui n'est pas sans rappeler ce qu'a subi jadis Natalie Portman, dans V pour Vendetta. (La grande différence est que, dans ce film-ci, l'héroïne féminine était façonnée par un mentor, tandis que, chez Lánthimos, il est question d'une victime qui ne se laisse pas faire.) L'affrontement, mi-verbal, mi-physique, qui se joue dans la cave d'une maison en bois est un régal, le rapport dominant/dominé évoluant à plusieurs reprises au cours de l'histoire.

   Pour Lánthimos, c'est l'occasion de dénoncer l'un des cancers de notre époque : le complotisme, associé à l'immaturité affective et à la crédulité. Le scénario va très loin, pour montrer à quelles extrémités peut porter ce genre de croyance.

   Hélas, les dix dernières minutes affaiblissent la portée du film. Lánthimos retombe dans certains de ses travers, la tentation du pied-de-nez, le refus d'être catalogué. Le côté apprêté de cette dernière séquence contraste avec la maestria de ce qui a précédé. C'est dommage, mais je pense que cela n'empêchera pas ce Bugonia de figurer dans mon palmarès 2025.

20:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 29 novembre 2025

Eleanor the Great

   Eleanor Morgenstein a 94 ans. Elle vit une retraite paisible en Floride, où elle cohabite, depuis une dizaine d'années, avec sa meilleure amie Bessie, veuve comme elle. Celle-ci a parfois des nuits agitées, troublées par des souvenirs enfouis, ceux de son enfance en Pologne : Bessie est une rescapée de la Shoah, tandis qu'Eleanor, juive aussi, est née aux États-Unis.

   La première partie nous fait suivre la vie quotidienne de ces deux mamies, l'une timide, l'autre plutôt grande gueule : c'est Eleanor, qui "harponne" l'employé peu zélé d'une supérette pour qu'il aille chercher dans les stocks le produit qui a disparu des rayons. Elle ose davantage que son amie, qui est ravie de suivre son sillage. La vivacité de la nonagénaire n'épargne pas sa famille (sa fille et son petit-fils) que son retour à New York (dans des conditions que je laisse à chacun le soin de découvrir) n'enchante pas trop.

   C'est là que la situation dérape : se sentant seule et ne parvenant pas à faire son deuil, Eleanor va se laisser entraîner dans une série de mensonges... ou plutôt de demi-mensonges : les souvenirs qu'elle raconte ne sont pas faux, mais ce sont ceux de Bessie, pas les siens. Tout cela est mis en scène avec délicatesse, de la subtilité, des non-dits. Pour sa première réalisation, Scarlett Johansson fait preuve d'une incontestable maîtrise.

   Une relation prend de plus en plus de place, celle nouée entre Eleanor et Nina, une étudiante, fille d'un présentateur vedette de la télévision, qui vient de perdre sa mère et ne trouve personne à qui parler. De surcroît, cette mère était juive (contrairement à son père), ce qui accroît le nombre de questions que se pose la jeune femme.

   Dans ce film, les hommes sont au second plan... et ce n'est pas un problème, tant les relations entre les personnages féminins sont riches. Il y a bien sûr celle entre Eleanor et Bessie, mais aussi celles entre Eleanor et sa fille Lisa, entre Eleanor et Nina, entre Eleanor et April (une authentique rescapée des camps)...

   Si les mensonges d'Eleanor suscitent le malaise (un peu à l'image de ce qu'on ressent en regardant Marco, l'énigme d'une vie), la réalisatrice ne juge pas, elle donne sa chance à chaque personnage, avec ses qualités et ses défauts. Cela va même un peu trop loin à mon goût, puisque, dans le dernier quart d'heure, on sent la volonté de réconcilier tout le monde. Cela n'en demeure pas moins une histoire forte, servie par de très bons interprètes.

Eleanor the Great

   Eleanor Morgenstein a 94 ans. Elle vit une retraite paisible en Floride, où elle cohabite, depuis une dizaine d'années, avec sa meilleure amie Bessie, veuve comme elle. Celle-ci a parfois des nuits agitées, troublées par des souvenirs enfouis, ceux de son enfance en Pologne : Bessie est une rescapée de la Shoah, tandis qu'Eleanor, juive aussi, est née aux États-Unis.

   La première partie nous fait suivre la vie quotidienne de ces deux mamies, l'une timide, l'autre plutôt grande gueule : c'est Eleanor, qui "harponne" l'employé peu zélé d'une supérette pour qu'il aille chercher dans les stocks le produit qui a disparu des rayons. Elle ose davantage que son amie, qui est ravie de suivre son sillage. La vivacité de la nonagénaire n'épargne pas sa famille (sa fille et son petit-fils) que son retour à New York (dans des conditions que je laisse à chacun le soin de découvrir) n'enchante pas trop.

   C'est là que la situation dérape : se sentant seule et ne parvenant pas à faire son deuil, Eleanor va se laisser entraîner dans une série de mensonges... ou plutôt de demi-mensonges : les souvenirs qu'elle raconte ne sont pas faux, mais ce sont ceux de Bessie, pas les siens. Tout cela est mis en scène avec délicatesse, de la subtilité, des non-dits. Pour sa première réalisation, Scarlett Johansson fait preuve d'une incontestable maîtrise.

   Une relation prend de plus en plus de place, celle nouée entre Eleanor et Nina, une étudiante, fille d'un présentateur vedette de la télévision, qui vient de perdre sa mère et ne trouve personne à qui parler. De surcroît, cette mère était juive (contrairement à son père), ce qui accroît le nombre de questions que se pose la jeune femme.

   Dans ce film, les hommes sont au second plan... et ce n'est pas un problème, tant les relations entre les personnages féminins sont riches. Il y a bien sûr celle entre Eleanor et Bessie, mais aussi celles entre Eleanor et sa fille Lisa, entre Eleanor et Nina, entre Eleanor et April (une authentique rescapée des camps)...

