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samedi, 05 octobre 2024

Les riches de l'Aveyron

   Un article du quotidien aveyronnais Centre Presse, mis en ligne ce matin, a attiré mon attention. S'appuyant sur les données fiscales de 2022-2023, Quentin Marais a établi un palmarès des communes (15 sur 285) où résident le plus grand nombre de ménages ayant le revenu fiscal le plus élevé (supérieur à 100 000 euros par an) :

Palmarès CP 05 10 2024.jpg

   Sans surprise, Rodez arrive largement en tête, avec 352 foyers fiscaux ayant déclaré, en 2023, un revenu annuel 2022 supérieur à 100 000 euros. Ce classement m'est apparu trompeur, puisque le podium, comprenant Rodez, Millau et Onet-le-Château, est constitué des trois communes les plus peuplées du département (d'après l'INSEE) ! Je me suis donc mis en tête d'affiner la comparaison. Voici ce à quoi je suis arrivé :

Tableau de synthèse.jpg

(cliquer sur le tableau pour l'agrandir)

   Dans un premier temps, j'ai comparé le nombre de foyers très riches à la population municipale de chaque commune. Je n'ai pas calculé des pourcentages, notamment parce que cela m'aurait conduit à mélanger des chèvres (des foyers) avec des choux (des comptages individuels d'habitants). J'ai préféré calculer des ratios, en divisant le nombre d'habitants par le nombre de foyers très riches.

   Cela donne un classement très différent. Plus le résultat est bas, plus le poids des foyers très riches est important dans la population communale. Le trio de tête est composé de Salles-la-Source (où la population est 47 fois plus nombreuse que le nombre de foyers fiscaux très riches), Rodez (69) et Olemps (70), trois communes de l'aire urbaine de Rodez.

   Cela ne me satisfaisait pas complètement. Il m'est apparu plus pertinent encore de calculer la part que représentent ces foyers très riches dans le nombre total de foyers de chacune de ces communes. J'ai trouvé ces données sur un site gouvernemental. Les résultats (nombre total de foyers fiscaux et pourcentage de foyers très riches) figurent dans les deux dernières colonnes du tableau figurant plus haut dans ce billet.

   Salles-la-Source arrive de nouveau en tête : 3,9 % des foyers fiscaux y ont déclaré, en 2023, plus de 100 000 euros de revenus. Elle précède Druelle-Balsac (2,6 % de foyers à très hauts revenus) et Sébazac-Concourès (2,4 %). Pas très loin derrière se trouvent Olemps et Rodez (2,3 %), puis Onet-le-Château et Flavin (2,2 %). Ces sept communes sont situées dans l'aire urbaine de Rodez.

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   Sur la carte des communes aveyronnaises ci-dessus, j'ai colorié ces sept communes en rouge, marquant en jaune les huit autres composant le groupe des quinze mis en valeur par l'article de Centre Presse.

   Je reconnais que cette analyse comporte au moins deux défauts. Tout d'abord, je n'ai pas calculé le pourcentage de foyers ayant déclaré un revenu élevé pour toutes les communes aveyronnaises. Je pense que d'autres pourraient se glisser dans le top 15.

   Enfin, pour mesurer la richesse des foyers, il faudrait, en plus des revenus (déclarés), tenir compte du patrimoine (mobilier comme immobilier).

Les riches de l'Aveyron

   Un article du quotidien aveyronnais Centre Presse, mis en ligne ce matin, a attiré mon attention. S'appuyant sur les données fiscales de 2022-2023, Quentin Marais a établi un palmarès des communes (15 sur 285) où résident le plus grand nombre de ménages ayant le revenu fiscal le plus élevé (supérieur à 100 000 euros par an) :

Palmarès CP 05 10 2024.jpg

   Sans surprise, Rodez arrive largement en tête, avec 352 foyers fiscaux ayant déclaré, en 2023, un revenu annuel 2022 supérieur à 100 000 euros. Ce classement m'est apparu trompeur, puisque le podium, comprenant Rodez, Millau et Onet-le-Château, est constitué des trois communes les plus peuplées du département (d'après l'INSEE) ! Je me suis donc mis en tête d'affiner la comparaison. Voici ce à quoi je suis arrivé :

Tableau de synthèse.jpg

(cliquer sur le tableau pour l'agrandir)

   Dans un premier temps, j'ai comparé le nombre de foyers très riches à la population municipale de chaque commune. Je n'ai pas calculé des pourcentages, notamment parce que cela m'aurait conduit à mélanger des chèvres (des foyers) avec des choux (des comptages individuels d'habitants). J'ai préféré calculer des ratios, en divisant le nombre d'habitants par le nombre de foyers très riches.

   Cela donne un classement très différent. Plus le résultat est bas, plus le poids des foyers très riches est important dans la population communale. Le trio de tête est composé de Salles-la-Source (où la population est 47 fois plus nombreuse que le nombre de foyers fiscaux très riches), Rodez (69) et Olemps (70), trois communes de l'aire urbaine de Rodez.

   Cela ne me satisfaisait pas complètement. Il m'est apparu plus pertinent encore de calculer la part que représentent ces foyers très riches dans le nombre total de foyers de chacune de ces communes. J'ai trouvé ces données sur un site gouvernemental. Les résultats (nombre total de foyers fiscaux et pourcentage de foyers très riches) figurent dans les deux dernières colonnes du tableau figurant plus haut dans ce billet.

   Salles-la-Source arrive de nouveau en tête : 3,9 % des foyers fiscaux y ont déclaré, en 2023, plus de 100 000 euros de revenus. Elle précède Druelle-Balsac (2,6 % de foyers à très hauts revenus) et Sébazac-Concourès (2,4 %). Pas très loin derrière se trouvent Olemps et Rodez (2,3 %), puis Onet-le-Château et Flavin (2,2 %). Ces sept communes sont situées dans l'aire urbaine de Rodez.

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   Sur la carte des communes aveyronnaises ci-dessus, j'ai colorié ces sept communes en rouge, marquant en jaune les huit autres composant le groupe des quinze mis en valeur par l'article de Centre Presse.

   Je reconnais que cette analyse comporte au moins deux défauts. Tout d'abord, je n'ai pas calculé le pourcentage de foyers ayant déclaré un revenu élevé pour toutes les communes aveyronnaises. Je pense que d'autres pourraient se glisser dans le top 15.

   Enfin, pour mesurer la richesse des foyers, il faudrait, en plus des revenus (déclarés), tenir compte du patrimoine (mobilier comme immobilier).

mardi, 17 septembre 2024

L'Aveyron fictif de France 2

   France 2 est sur le point d'achever la diffusion d'une mini-série (en six épisodes) intitulée L'Éclipse. Elle a été majoritairement tournée en Aveyron, sur l'Aubrac et dans la commune de Bozouls (célèbre pour son canyon, que la plupart des locaux et quelques esprits égrillards persistent à nommer « le trou »).

   Le premier problème est que les auteurs du scénario ont choisi de localiser la cité du Causse Comtal (marquée par les roches calcaires) sur l'Aubrac (à soubassement partiellement volcanique). Vu de Paris (voire de Montpellier), cela peut sembler identique, mais, localement, on fait bigrement la différence entre les deux territoires (l'Aubrac étant grossièrement paré de vert ci-dessous).

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   De surcroît, à part quelques vues aériennes "décoratives", le réalisateur ne fait rien de ce cadre splendide, autour duquel il aurait pourtant été possible de bâtir une histoire sur fond de légende...

   Un troisième élément m'a fait tiquer (toujours dès le premier épisode, censé planter le cadre avec un minimum de rigueur...). On voit deux des jeunes protagonistes prendre un bus, supposé relier l'Aubrac à Rodez :

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   Il s'agit d'un bus ruthénois, plus précisément de la communauté d'agglomération de Rodez... donc un véhicule qui ne circule que dans les huit communes membres. Bozouls n'en fait pas partie, mais elle est bien située sur une ligne qui relie l'Aubrac à Rodez, la ligne 201, dont les bus (financés par le Conseil régional) sont... rouges :

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   Tel n'est pas le véhicule qu'on voit circuler dans la série, peut-être en raison du manque de disponibilité, peut-être parce que la production a signé un partenariat uniquement avec les collectivités les plus locales : le générique de fin remercie (entre autres) la commune de Bozouls, la communauté de Rodez et le département de l'Aveyron (le conseil départemental ayant sans doute participé au financement... mais pour quelle somme, mystère).

     J'en profite pour signaler que ce générique de fin comporte une erreur (ou maladresse). Tel qu'il est présenté, il sous-entend que la commune de Marchastel est située dans l'Aveyron, alors qu'elle est en Lozère (une commune portant le même nom se trouvant dans le Cantal).

