vendredi, 19 septembre 2008
C'est dur d'être aimé par des cons
Cette phrase, d'un incontestable bon sens, est à l'origine un cri du coeur, celui d'une représentation de Mahomet en couverture de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo du 8 février 2006 :
C'est devenu le titre d'un documentaire, réalisé par Daniel Leconte, sur le procès qui a suivi, avec un avant et un (petit) après. Le film est intéressant à plus d'un titre :
- il nous fait pénétrer dans l'atmosphère des conférence de rédaction de Charlie Hebdo
- il restitue l'ambiance à l'intérieur du tribunal
- il fait revivre certains moments du procès lui-même, grâce aux témoignages
- il nous fait rire, notamment avec ces caricatures, tant décriées lorsqu'elles furent reproduites -en petit format- dans la presse, désormais visibles sur grand écran
Le propos est tout de même assez unilatéral. On a par exemple éludé le contexte danois de la publication de ces caricatures. Le quotidien Jylland Posten, conservateur, n'est pas dans la même démarche que Charlie Hebdo. On le sent lorsque le directeur de ce journal est interrogé au moment où il vient apporter son soutien aux Français. Il relie le fondamentalisme musulman au communisme. Il y voit deux systèmes totalitaires. Une ambiguïté persiste : pour lui, est-ce l'islam qui est totalitaire ou juste l'interprétation extrémiste qui en est faite à des fins politiques ?
Le film donne aussi la parole aux adversaires, au cours des entretiens particuliers comme à l'intérieur du tribunal. Les extraits choisis m'ont semblé pertinents. On voit ainsi quelles formes variées le discours extrémiste policé peut prendre. D'un autre côté, on réalise le fossé culturel qui sépare, en France même, les conceptions de certains des habitants.
14:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Les commentaires sont fermés.