   Si les mensonges d'Eleanor suscitent le malaise (un peu à l'image de ce qu'on ressent en regardant Marco, l'énigme d'une vie), la réalisatrice ne juge pas, elle donne sa chance à chaque personnage, avec ses qualités et ses défauts. Cela va même un peu trop loin à mon goût, puisque, dans le dernier quart d'heure, on sent la volonté de réconcilier tout le monde. Cela n'en demeure pas moins une histoire forte, servie par de très bons interprètes.

vendredi, 28 novembre 2025

Le Gang des Amazones

   Cette fiction s'inspire d'une authentique (et "vieille") histoire, celle d'une bande de braqueuses, pas vraiment professionnelles, qui a sévi pendant plusieurs mois en Provence, entre Carpentras et Avignon.

   Du coup, dans cette tentative de reconstitution, il y a du soleil et des accents chantants, qui contrastent avec la misère sociale de la plupart des protagonistes. C'est ce qui relie quatre des cinq amies d'enfance, tout confrontées à d'importants problèmes personnels : Laurence (Laura Felpin, étonnante) est battue par son compagnon, Carole (Mallory Wanecque) ne supporte plus le climat familial (assez réac), Hélène (Izïa Higelin, étonnamment bonne), mère de trois enfants, abandonnée par tous les hommes de sa vie (son père et les géniteurs de ses enfants), n'arrive plus à joindre les deux bouts, Malika (Kenza Fortas, convaincante) a quitté une cité HLM pour tenter d'échapper au déterminisme social... ce que peine à faire sa sœur Katy (Lina Khoudri, épatante), qui sort de prison.

   Ces (futures) prédatrices (qui ont tout de même braqué six banques, l'une d'entre elles deux fois) sont donc à la base plutôt des victimes... du moins, pas des gagnantes au jeu de la société française des années 1980. Elles sont aussi fort charmantes, sexualisées par leurs tenues et la manière qu'a la réalisatrice de les filmer. Voilà qui a de quoi contenter le vieux mâle hétérosexuel que je suis. Mais, si ce film avait été tourné par un mec, peut-être que quelques voix se seraient élevées contre la manière de représenter ces jeunes femmes, plus "sexy" que leurs modèles, que l'on peut découvrir dans le documentaire que leur a jadis consacré la regrettée Solveig Anspach.

   La première partie ne manque pas de comique, notamment quand on nous montre les débuts approximatifs des apprenties braqueuses. Au départ déguisées de manière à passer pour des hommes, elles ont dérouté les enquêteurs, qui ont pensé avoir affaire à des adolescents. Quand ils ont commencé à soupçonner certaines des jeunes femmes d'être mêlées aux braquages, ils ont pensé qu'elles étaient les petites copines des vrais truands.

   Autre qualité du film : il ne tombe pas dans l'angélisme, même si cela met du temps à venir. Quelques tensions apparaissent entre les filles, certaines étant moins prudentes que d'autres, limite flambeuses. On les sent (déjà) bouffées par la société de consommation... et peu soucieuses du traumatisme qu'elles peuvent provoquer chez les clients et les employés des banques. A ce titre, en dépit de la belle plaidoirie de l'un des avocats de la défense, les scènes de procès apportent un précieux contrepoint.

   J'ai au final été touché par ces parcours de femmes, dont on apprend, à la toute fin, ce qu'elles sont devenues depuis. Lors de la séance, j'étais le seul homme dans une salle quasi exclusivement féminine, hélas peu remplie.

Le Gang des Amazones

   Cette fiction s'inspire d'une authentique (et "vieille") histoire, celle d'une bande de braqueuses, pas vraiment professionnelles, qui a sévi pendant plusieurs mois en Provence, entre Carpentras et Avignon.

   Du coup, dans cette tentative de reconstitution, il y a du soleil et des accents chantants, qui contrastent avec la misère sociale de la plupart des protagonistes. C'est ce qui relie quatre des cinq amies d'enfance, tout confrontées à d'importants problèmes personnels : Laurence (Laura Felpin, étonnante) est battue par son compagnon, Carole (Mallory Wanecque) ne supporte plus le climat familial (assez réac), Hélène (Izïa Higelin, étonnamment bonne), mère de trois enfants, abandonnée par tous les hommes de sa vie (son père et les géniteurs de ses enfants), n'arrive plus à joindre les deux bouts, Malika (Kenza Fortas, convaincante) a quitté une cité HLM pour tenter d'échapper au déterminisme social... ce que peine à faire sa sœur Katy (Lina Khoudri, épatante), qui sort de prison.

   Ces (futures) prédatrices (qui ont tout de même braqué six banques, l'une d'entre elles deux fois) sont donc à la base plutôt des victimes... du moins, pas des gagnantes au jeu de la société française des années 1980. Elles sont aussi fort charmantes, sexualisées par leurs tenues et la manière qu'a la réalisatrice de les filmer. Voilà qui a de quoi contenter le vieux mâle hétérosexuel que je suis. Mais, si ce film avait été tourné par un mec, peut-être que quelques voix se seraient élevées contre la manière de représenter ces jeunes femmes, plus "sexy" que leurs modèles, que l'on peut découvrir dans le documentaire que leur a jadis consacré la regrettée Solveig Anspach.

   La première partie ne manque pas de comique, notamment quand on nous montre les débuts approximatifs des apprenties braqueuses. Au départ déguisées de manière à passer pour des hommes, elles ont dérouté les enquêteurs, qui ont pensé avoir affaire à des adolescents. Quand ils ont commencé à soupçonner certaines des jeunes femmes d'être mêlées aux braquages, ils ont pensé qu'elles étaient les petites copines des vrais truands.

   Autre qualité du film : il ne tombe pas dans l'angélisme, même si cela met du temps à venir. Quelques tensions apparaissent entre les filles, certaines étant moins prudentes que d'autres, limite flambeuses. On les sent (déjà) bouffées par la société de consommation... et peu soucieuses du traumatisme qu'elles peuvent provoquer chez les clients et les employés des banques. A ce titre, en dépit de la belle plaidoirie de l'un des avocats de la défense, les scènes de procès apportent un précieux contrepoint.

