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vendredi, 04 avril 2008

Redacted

   Encore un film sur la guerre en Irak ! Oui, encore ! Un film qui se détache un peu des précédents sur le plan formel : il est un assemblage de séquences filmées de manières différentes, présentées comme étant produites par les personnages du film. Ainsi, l'un des militaires états-uniens, qui veut intégrer une école de cinéma, filme son environnement irakien  avec une caméra numérique de base (il implante même une micro-caméra dans son casque), une équipe de journalistes irakiens filme un reportage, une autre équipe de journalistes (américains, ceux-là) suit, "embarquée", les soldats en intervention. Ajoutez à cela une caméra de surveillance, un journal télévisé local, le film d'un terroriste et des séquences diffusées sur internet (dont une à partir d'une webcam) et vous aurez un aperçu de la diversité des "outils filmiques". Ah, oui, j'oubliais : plusieurs séquences sont présentées comme extraites d'un reportage "qualité française" (dans l'esprit d'un Américain) sur la situation en Irak. Le texte est dit en français. Savoureux !

   Derrière cet habile assemblage se profile un questionnement : quelles sont les séquences qui transmettent le mieux la réalité ? Celles des professionnels, rationnelles et propres sur elles, ou celles des quidams, maladroites, baroques et pleines de vie ?

   De manière générale, le ton est souvent ironique, surtout au début. La deuxième partie du film vire au tragique, à l'odieux... et malheureusement, ce n'est pas inventé, puisque l'intrigue est calquée sur une série de faits divers auxquels des soldats du pays de la Liberté ont été mêlés. Cela donne un grand film politique, qu'il faudrait faire voir à tous les responsables qui ont dans la tête un renforcement du partenariat franco-américain dans le domaine militaire. Il y a une certaine parenté avec l'excellent Battle for Haditha dont j'ai causé dans un billet du 22 mars dernier. Les deux s'inspirent de la réalité, sans chercher à la magnifier à la sauce hollywoodienne (Redacted contient notamment deux scènes d'une grande crudité, celle du chef de troupe qui se fait exploser par une mine, devant ses hommes, et celle du viol d'une jeune fille irakienne par des soldats yankees)... et les deux ont été tournés au moins en partie en Jordanie.

   La fin de Redacted nous propose (sur une musique un peu grandiloquente) de vraies photographies, où l'on perçoit la source de certaines scènes du film (la femme enceinte flinguée à un barrage et l'adolescente violée).

   Je mets un bémol à mon enthousiasme : j'ai vu le film en version originale sous-titrée (pas à Rodez, dont les cinémas sont quasi sinistrés dans ce domaine, mais à La Strada, le récent mini-complexe de Decazeville... et vive les cinémas subventionnés !) et le texte français, en blanc, était parfois peu visible sur fond clair. Pour les personnes qui captent quelques mots de la langue de George W Bush, cela passe, mais je plains les autres...

18:23 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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