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vendredi, 27 avril 2007

Le Direktor

    Lars von Trier se fait plaisir... et se fout un peu du monde. Cela donne un film inégal, avec des faiblesses, des facilités, mais aussi des moments jouissifs dans lesquels on retrouve le talent de l'auteur de The Kingdom, Element of crime, Les idiots ou encore Dogville.

   La facilité tout d'abord. C'est filmé à l'arrache, avec un cadrage indigne d'un élève de première année de la Femis, un éclairage variable, mal orienté, sans que l'on voie à quoi cela mène... et la prise de son est nettement perfectible. Le réalisateur, qui nous cause de temps à autre, justifie son choix par le refus de la convention, de l'artifice : il aurait pu mettre en scène un truc bien léché, mais il juge que cela aurait nui au film. A la vision de celui-ci, on ne peut pas lui donner tout à fait tort, puisqu'il narre l'histoire d'une supercherie bancale. La forme rejoint le fond, en quelque sorte.

   C'est aussi une satire du monde de l'entreprise, de l'esprit d'équipe (ouais, y a une équipe... et UN esprit, comme le disait Coluche !) si cher à certains cadres. Là, on rigole franchement. Lars n'y va pas avec le dos de la cuillère et met le doigt sur les accommodements auxquels tout un chacun est prêt à se livrer pour faire carrière. Le conflit entre intérêt général et intérêt particulier est l'un des fils rouges du film.

   On notera au passage que les personnages féminins ne sont pas très valorisés. On a droit à l'ambitieuse dynamique qui a le feu au cul, la coincée mignonnette, la déprimée foldingue et la militante un brin acariâtre. Bon, les mecs ne sont pas gâtés non plus. Le film a aussi un intérêt documentaire : il met en scène un Islandais en milieu danois, avec les conflits sous-jacents que cela suppose.

   Au second degré, le film est une réflexion sur la création, le théâtre, le cinéma. Au début, cela pourrait sembler chiant, mais plus l'action se déroule, plus cela devient intéressant... jusqu'au retournement final que je ne révèlerai pas !!

19:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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