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mardi, 27 décembre 2011

Le Miroir

   Ce film date de 1997, mais c'est seulement cette année qu'il est sorti en France, à peu près en même temps que Ceci n'est pas un film, du même réalisateur iranien Jafar Panahi, qui a quelques soucis avec le gouvernement de la république islamique.

   Il nous propose une tranche de vie, à travers le regard d'une gamine de 6-7 ans, que sa mère tarde à venir chercher à l'école. Gonflée, la petite Mina décidé de tenter de retourner chez elle par ses propres moyens, alors qu'elle ne connaît pas bien le chemin. Elle va évidemment se perdre, et c'est l'occasion pour le réalisateur de nous montrer différentes catégories d'habitants de Téhéran.

   Ainsi, on voit (mal) fonctionner la circulation aux carrefours, avec ce papy qui n'arrive pas à traverser. Dans le bus, on entend ces femmes discuter de leurs problèmes personnels ; on voit de futurs jeunes mariés. On observe le rôle de ces gardiens de la vertu, qui, tout en contrôlant les billets des passagers, veillent soigneusement à la séparation des sexes. (J'ajoute que même les gamines sont voilées...)

   Et puis, au milieu du film, il se passe un truc étrange...

Attention ! Ne lisez pas la suite si vous n'avez pas encore vu le film.

Je "déflore" un peu l'intrigue...

Ne venez pas vous plaindre, après !

   Donc, au beau milieu du film, on voit la gamine piquer une crise dans le bus, ôter le plâtre de son bras et quitter le lieu du tournage. On bascule dans la mise en abyme... et l'on se demande dans quelle mesure tout cela est bien réel.

   La suite du film suit le schéma suivant : la jeune actrice refuse de continuer à jouer et veut rentrer chez elle par ses propres moyens. L'équipe de tournage fait semblant d'accéder à ses vœux... mais ne lui retire pas le petit micro mobile placé sur elle... et la filme, de loin.

   L'histoire prend donc un tour étrange, où l'on voit une équipe de cinéma filmer une gamine censée agir de manière authentique... tout comme les vrais gens qu'elle rencontre. Le son et l'image sont découplés, ce qui accroît la tension dramatique... et l'on peut se demander si cette nouvelle histoire est plus ou moins vraisemblable que la précédente.

   Les esprits forts prétendront que la supercherie est à double détente : cette révolte de l'actrice n'est-elle pas tout aussi simulée que les séquences précédentes ?

   On passe donc la seconde moitié du film à la fois à suivre les pérégrinations de la gamine... et à se demander jusqu'où va la fiction et où commence la réalité, le tout avec pour arrière-plan la société téhéranaise.

   C'est expérimental, parfois déroutant ou répétitif, mais passionnant à suivre.

23:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ilm, cinéma, cinema

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