   J'ai au final été touché par ces parcours de femmes, dont on apprend, à la toute fin, ce qu'elles sont devenues depuis. Lors de la séance, j'étais le seul homme dans une salle quasi exclusivement féminine, hélas peu remplie.

mercredi, 26 novembre 2025

Dossier 137

   Plus de trois ans après La Nuit du 12, Dominik Moll revient avec un nouveau film ancré dans la société française contemporaine. L'intrigue nous plonge au cœur de "la police des polices" (l'IGPN) avec, en toile de fond, le mouvement des gilets jaunes, durant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

   Même si tous les acteurs sont bons, il est incontestable que le film repose sur les (frêles) épaules de son interprète principale, Léa Drucker, qui joue une capitaine de police soucieuse de faire toute la lumière sur ce qui semble être une bavure, commise par un groupe de la BRI. Ce personnage est à l'image du film : rigoureux, probe, méticuleux, empathique sans être complaisant. (Il est aussi sans doute un double du réalisateur, chargé de faire passer certains messages, ce sur quoi je reviendrai plus bas.)

   L'enquête est passionnante à suivre, à deux titres. Il y a bien sûr l'aspect suspens. On se demande ce que les membres de l'IGPN vont découvrir et l'on suit leur analyse des images tournées la nuit de l'agression (avec une bonne utilisation des vidéos issues de smartphones). Il y a un peu du Blow-Up d'Antonioni (ou du Blow Out de Brian de Palma) dans cette enquête sur images, qui ne manque pas de brio. L'autre aspect est la plongée dans "la France d'en-bas", provinciale, avec ses qualités et ses défauts...

   Cela m'amène aux limites de ce film... et à un peu de divulgâchage. Ne lisez donc surtout pas la suite si vous n'avez pas encore vu le film !

 

 

 

 

 

   Dominik Moll le méticuleux enferme ses spectateurs dans un dispositif, un peu à l'image de ce qu'on a pu voir à l’œuvre l'an dernier dans L'Histoire de Souleymane. Nous est présentée comme emblématique l'histoire de ce jeune gilet jaune non violent, victime d'une bavure policière. Ce personnage est fictionnel, son histoire est un assemblage d'épisodes arrivés à plusieurs personnes. Tout est dans le choix effectué... et celui du réalisateur et de son coscénariste n'est pas neutre : alors que l'écrasante majorité des violences commises à cette époque a été le fait, soit de gilets jaunes, soit de délinquants infiltrés dans leurs manifestations, le film pointe quasi uniquement la bavure policière. D'autre part, s'il y a bien eu des dérives policières, celles-ci sont à comparer au déferlement de violence dont les forces de l'ordre ont été la cible. Celui-ci ne justifie pas celles-là, mais j'aurais aimé que le réalisateur nous plonge aussi dans le vécu de cette petite troupe de policiers, qui, avant que deux d'entre eux ne se comportent comme des crétins, venait d'essuyer, semble-t-il, plusieurs vagues d'agression.

   S'ajoute à cela un élément pas du tout crédible : la filature et le quasi-harcèlement d'un témoin potentiel par la principale enquêtrice, mais que l'on peut aussi interpréter comme le basculement de l'héroïne, au départ drapée dans sa neutralité vertueuse, avant qu'elle ne prenne le parti des "victimes".

   Ces réserves émises, on peut quand même profiter d'un film très bien construit, qui apporte sa pierre au débat, même s'il biaise quelque peu sa démonstration.

Dossier 137

   Plus de trois ans après La Nuit du 12, Dominik Moll revient avec un nouveau film ancré dans la société française contemporaine. L'intrigue nous plonge au cœur de "la police des polices" (l'IGPN) avec, en toile de fond, le mouvement des gilets jaunes, durant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

   Même si tous les acteurs sont bons, il est incontestable que le film repose sur les (frêles) épaules de son interprète principale, Léa Drucker, qui joue une capitaine de police soucieuse de faire toute la lumière sur ce qui semble être une bavure, commise par un groupe de la BRI. Ce personnage est à l'image du film : rigoureux, probe, méticuleux, empathique sans être complaisant. (Il est aussi sans doute un double du réalisateur, chargé de faire passer certains messages, ce sur quoi je reviendrai plus bas.)

   L'enquête est passionnante à suivre, à deux titres. Il y a bien sûr l'aspect suspens. On se demande ce que les membres de l'IGPN vont découvrir et l'on suit leur analyse des images tournées la nuit de l'agression (avec une bonne utilisation des vidéos issues de smartphones). Il y a un peu du Blow-Up d'Antonioni (ou du Blow Out de Brian de Palma) dans cette enquête sur images, qui ne manque pas de brio. L'autre aspect est la plongée dans "la France d'en-bas", provinciale, avec ses qualités et ses défauts...

   Cela m'amène aux limites de ce film... et à un peu de divulgâchage. Ne lisez donc surtout pas la suite si vous n'avez pas encore vu le film !

 

 

 

 

 

   Dominik Moll le méticuleux enferme ses spectateurs dans un dispositif, un peu à l'image de ce qu'on a pu voir à l’œuvre l'an dernier dans L'Histoire de Souleymane. Nous est présentée comme emblématique l'histoire de ce jeune gilet jaune non violent, victime d'une bavure policière. Ce personnage est fictionnel, son histoire est un assemblage d'épisodes arrivés à plusieurs personnes. Tout est dans le choix effectué... et celui du réalisateur et de son coscénariste n'est pas neutre : alors que l'écrasante majorité des violences commises à cette époque a été le fait, soit de gilets jaunes, soit de délinquants infiltrés dans leurs manifestations, le film pointe quasi uniquement la bavure policière. D'autre part, s'il y a bien eu des dérives policières, celles-ci sont à comparer au déferlement de violence dont les forces de l'ordre ont été la cible. Celui-ci ne justifie pas celles-là, mais j'aurais aimé que le réalisateur nous plonge aussi dans le vécu de cette petite troupe de policiers, qui, avant que deux d'entre eux ne se comportent comme des crétins, venait d'essuyer, semble-t-il, plusieurs vagues d'agression.

