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mardi, 24 juin 2008

Et puis les touristes

   Am Ende kommen Touristen que ça s'appelle, en allemand, langue dans laquelle (avec le polonais et un soupçon d'anglais) le film a été tourné. La traduction aurait été meilleure avec un titre du genre Et, finalement, les touristes. Bon, moi je dis ça comme ça...

   Sujet casse-gueule : un djeunse teuton fait son "service civil" (vous avez bien lu, amis français au civisme défaillant) à Oswiecim... Auschwitz. Il va notamment être chargé de s'occuper d'un vieux Polonais, lié au camp : c'est un ancien détenu, qui intervient devant les groupes (de jeunes, en particulier)... et qui répare des valises. Pas n'importe lesquelles : celles des anciens déportés, dont certaines sont exposées dans une vitrine du musée.

   Vous vous doutez bien qu'au début, le courant ne passe pas très bien entre le vétéran souffreteux mais orgueilleux et le jeune homme bien sous tout rapport mais à la base pas emballé à l'idée de passer plusieurs mois dans ce trou polonais. L'un des attraits du film est l'évolution des relations entre ces deux personnages, du point de vue affectif mais aussi du point de vue de l'ascendant.

   Notre jeune héros prend aussi contact avec des Polonais de base, notamment une guide trilingue dont il aimerait encore plus se rapprocher. (On le comprend : elle a un charme fou.) Les scènes confrontant l'Allemand à différents Polonais sont souvent comiques (en plus il ne comprend guère la langue des frères Kaczynski). Même si ce n'est pas le propos principal du film, on voit comme une fracture Nord/Sud séparer certains personnages (de surcroît une entreprise allemande a "délocalisé" en Pologne).

   Le film est très profond quand il aborde la transmission du vécu des déportés. On a ici une illustration germanique du "devoir de mémoire", avec l'émotion qui l'accompagne, mais aussi ses limites et, parfois, ses incongruités. Une des premières scènes du film voit le héros passer en taxi devant l'entrée du camp, où l'on aperçoit des cars et des touristes (qui sait, peut-être en short et tongs). Il y a quelque chose d'obscène dans cette scène. Obscène aussi le désintérêt de certains jeunes, à peine réveillés par le vestige de tatouage de l'ancien déporté. Obscène enfin l'obséquiosité exagérée des représentants de cette entreprise allemande, très "politiquement corrects" mais finalement peu respectueux du vieil homme.

   Le film est en partie autobiographique :

http://www.allocine.fr/film/anecdote_gen_cfilm=128152.html

http://www.etpuislestouristes-lefilm.com/

23:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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