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vendredi, 19 décembre 2008

Caos calmo

   Nanni Moretti est de retour avec une histoire a priori casse-gueule et une distribution très internationale : une foultitude d'Italiens certes (au premier rang desquels Alessandro Gassman, le fils de Vittorio), mais aussi une belle brochette de Frenchies (Hippolyte Girardot, Denis Podalydès et Charles Berling, les deux premiers s'exprimant à l'occasion dans la langue de Marco Materazzi) et quelques "guests" anglo-saxons (Roman Polanski, à la fin, mais surtout la délicieuse Valéria Golino, la plus américaine des Ritales).

   J'aime bien aller voir les films de Moretti pour trois raisons :

1) Comme il ne sont distribués (sauf exception) qu'en version originale sous-titrée, c'est l'occasion d'écouter parler dans cette langue si musicale que je ne maîtrise pas.

2) C'est bourré d'humour, mais par petites salves, souvent inattendues.

3) On y voit plein de jolies femmes, ici âgées de 20 à 50 ans (je ne compte pas les gamines, tout de même).

   J'ai "marché" dans cette histoire de cadre sup' que la mort de sa femme (qu'il n'aimait guère finalement) rapproche de sa fille. C'est qu'il s'en passe des choses dans ce petit parc qui jouxte l'école primaire ! Le héros réfléchit sur sa vie, sur le monde comme il va, sans pesanteur, et le monde finit par venir à lui.

   L'humour est là dès la première séquence, avec une tranche de comédie à l'italienne (la partie de raquettes entre les deux frangins... les scènes présentant les deux personnages sont en général particulièrement réussies). La fille est vraiment très bien interprétée, attachante avec son côté "plus mûre que son âge", et qui, une fois le choc du décès de la mère passé, semble étrangement ne plus se soucier d'elle.

   Un des ressorts de la comédie est l'attraction qu'exerce Pietro-Moretti : son comportement étrange suscite l'intérêt, l'épreuve qu'il traverse suscite la compassion et l'expansion de sa "fibre paternelle" donne à des tas de jolies femmes l'envie de lui mettre le grappin dessus. Le fil rouge comique est un acte d'humanité : au passage d'un jeune handicapé qu'accompagne, chaque matin, sa mère, le héros actionne à distance la condamnation centralisée des portes, à la grande joie du garçon, qui salue amicalement la voiture (de marque allemande, faut pas déconner).

   Le principal bémol que je mettrais est sociologique : Moretti l'ancien cinéaste engagé signe ici une oeuvre de "bobo" (contrairement à ce qu'une présentation d'avant-séance tentait de faire accroire, il ne s'agit nullement d'un brûlot anticapitaliste) ; faute de pouvoir changer le monde, les intellos de gauche se replient sur la vie familiale et/ou sentimentale (ça tombe bien, ils ont du pognon et du charme). On peut aussi trouver invraisemblable la facilité avec laquelle le héros parvient chaque jour à se garer à proximité immédiate de la charmante école, où sa fille ne risque pas de croiser des enfants d'ouvriers...

   Bon, à part ça, vous attendez peut-être que je cause de LA scène ? Ben, y a pas grand chose à en dire. Ce n'est pas du sexe explicite et ce n'est guère joli à voir. De surcroît, le personnage féminin n'y est pas traité avec respect, par le héros comme par le metteur... en scène.

23:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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