Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 12 avril 2025

Doux Jésus

   Une nonne atteinte de pré-ménopause précoce décide de retrouver son grand amour d'adolescence, pour sauver celui-ci... et, peut-être, se sauver elle-même.

   Sur ce schéma hyper-balisé, Frédéric Quiring (un peu aidé semble-t-il par Sophia Aram) a construit une comédie sans guère de surprise, pas franchement anti-cléricale mais assez irrévérencieuse, s'appuyant sur une brochette de comédiennes très engagées dans leur rôle, à défaut d'être subtiles.

   J'ai eu plaisir à voir évoluer Isabelle Nanty (la Mère supérieure autoritaire qui, bien entendu, au fond, a du cœur... et cache un ou deux secrets) et Marilou Berry (à propos de laquelle je regrette qu'une saison 3 de la série Marianne ne soit pas prévue), en bonne sœur un peu cruche au départ, qui se pose de plus en plus de questions... et décide de prendre des risques. Les deux vedettes sont épaulées par une belle brochette de "gueules", notamment Anne Benoit, Barbara Bolotner et Evelyne Buyle.

   A partir du moment où sœur Lucie part explorer le monde urbain contemporain, les situations (en général) cocasses s'enchaînent. Je laisse chacun(e) découvrir comment, grâce à la technologie moderne, la religieuse en vadrouille pense pouvoir dialoguer directement avec le Seigneur...

   Je pourrais établir ici une liste des invraisemblances dont le périple (d'abord urbain, puis rural, dans la région Grand Est) de Lucie est jalonné, mais je préfère rester sur l'image joyeuse de comédiennes pleines d'énergie, qui certes cabotinent, mais nous font passer un bon moment, le rire laissant parfois la place à l'émotion, quand il est question de la vie de femme de celle qui fut jadis une adolescente éperdument amoureuse, avant de renoncer à la possibilité de fonder une famille.

   P.S.

   Je me dois quand même de signaler que le dernier quart d'heure n'est pas le meilleur du film. Dommage.

19:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le Joueur de Go

   Dans le Japon ancien (l'équivalent de notre époque moderne, XVIe - XVIIIe siècles), Tokyo s'appelait Edo. Elle était dirigée par une caste de seigneurs, qui employaient des samouraïs. L'un d'entre eux vit quelque peu retiré, avec sa fille. Il fait commerce de ses gravures et a pour seul loisir le jeu de go, dont les parties les plus disputées passionnent les foules urbaines.

   Pour un spectateur occidental, l'un des intérêts de ce film maîtrisé, à la reconstitution soignée, est le dépaysement. Les coiffures les robes, les chaussures, l'architecture... tout nous place dans un autre monde, régi par un code d'honneur qui toutefois nous paraîtra suranné.

   Cela n'empêche pas la première partie de ce film d'être éblouissante. Le réalisateur Kazuya Shiraishi (inconnu au bataillon) réussit à intégrer les parties de go à son intrigue et à rendre le tout passionnant. Le samouraï déchu est un redoutable joueur, qui croise la route d'un vieux commerçant, un peu magouilleur, que personne ne parvient à vaincre, jusqu'à présent. Les deux hommes finissent par s'affronter et leur rivalité va s'accompagner de la naissance d'une amitié, sur fond d'estime réciproque. Dans le même temps, le neveu du commerçant découvre que la fille du samouraï a un charme fou...

   Les scènes sont construites avec soin. La majorité des personnages apparaissent futiles et volubiles, en comparaison des protagonistes, en particulier le samouraï, au visage quasi indéchiffrable, en particulier quand il se lance dans une partie de go. Le moindre froncement de sourcil ou plissement des lèvres est porteur de sens.

   La seconde heure voit ressurgir le passé du guerrier. Un coup de théâtre se produit. Il faudra attendre longtemps avant de connaître la véritable cause de la disparition d'une forte somme d'argent (avec, quand on la connaît, une résolution malicieuse, bien qu'ayant eu des conséquences dramatiques).

   Je trouve cette partie moins réussie. On y a un peu trop misé sur l'orgueil excessif et le manque de communication entre certains personnages. C'est néanmoins le moment où, enfin, les sabres sont de sortie (mais juste un peu).

   L'intrigue demeure passionnante et, même si le jeu de go passe un peu au second plan, il demeure très présent, servant de théâtre à l'histoire du vol ainsi qu'à la traque d'un triste sire, responsable (jadis) de la mort de l'épouse du samouraï.

   Je recommande ce film, qui tranche avec le tout-venant de la production cinématographique et qui est d'une grande beauté formelle.

09:32 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films