   S'ajoute à cela un élément pas du tout crédible : la filature et le quasi-harcèlement d'un témoin potentiel par la principale enquêtrice, mais que l'on peut aussi interpréter comme le basculement de l'héroïne, au départ drapée dans sa neutralité vertueuse, avant qu'elle ne prenne le parti des "victimes".

   Ces réserves émises, on peut quand même profiter d'un film très bien construit, qui apporte sa pierre au débat, même s'il biaise quelque peu sa démonstration.

mardi, 25 novembre 2025

L'Incroyable Femme des neiges

   Il y a une dizaine d'années, j'avais été agréablement surpris par Le Voyage au Groenland, l'un des précédents films de Sébastien Betbeder. Sa fascination pour ce territoire arctique (et sa population) se retrouve ici, assaisonnée de la présence d'une chercheuse un peu borderline, incarnée par l'incontournable Blanche Gardin... et quoi de plus logique qu'une comédienne prénommée Blanche, pour incarner une scientifique en milieu polaire ?

   Toutefois, si l'introduction nous présente l'héroïne "dans son élément", il va falloir ensuite attendre trois bons quarts d'heure avant de revenir sur la gigantesque île enneigée. Un retour au pays (dans le Jura) est intercalé. Coline va y retrouver ses deux frères, l'aîné interprété par Philippe Katerine (débonnaire), le cadet (coiffé comme un dessous de bras) par Bastien Bouillon. Ces deux nigauds barbus sont un peu écrasés par la personnalité versatile et tempétueuse de leur sœur, qui, par dessus le marché, décide de renouer avec son amour de jeunesse, pourtant époux comblé et père d'un adolescent. Cela nous vaut de bonnes scènes de comédie, culminant dans l'intervention des gendarmes dans une maison dont Coline ne veut pas sortir. J'ajoute que l'un des deux hommes en uniforme est incarné par Aymeric Lompret....

   L'aspect comique passe peu à peu au second plan, même si, lors du retour au Groenland, le "choc culturel" ne manque pas de saveur. L'intrigue se drape dans une couche supplémentaire, celle évoquant une femme voulant décider de la meilleure manière de finir sa vie. C'est amené avec une certaine subtilité (ce qui contraste quelque peu avec la partie déconnante).

   Betbeder a su gérer les ruptures de ton, entre comique farcesque, fiction à caractère documentaire et réflexion sur la vie.

   Ce n'est pas un grand film, mais une comédie douce-amère maîtrisée, pleine d'humanité et de cocasserie.

23:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

L'Incroyable Femme des neiges

   Il y a une dizaine d'années, j'avais été agréablement surpris par Le Voyage au Groenland, l'un des précédents films de Sébastien Betbeder. Sa fascination pour ce territoire arctique (et sa population) se retrouve ici, assaisonnée de la présence d'une chercheuse un peu borderline, incarnée par l'incontournable Blanche Gardin... et quoi de plus logique qu'une comédienne prénommée Blanche, pour incarner une scientifique en milieu polaire ?

   Toutefois, si l'introduction nous présente l'héroïne "dans son élément", il va falloir ensuite attendre trois bons quarts d'heure avant de revenir sur la gigantesque île enneigée. Un retour au pays (dans le Jura) est intercalé. Coline va y retrouver ses deux frères, l'aîné interprété par Philippe Katerine (débonnaire), le cadet (coiffé comme un dessous de bras) par Bastien Bouillon. Ces deux nigauds barbus sont un peu écrasés par la personnalité versatile et tempétueuse de leur sœur, qui, par dessus le marché, décide de renouer avec son amour de jeunesse, pourtant époux comblé et père d'un adolescent. Cela nous vaut de bonnes scènes de comédie, culminant dans l'intervention des gendarmes dans une maison dont Coline ne veut pas sortir. J'ajoute que l'un des deux hommes en uniforme est incarné par Aymeric Lompret....

   L'aspect comique passe peu à peu au second plan, même si, lors du retour au Groenland, le "choc culturel" ne manque pas de saveur. L'intrigue se drape dans une couche supplémentaire, celle évoquant une femme voulant décider de la meilleure manière de finir sa vie. C'est amené avec une certaine subtilité (ce qui contraste quelque peu avec la partie déconnante).

   Betbeder a su gérer les ruptures de ton, entre comique farcesque, fiction à caractère documentaire et réflexion sur la vie.

   Ce n'est pas un grand film, mais une comédie douce-amère maîtrisée, pleine d'humanité et de cocasserie.

23:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 20 novembre 2025

La Bonne Etoile

   A travers cette improbable épopée familiale, en pleine Seconde Guerre mondiale, Pascal Elbé a le projet de dénoncer les préjugés antisémites, par l'absurde : c'est parce qu'il pense (à tort) que les "Israélites" sont mieux traités que les autres que le catholique Jean Chevalin fait faire des faux papiers juifs pour toute sa famille.

   Si la scène chez l'horloger-faussaire est plutôt bien troussée, en revanche, ce qui se déroule avant n'est pas très engageant. On découvre Chevalin pendant la Débâcle de 1940 (avec une confusion chronologique entre l'invasion de la Pologne de septembre 1939 et celle de la France en mai-juin 1940). Ce n'est pas bien joué, mais c'est une séquence nécessaire pour comprendre l'un des fils rouges de l'intrigue : Chevalin a le cul bordé de nouilles, puisqu'il réchappe d'un bombardement de l'armée allemande, récupère divers biens, se fait passer pour un résistant et survit à un accident de camion. Et pourtant, il en fait des conneries... La faconde et l'engagement de Poelvoorde ne suffisent pas à rendre le personnage crédible, contrairement à celui de son épouse, très bien incarnée par Audrey Lamy.

   Je n'ai pas envie de m'acharner, d'autant que certains gags sont réussis, mais c'est quand même globalement mal foutu, pas très crédible, monté à l'arrache. Les intentions ont beau être généreuses, je n'ai pas accroché.

