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vendredi, 13 octobre 2006

Spectacle d'Olivier Sauton

   Récemment, j'ai assisté à un spectacle "comique" (je n'aime pas trop ce mot... je préfère "humoristique"), dans un théâtre (euh une salle en sous-sol pour être plus précis) du XIXe arrondissement de Paris, La Providence. Le principe est le suivant : c'est gratuit, on donne ce que l'on veut à la fin. Le spectacle s'appelle Tu ne crois pas si bien rire. C'est assez révélateur du style d'Olivier Sauton, qui manie la langue française avec une dextérité certaine. On sent (avant même qu'il ne le dise à la fin) que son modèle est Pierre Desproges (Sauton est un moraliste, pas uniquement un amuseur), mais j'ai perçu d'autres influences, ou j'ai senti comme une parenté parfois entre son style et celui de Jean-Luc Lemoine (dans le sketch sur les femmes) ou encore celui de Dany Boon (plutôt au niveau de l'attitude, là).

  Le spectacle dure un peu plus d'une heure. L'introduction et la conclusion sont soignées, même si cela donne parfois l'apparence de l'improvisation. Sauton a ce talent et sait aussi jouer avec le public. C'est aussi un bon acteur, capable de se mettre rapidement dans la peau de personnages très différents les uns des autres. Un des sketchs marquants est celui consacré à une "racaille" (ouais, une caillera !). J'ai trouvé cela réussi mais de temps à autre j'ai été gêné. Il a beau dire plus tard que cette "caricature" a fait rire des jeunes de cité eux-mêmes (qui ont trouvé que le personnage ressemble -hélas- à des gens qu'ils connaissent), je trouve les ficelles un peu grosses. Il peut encore progresser au niveau de l'écriture. Le meilleur moment est celui durant lequel il incarne Fabrice Lucchini (beau travail sur la gestuelle et les mimiques) : c'était tellement criant de vérité qu'une personne assise près de moi, à qui le nom de Luchini ne disait rien (ça existe, oui), a rapidement compris de qui il s'agissait (elle l'avait déjà vu à la télévision). Dans ce sketch de folie, il est question de La Fontaine ("La tortue et les deux canards"), de théâtre, de la vie aussi (incidemment, Sauton parle de lui à travers tous ces personnages).

  A la sortie, je voulais lui laisser 10 euros (comme quoi je ne suis pas trop radin), mais, comme j'avais donné un bon pourboire au resto où j'avais mangé avant le spectacle, il ne me restait plus que de la monnaie (l'équivalent du prix d'une place de cinéma)... Tout ça pour dire que son numéro vaut le détour. Par contre je n'ai pas vu le deuxième spectacle qu'il joue (avec un sketch en commun avec le premier, celui sur Lucchini).

Commentaires

merci énormément de ce post qui vise très juste. Moraliste ET amuseur, oui, je le revendique complètement. Ravi que tu aies passé une bonne soirée. Et puis c'est la classe d'avoir un aussi long article sur un blog au titre évocateur : la senteur de l'esprit...

Écrit par : olivier sauton | jeudi, 15 mars 2007

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