vendredi, 30 mars 2007
12h08 à l'est de Bucarest
Les Roumains occupent une place à part dans le cinéma : ce sont des Latins slavisés... ou des Slaves romanisants, choisissez votre camp ! Du coup, dans les films, on a souvent droit à une présentation de personnages pittoresques, à la fois alcooliques sympathiques (l'abus de vodka étant un élément important de l' "identité slave", comme pourrait le dire notre ancien ministre de l'Intérieur) et débrouillards gouailleurs et jovials (ça c'est le côté rital). Ici, l'aspect jovial des personnages n'est pas très évident, syndrome post-communiste aidant.
Le première partie du film est faible. Elle sert de présentation de ceux qui vont animer la deuxième partie. Que nous apprend-on ? Eh bien que ces hommes ont souvent un penchant pour la bouteille (j'en ai un peu marre de voir des alcolos sympathiques ; dans la vie ce sont généralement de gros connards, qui battent allègrement leur compagne voire leurs enfants... sans parler du chien, si chien il y a ), qu'ils sont servis avec zèle par une femme (la mère, l'épouse, la compagne, une voisine)... grandeur et misère du féminisme en Roumanie !
A partir du moment où les principaux personnages sont réunis sur le plateau de la télé locale, le film démarre vraiment. Cela devient truculent, grotesque à souhaits... et cela dit beaucoup de choses sur ce pays où l'on se demande encore si une Révolution a eu lieu en 1989. (Au fait : 12h08 est l'heure à laquelle Ceausescu aurait pris la poudre d'escampette en hélicoptère... avant de se faire rattraper et juger sans doute par une bande d'apparatchiks qui voulait mettre la main sur le pays.)
Le personnage du pépé, à la fois pourfendeur des jeunes poseurs de pétards et Père-Noël du dimanche, vaut le détour. Les mimiques de l'acteur sont croquignolesques !
16:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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