11:01 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

La Bonne Etoile

   A travers cette improbable épopée familiale, en pleine Seconde Guerre mondiale, Pascal Elbé a le projet de dénoncer les préjugés antisémites, par l'absurde : c'est parce qu'il pense (à tort) que les "Israélites" sont mieux traités que les autres que le catholique Jean Chevalin fait faire des faux papiers juifs pour toute sa famille.

   Si la scène chez l'horloger-faussaire est plutôt bien troussée, en revanche, ce qui se déroule avant n'est pas très engageant. On découvre Chevalin pendant la Débâcle de 1940 (avec une confusion chronologique entre l'invasion de la Pologne de septembre 1939 et celle de la France en mai-juin 1940). Ce n'est pas bien joué, mais c'est une séquence nécessaire pour comprendre l'un des fils rouges de l'intrigue : Chevalin a le cul bordé de nouilles, puisqu'il réchappe d'un bombardement de l'armée allemande, récupère divers biens, se fait passer pour un résistant et survit à un accident de camion. Et pourtant, il en fait des conneries... La faconde et l'engagement de Poelvoorde ne suffisent pas à rendre le personnage crédible, contrairement à celui de son épouse, très bien incarnée par Audrey Lamy.

   Je n'ai pas envie de m'acharner, d'autant que certains gags sont réussis, mais c'est quand même globalement mal foutu, pas très crédible, monté à l'arrache. Les intentions ont beau être généreuses, je n'ai pas accroché.

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mardi, 18 novembre 2025

Détective Conan : la mémoire retrouvée

   Presque un an et demi après la sortie dans les salles françaises de L’Étoile à un million de dollars (lui aussi réalisé par une femme), ce film d'animation est pour moi la quatrième occasion de voir sur grand écran les aventures du plus perspicace des mini-détectives, Conan (prononcer "Conanne"), dont je rappelle qu'il s'agit d'un jeune homme prisonnier d'une version enfantine de son corps, ce qu'ignorent presque tous les autres personnages de l'histoire.

   Une fois de plus, le scénario est particulièrement fouillé. Pendant un peu moins de deux heures, on s'efforce de trouver les éléments qui relient l'attaque d'une armurerie au fonctionnement d'un observatoire spatial, à une mystérieuse avalanche... et au décès d'une jeune femme. Clairement, cette production japonaise ne prend pas les jeunes pour des imbéciles et, si l'on n'est pas très familier des protagonistes de ce manga, il convient de s'accrocher.

   La mise en images est correcte, d'un meilleur niveau que celui du tout-venant des productions télévisuelles nippones, sans atteinte toutefois la finesse des meilleurs films des maîtres de l'animation.

   Au niveau des relations entre les personnages, ce n'est pas cucul-la-praline (comme trop souvent dans les œuvres de ce genre). Il est question d'amitié, d'amour, de patriotisme... et de la mort (non édulcorée, sans que ce soit tapissé de sang).

   C'est parfois drôle et surtout passionnant à suivre, plusieurs groupes de personnes joignant leurs efforts pour tenter d'élucider l'énigme : policiers locaux, enquêteurs de la criminelle, espions agents de la Sécurité Intérieure (SI), détective privé (ex-flic)... et enquêteurs du dimanche.

   Ces péripéties ont pour toile de fond une interrogation sérieuse,  portant sur le rôle ambigu joué par la SI, un peu à l'image de ce qu'on a pu voir dans nombre de films états-uniens (sur la CIA). Je note aussi la mise en avant de références culturelles chinoises, chez plusieurs protagonistes, signe de l'ouverture intellectuelle de certains enquêteurs.

   Le générique de fin se déroule sur fond d'images réelles, celles de ce "Japon de l'envers", enneigé, où les téléphones ne passent pas, qui a servi de cadre à l'intrigue... et, attention, après cela, on a droit à une séquence bonus... qui elle-même précède une ultime gâterie, annonçant le long-métrage suivant.

20:42 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Détective Conan : la mémoire retrouvée

   Presque un an et demi après la sortie dans les salles françaises de L’Étoile à un million de dollars (lui aussi réalisé par une femme), ce film d'animation est pour moi la quatrième occasion de voir sur grand écran les aventures du plus perspicace des mini-détectives, Conan (prononcer "Conanne"), dont je rappelle qu'il s'agit d'un jeune homme prisonnier d'une version enfantine de son corps, ce qu'ignorent presque tous les autres personnages de l'histoire.

   Une fois de plus, le scénario est particulièrement fouillé. Pendant un peu moins de deux heures, on s'efforce de trouver les éléments qui relient l'attaque d'une armurerie au fonctionnement d'un observatoire spatial, à une mystérieuse avalanche... et au décès d'une jeune femme. Clairement, cette production japonaise ne prend pas les jeunes pour des imbéciles et, si l'on n'est pas très familier des protagonistes de ce manga, il convient de s'accrocher.

   La mise en images est correcte, d'un meilleur niveau que celui du tout-venant des productions télévisuelles nippones, sans atteinte toutefois la finesse des meilleurs films des maîtres de l'animation.

   Au niveau des relations entre les personnages, ce n'est pas cucul-la-praline (comme trop souvent dans les œuvres de ce genre). Il est question d'amitié, d'amour, de patriotisme... et de la mort (non édulcorée, sans que ce soit tapissé de sang).

   C'est parfois drôle et surtout passionnant à suivre, plusieurs groupes de personnes joignant leurs efforts pour tenter d'élucider l'énigme : policiers locaux, enquêteurs de la criminelle, espions agents de la Sécurité Intérieure (SI), détective privé (ex-flic)... et enquêteurs du dimanche.

   Ces péripéties ont pour toile de fond une interrogation sérieuse,  portant sur le rôle ambigu joué par la SI, un peu à l'image de ce qu'on a pu voir dans nombre de films états-uniens (sur la CIA). Je note aussi la mise en avant de références culturelles chinoises, chez plusieurs protagonistes, signe de l'ouverture intellectuelle de certains enquêteurs.

   Le générique de fin se déroule sur fond d'images réelles, celles de ce "Japon de l'envers", enneigé, où les téléphones ne passent pas, qui a servi de cadre à l'intrigue... et, attention, après cela, on a droit à une séquence bonus... qui elle-même précède une ultime gâterie, annonçant le long-métrage suivant.