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   On pourrait m'opposer la "licence poétique", qui permet aux créateurs de s'émanciper du contexte réel, pour mieux porter leur œuvre. Si encore celle-ci était emballante... Les jeunes personnages de la série n'ont pas grand chose à voir avec les habitants du cru. Le plus mal caractérisé est le fils de l'une des gendarmes, un fumeur de joint qui écoute du rock, coiffé et habillé plutôt comme un citadin. J'ai de plus été sidéré par le laxisme des parents représentés dans la série, sans parler des interférences entre leur vie privée et l'enquête en cours. Dans la vraie vie, celle-ci leur aurait été rapidement retirée, pour être confiée à une Section de recherches (par exemple celle de Montpellier).

   Je pourrais m'acharner davantage, relever d'autres incohérences (comme l'absence de réseau, moins répandue qu'on ne le croit, ou encore le fait que, pour écouter de la musique, les jeunes soient limités à un auto-radio... on connaît les enceintes connectées, sur l'Aubrac !)... Je pourrais aussi mettre en valeur les qualités de la série (qui n'est pas totalement nulle), notamment les vues paysagères et certaines scènes d'intérieur pas trop mal réussies.

   D'un point de vue scénaristique, le dernier épisode n'est pas le plus mauvais : il permet de revoir (sous un autre angle) certaines scènes du début. C'est assez saisissant, mais pas suffisant pour faire de l'ensemble de la série une œuvre de référence.

L'Aveyron fictif de France 2

   France 2 est sur le point d'achever la diffusion d'une mini-série (en six épisodes) intitulée L'Éclipse. Elle a été majoritairement tournée en Aveyron, sur l'Aubrac et dans la commune de Bozouls (célèbre pour son canyon, que la plupart des locaux et quelques esprits égrillards persistent à nommer « le trou »).

   Le premier problème est que les auteurs du scénario ont choisi de localiser la cité du Causse Comtal (marquée par les roches calcaires) sur l'Aubrac (à soubassement partiellement volcanique). Vu de Paris (voire de Montpellier), cela peut sembler identique, mais, localement, on fait bigrement la différence entre les deux territoires (l'Aubrac étant grossièrement paré de vert ci-dessous).

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   De surcroît, à part quelques vues aériennes "décoratives", le réalisateur ne fait rien de ce cadre splendide, autour duquel il aurait pourtant été possible de bâtir une histoire sur fond de légende...

   Un troisième élément m'a fait tiquer (toujours dès le premier épisode, censé planter le cadre avec un minimum de rigueur...). On voit deux des jeunes protagonistes prendre un bus, supposé relier l'Aubrac à Rodez :

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   Il s'agit d'un bus ruthénois, plus précisément de la communauté d'agglomération de Rodez... donc un véhicule qui ne circule que dans les huit communes membres. Bozouls n'en fait pas partie, mais elle est bien située sur une ligne qui relie l'Aubrac à Rodez, la ligne 201, dont les bus (financés par le Conseil régional) sont... rouges :

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   Tel n'est pas le véhicule qu'on voit circuler dans la série, peut-être en raison du manque de disponibilité, peut-être parce que la production a signé un partenariat uniquement avec les collectivités les plus locales : le générique de fin remercie (entre autres) la commune de Bozouls, la communauté de Rodez et le département de l'Aveyron (le conseil départemental ayant sans doute participé au financement... mais pour quelle somme, mystère).

     J'en profite pour signaler que ce générique de fin comporte une erreur (ou maladresse). Tel qu'il est présenté, il sous-entend que la commune de Marchastel est située dans l'Aveyron, alors qu'elle est en Lozère (une commune portant le même nom se trouvant dans le Cantal).

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   On pourrait m'opposer la "licence poétique", qui permet aux créateurs de s'émanciper du contexte réel, pour mieux porter leur œuvre. Si encore celle-ci était emballante... Les jeunes personnages de la série n'ont pas grand chose à voir avec les habitants du cru. Le plus mal caractérisé est le fils de l'une des gendarmes, un fumeur de joint qui écoute du rock, coiffé et habillé plutôt comme un citadin. J'ai de plus été sidéré par le laxisme des parents représentés dans la série, sans parler des interférences entre leur vie privée et l'enquête en cours. Dans la vraie vie, celle-ci leur aurait été rapidement retirée, pour être confiée à une Section de recherches (par exemple celle de Montpellier).

   Je pourrais m'acharner davantage, relever d'autres incohérences (comme l'absence de réseau, moins répandue qu'on ne le croit, ou encore le fait que, pour écouter de la musique, les jeunes soient limités à un auto-radio... on connaît les enceintes connectées, sur l'Aubrac !)... Je pourrais aussi mettre en valeur les qualités de la série (qui n'est pas totalement nulle), notamment les vues paysagères et certaines scènes d'intérieur pas trop mal réussies.

   D'un point de vue scénaristique, le dernier épisode n'est pas le plus mauvais : il permet de revoir (sous un autre angle) certaines scènes du début. C'est assez saisissant, mais pas suffisant pour faire de l'ensemble de la série une œuvre de référence.

jeudi, 22 août 2024

Petit mensonge historique sur France Culture

   L'été demeure propice à l'enrichissement intellectuel, sur les radios publiques. Ainsi, actuellement, sur France Culture, on peut profiter, au choix, d'une "Grande Traversée" en compagnie de Christophe Colomb, d'une série documentaire consacrée aux Guerres de religions (en France, au XVIe siècle)... ou se contenter d'avoir raison avec... Charles de Gaulle.

   C'est l'audition du quatrième épisode de ce dernier programme qui, ce midi, m'a fait dresser l'oreille. Présenté par Xavier Mauduit, il  a confronté les visions de Jean-Luc Barré, biographe de Charles de Gaulle (marqué à droite), et de Ludivine Bantigny, universitaire marxisante. L'animateur leur a longuement laissé la parole, leur permettant de développer leurs arguments. C'était très intéressant... jusqu'à la toute fin, qui a évoqué les élections législatives de juin 1968.

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  (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

   Consécutives à la dissolution prononcée par le président de Gaulle, elles ont vu débarquer à l'Assemblée nationale une majorité absolue de députés UDR (gaullistes), alors que les précédentes élections (celles de 1967) avaient failli aboutir à ce qui aurait été appelé la première cohabitation.

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   A ce sujet, Jean-Luc Barré mettait (fort justement) l'accent sur la nette victoire du parti au pouvoir, dans des conditions démocratiques, tandis que Ludivine Bantigny affirmait (à raison) que la forme du scrutin (uninominal majoritaire à deux tours) avait favorisé le parti au pouvoir, alors que, selon elle, gauche et droite représentaient un poids équivalent dans le corps électoral... C'est là que le bât blesse.

   Voici le résultat du premier tour des législatives de 1968 (d'après le site france-politique.fr) :

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   Comme on peut le constater, contrairement à ce qu'a affirmé l'historienne, la gauche et la droite ne faisaient pas jeu égal en juin 1968. A eux seuls, les gaullistes ont rassemblé près de 44 % des suffrages exprimés, auxquels il faudrait ajouter ceux (entre 4 et 5 %) qui se sont portés sur les Républicain indépendants (de Valéry Giscard d'Estaing), classés la plupart du temps dans les "divers droite". Au premier tour des législatives de 1968, l'ensemble des candidats de droite a donc bien recueilli la majorité des voix, autour de 50 %... contre environ 37 % (40 % en incluant les trotskystes) pour la gauche (PCF + FGDS + divers gauche).

   Il reste le cas des centristes du PDM (la mouvance de Jean Lecanuet, en jaune dans le tableau ci-dessus, en bleu clair sur les diagrammes semi-circulaires), qui refusent de soutenir systématiquement le gouvernement, mais qui n'ont pas moins refusé de rejoindre l'alliance de gauche. Lorsqu'il y a eu second tour, les voix des centristes se sont plutôt portées sur les candidats gaullistes. (J'ajoute qu'au vu du profil des élus de ce camp, il serait de nos jours plutôt classé à droite par les oracles de la gauche intellectuelle...)

   Les invités auraient aussi pu évoquer la règle d'âge (pour pouvoir voter) : en 1968, elle était de 21 ans. Or, il ne fait pas mystère que, parmi les millions de manifestants anti-gaullistes de mai-juin 1968, il s'en trouvait beaucoup qui n'avaient que 18, 19 ou 20 ans. Le corps électoral de juin 1968 était plutôt de droite... et sans doute plus à droite que la société française. Enfin, il ne faut pas négliger le "vote de la peur" de la part de certains Français, pas forcément marqués à droite, mais que la tournure des événements de 68 a inquiétés.

mardi, 20 août 2024

L'épouse aveyronnaise du résistant parisien

   Sous la plume de Philippe Broussard, Le Monde vient d'achever la publication d'une passionnante série d'articles consacrée à un mystérieux photographe, qui a pris, durant l'Occupation, des centaines de clichés en plein Paris (ce qui était interdit).

