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mercredi, 18 avril 2012

L'étrange vice-président argentin

   Il y a cinq mois de cela, Le Nouvel Hebdo avait levé un beau lièvre : le nouveau vice-président argentin, Amado Boudou, serait un descendant d'émigrés aveyronnais. La presse "de référence" a enchaîné un peu plus tard. Au niveau national, on s'est en général borné à indiquer que le vice-président avait des origines françaises. On peut retrouver le détail de sa filiation sur le site genealogie-aveyron.fr. Fort opportunément, l'association Rouergue - Pigüé a lancé une invitation au descendant d'Aveyronnais.

   Le bonhomme a un parcours atypique. Il n'est pas issu du moule politique argentin traditionnel. Presque tous les articles, comme celui publié dans La Dépêche du Midi le 3 janvier dernier, ou celui de Rolling Stone, traduit dans Courrier international en octobre 2011, s'étendent sur son côté rock and roll.

   On s'attarde moins en général sur son basculement politique. Il a commencé dans la mouvance conservatrice, s'acoquinant même avec le président Carlos Menem, péroniste certes, mais furieusement néo-libéral. Le jeune homme a ensuite su habilement basculer vers la face gauchisante du péronisme : il s'est rapproché du couple Kirchner, auquel il aurait suggéré la nationalisation des fonds de pension. En voilà encore un qui me semble illustrer à merveille la chanson de Jacques Dutronc L'Opportuniste.

   Devenu vice-président, il est passé au premier plan de l'actualité quand il a dû assurer l'intérim de la présidence, Cristina Kirchner étant indisposée par des ennuis de santé (on a même cru à un cancer). Le voilà de nouveau sous les feux des projecteurs, mais pour une raison moins glorieuse : il est soupçonné de trafic d'influence, comme le révèle Le Monde du 8 avril dernier :

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   On peut dire que le bougre ne se laisse pas faire. Il a réussi à provoquer la démission du procureur général argentin (sorte d'équivalent du procureur général de la Cour de cassation, chez nous). Il semble que, derrière cette affaire, se profile la question de la succession de l'actuelle présidente, qui achèvera en 2015 son deuxième et dernier mandat. La vieille garde péroniste voudrait peut-être éviter que le jeune loup ne capte à son unique profit l'héritage politique des Kirchner. Il faudra aussi compter avec Maximo, le fils aîné du couple : il contrôle l'influente Campora, qui fédère les jeunes militants péronistes... et c'est lui qui aurait tenu les fils du pouvoir, pendant l'absence de sa mère.

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