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vendredi, 09 mars 2012

Entre les Bras

   Ce documentaire est consacré à Michel et Sébastien Bras (le père et le fils), dont le restaurant, situé à Laguiole, est devenu une référence dans le petit monde de la gastronomie. Dans ce film, il est à la fois question de cuisine, de famille... et de paysage.

   Pour moi qui ne suis pas (a priori) amateur de "grande cuisine", la surprise fut de prendre beaucoup de plaisir à ces scènes de construction des plats. (J'avais une de ces faims en sortant de là !) L'action est filmée en plan rapproché ou gros plan, verticalement, de côté, par-dessus l'épaule. Ce n'est pas un artifice de mise en scène. C'était visiblement la meilleure manière de nous faire comprendre le travail de ces personnes passionnées et méticuleuses.

   Curieusement, si aujourd'hui, à Rodez, on associe souvent Michel Bras à Pierre Soulages et à la couleur noire (puisqu'il a obtenu de gérer le restaurant du futur musée), dans ce documentaire, c'est plutôt dans le blanc que semble évoluer l'univers brassien. Il y a bien sûr les tenues de cuisinier (toujours impeccables... un peu trop d'ailleurs), les assiettes éclatantes, les salles de travail aux teintes claires, ainsi que le givre et la neige qui recouvrent, de temps à autre, l'Aubrac.

   A ce sujet, on est saisi par la ressemblance entre le restaurant japonais et celui de Laguiole. Le bâtiment s'élève comme un monument à la gastronomie, avec ses grandes baies vitrées ouvertes sur un paysage rural, montagneux, sublime.

   Ce film est aussi une histoire de famille. Michel passe le relais à "Séba"... mais le chemin de celui-ci n'a pas été pavé de roses ! On sent que la figure tutélaire a pesé sur ses épaules. Il a fallu que le fils s'émancipe sans tuer le père. Et celui-ci, s'il n'a pas le tempérament dominateur de certains fondateurs de dynasties industrielles, ne cède rien à son fils en matière d'art culinaire. Il est son premier (et plus sévère) juge... pour son plus grand bien. Cela nous vaut plusieurs moments comiques, lorsque les deux hommes parlent cuisine et échangent sur la construction des plats.

   C'est là toutefois que l'on atteint les limites de ce film. Pour moi, Michel Bras passe mieux à l'écran. Il est vrai qu'il a une plus grande habitude des caméras mais, puisque le réalisateur semble les avoir suivis pendant plus d'un an, on aurait pu s'attendre à ce que le fils soit plus à l'aise. C'est peut-être en raison de sa timidité... que l'on peut mettre au crédit des deux "héros" : ils ont su rester simples... Pourvu que cela dure.

  J'ai moins aimé les scènes de famille et celles entre amis. Il y a la séquence de la fête du vin, à Gaillac, qui n'apporte rien. (On y voit trois "importants" pérorer à propos des qualités du fils.) Et que dire de la soirée karaoké au Japon ? Rien, à part que Sébastien Bras a en effet eu raison de se lancer dans la cuisine plutôt que la chanson. Mais le pire est venu du petit moment en famille qu'on nous a ménagé, vers la fin. On y voit Sébastien enseigner la cuisine à ses enfants, sous l'oeil bienveillant de sa compagne. Le petit garçon, toque sur la tête, se lasse vite de la caméra et va se défouler sur sa batterie (pas de cuisine, hein !), qui se trouve dans le salon... à côté du piano, où s'installe maman, en toute décontraction. Et voilà que l'improbable duo embraye sur un morceau de jazz (on nous a épargné le solo de batterie rock adolescent... MERCI !), tandis que papa finit de préparer le repas. Pour que le tableau soit complet, la fille rejoint ce beau monde guitare à la main ! Trop de boboïtude tue la boboïtude...

   J'ai davantage apprécié les scènes avec papy et mamie Bras (les parents de Michel). On découvre que le talent culinaire du fils et du petit-fils n'est pas sans s'inspirer des "recettes de grand-mère". C'est aussi le seul moment où Sébastien se "lâche" vraiment : il a passé une partie de son enfance sur l'exploitation de ses grands-parents, heureux comme un roi. Est-il autant épanoui dans sa vie de grand cuisinier ?

11:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film

Commentaires

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Écrit par : cinetchitcha | lundi, 12 mars 2012

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