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samedi, 15 novembre 2025

La Femme la plus riche du monde

   Cette femme est Marianne Farrère, héritière d'un empire (français) de la cosmétique, mariée à un ancien résistant/collabo et fille d'un homme au passé trouble, ami proche d'un président de la République de gauche. Les changements de noms ne tromperont pas grand monde : l'épatante Isabelle Huppert campe Liliane Bettencourt.

   La comédienne, qui n'a plus rien à prouver, interprète une femme revenue de tout, qui n'a besoin de rien... mais qui a envie de vibrer, malgré son grand âge. L'argent ne permet pas tout, mais il va la rapprocher d'un escroc aventurier du monde des arts, Pierre-Alain Fantin (évidemment François-Marie Banier) homosexuel gouailleur et cultivé, formidablement incarné par Laurent Lafitte, servi par des dialogues d'une délicieuse infâme crudité.

   La première heure montre l'intrusion du gigolo dans la famille de l'héroïne. C'est vraiment très bon, avec quelques personnages secondaires savoureux : le majordome (très bien joué par Raphaël Personnaz) et la fille de Liliane Marianne, interprétée par Marina Foïs. A celle-ci échoit le rôle ingrat, celui de la peine-à-jouir, de l'ex-petite fille modèle qui voudrait être prise au sérieux et qui voit clair dans le jeu de Fantin. (Cette Frédérique Spielman est un non moins évident décalque de Françoise Bettencourt-Meyers.)

   Durant la deuxième heure, le rythme retombe un peu, peut-être parce que les tensions l'emportent sur les situations de comédie. Nous sommes alors en pleine affaire Bettencourt-Banier, où le judiciaire se mêle au commercial... et au politique. (J'ai rarement vu relevé le fait que les Bettencourt avaient acheté la connivence de certaines figures majeures de la droite française, de 1995 à 2007. J'aurais bien aimé que l'on nous parle davantage de ces -grosses- enveloppes de liquide...) 

   Cela reste néanmoins plaisant, ce qui me conduit à ma principale réserve : la mise en scène de personnages "améliorés" par rapport à leurs modèles. Ce n'est que tardivement que l'on nous montre la milliardaire victime de déficiences cognitives. Je pense que c'est lié à la volonté de présenter, dans un premier temps, une femme libre, consciente de ses actes et peu soucieuse du qu'en-dira-t-on. Dans la réalité, "mamie zinzin" a sans doute commencé à perdre le fil dès les années 1990. Quant à son "compagnon de folies", il nous est montré sous un jour un peu trop favorable, la faute aux dialogues (parfois brillants)... et au talent de Lafitte.

   Cet aspect-là mis de côté, on ne peut que se réjouir de voir le cinéma français capable de produire une comédie de cette tenue, loin du tout-venant qui nous est proposé quasiment chaque semaine.

14:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

La Femme la plus riche du monde

   Cette femme est Marianne Farrère, héritière d'un empire (français) de la cosmétique, mariée à un ancien résistant/collabo et fille d'un homme au passé trouble, ami proche d'un président de la République de gauche. Les changements de noms ne tromperont pas grand monde : l'épatante Isabelle Huppert campe Liliane Bettencourt.

   La comédienne, qui n'a plus rien à prouver, interprète une femme revenue de tout, qui n'a besoin de rien... mais qui a envie de vibrer, malgré son grand âge. L'argent ne permet pas tout, mais il va la rapprocher d'un escroc aventurier du monde des arts, Pierre-Alain Fantin (évidemment François-Marie Banier) homosexuel gouailleur et cultivé, formidablement incarné par Laurent Lafitte, servi par des dialogues d'une délicieuse infâme crudité.

   La première heure montre l'intrusion du gigolo dans la famille de l'héroïne. C'est vraiment très bon, avec quelques personnages secondaires savoureux : le majordome (très bien joué par Raphaël Personnaz) et la fille de Liliane Marianne, interprétée par Marina Foïs. A celle-ci échoit le rôle ingrat, celui de la peine-à-jouir, de l'ex-petite fille modèle qui voudrait être prise au sérieux et qui voit clair dans le jeu de Fantin. (Cette Frédérique Spielman est un non moins évident décalque de Françoise Bettencourt-Meyers.)

   Durant la deuxième heure, le rythme retombe un peu, peut-être parce que les tensions l'emportent sur les situations de comédie. Nous sommes alors en pleine affaire Bettencourt-Banier, où le judiciaire se mêle au commercial... et au politique. (J'ai rarement vu relevé le fait que les Bettencourt avaient acheté la connivence de certaines figures majeures de la droite française, de 1995 à 2007. J'aurais bien aimé que l'on nous parle davantage de ces -grosses- enveloppes de liquide...) 

   Cela reste néanmoins plaisant, ce qui me conduit à ma principale réserve : la mise en scène de personnages "améliorés" par rapport à leurs modèles. Ce n'est que tardivement que l'on nous montre la milliardaire victime de déficiences cognitives. Je pense que c'est lié à la volonté de présenter, dans un premier temps, une femme libre, consciente de ses actes et peu soucieuse du qu'en-dira-t-on. Dans la réalité, "mamie zinzin" a sans doute commencé à perdre le fil dès les années 1990. Quant à son "compagnon de folies", il nous est montré sous un jour un peu trop favorable, la faute aux dialogues (parfois brillants)... et au talent de Lafitte.

   Cet aspect-là mis de côté, on ne peut que se réjouir de voir le cinéma français capable de produire une comédie de cette tenue, loin du tout-venant qui nous est proposé quasiment chaque semaine.

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Insaisissables 3

   Il a fallu attendre presque dix ans après le deuxième volet pour voir sortir les nouvelles aventures des magiciens-cambrioleurs, adeptes de la communication de masse... et un peu justiciers sur les bords.