   Mort en déportation (sans doute à cause d'une dénonciation...), Raoul Minot n'a pas eu droit au statut de résistant, réclamé en vain, après-guerre, par son épouse, Marthe, que l'un des articles présente comme étant « originaire de l'Aveyron ». On n'en sait guère plus sur elle, si ce n'est qu'elle a été enterrée dans le caveau de la famille de son époux, à Montluçon, dans l'Allier.

   Voilà qui fait des deux membres du couple de nouveaux exemples des habitants du Massif central "montés" à Paris. En effet, Marthe Julienne Nathalie Minot est née Bedos, le 8 février 1894, à Pont-de-Salars, dans l'Aveyron, pas très loin de Rodez.

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   Les parents étaient installés dans le village de Crespiaguet, situé dans la partie sud-ouest de la commune. Il semblerait que d'autres membres de la famille (du côté paternel ou maternel) aient vécu dans les environs, entre Le Vibal, Arvieu et Ségur.

   Notons que Marthe a eu sept frères et sœurs (tous plus âgés qu'elle), situation assez courante dans les familles aveyronnaises de l'époque. D'après Geneanet, deux de ses frères se sont mariés à Paris, l'un en 1915, l'autre en 1917 (ce dernier avec une fille Laur, peut-être elle aussi d'origine aveyronnaise). Les deux frères semblent avoir été associés (à Paris) en tant que marchands de vin. Marthe a-t-elle rejoint ses frères "montés" à la capitale avant elle ou bien sont-ils tous les trois partis ensemble ? Mystère. Le décès de leur mère, deux semaines après la naissance de la petite dernière (Marthe), en février 1894, a dû jouer un rôle. Le père, Louis Bedos, s'est remarié en 1897, avec Marie Bouloc, elle aussi habitante de Pont-de-Salars, mais issue d'un autre lieu-dit, Camboulas, très proche de Crespiaguet.

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  Pour la petite histoire, je signale que le père de Marthe a eu d'autres enfants avec sa seconde épouse. Deux sont signalés par Geneanet. Il en manque au moins un : Gabriel Marie Joseph Bedos -orthographié Bédos par le dictionnaire Maitron- né en 1898, au Monastère, mort il y a bientôt 80 ans, le 26 août 1944. Ce demi-frère de Marthe était lui aussi résistant ! Sur le site Mémoire des hommes, il est marqué comme victime civile... alors qu'une plaque commémorative lui est dédiée, à Montmorency :

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   Un décès a peut-être aussi contribué à la migration de Raoul Jean Minot, futur époux de Marthe Bedos. L'article du Monde précise qu'il a été engagé au Printemps en mars 1911. Comme il est né (à Montluçon) en septembre 1893, il était à l'époque âgé de 17 ans. D'après Geneanet, on ne trouve plus trace de ses parents, Marie-Antoinette et Jean, après 1907. Le père (né en 1856) étant mécanicien tourneur, il ne serait pas surprenant que son décès soit survenu autour de la cinquantaine.

   Un décès précoce d'au moins un des parents, associé sans doute à une grande précarité économique, expliquerait le départ pour Paris de ces jeunes habitants du Massif Central. Le grand magasin a peut-être joué le rôle de site de rencontre...

   Quoi qu'il en soit (toujours d'après Geneanet), le mariage aurait été conclu en 1921, en banlieue (ouest) parisienne, à Louveciennes, aujourd'hui dans les Yvelines, à l'époque en Seine-et-Oise. Cette commune n'est pas très éloignée de Courbevoie, sise dans les Hauts-de-Seine, à l'époque dans le département de la Seine. C'est là que le journaliste du Monde a retrouvé la trace du couple, entre les deux guerres mondiales.

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   Marthe Bedos-Minot est décédée en 1960. Philippe Broussard n'est parvenu à retrouver qu'une petite-nièce et un petit-neveu. Pourtant, le couple a bien eu une fille, Jacqueline. Qu'est-elle devenue ? Est-elle partie vivre à Montluçon avec sa mère ou bien est-elle restée en région parisienne ? En cherchant sur la toile, je suis tombé sur une Jacqueline Minot, née en 1926, morte en 2023 dans le XIVe arrondissement de Paris. Son année de naissance est compatible avec l'existence du couple. L'identité déclarée au moment du décès indique qu'elle n'était pas mariée. Mais, a-t-elle eu des enfants ?

   Une dernière question se pose. Marthe a-t-elle joué un rôle dans le fantastique travail de documentation réalisé par son époux ? A plusieurs reprises, le journaliste du Monde souligne qu'il paraît peu probable que Raoul Minot ait agi seul. Il évoque la possibilité de la participation de gendarmes résistants. Mais, sur au moins une des photographies, on peut voir une main gantée tenir le coin d'une affiche, permettant au photographe de réussir son cliché.

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   Cette main ne pourrait-elle pas être celle de Marthe ? Quoi de plus innocent en  effet qu'un couple en promenade (peut-être même avec une enfant) ? Cela pourrait constituer une bonne couverture pour masquer une activité photographique interdite.

   Aussi riche soit-elle, la série d'articles du Monde ne répond pas à toutes les questions... On attend la suite !

L'épouse aveyronnaise du résistant parisien

   Sous la plume de Philippe Broussard, Le Monde vient d'achever la publication d'une passionnante série d'articles consacrée à un mystérieux photographe, qui a pris, durant l'Occupation, des centaines de clichés en plein Paris (ce qui était interdit).

   Mort en déportation (sans doute à cause d'une dénonciation...), Raoul Minot n'a pas eu droit au statut de résistant, réclamé en vain, après-guerre, par son épouse, Marthe, que l'un des articles présente comme étant « originaire de l'Aveyron ». On n'en sait guère plus sur elle, si ce n'est qu'elle a été enterrée dans le caveau de la famille de son époux, à Montluçon, dans l'Allier.

   Voilà qui fait des deux membres du couple de nouveaux exemples des habitants du Massif central "montés" à Paris. En effet, Marthe Julienne Nathalie Minot est née Bedos, le 8 février 1894, à Pont-de-Salars, dans l'Aveyron, pas très loin de Rodez.

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   Les parents étaient installés dans le village de Crespiaguet, situé dans la partie sud-ouest de la commune. Il semblerait que d'autres membres de la famille (du côté paternel ou maternel) aient vécu dans les environs, entre Le Vibal, Arvieu et Ségur.

   Notons que Marthe a eu sept frères et sœurs (tous plus âgés qu'elle), situation assez courante dans les familles aveyronnaises de l'époque. D'après Geneanet, deux de ses frères se sont mariés à Paris, l'un en 1915, l'autre en 1917 (ce dernier avec une fille Laur, peut-être elle aussi d'origine aveyronnaise). Les deux frères semblent avoir été associés (à Paris) en tant que marchands de vin. Marthe a-t-elle rejoint ses frères "montés" à la capitale avant elle ou bien sont-ils tous les trois partis ensemble ? Mystère. Le décès de leur mère, deux semaines après la naissance de la petite dernière (Marthe), en février 1894, a dû jouer un rôle. Le père, Louis Bedos, s'est remarié en 1897, avec Marie Bouloc, elle aussi habitante de Pont-de-Salars, mais issue d'un autre lieu-dit, Camboulas, très proche de Crespiaguet.

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  Pour la petite histoire, je signale que le père de Marthe a eu d'autres enfants avec sa seconde épouse. Deux sont signalés par Geneanet. Il en manque au moins un : Gabriel Marie Joseph Bedos -orthographié Bédos par le dictionnaire Maitron- né en 1898, au Monastère, mort il y a bientôt 80 ans, le 26 août 1944. Ce demi-frère de Marthe était lui aussi résistant ! Sur le site Mémoire des hommes, il est marqué comme victime civile... alors qu'une plaque commémorative lui est dédiée, à Montmorency :

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   Un décès a peut-être aussi contribué à la migration de Raoul Jean Minot, futur époux de Marthe Bedos. L'article du Monde précise qu'il a été engagé au Printemps en mars 1911. Comme il est né (à Montluçon) en septembre 1893, il était à l'époque âgé de 17 ans. D'après Geneanet, on ne trouve plus trace de ses parents, Marie-Antoinette et Jean, après 1907. Le père (né en 1856) étant mécanicien tourneur, il ne serait pas surprenant que son décès soit survenu autour de la cinquantaine.

   Un décès précoce d'au moins un des parents, associé sans doute à une grande précarité économique, expliquerait le départ pour Paris de ces jeunes habitants du Massif Central. Le grand magasin a peut-être joué le rôle de site de rencontre...

   Quoi qu'il en soit (toujours d'après Geneanet), le mariage aurait été conclu en 1921, en banlieue (ouest) parisienne, à Louveciennes, aujourd'hui dans les Yvelines, à l'époque en Seine-et-Oise. Cette commune n'est pas très éloignée de Courbevoie, sise dans les Hauts-de-Seine, à l'époque dans le département de la Seine. C'est là que le journaliste du Monde a retrouvé la trace du couple, entre les deux guerres mondiales.

