Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 20 octobre 2006

Severance

   C'est un nanard sympathique, qui s'inscrit à la fois dans la tradition du film gore (non, sans lien avec l'ancien virtuel président des Etats-Unis) et dans la modernité... On va voir pourquoi. Côté tradition, on a droit à des scènes sanglantes, pas si nombreuses que cela finalement et ce ne sont pas forcément les actes les plus précis qui sont mis en valeur par la caméra. Le talent du film réside dans sa force de suggestion. Une autre de ses qualités est la critique politique et sociale qu'il véhicule. Les personnages principaux travaillent dans une société qui fabrique et vend des armes de guerre. (Vers la fin du film, on a même droit à une scène qui est un décalque de publicités filmées pour ce type de produits, avec blonde poitrinaire maniant le joujou!) Ils débarquent en Europe pour une sorte de séminaire de motivation (un passage obligé dans bien des entreprises converties aux méthodes de "manadjmenthe" qui déchirent). Ils vont s'en prendre plein la figure... On peut même dire qu'ils sont punis par où ils ont péché... On s'en réjouit d'autant plus qu'ils ne sont pas sympathiques à la base (bien sûr, le film a pour but secondaire de nous les faire aimer, enfin certains d'entre eux) : un directeur commercial con comme la lune, son second noir bien comme il faut (mais qu'est-ce qu'il urine fort !), deux femmes, une intello coincée, l'autre blondasse dynamique, un béni oui oui, un djeunse accro aux substances hallucinogènes et un bellâtre barraqué fort en gueule. Si vous avez compris à quel public ce genre de film est destiné, vous pouvez deviner quels sont ceux qui vont s'en sortir. Les autres ont droit à une mort "digne", arrosée d'une pincée d'humour. N'oubliez pas que le titre signifie quelque chose comme "séparation", "rupture" : cela ne fait uniquement allusion au côté "perdu en forêt"...

    C'est le contexte qui constitue l'aspect moderne. Le film s'inscrit dans une nouvelle "tradition", qui  voit dans l'Europe de l'Est anciennement bolchévique une terre inhospitalière, refuge de dégénérés et autres créatures dangereuses (et aussi, accessoirement, un vivier de sympathiques prostituées blondes, avides de mâles blancs occidentaux riches). On a eu droit récemment à la Slovaquie et à la Roumanie. Ici, on nous offre la Hongrie. Au niveau des dialogues, ça ne vole pas bien haut... du moins pour ceux qui sont traduits dans la VF (celle que j'ai vue), puisque que quand les acteurs hongrois causent magyar, faut deviner par ses propres moyens ! Le film est en prise avec l'histoire des Etats-Unis, puisqu'il y est fait allusion bien évidemment à la "guerre froide" (sauf qu'il y a confusion parfois entre Russes et Hongrois, notamment au niveau des papiers trouvés), au 11 septembre 2001 et à la guerre contre le terrorisme supposée menée par le Gouvernement Bush. Le film reprend l'idée que les ennuis actuels du pays sont le résultat des politiques antérieures. Au second degré, on peut penser que ce film sera apprécié dans des pays où les Etats-Unis sont impopulaires : bien des gens jouiront du spectacle de Yankees trucidés... à l'ancienne, souvent : à l'arme blanche ! Je reproche toutefois au film de finalement mettre tout sur le dos du "gouvernement" et ainsi de décharger les entreprises de leurs responsabilités...

15:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Les commentaires sont fermés.