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samedi, 30 juin 2007

Persepolis (le film)

   Première chose : pour voir ce film en sortie nationale, il faut faire preuve de ténacité, puisqu'aucun cinéma aveyronnais n'en a eu une copie. Pareil dans le Tarn et le Lot voisins. Par contre, à Toulouse, 3 copies sont disponibles en centre-ville (à l'Utopia, au Gaumont Wilson et à l'U.G.C.), 3 autres en périphérie (à Tournefeuille, Labège et Blagnac). Merci pour les ploucs de la campagne ! Ceci dit, c'est l'occasion d'aller faire les soldes dans la métropole airbussienne, dont les élus locaux U.M.P. se sont pris une belle trempe aux dernières législatives ...

   Passons au film à présent. Ayant beaucoup aimé la bande dessinée, je redoutais l'adaptation. J'avais tort. C'est visuellement très réussi, le style de Satrapi est préservé avec une vraie recherche formelle, comme par exemple dans cette scène du début, pendant les manifestations contre le Shah : un des opposants se fait tuer par la police dans les rues de Téhéran, le corps noir est au sol, il s'en échappe, tout doucement, une mare de sang (noir) et les mains des autres manifestants, choqués, se rapprochent tout doucement du cadavre jusqu'à masquer complètement la vision du spectateur : le plan suivant nous les montre portant le corps. Le film est rempli de trouvailles visuelles qui en font un véritable objet cinématographique.

   Ce n'est donc pas un simple décalque de la B.D.. Certains éléments  ne sont pas repris, ou de manière allusive  (par exemple la série télévisée japonaise), dans le film, pour ne pas surcharger le récit. D'autres sont ajoutés : l'auteure a sans doute ainsi pu, de temps à autre, développer certains aspects sur lesquels elle s'était moins attardée à l'écrit. Mais c'est globalement quand même très fidèle à l'histoire de base. Quant à la musique, elle accompagne parfaitement les scènes. Seul bémol : le choix de Catherine Deneuve pour la voix de la mère. Le talent de l'actrice n'est pas en cause et j'ai bien conscience que sa présence au générique n'est pas étrangère à l'accueil bienveillant dont a bénéficié Persepolis. Seulement, elle n'a pas l'âge du rôle (qui s'étale de 30 à 45 ans environ). C'est juste gênant. Elle est néanmoins impeccable en femme moderne, cultivée et mère vigilante.

   Les dialogues sont parfois crus, par souci de réalisme. Cette fille puis femme indépendante n'hésite pas (comme sa mère et sa grand-mère, personnage solaire de son univers) à jurer ("Ta gueule !"), à traiter de "connard" le macho de base. C'est savoureux. On rit très souvent (mention spéciale à la séquence qui suit la découverte de son cocufiage). C'est une oeuvre intensément féministe, inventive, où l'on sent un profond attachement à l'Iran, qui n'est pas réduit à la clique de frustrés barbus et voilées qui le contrôle.

22:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

Commentaires

J'ai beaucoup aimé ce film qui arrive à nous faire rire et aimer la vie malgré ses horreurs. J'aime particulièrement une phrase de la grand-mère, sa morale, sur les cons et l'intégrité mais je n'ai pas réussi à la mémoriser.

Écrit par : enriqueta | vendredi, 03 août 2007

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