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   Marthe Bedos-Minot est décédée en 1960. Philippe Broussard n'est parvenu à retrouver qu'une petite-nièce et un petit-neveu. Pourtant, le couple a bien eu une fille, Jacqueline. Qu'est-elle devenue ? Est-elle partie vivre à Montluçon avec sa mère ou bien est-elle restée en région parisienne ? En cherchant sur la toile, je suis tombé sur une Jacqueline Minot, née en 1926, morte en 2023 dans le XIVe arrondissement de Paris. Son année de naissance est compatible avec l'existence du couple. L'identité déclarée au moment du décès indique qu'elle n'était pas mariée. Mais, a-t-elle eu des enfants ?

   Une dernière question se pose. Marthe a-t-elle joué un rôle dans le fantastique travail de documentation réalisé par son époux ? A plusieurs reprises, le journaliste du Monde souligne qu'il paraît peu probable que Raoul Minot ait agi seul. Il évoque la possibilité de la participation de gendarmes résistants. Mais, sur au moins une des photographies, on peut voir une main gantée tenir le coin d'une affiche, permettant au photographe de réussir son cliché.

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   Cette main ne pourrait-elle pas être celle de Marthe ? Quoi de plus innocent en  effet qu'un couple en promenade (peut-être même avec une enfant) ? Cela pourrait constituer une bonne couverture pour masquer une activité photographique interdite.

   Aussi riche soit-elle, la série d'articles du Monde ne répond pas à toutes les questions... On attend la suite !

mardi, 13 août 2024

Joséphine Baker

   On reparle de l'artiste engagée à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence, au cours duquel, rappelons-le, les troupes anglo-américaines ont été épaulées par la nouvelle armée française, issue de la fusion de plusieurs unités de résistants (à divers degrés). Membre de la France Libre, Joséphine Baker a accompagné ces troupes et a même chanté pour elles, comme à Belfort (dans le nord-est de la France métropolitaine), comme le rappelle un récent article du quotidien L'Est Républicain, illustré par une photographie dont voici un détail :

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   (Outre la présence des drapeaux, à l'arrière-plan, vous noterez, au premier plan, celle d'une floppée de bouteilles d'un liquide sans doute alcoolisé, signe que la soirée avait été placée sous le signe de la détente festive.)

   Pour en savoir plus sur cette grande dame (dont l'action ne s'est pas limitée à la Seconde Guerre mondiale), on peut profiter de la diffusion, cet été, sur France Inter, d'une série (en neuf épisodes) consacrée à la chanteuse-résistante-militante des droits humains.

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   Si l'on manque de temps, on peut se contenter d'un documentaire, Joséphine Baker, première icône noire, qu'Arte rediffuse bientôt et qui est déjà disponible sur son site internet et ce jusqu'au 31 août prochain.

Joséphine Baker

   On reparle de l'artiste engagée à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence, au cours duquel, rappelons-le, les troupes anglo-américaines ont été épaulées par la nouvelle armée française, issue de la fusion de plusieurs unités de résistants (à divers degrés). Membre de la France Libre, Joséphine Baker a accompagné ces troupes et a même chanté pour elles, comme à Belfort (dans le nord-est de la France métropolitaine), comme le rappelle un récent article du quotidien L'Est Républicain, illustré par une photographie dont voici un détail :

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   (Outre la présence des drapeaux, à l'arrière-plan, vous noterez, au premier plan, celle d'une floppée de bouteilles d'un liquide sans doute alcoolisé, signe que la soirée avait été placée sous le signe de la détente festive.)

   Pour en savoir plus sur cette grande dame (dont l'action ne s'est pas limitée à la Seconde Guerre mondiale), on peut profiter de la diffusion, cet été, sur France Inter, d'une série (en neuf épisodes) consacrée à la chanteuse-résistante-militante des droits humains.

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   Si l'on manque de temps, on peut se contenter d'un documentaire, Joséphine Baker, première icône noire, qu'Arte rediffuse bientôt et qui est déjà disponible sur son site internet et ce jusqu'au 31 août prochain.

mardi, 30 juillet 2024

Se cultiver avec Radio France

   J'écoute la radio principalement en déplacement, qu'il soit professionnel ou personnel. Je recours aussi au podcast (que l'on a naguère tenté d'appeler balladodiffusion). Cet été, deux des radios publiques proposent, en exclusivité ou en rediffusion, des programmes fort intéressants.

   Commençons par la moins connue, France Culture. En semaine, actuellement, dès 9 heures, on peut écouter Les Grandes Traversées. Le florilège en cours de diffusion est centré sur Al Capone, mais l'on peut aussi écouter avec profit ceux qui l'ont précédé, consacrés à Indira Gandhi puis Mohamed Ali.

   A 12h, pas besoin de changer de radio. On nous propose une demi-heure quotidienne sur Pierre Mendès France, dans le cadre du programme Avoir raison avec... Le parcours de celui qui fut, entre autres, un bref et efficace chef de gouvernement sous la IVe République, est riche d'enseignements.

   En revanche, à 13h30, il faut basculer sur France Inter, pour profiter des rediffusions de Rendez-vous avec X, un programme parfois un peu trop complotiste à mon goût, mais souvent nourri de sources pertinentes.

   A 14h, on retourne sur France Cul', pour Mécaniques du journalisme. Je recommande tout particulièrement l'épisode sur Bellingcat.

   A 15h, on repasse sur Inter, pour Face à l'histoire, de Philippe Collin. Il vient de nous régaler avec « Résistantes », qui met en valeur l'engagement de Lucie Aubrac, Renée Davelly (chanteuse), Geneviève de Gaulle (nièce de Charles), Simonne Mathieu (plus connue comme joueuse de tennis) et Mila Racine. Depuis peu, il nous propose la rediffusion du « Fantôme de Philippe Pétain » un ensemble de dix épisodes qui croise les regards des historiens à la fois sur le Maréchal et le régime de Vichy. (Les séries consacrées à Vladimir Poutine et Jean-Marie Le Pen méritent aussi le détour.)

   A celles et ceux qui n'ont pas la possibilité d'écouter en direct, deux possibilités s'offrent : les redifs du soir, à 20h30 ou 21h... ou bien le podcast, meilleur ami de l'internaute peinant à se plier aux contraintes d'une grille horaire.

Se cultiver avec Radio France

   J'écoute la radio principalement en déplacement, qu'il soit professionnel ou personnel. Je recours aussi au podcast (que l'on a naguère tenté d'appeler balladodiffusion). Cet été, deux des radios publiques proposent, en exclusivité ou en rediffusion, des programmes fort intéressants.

   Commençons par la moins connue, France Culture. En semaine, actuellement, dès 9 heures, on peut écouter Les Grandes Traversées. Le florilège en cours de diffusion est centré sur Al Capone, mais l'on peut aussi écouter avec profit ceux qui l'ont précédé, consacrés à Indira Gandhi puis Mohamed Ali.

   A 12h, pas besoin de changer de radio. On nous propose une demi-heure quotidienne sur Pierre Mendès France, dans le cadre du programme Avoir raison avec... Le parcours de celui qui fut, entre autres, un bref et efficace chef de gouvernement sous la IVe République, est riche d'enseignements.

   En revanche, à 13h30, il faut basculer sur France Inter, pour profiter des rediffusions de Rendez-vous avec X, un programme parfois un peu trop complotiste à mon goût, mais souvent nourri de sources pertinentes.

   A 14h, on retourne sur France Cul', pour Mécaniques du journalisme. Je recommande tout particulièrement l'épisode sur Bellingcat.

   A 15h, on repasse sur Inter, pour Face à l'histoire, de Philippe Collin. Il vient de nous régaler avec « Résistantes », qui met en valeur l'engagement de Lucie Aubrac, Renée Davelly (chanteuse), Geneviève de Gaulle (nièce de Charles), Simonne Mathieu (plus connue comme joueuse de tennis) et Mila Racine. Depuis peu, il nous propose la rediffusion du « Fantôme de Philippe Pétain » un ensemble de dix épisodes qui croise les regards des historiens à la fois sur le Maréchal et le régime de Vichy. (Les séries consacrées à Vladimir Poutine et Jean-Marie Le Pen méritent aussi le détour.)

   A celles et ceux qui n'ont pas la possibilité d'écouter en direct, deux possibilités s'offrent : les redifs du soir, à 20h30 ou 21h... ou bien le podcast, meilleur ami de l'internaute peinant à se plier aux contraintes d'une grille horaire.

lundi, 24 juin 2024

Le seul buteur français de l'Euro 2024...