   On a visiblement essayé de réunir le maximum de personnages présents dans les deux précédents films. Du coup, le trio de mecs, incarnés par Eisenberg, Harrelson et Franco, retrouve les deux acolytes féminins, interprétés par Isla Fisher et Lizzy Caplan. On leur a adjoint deux vieilles connaissances, une que l'on voit plutôt au début (Morgan Freeman, tout droit sorti de l'EHPAD), l'autre à la fin (Mark Ruffalo).

   La nouveauté vient de l'introduction d'un trio de djeunses, présentés comme les émules des prestigieux anciens. La séquence introductive les montre dans leurs œuvres, l'illusion et les faux-semblants étant évidemment de mise. 

   C'est bien conçu, scénaristiquement et visuellement. Derrière la caméra se trouve Ruben Fleisher, auquel on doit, entre autres, Venom, Retour à Zombieland et Uncharted. On pourra regretter que la réalisation soit toujours aussi tape-à-l’œil mais, franchement, tout ce qui touche à l'illusion, à la tromperie est réussi. On est impressionné par les trucages et l'on se prend à essayer de deviner comment telle ou telle supercherie a été montée, même si, au bout du compte, la vraisemblance n'est pas toujours de mise.

   La confrontation puis l'association des "anciens" et des "modernes" porte ses fruits. Au début, on sent poindre de petites rivalités entre les magiciens. L'écart de générations est perceptible, à tel point qu'on s'attend à ce que l'un des trois djeunses balance un « OK, boomeur » à l'un des anciens. (Ceci, dit, démographiquement parlant, si Harrelson et Ruffalo sont bien des enfants du baby boom, tel n'est pas le cas d'Eisenberg et de Franco.)

   La diversité se retrouve aussi (hélas) au niveau de la qualité du jeu. Des trois petits nouveaux, Charlie (Justice Smith) est le plus convaincant, devant June (Ariana Greenblatt). Je suis moins emballé par Bosco (Dominic Sessa). Du côté des anciens, on sent que le poids des ans pèse désormais sur les épaules de Woody, même s'il apporte toujours le même entrain. Eisenberg/Atlas est trop verbeux et les deux acolytes féminins sont peu mis en valeur (le poids des ans se faisant là aussi sentir, en dépit des couches de maquillage et, peut-être, des retouches numériques).

   La bonne surprise vient de la principale antagoniste, la sulfureuse Veronika Vandenberg, à la tête d'un conglomérat familial qui a fait fortune grâce aux mines de diamants sud-africaines. On a demandé à la délicieuse Rosamund Pike de prendre un accent un poil germanique, peut-être pour suggérer une origine néerlandaise ou afrikaner. Bien que son personnage ait été "chargé" (on lui colle du trafic de diamants, l'exploitation de la main-d’œuvre, des liens avec des milices interlopes... et de vieilles accointances nazies), je trouve que la comédienne s'en sort bien, parvenant même à ne pas sombrer dans le ridicule en portant un pantacourt avec des talons aiguilles...

   Le scénario, fouillé, malin, nous emmène de New York à Abou Dabi, en passant par Anvers, l'Afrique du Sud et... le Roussillon (en réalité sans doute la Hongrie), où l'on découvre un étonnant château dédié à la magie. C'est aussi l'occasion (dans la version originale) d'entendre plusieurs personnages s'exprimer dans la langue de Sébastien Lecornu.

   Au bout d'un moment, on se rend tout de même compte que cette histoire ressemble beaucoup à celle du premier opus. Une vengeance est à l’œuvre, mais il faut attendre la fin pour en comprendre tous les ressors. 

   Du coup, le film est moins original qu'il n'y paraît, mais il constitue un agréable divertissement.

09:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Insaisissables 3

   Il a fallu attendre presque dix ans après le deuxième volet pour voir sortir les nouvelles aventures des magiciens-cambrioleurs, adeptes de la communication de masse... et un peu justiciers sur les bords.

   On a visiblement essayé de réunir le maximum de personnages présents dans les deux précédents films. Du coup, le trio de mecs, incarnés par Eisenberg, Harrelson et Franco, retrouve les deux acolytes féminins, interprétés par Isla Fisher et Lizzy Caplan. On leur a adjoint deux vieilles connaissances, une que l'on voit plutôt au début (Morgan Freeman, tout droit sorti de l'EHPAD), l'autre à la fin (Mark Ruffalo).

   La nouveauté vient de l'introduction d'un trio de djeunses, présentés comme les émules des prestigieux anciens. La séquence introductive les montre dans leurs œuvres, l'illusion et les faux-semblants étant évidemment de mise. 

   C'est bien conçu, scénaristiquement et visuellement. Derrière la caméra se trouve Ruben Fleisher, auquel on doit, entre autres, Venom, Retour à Zombieland et Uncharted. On pourra regretter que la réalisation soit toujours aussi tape-à-l’œil mais, franchement, tout ce qui touche à l'illusion, à la tromperie est réussi. On est impressionné par les trucages et l'on se prend à essayer de deviner comment telle ou telle supercherie a été montée, même si, au bout du compte, la vraisemblance n'est pas toujours de mise.

   La confrontation puis l'association des "anciens" et des "modernes" porte ses fruits. Au début, on sent poindre de petites rivalités entre les magiciens. L'écart de générations est perceptible, à tel point qu'on s'attend à ce que l'un des trois djeunses balance un « OK, boomeur » à l'un des anciens. (Ceci, dit, démographiquement parlant, si Harrelson et Ruffalo sont bien des enfants du baby boom, tel n'est pas le cas d'Eisenberg et de Franco.)

   La diversité se retrouve aussi (hélas) au niveau de la qualité du jeu. Des trois petits nouveaux, Charlie (Justice Smith) est le plus convaincant, devant June (Ariana Greenblatt). Je suis moins emballé par Bosco (Dominic Sessa). Du côté des anciens, on sent que le poids des ans pèse désormais sur les épaules de Woody, même s'il apporte toujours le même entrain. Eisenberg/Atlas est trop verbeux et les deux acolytes féminins sont peu mis en valeur (le poids des ans se faisant là aussi sentir, en dépit des couches de maquillage et, peut-être, des retouches numériques).

