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vendredi, 12 janvier 2007

Etre ou ne pas être...

... membre de la classe moyenne, telle est la question ! Pour Jean-François Copé, il faut gagner au moins 4 000 euros par mois (plus de 25 000 balles tout de même) : il considère que le projet du PS, qui envisage de revenir sur les baisses d'impôts consenties aux plus riches (voire d'en créer de nouveaux) pénaliserait les classes moyennes. Ben, si ceux qui gagnent entre 1 300 et 4 000 euros par mois ne sont pas davantage imposés, on ne pourra pas le dire ! Cela me rappelle de vieilles déclarations (à la radio, dans la première moitié des années 1990) de Jean Arthuis et Nicolas Sarkozy : à l'époque où Balladur dirigeait le pays, se croyant sur le chemin de l'Elysée, je les avais entendus dans plusieurs émissions. L'un avait utilisé l'expression "Français modestes" pour parler de ceux qui gagnaient moins de 8 000 francs par mois. (J'ai entendu depuis une autre déclaration -mais de qui, là, je ne me souviens plus- plaçant la barre à 10 000 francs soit environ 1 500 euros par mois.) L'autre se désolait de la faible rémunération des élus (cela faisait partie d'un argumentaire s'opposant au mandat unique), estimant que 20-25 000 francs par mois (rémunération d'un maire de grande ville) suffisaient à peine pour vivre...

   C'est dans des cas comme ceux-là que l'on se rend compte de l'autisme d'une partie de la classe politique, emmurée dans ses privilèges, baignant dans son petit monde fortuné depuis la naissance pour bien de ses représentants, ne comprenant rien à la vie des Français moyens comme à celle des pauvres. A 8 000 francs par mois en 1994 (allez, on va pousser à 1 400 euros aujourd'hui), un célibataire n'est pas pauvre. Il peut même assez bien vivre, à condition toutefois de ne pas trop dépenser dans le logement. Quant aux 20-25 000 francs nécessaires pour vivre décemment, je souhaite vivement les gagner le plus rapidement possible, histoire de sortir de ma vie indécente !

  Plus sérieusement, je gagne, selon les années, entre 1 700 et 1 800 euros nets par mois. Je me considère comme faisant partie de la classe moyenne : je vis à l'aise, à l'abri de la pauvreté comme de la richesse. Je peux m'offrir pas mal de choses, mais je dois quand même compter... d'autant plus que les loyers ne cessent d'augmenter. Je considère avoir bénéficié d'une certaine ascension sociale : je gagne plus que ce que mes parents ont jamais gagné.

  Quant aux candidats à l'élection présidentielle, ils focalisent sur le numéraire, en oubliant le reste. Oui, gagner plus est important pour bien des familles, surtout celles où les parents peinent à ramener un smic par mois. Mais il ne faudrait pas négliger la pénibilité du travail : le progrès technologique a adouci (en partie) certaines tâches physiques ; d'autres sont apparues, épuisantes aussi, mais dans un autre genre. Le stress, le harcèlement moral et toutes les autres formes de pressions psychologiques sont la cause d'un mal être social dont on mesure mal les conséquences : professionnelles, civiques mais aussi familiales.

22:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique

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