   ... ne joue pas pour l'équipe de France. Étonnant, non ? Pourtant, me direz-vous, en deux matchs, les Bleus ont pourtant bien inscrit un but (contre l'Autriche, lors de leur première rencontre). Sauf que c'était un but contre son camp, du défenseur autrichien Maximilian Wöber (sur un centre de Kylian Mbappé) :

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   Contre les Pays-Bas, le compteur des Bleus est resté vierge... mais, dans le même temps, celui de la petite équipe de Géorgie s'est animé. Elle se trouve dans le redoutable groupe F, en compagnie du Portugal, de la Turquie et de la Tchéquie.

   En deux matchs (défaite contre la Turquie puis nul contre la Tchéquie), la Géorgie a marqué deux buts, par le même joueur, un certain Georges Mikautadze, né à Lyon en 2000... et doté de la double nationalité, française et géorgienne. Il a été naturalisé français en 2005, en compagnie de sa sœur aînée et de son frère :

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   Il  a fait les beaux jours du FC Metz (aujourd'hui relégué en Ligue 2).

   Contre la Turquie, il a égalisé grâce à un ballon passé par un trou de souris, avant que son équipe ne soit finalement débordée par une séduisante formation turque. Contre la Tchéquie, il a en revanche ouvert le score, sur pénalty.

   J'ajoute que l'équipe géorgienne est entraînée par un certain... Willy Sagnol, ex-joueur français (finaliste malheureux de la Coupe du monde 2006).

Le seul buteur français de l'Euro 2024...

   ... ne joue pas pour l'équipe de France. Étonnant, non ? Pourtant, me direz-vous, en deux matchs, les Bleus ont pourtant bien inscrit un but (contre l'Autriche, lors de leur première rencontre). Sauf que c'était un but contre son camp, du défenseur autrichien Maximilian Wöber (sur un centre de Kylian Mbappé) :

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   Contre les Pays-Bas, le compteur des Bleus est resté vierge... mais, dans le même temps, celui de la petite équipe de Géorgie s'est animé. Elle se trouve dans le redoutable groupe F, en compagnie du Portugal, de la Turquie et de la Tchéquie.

   En deux matchs (défaite contre la Turquie puis nul contre la Tchéquie), la Géorgie a marqué deux buts, par le même joueur, un certain Georges Mikautadze, né à Lyon en 2000... et doté de la double nationalité, française et géorgienne. Il a été naturalisé français en 2005, en compagnie de sa sœur aînée et de son frère :

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   Il  a fait les beaux jours du FC Metz (aujourd'hui relégué en Ligue 2).

   Contre la Turquie, il a égalisé grâce à un ballon passé par un trou de souris, avant que son équipe ne soit finalement débordée par une séduisante formation turque. Contre la Tchéquie, il a en revanche ouvert le score, sur pénalty.

   J'ajoute que l'équipe géorgienne est entraînée par un certain... Willy Sagnol, ex-joueur français (finaliste malheureux de la Coupe du monde 2006).

dimanche, 16 juin 2024

Les calculs de François Hollande

   L'ancien président de la République vient donc d'annoncer qu'il sera candidat aux prochaines élections législatives, dans la première circonscription de Corrèze, celle dont il fut élu député à quatre reprises, en 1988, 1997, 2002 et 2007. La campagne de 1981 exceptée (qui vit le jeune apparatchik du PS échouer contre Jacques Chirac dans la troisième circonscription, la plus à droite), il n'a connu qu'un échec aux législatives dans ce territoire, en 1993, lors de la pire débandade que la gauche ait connue sous la Ve République.

   Depuis que François Hollande s'y est implanté, la circonscription a été classée "de gauche modérée". Après l'élection de celui-ci à la présidence de la République, en 2012, la candidate socialiste à laquelle il avait confié la circonscription avait été élue au premier tour... mais elle est morte en cours de mandat. Depuis, les divisions de la gauche ont favorisé l'élection d'un macroniste de droite (Christophe Jerretie) puis d'un gaulliste (Francis Dubois), vainqueur en 2022 d'une candidate LFI (la dissidence de gauche modérée ayant été balayée au premier tour).

   Une lecture rapide de ce qui précède pourrait nous faire conclure que la circonscription, jadis fidélisée par François Hollande, s'est désormais éloignée de lui, préférant aux candidats de sa sensibilité des personnalités soit plus marquées à droite, soit plus marquées à gauche. Cela semble conforté par les résultats des récentes élections européennes, qui ont vu le RN arriver en tête en Corrèze, y faisant même un score légèrement supérieur à sa moyenne nationale : 32,58 % des exprimés contre 31,37 %.

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   De surcroît, d'après la carte publiée par La Dépêche du Midi, la liste conduite par Jordan Bardella est arrivée première dans 259 des 279 communes du département, ne laissant que des miettes à ses adversaires : 10 communes pour le PS, 4 pour Renaissance, 3 pour LFI, 2 pour LR et 1 pour l'Alliance rurale.

   Ici, comme à l'échelon national, il convient de nuancer le propos. Certes, dans l'écrasante majorité des communes, la liste RN a remporté la majorité relative, mais seulement trois fois la majorité absolue : à Sainte-Marie-Lapanouze (26 voix, soit 60,47 % des exprimés), à Saint-Julien-le-Pèlerin (36 voix, soit 56,25 %) et à Saint-Cyprien, (92 voix, soit 50,27 %). A Lascaux, cela s'est joué à une voix près... De là à dire que les hommes préhistoriques votent davantage RN, il y a un pas que je me garderai de franchir ! (... Et puis, oui, je suis au courant que la Lascaux de Corrèze n'est pas celle de Dordogne !)

   Souvent, la liste soutenue par le PS fait un meilleur score qu'au niveau national... ou alors c'est le cas de la liste LFI. De plus, en 2022, le département a placé Emmanuel Macron devant Marine Le Pen, aux deux tours. Il y a donc de l'espoir pour une candidature de gauche aux législatives... à condition que celle-ci soit unie. Ce sera le cas, même si, au départ, cela ne devait pas bénéficier à François Hollande !

   Il lui faudra surmonter un autre obstacle, celui représenté par le député (LR) sortant, Francis Dubois. Bien implanté localement, celui-ci était à l'origine un soutien d'Eric Ciotti. Il vient de publiquement se désolidariser de lui.

   Tout dépendra de la participation. Pour se maintenir au second tour, il faudra avoir obtenu au moins 12,5 % des inscrits au premier tour. Si l'abstention est de 50 %, cela signifie (grosso modo, selon l'importance des votes blancs et nuls) qu'il faudra atteindre 25 % des suffrages exprimés (ce qu'une seule des dix candidats a réalisé en 2022). En cas de faible participation, il est possible que seuls les deux candidats arrivés en tête soient qualifiés pour le second tour. Dans la première circonscription, la gauche est assez forte, mais elle était récemment divisée. Son union autour de la candidature Hollande pourrait placer celui-ci en tête, ou pas très loin de la personne arrivée en tête (qu'elle soit RN ou LR).

   S'il était réélu député, l'ancien président pourrait jouer le rôle de "sage" de la gauche de l'Assemblée nationale. Mais, qui sait, peut-être que, secrètement, l'ancien locataire de l’Élysée rêve de se retrouver à Matignon, dans le cas où le Nouveau Front Populaire obtiendrait plus d'élus que le camp macroniste et le RN.

   Début de réponse dans deux semaines.

Les calculs de François Hollande

   L'ancien président de la République vient donc d'annoncer qu'il sera candidat aux prochaines élections législatives, dans la première circonscription de Corrèze, celle dont il fut élu député à quatre reprises, en 1988, 1997, 2002 et 2007. La campagne de 1981 exceptée (qui vit le jeune apparatchik du PS échouer contre Jacques Chirac dans la troisième circonscription, la plus à droite), il n'a connu qu'un échec aux législatives dans ce territoire, en 1993, lors de la pire débandade que la gauche ait connue sous la Ve République.

   Depuis que François Hollande s'y est implanté, la circonscription a été classée "de gauche modérée". Après l'élection de celui-ci à la présidence de la République, en 2012, la candidate socialiste à laquelle il avait confié la circonscription avait été élue au premier tour... mais elle est morte en cours de mandat. Depuis, les divisions de la gauche ont favorisé l'élection d'un macroniste de droite (Christophe Jerretie) puis d'un gaulliste (Francis Dubois), vainqueur en 2022 d'une candidate LFI (la dissidence de gauche modérée ayant été balayée au premier tour).

   Une lecture rapide de ce qui précède pourrait nous faire conclure que la circonscription, jadis fidélisée par François Hollande, s'est désormais éloignée de lui, préférant aux candidats de sa sensibilité des personnalités soit plus marquées à droite, soit plus marquées à gauche. Cela semble conforté par les résultats des récentes élections européennes, qui ont vu le RN arriver en tête en Corrèze, y faisant même un score légèrement supérieur à sa moyenne nationale : 32,58 % des exprimés contre 31,37 %.

