dimanche, 17 août 2025
Confidente
Tournée dans une maison transformée en centre d'appels, cette production franco-turque met en scène une opératrice du téléphone rose, à Ankara, durant une nuit, celle du séisme qui a dévasté la région d'Istanbul, à plusieurs centaines de kilomètres de là, en 1999.
Le couple de réalisateurs (Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti) a quasiment réussi à tenir son intrigue dans un cadre classique, celui d'une unité de temps, de lieu et d'action, grâce aux téléphones. On pense inévitablement au film danois The Guilty, dont le héros était un homme.
Ici, le personnage principal est une femme, Sabiha, une mère de famille en instance de divorce qui, comme la plupart de ses collègues, fait ce boulot pour des raisons alimentaires. En retenant le plus longtemps possible ses correspondants au téléphone, elle fait grimper leur facture et, incidemment, les revenus de son patron. Dans le rôle, la comédienne Saadet Isil Aksoy crève l'écran, portant le film de bout en bout.
Au centre de l'intrigue se trouve la place des femmes dans la société, thème croisé avec la corruption des élites et les conséquences du tremblement de terre. Au téléphone, Sabiha, qui a pris un pseudonyme, écoute des hommes esseulés, qui peuvent être âgés comme adolescents, d'origine modeste comme richissimes. Bien évidemment elle leur ment, mais elle donne parfois aussi des conseils. Cette empathie (et un talent pour incarner différentes personnalités) lui vaut un certain succès.
Durant cette nuit fatale, l'héroïne va jongler entre son patron harceleur, la jalousie de ses collègues, un vieillard esseulé, un homme marié masochiste, un jeune con bloqué sous les décombres, un procureur corrompu... et des mafieux. A l'autre bout du fil, ses "clients" ne lui disent eux non plus pas forcément la vérité, ce qui corse un peu l'histoire.
J'avais peur que cela na tienne pas la distance, mais en fait, globalement, si. D'abord parce que le film ne dure qu'1h15, ensuite parce que des rebondissements surviennent, notamment dans le dernier quart d'heure. Ce n'est pas totalement maîtrisé, mais, pour l'originalité du sujet et la prestation de l'actrice principale, cela mérite largement le détour.
10:15 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Commentaires
La surabondance d'hasards et coïncidences et de rebondissements a eu raison de ma patience.
Mais je suis restée scotchée jusqu'au bout par la prestation de l'actrice. Et son personnage particulièrement psychologue pour s'adapter à chaque client.
Écrit par : Pascale | mercredi, 20 août 2025
Répondre à ce commentaireJe pense que l'ajout de rebondissements avait pour but de "faire tenir le film", pour qu'il soit un long-métrage.
De ce point de vue, "The Guilty" était plus maîtrisé.
Mais, effectivement, rien que pour l'actrice (et le dispositif mis en place), le film mérite le détour.
Écrit par : Henri G. | jeudi, 21 août 2025
The guilty est le maître en matière de film de téléphone.
On imagine tout on ne voit rien. Très fort.
Écrit par : Pascale | vendredi, 22 août 2025
Répondre à ce commentaireÉcrire un commentaire