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dimanche, 20 novembre 2011

Colorful

   C'est un manga, adapté d'un roman japonais. Il est "plein de couleurs" parce qu'il est souvent question de peinture, à travers l'atelier artistique d'un collège, où se rejoignent certains élèves de 3e. C'est aussi une allusion au tempérament des personnages principaux, à plusieurs facettes.

   Au départ, l'histoire ne semble pas alléchante : on ne voit pas le personnage principal, que l'on ne fait qu'entendre. Il croit qu'il est mort. Pas de chance ! Il va devoir intégrer le corps d'un autre garçon, qui vient de se suicider. Voilà qui n'est guère réjouissant. Mais je vous assure que la séquence du "purgatoire" est brillante, souvent drôle. Et l'on se demande qui peut être ce curieux "employé du Ciel", ce garçon en costume-cravate...

   La suite est la découverte de la seconde existence de celui qu'on appelle Makoto Kobayashi. Le réalisateur a tenu à nous montrer la vie quotidienne d'une famille de "Japonais moyens". La façade est jolie (ils ont une maison, un intérieur coquet à défaut d'être luxueux, deux garçons propres sur eux), mais le fond est moins joyeux : le père est un gentil ringard, un brin alcoolique, très pris par son boulot minable ; la mère, qui a eu des faiblesses pour son professeur de danse, est d'une insupportable soumission à la maison ; le frère aîné semble être un jeune homme égoïste et le rescapé Makoto est un enfant gâté.

   Il est surtout décalé par rapport à ceux qui croient le connaître. Il n'a que quelques semaines pour mener à bien sa "mission"... qu'il ne connaît pas, en fait. On sent qu'il doit "réparer" certaines choses. Pour cela, il doit découvrir pourquoi le garçon qu'il remplace s'est suicidé. Il mène donc une petite enquête. Ce qu'il découvre n'est pas toujours joli joli.

   Mais l'âme réincarnée se rebelle parfois. Il veut n'en faire qu'à sa tête. (N'oublions pas que c'est un gamin.) Comme celui qu'il remplace n'avait visiblement pas d'ami, il tente de s'en faire. Il va aussi découvrir sa "famille", les voir sous un autre jour. Une des belles séquences le voit partir à la pêche avec son "père". On peut relever aussi les scènes de repas, vraiment réussies... et qui donnent faim !

   Les Occidentaux seront stupéfaits de découvrir un collège où les garçons portent l'uniforme et les filles la jupe et de grandes socquettes. Mmmm... Les Occidentaux seront peut-être aussi surpris par le respect de certaines convenances, la politesse des protagonistes. Heureux Japon... Du point de vue scolaire, on apprend que les lycées prestigieux sont publics, alors que les bahuts privés semblent appartenir à deux catégories : ceux qui acceptent tous les collégiens, quels que soient leurs résultats, et ceux qui offrent une formation très spécialisée (en arts plastiques, par exemple).

   Le dessin est agréable à regarder. Ce n'est pas du niveau d'un film de Miyazaki, mais cela a été fait avec soin, surtout au niveau des décors. C'est un peu plus limite quand les mouvements se font rapides.

   La fin nous propose un petit retournement... auquel on peut s'attendre si l'on a été attentif. (C'est pas pour me vanter, mais j'avais "intuité" depuis le début !) Je trouve toutefois le film un peu complexe pour des petits. Dans la salle où je l'ai vu, quelques parents n'avaient visiblement pas lu grand chose à son sujet avant d'y emmener leurs bambins. En dépit de la qualité de l'image et de l'intérêt porté aux relations entre ados, certains ont assez vite décroché... et ils n'ont pas dû comprendre certains traits d'humour.

   On peut glaner plus d'informations sur le site dédié.

14:01 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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