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   De surcroît, d'après la carte publiée par La Dépêche du Midi, la liste conduite par Jordan Bardella est arrivée première dans 259 des 279 communes du département, ne laissant que des miettes à ses adversaires : 10 communes pour le PS, 4 pour Renaissance, 3 pour LFI, 2 pour LR et 1 pour l'Alliance rurale.

   Ici, comme à l'échelon national, il convient de nuancer le propos. Certes, dans l'écrasante majorité des communes, la liste RN a remporté la majorité relative, mais seulement trois fois la majorité absolue : à Sainte-Marie-Lapanouze (26 voix, soit 60,47 % des exprimés), à Saint-Julien-le-Pèlerin (36 voix, soit 56,25 %) et à Saint-Cyprien, (92 voix, soit 50,27 %). A Lascaux, cela s'est joué à une voix près... De là à dire que les hommes préhistoriques votent davantage RN, il y a un pas que je me garderai de franchir ! (... Et puis, oui, je suis au courant que la Lascaux de Corrèze n'est pas celle de Dordogne !)

   Souvent, la liste soutenue par le PS fait un meilleur score qu'au niveau national... ou alors c'est le cas de la liste LFI. De plus, en 2022, le département a placé Emmanuel Macron devant Marine Le Pen, aux deux tours. Il y a donc de l'espoir pour une candidature de gauche aux législatives... à condition que celle-ci soit unie. Ce sera le cas, même si, au départ, cela ne devait pas bénéficier à François Hollande !

   Il lui faudra surmonter un autre obstacle, celui représenté par le député (LR) sortant, Francis Dubois. Bien implanté localement, celui-ci était à l'origine un soutien d'Eric Ciotti. Il vient de publiquement se désolidariser de lui.

   Tout dépendra de la participation. Pour se maintenir au second tour, il faudra avoir obtenu au moins 12,5 % des inscrits au premier tour. Si l'abstention est de 50 %, cela signifie (grosso modo, selon l'importance des votes blancs et nuls) qu'il faudra atteindre 25 % des suffrages exprimés (ce qu'une seule des dix candidats a réalisé en 2022). En cas de faible participation, il est possible que seuls les deux candidats arrivés en tête soient qualifiés pour le second tour. Dans la première circonscription, la gauche est assez forte, mais elle était récemment divisée. Son union autour de la candidature Hollande pourrait placer celui-ci en tête, ou pas très loin de la personne arrivée en tête (qu'elle soit RN ou LR).

   S'il était réélu député, l'ancien président pourrait jouer le rôle de "sage" de la gauche de l'Assemblée nationale. Mais, qui sait, peut-être que, secrètement, l'ancien locataire de l’Élysée rêve de se retrouver à Matignon, dans le cas où le Nouveau Front Populaire obtiendrait plus d'élus que le camp macroniste et le RN.

   Début de réponse dans deux semaines.

dimanche, 02 juin 2024

La reine du crime présente : invitation à un meurtre

   Ce dimanche soir, France 3 interrompt la diffusion de la série McDonald's & Dodds pour nous proposer un nouvel épisode d'une franchise télévisuelle britannique "à la manière" d'Agatha Christie.

   Les trois premiers, qui présentaient une Agatha Christie enquêtrice (et prise dans les tourments de sa vie affective), ont été diffusés en 2021. L'un d'entre eux, La Malédiction d'Ishtar, est reprogrammé aujourd'hui en deuxième partie de soirée.

   Mais concentrons-nous sur l'inédit, inaugurant semble-t-il une nouvelle trilogie, dans laquelle ne figure plus le personnage fictif d'Agatha, mais un substitut de ses héros... ici une héroïne, la fleuriste Miranda (interprétée par Mischa Barton) :

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   Sans surprise, cette célibataire est une fan des romans policiers écrits par Agatha. Elle se pique aussi de criminologie et dévore tout ce qui concerne les enquêtes policières. Enfin, elle semble dotée d'un sens aigu de l'observation et d'une mémoire impressionnante.

   Sur le plan physique, en revanche, on en a fait une Anglaise plutôt quelconque, un peu enveloppée et habillée comme une grand-mère, alors qu'elle n'a que 25-30 ans.

   Elle est donc visiblement un mélange de Miss Marple, Hercule Poirot et Sherlock Holmes. Comment donc un meurtre mystérieux pourrait-il échapper à sa sagacité ?

   On est encore plus en terrain connu quand on découvre qu'en ce jour de 1934, en plus de l'héroïne, cinq personnes qu'elle ne connaît pas sont invitées pour le week-end dans le manoir d'un riche industriel. Très vite, une personne va décéder, alors que l'un des six lapins de la cabane de jardin a disparu... Cela ne vous rappelle rien ? Mais, si, bien sûr, Dix Petits Nègres, dont la BBC nous a naguère gratifié d'une adaptation politiquement correcte.

   J'ai été pris par cette intrigue à double détente. Le jeu consiste évidemment à deviner pourquoi ces six personnes ont été invitées... mais aussi à démasquer l'assassin, dont le meurtre n'était au départ pas prévu au programme !

   La distribution comprend plusieurs visages connus des téléspectateurs (anglo-saxons), comme Chris Browning, Seamus Dever (un des policiers de Castle) ou encore James Urbaniak.

   Pendant 1h15 environ, on est tenu en haleine, jusqu'à la découverte finale... décevante. Finalement, tout ça pour ça ! De plus, pour une raison que je ne peux révéler, les dernières scènes entre les personnages principaux sont trop sirupeuses à mon goût. Dommage, parce que le côté polar était bien fichu.

La reine du crime présente : invitation à un meurtre

   Ce dimanche soir, France 3 interrompt la diffusion de la série McDonald's & Dodds pour nous proposer un nouvel épisode d'une franchise télévisuelle britannique "à la manière" d'Agatha Christie.

   Les trois premiers, qui présentaient une Agatha Christie enquêtrice (et prise dans les tourments de sa vie affective), ont été diffusés en 2021. L'un d'entre eux, La Malédiction d'Ishtar, est reprogrammé aujourd'hui en deuxième partie de soirée.

   Mais concentrons-nous sur l'inédit, inaugurant semble-t-il une nouvelle trilogie, dans laquelle ne figure plus le personnage fictif d'Agatha, mais un substitut de ses héros... ici une héroïne, la fleuriste Miranda (interprétée par Mischa Barton) :

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   Sans surprise, cette célibataire est une fan des romans policiers écrits par Agatha. Elle se pique aussi de criminologie et dévore tout ce qui concerne les enquêtes policières. Enfin, elle semble dotée d'un sens aigu de l'observation et d'une mémoire impressionnante.

   Sur le plan physique, en revanche, on en a fait une Anglaise plutôt quelconque, un peu enveloppée et habillée comme une grand-mère, alors qu'elle n'a que 25-30 ans.

   Elle est donc visiblement un mélange de Miss Marple, Hercule Poirot et Sherlock Holmes. Comment donc un meurtre mystérieux pourrait-il échapper à sa sagacité ?

   On est encore plus en terrain connu quand on découvre qu'en ce jour de 1934, en plus de l'héroïne, cinq personnes qu'elle ne connaît pas sont invitées pour le week-end dans le manoir d'un riche industriel. Très vite, une personne va décéder, alors que l'un des six lapins de la cabane de jardin a disparu... Cela ne vous rappelle rien ? Mais, si, bien sûr, Dix Petits Nègres, dont la BBC nous a naguère gratifié d'une adaptation politiquement correcte.

   J'ai été pris par cette intrigue à double détente. Le jeu consiste évidemment à deviner pourquoi ces six personnes ont été invitées... mais aussi à démasquer l'assassin, dont le meurtre n'était au départ pas prévu au programme !

   La distribution comprend plusieurs visages connus des téléspectateurs (anglo-saxons), comme Chris Browning, Seamus Dever (un des policiers de Castle) ou encore James Urbaniak.

   Pendant 1h15 environ, on est tenu en haleine, jusqu'à la découverte finale... décevante. Finalement, tout ça pour ça ! De plus, pour une raison que je ne peux révéler, les dernières scènes entre les personnages principaux sont trop sirupeuses à mon goût. Dommage, parce que le côté polar était bien fichu.

dimanche, 12 mai 2024

McDonald & Dodds, force 3

   Ce soir, France 3 commence à diffuser la troisième saison des enquêtes du duo de policiers les plus mal assortis de toute l'Angleterre, à savoir le pantouflard Dodds (Jason Watkins, toujours aussi épatant) et la dynamiteuse McDonald (Tala Gouveia, parfaite dans le rôle).