   La bonne surprise vient de la principale antagoniste, la sulfureuse Veronika Vandenberg, à la tête d'un conglomérat familial qui a fait fortune grâce aux mines de diamants sud-africaines. On a demandé à la délicieuse Rosamund Pike de prendre un accent un poil germanique, peut-être pour suggérer une origine néerlandaise ou afrikaner. Bien que son personnage ait été "chargé" (on lui colle du trafic de diamants, l'exploitation de la main-d’œuvre, des liens avec des milices interlopes... et de vieilles accointances nazies), je trouve que la comédienne s'en sort bien, parvenant même à ne pas sombrer dans le ridicule en portant un pantacourt avec des talons aiguilles...

   Le scénario, fouillé, malin, nous emmène de New York à Abou Dabi, en passant par Anvers, l'Afrique du Sud et... le Roussillon (en réalité sans doute la Hongrie), où l'on découvre un étonnant château dédié à la magie. C'est aussi l'occasion (dans la version originale) d'entendre plusieurs personnages s'exprimer dans la langue de Sébastien Lecornu.

   Au bout d'un moment, on se rend tout de même compte que cette histoire ressemble beaucoup à celle du premier opus. Une vengeance est à l’œuvre, mais il faut attendre la fin pour en comprendre tous les ressors. 

   Du coup, le film est moins original qu'il n'y paraît, mais il constitue un agréable divertissement.

09:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 10 novembre 2025

T'as pas changé

   Il y a un peu plus de trois ans, Jérôme Commandeur m'avait agréablement surpris avec Irréductible. Il revient aujourd'hui, devant et derrière la caméra, avec une intrigue à nouveau sociétale et une brochette d'acteurs connus.

   Le jour des funérailles de l'un de leurs meilleurs amis, les trois héros se demandent ce que sont devenus leurs camarades de lycée, ceux de la classe de Terminale. Le début (qui est un retour en arrière) nous donne une petite idée de la manière dont chacun a "morflé", les trente ans passés depuis cette (plus ou moins) heureuse époque ayant laissé des traces.

   Le trio d'enfoirés est incarné (à l'âge avancé) par François Damiens, Laurent Lafitte (qui a presque la même coupe de cheveux que dans La Femme la plus riche du monde, dont je vais bientôt causer) et Jérôme Commandeur lui-même, qui laisse volontiers le premier rang à ses acolytes... et, surtout, à Vanessa Paradis, l'ancienne première de la classe devenue médecin hospitalier. Dans le rôle de la belle énigmatique et dépressive, je la trouve très bonne et elle nous livre une jolie performance lors d'une séquence nocturne, son personnage s'étant fortement alcoolisé.

   De leur côté, les messieurs ne sont pas gâtés. L'avocat fortuné s'aigrit, ne supportant pas de vieillir, l'ancien chanteur de charme est has been et le copain sympa, à l'avenir prometteur, est devenu un auto-entrepreneur précaire, qui se fait manger la laine sur le dos par son ex-femme et le nouveau petit ami de celle-ci.

   La satire n'est pas mal troussée, surtout quand on découvre l'autre versant de l'histoire, à savoir le vécu des camarades de classe qui ne faisaient pas partie de cette petite bande d'influenceurs avant l'heure. Plusieurs des protagonistes demeurent assez antipathiques à mes yeux, même si le scénario s'oriente de manière (trop) visible vers une fin consensuelle, limite rédemptrice.

   Ce serait même cucul-la-praline s'il n'y avait pas le resurgissement des mystères du passé, de l'incendie d'une maison bourgeoise aux conséquences du départ de certains de ces jeunes Rémois pour Paris.

   Au final, c'est une petite comédie, pas indigne, mais que j'ai trouvée moins réussie que le précédent film de Commandeur.

21:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

T'as pas changé

   Il y a un peu plus de trois ans, Jérôme Commandeur m'avait agréablement surpris avec Irréductible. Il revient aujourd'hui, devant et derrière la caméra, avec une intrigue à nouveau sociétale et une brochette d'acteurs connus.

   Le jour des funérailles de l'un de leurs meilleurs amis, les trois héros se demandent ce que sont devenus leurs camarades de lycée, ceux de la classe de Terminale. Le début (qui est un retour en arrière) nous donne une petite idée de la manière dont chacun a "morflé", les trente ans passés depuis cette (plus ou moins) heureuse époque ayant laissé des traces.

   Le trio d'enfoirés est incarné (à l'âge avancé) par François Damiens, Laurent Lafitte (qui a presque la même coupe de cheveux que dans La Femme la plus riche du monde, dont je vais bientôt causer) et Jérôme Commandeur lui-même, qui laisse volontiers le premier rang à ses acolytes... et, surtout, à Vanessa Paradis, l'ancienne première de la classe devenue médecin hospitalier. Dans le rôle de la belle énigmatique et dépressive, je la trouve très bonne et elle nous livre une jolie performance lors d'une séquence nocturne, son personnage s'étant fortement alcoolisé.

   De leur côté, les messieurs ne sont pas gâtés. L'avocat fortuné s'aigrit, ne supportant pas de vieillir, l'ancien chanteur de charme est has been et le copain sympa, à l'avenir prometteur, est devenu un auto-entrepreneur précaire, qui se fait manger la laine sur le dos par son ex-femme et le nouveau petit ami de celle-ci.

   La satire n'est pas mal troussée, surtout quand on découvre l'autre versant de l'histoire, à savoir le vécu des camarades de classe qui ne faisaient pas partie de cette petite bande d'influenceurs avant l'heure. Plusieurs des protagonistes demeurent assez antipathiques à mes yeux, même si le scénario s'oriente de manière (trop) visible vers une fin consensuelle, limite rédemptrice.

   Ce serait même cucul-la-praline s'il n'y avait pas le resurgissement des mystères du passé, de l'incendie d'une maison bourgeoise aux conséquences du départ de certains de ces jeunes Rémois pour Paris.

   Au final, c'est une petite comédie, pas indigne, mais que j'ai trouvée moins réussie que le précédent film de Commandeur.

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