lundi, 25 décembre 2006
Déjà vu
C'est un film aux facettes multiples : polar, anticipation, romance, métaphysique, action... C'est aussi un film "politique", d'obédience démocrate : la dénonciation de l'extrémisme blanc y côtoie l'héroïsation de personnages noirs (Denzel Washington, outre son talent, doit une partie de sa carrière à la volonté de certains studios de mettre en valeur des figures positives de la "communauté" afro-américaine) et la sympathie pour la Louisiane, où les conséquences des ouragans sont visibles (de plus, le principal personnage féminin habite le "quartier français"). On peut aussi lire le film sous l'angle "post 11 septembre", mais pas dans la même optique qu'Oliver Stone... A noter qu'ici, contrairement à ce que l'on voit dans Minority report, l'utilisation des découvertes scientifiques par des agences gouvernementales n'est pas vue comme menaçante pour la sécurité du citoyen. Au contraire, les autorités fédérales sont décrites comme timorées face à ce nouvel outil, alors qu'un individu (celui incarné par D. Washington) veut aller plus loin.
Le mélange pouvait s'avérer lourd et ennuyeux... pas du tout en fait ! C'est passionnant, trépidant, même si la mise en place du film est maladroite : le premier quart d'heure est pesant, mais il est vital pour la suite, puisque certains personnages semblent condamnés à le revivre. Le polar d'anticipation pourrait s'achever au bout d'1h30. Le film rebondit et met davantage l'accent sur la romance et sur la réflexion métaphysique (Qu'est-ce que le destin ? Peut-on changer le passé ?) dans la dernière demi-heure, vraiment palpitante, où bien des éléments entr'aperçus au début du film prennent un relief particulier.
Je termine par quelques limites : les scènes d'action ne sont pas forcément les plus convaincantes, à l'exception notable de la poursuite automobile simultanée dans deux domaines temporels différents (d'une grande force visuelle de surcroît). Certains aspects de la romance sont aussi convenus. Mais, bon, cela passe.
16:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Les commentaires sont fermés.