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   Un seul épisode inédit nous est offert : « Belvedere ». Il commence par une course-poursuite dans les rues du centre-ville de Bath, qui illustre bien la différence de tempéraments entre les deux principaux enquêteurs. Mais, une fois leur malfrat coffré, ils sont confrontés à une tout autre affaire : le meurtre d'une jeune femme, survenu en public, dans un parc, la victime étant décédée curieusement souriante...

   L'intrigue est très bien écrite, sinueuse à souhait, faisant intervenir l'Irlande, des secrets de famille, un témoin sous protection... et les différences d'accent anglais. Voilà pourquoi je recommande de visionner cet épisode dans sa version originale sous-titrée, les principaux personnages parlant presque tous un anglais légèrement différent de celui de leurs interlocuteurs : oxfordien, anglais du sud-est, anglais du sud-ouest, manchestérien, londonien bourgeois ou populaire...

   C'est à la foi énigmatique et drôle, avec des rebondissements. J'ai beaucoup aimé.

   P.S.

   En deuxième partie de soirée est rediffusé Le Petit Homme qui n'était pas là, dont j'avais parlé l'an dernier.

McDonald & Dodds, force 3

   Ce soir, France 3 commence à diffuser la troisième saison des enquêtes du duo de policiers les plus mal assortis de toute l'Angleterre, à savoir le pantouflard Dodds (Jason Watkins, toujours aussi épatant) et la dynamiteuse McDonald (Tala Gouveia, parfaite dans le rôle).

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   Un seul épisode inédit nous est offert : « Belvedere ». Il commence par une course-poursuite dans les rues du centre-ville de Bath, qui illustre bien la différence de tempéraments entre les deux principaux enquêteurs. Mais, une fois leur malfrat coffré, ils sont confrontés à une tout autre affaire : le meurtre d'une jeune femme, survenu en public, dans un parc, la victime étant décédée curieusement souriante...

   L'intrigue est très bien écrite, sinueuse à souhait, faisant intervenir l'Irlande, des secrets de famille, un témoin sous protection... et les différences d'accent anglais. Voilà pourquoi je recommande de visionner cet épisode dans sa version originale sous-titrée, les principaux personnages parlant presque tous un anglais légèrement différent de celui de leurs interlocuteurs : oxfordien, anglais du sud-est, anglais du sud-ouest, manchestérien, londonien bourgeois ou populaire...

   C'est à la foi énigmatique et drôle, avec des rebondissements. J'ai beaucoup aimé.

   P.S.

   En deuxième partie de soirée est rediffusé Le Petit Homme qui n'était pas là, dont j'avais parlé l'an dernier.

dimanche, 31 mars 2024

Haut l'aisselle !

   C'est ce que j'ai pensé aujourd'hui en regardant en avant-première (avant sa diffusion ce soir, sur France 3) « Effet domino », le quatrième et dernier épisode de la vingt-troisième saison de la série Midsomer Murders, autrement dit Inspecteur Barnaby.

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   La personne ci-dessus, au bras droit levé, est une drag-queen (prénommée Malik à l’État civil). Elle (Il ?) et ses copines sont l'atout dépaysant de l'épisode qui, au-delà d'une énième peinture des tourments de la vie provinciale anglaise, vise à valoriser une minorité sexuelle qui cherche à gagner en visibilité.

   Le scénario est plutôt bien écrit, avec une intrigue sinueuse, même si cette fois-ci j'ai deviné assez vite qui avait commis les meurtres. Le (faussement) débonnaire inspecteur-chef fait de nouveau preuve de toute sa sagacité, face à une galerie de personnages finalement assez antipathiques (sauf les travestis...). Cependant, le dynamisme des débuts n'est plus là. On sent que Neil Dudgeon, en dépit de ses qualités, n'est plus très loin de la sortie. (Rassurons toutefois les fans français : il est présent dans la vingt-quatrième saison, déjà diffusée outre-Manche.)

   Les épisodes se laissent voir sans déplaisir, notamment par leur sens du détail cocasse, comme cette scène de crime qui se révèlera plus compliquée à analyser qu'il n'y paraît :

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   A voir aussi, les précédents épisodes de la saison. Le premier (disponible comme les autres sur le site de France Télévisions) s'intitule « La Fin du monde ». On y trouve une peinture ironique des survivalistes, sur fond de vengeance familiale. Le titre français du deuxième épisode (« Secrets et mensonges ») fait référence à un film de Mike Leigh (de 1996). Les secrets de famille s'entremêlent avec une vieille affaire de vol, le tout dans le cadre d'une maison de retraite pour anciens officiers de police. Enfin, la semaine dernière a été diffusé « Qui sème le vent », un épisode dans lequel le décès d'un jeune homme, mal élucidé, a un impact sur le fonctionnement actuel d'une boulangerie bio. Le schéma récurrent des scénarios de cette saison semble donc être le télescopage d'une mort (plus ou moins) ancienne avec les aigreurs et les jalousies du temps présent.

   La semaine prochaine, France 3 enchaîne avec les nouvelles aventures de Rex, chien policier... sans intérêt pour moi.

Haut l'aisselle !

   C'est ce que j'ai pensé aujourd'hui en regardant en avant-première (avant sa diffusion ce soir, sur France 3) « Effet domino », le quatrième et dernier épisode de la vingt-troisième saison de la série Midsomer Murders, autrement dit Inspecteur Barnaby.

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   La personne ci-dessus, au bras droit levé, est une drag-queen (prénommée Malik à l’État civil). Elle (Il ?) et ses copines sont l'atout dépaysant de l'épisode qui, au-delà d'une énième peinture des tourments de la vie provinciale anglaise, vise à valoriser une minorité sexuelle qui cherche à gagner en visibilité.

   Le scénario est plutôt bien écrit, avec une intrigue sinueuse, même si cette fois-ci j'ai deviné assez vite qui avait commis les meurtres. Le (faussement) débonnaire inspecteur-chef fait de nouveau preuve de toute sa sagacité, face à une galerie de personnages finalement assez antipathiques (sauf les travestis...). Cependant, le dynamisme des débuts n'est plus là. On sent que Neil Dudgeon, en dépit de ses qualités, n'est plus très loin de la sortie. (Rassurons toutefois les fans français : il est présent dans la vingt-quatrième saison, déjà diffusée outre-Manche.)

   Les épisodes se laissent voir sans déplaisir, notamment par leur sens du détail cocasse, comme cette scène de crime qui se révèlera plus compliquée à analyser qu'il n'y paraît :

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   A voir aussi, les précédents épisodes de la saison. Le premier (disponible comme les autres sur le site de France Télévisions) s'intitule « La Fin du monde ». On y trouve une peinture ironique des survivalistes, sur fond de vengeance familiale. Le titre français du deuxième épisode (« Secrets et mensonges ») fait référence à un film de Mike Leigh (de 1996). Les secrets de famille s'entremêlent avec une vieille affaire de vol, le tout dans le cadre d'une maison de retraite pour anciens officiers de police. Enfin, la semaine dernière a été diffusé « Qui sème le vent », un épisode dans lequel le décès d'un jeune homme, mal élucidé, a un impact sur le fonctionnement actuel d'une boulangerie bio. Le schéma récurrent des scénarios de cette saison semble donc être le télescopage d'une mort (plus ou moins) ancienne avec les aigreurs et les jalousies du temps présent.

   La semaine prochaine, France 3 enchaîne avec les nouvelles aventures de Rex, chien policier... sans intérêt pour moi.

samedi, 24 février 2024

Petits meurtres opiacés

   Le programme le plus intéressant à voir, ce vendredi soir, à la télévision française, était sans conteste le nouvel épisode inédit des « Petits Meurtres d'Agatha Christie », intitulé Mortel Karma. C'est hélas l'avant-dernier de la série. (L'ultime doit être diffusé le 8 mars.)

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   C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la fine équipe évoluant dans la troisième époque des histoires, au début des années 1970. De gauche à droite (ci-dessus), nous avons la ravissante Chloé Chaudoye (Rose Bellecour, une psy moins futile qu'elle n'en a l'air), Émilie Gavois-Kahn (Annie Gréco, une commissaire moins soupe-au-lait qu'elle veut le faire croire) et Arthur Dupont (Max Beretta, un inspecteur plus subtil que ce qu'il laisse paraître).

   Le point de repère historique est la référence à un éphémère ministre de l'Intérieur, un certain Jacques Chirac.

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   Dans cet épisode, l'enquête policière va croiser la vie personnelle de la commissaire, plus précisément son ancienne vie, celle de l'adolescente qu'elle fut, lorsqu'elle abandonna le bébé dont elle venait d'accoucher. A sa grande surprise, elle se retrouve face à sa fille biologique, devenue suspecte dans son enquête sur un meurtre. Au départ, cette Jade Baldini ignore qui est vraiment pour elle cette commissaire acariâtre et mal fagotée, qui met cependant tout en œuvre pour la protéger. Les dialogues entre les deux femmes sont souvent à double-sens...

