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samedi, 12 avril 2025

Le Joueur de Go

   Dans le Japon ancien (l'équivalent de notre époque moderne, XVIe - XVIIIe siècles), Tokyo s'appelait Edo. Elle était dirigée par une caste de seigneurs, qui employaient des samouraïs. L'un d'entre eux vit quelque peu retiré, avec sa fille. Il fait commerce de ses gravures et a pour seul loisir le jeu de go, dont les parties les plus disputées passionnent les foules urbaines.

   Pour un spectateur occidental, l'un des intérêts de ce film maîtrisé, à la reconstitution soignée, est le dépaysement. Les coiffures les robes, les chaussures, l'architecture... tout nous place dans un autre monde, régi par un code d'honneur qui toutefois nous paraîtra suranné.

   Cela n'empêche pas la première partie de ce film d'être éblouissante. Le réalisateur Kazuya Shiraishi (inconnu au bataillon) réussit à intégrer les parties de go à son intrigue et à rendre le tout passionnant. Le samouraï déchu est un redoutable joueur, qui croise la route d'un vieux commerçant, un peu magouilleur, que personne ne parvient à vaincre, jusqu'à présent. Les deux hommes finissent par s'affronter et leur rivalité va s'accompagner de la naissance d'une amitié, sur fond d'estime réciproque. Dans le même temps, le neveu du commerçant découvre que la fille du samouraï a un charme fou...

   Les scènes sont construites avec soin. La majorité des personnages apparaissent futiles et volubiles, en comparaison des protagonistes, en particulier le samouraï, au visage quasi indéchiffrable, en particulier quand il se lance dans une partie de go. Le moindre froncement de sourcil ou plissement des lèvres est porteur de sens.

   La seconde heure voit ressurgir le passé du guerrier. Un coup de théâtre se produit. Il faudra attendre longtemps avant de connaître la véritable cause de la disparition d'une forte somme d'argent (avec, quand on la connaît, une résolution malicieuse, bien qu'ayant eu des conséquences dramatiques).

   Je trouve cette partie moins réussie. On y a un peu trop misé sur l'orgueil excessif et le manque de communication entre certains personnages. C'est néanmoins le moment où, enfin, les sabres sont de sortie (mais juste un peu).

   L'intrigue demeure passionnante et, même si le jeu de go passe un peu au second plan, il demeure très présent, servant de théâtre à l'histoire du vol ainsi qu'à la traque d'un triste sire, responsable (jadis) de la mort de l'épouse du samouraï.

   Je recommande ce film, qui tranche avec le tout-venant de la production cinématographique et qui est d'une grande beauté formelle.

09:32 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Bonjour Henri Golant, nous sommes d'accord, un film à voir. Il sera dans mon "top" de cette année. Bonne journée.

Écrit par : dasola | samedi, 12 avril 2025

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Tellement douce cette 1ère partie avec ce héros énigmatique et sa jolie fille dévouée. C'est magnifique et superbement joué. Et quelle élégance dans ce jeu !
Certains n'y ont vu qu'un hommage appliqué aux films de samouraïs... C'est un film à part entière d'une grande beauté et passionnant même si ce code de l'honneur nous échappe.

Écrit par : Pascale | lundi, 14 avril 2025

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