   Plusieurs ingrédients supplémentaires viennent pimenter l'enquête. Suite à un choc, l'inspecteur Beretta perd la mémoire et voit sa personnalité transformée, adoucie... ce qui perturbe fortement sa collègue psy, qui le trouve soudain très attachant, voire séduisant. Arthur Dupont joue très bien le contre-emploi.

   A cela s'ajoute la présence de substances hallucinogènes, qui vont jouer un double rôle dans l'intrigue. Tout d'abord, on sent qu'elles circulent abondamment chez l'industriel où se sont réunis des baba-cools, parmi lesquels se trouve l'inénarrable Bob (Nicolas Lumbreras, excellent), gérant de l'hôtel où la commissaire a trouvé refuge.

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   Ensuite, on devine assez vite qu'une partie de ces substances se retrouve au commissariat... sans que tout le monde ne soit au courant. Cela plonge le commissaire divisionnaire Legoff dans des situations aussi réjouissantes qu'inconfortables. (Là encore, la distribution est au niveau, avec l'excellent Quentin Baillot.)

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   L'intrigue est fouillée, sinueuse. Les interprètes sont très bons, les dialogues ciselés. la musique d'accompagnement est toujours aussi pertinente, à la fois légère et rythmée. J'ai passé un très bon moment.

 

Petits meurtres opiacés

   Le programme le plus intéressant à voir, ce vendredi soir, à la télévision française, était sans conteste le nouvel épisode inédit des « Petits Meurtres d'Agatha Christie », intitulé Mortel Karma. C'est hélas l'avant-dernier de la série. (L'ultime doit être diffusé le 8 mars.)

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   C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la fine équipe évoluant dans la troisième époque des histoires, au début des années 1970. De gauche à droite (ci-dessus), nous avons la ravissante Chloé Chaudoye (Rose Bellecour, une psy moins futile qu'elle n'en a l'air), Émilie Gavois-Kahn (Annie Gréco, une commissaire moins soupe-au-lait qu'elle veut le faire croire) et Arthur Dupont (Max Beretta, un inspecteur plus subtil que ce qu'il laisse paraître).

   Le point de repère historique est la référence à un éphémère ministre de l'Intérieur, un certain Jacques Chirac.

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   Dans cet épisode, l'enquête policière va croiser la vie personnelle de la commissaire, plus précisément son ancienne vie, celle de l'adolescente qu'elle fut, lorsqu'elle abandonna le bébé dont elle venait d'accoucher. A sa grande surprise, elle se retrouve face à sa fille biologique, devenue suspecte dans son enquête sur un meurtre. Au départ, cette Jade Baldini ignore qui est vraiment pour elle cette commissaire acariâtre et mal fagotée, qui met cependant tout en œuvre pour la protéger. Les dialogues entre les deux femmes sont souvent à double-sens...

   Plusieurs ingrédients supplémentaires viennent pimenter l'enquête. Suite à un choc, l'inspecteur Beretta perd la mémoire et voit sa personnalité transformée, adoucie... ce qui perturbe fortement sa collègue psy, qui le trouve soudain très attachant, voire séduisant. Arthur Dupont joue très bien le contre-emploi.

   A cela s'ajoute la présence de substances hallucinogènes, qui vont jouer un double rôle dans l'intrigue. Tout d'abord, on sent qu'elles circulent abondamment chez l'industriel où se sont réunis des baba-cools, parmi lesquels se trouve l'inénarrable Bob (Nicolas Lumbreras, excellent), gérant de l'hôtel où la commissaire a trouvé refuge.

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   Ensuite, on devine assez vite qu'une partie de ces substances se retrouve au commissariat... sans que tout le monde ne soit au courant. Cela plonge le commissaire divisionnaire Legoff dans des situations aussi réjouissantes qu'inconfortables. (Là encore, la distribution est au niveau, avec l'excellent Quentin Baillot.)

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   L'intrigue est fouillée, sinueuse. Les interprètes sont très bons, les dialogues ciselés. la musique d'accompagnement est toujours aussi pertinente, à la fois légère et rythmée. J'ai passé un très bon moment.

 

mercredi, 17 janvier 2024

Marianne (saison 2)

   C'est mon petit plaisir coupable du moment. Il y a un peu plus d'un an, à l'occasion de la sortie du documentaire Poulet frites, j'avais signalé la diffusion de la première saison de cette comédie policière franco-belge, qui s'appuie sur un duo d'acteurs détonnant : Marilou Berry (en virago au grand cœur) et Alexandre Steiger (en policier faussement terne).

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   France 2 a commencé la diffusion de la deuxième saison mercredi dernier, avec deux épisodes d'intérêt inégal (rattrapables sur le site de la chaîne).

   L'intrigue de « Boules de nerfs » se situe dans le milieu de la pétanque. J'ai été à moitié convaincu par la principale enquête policière de cet épisode. J'ai été plus intéressé par le fil rouge, qui porte sur l'assassinat de la mère d'un gamin que la juge accepte finalement de recueillir (temporairement). Les fils de cette intrigue vont s'entrecroiser tout au long de cette saison.

   J'ai beaucoup plus apprécié le deuxième épisode, intitulé « Détox ». C'est vif, truculent, macabre et joyeux, avec des comédiens qui ont visiblement pris plaisir à jouer dans cette demi-farce policière. J'ajoute qu'aux deux enquêtes de chaque épisode (le fil rouge de la saison et le cas criminel particulier) s'ajoutent toujours quelques scènes montrant la magistrate dans son bureau, entre son greffier dépressif et des justiciables empêtrés dans des histoires souvent cocasses.

   Ce soir sont au programme deux inédits supplémentaires. « Courage et dévouement » a pour cadre une unité de pompiers... et les péripéties de la vie personnelle du capitaine Pastor, pas aussi coincé qu'il en a l'air. A ce sujet, j'apprécie que les scénaristes aient un peu creusé leurs personnages. Celui qui apparaissait de prime abord comme un policier austère, un brin ennuyeux, se révèle plus taquin que prévu. En face, on découvre petit à petit une juge, certes toujours vibrionnante, au verbe haut, mais aux convictions profondément enracinées.

   La soirée se poursuit avec « Fin de partie », à l'intrigue complexe, originale (dans le monde des escape games). On sourit toujours aux soubresauts de la vie personnelle des protagonistes.

   La semaine prochaine seront diffusés les deux derniers épisodes de la saison. « Les Filles de l'ovalie » nous transporte dans l'univers du rugby féminin... et voit débarquer la mère de la juge, qui va l'aider à s'occuper du jeune Zacharie, pendant que l'enquête sur la mort la maman du garçon prend un tour inattendu. Je signale que, dans cet épisode, l'intrigue secondaire, qui porte sur l'affaire que la juge règle dans son bureau, est particulièrement savoureuse. (Il est question de femmes âgées et d'un auxiliaire de vie...)

   La conclusion est apportée par le sixième épisode, « Le fric, c'est chic ». Le meurtre de la mère de Zacharie va être élucidé, tout comme celui de la gouvernante d'une richissime famille, dont les membres semblent plus odieux les uns que les autres. Face à eux, Marianne est une quasi-gauchiste.

   La fin, assez consensuelle, annonce peut-être un nouveau départ, pour une nouvelle saison. En ce qui me concerne, ce sera avec plaisir, tant je me suis régalé au jeu des acteurs, servis par des dialogues excellents.

Marianne (saison 2)

   C'est mon petit plaisir coupable du moment. Il y a un peu plus d'un an, à l'occasion de la sortie du documentaire Poulet frites, j'avais signalé la diffusion de la première saison de cette comédie policière franco-belge, qui s'appuie sur un duo d'acteurs détonnant : Marilou Berry (en virago au grand cœur) et Alexandre Steiger (en policier faussement terne).

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   France 2 a commencé la diffusion de la deuxième saison mercredi dernier, avec deux épisodes d'intérêt inégal (rattrapables sur le site de la chaîne).

   L'intrigue de « Boules de nerfs » se situe dans le milieu de la pétanque. J'ai été à moitié convaincu par la principale enquête policière de cet épisode. J'ai été plus intéressé par le fil rouge, qui porte sur l'assassinat de la mère d'un gamin que la juge accepte finalement de recueillir (temporairement). Les fils de cette intrigue vont s'entrecroiser tout au long de cette saison.

   J'ai beaucoup plus apprécié le deuxième épisode, intitulé « Détox ». C'est vif, truculent, macabre et joyeux, avec des comédiens qui ont visiblement pris plaisir à jouer dans cette demi-farce policière. J'ajoute qu'aux deux enquêtes de chaque épisode (le fil rouge de la saison et le cas criminel particulier) s'ajoutent toujours quelques scènes montrant la magistrate dans son bureau, entre son greffier dépressif et des justiciables empêtrés dans des histoires souvent cocasses.

   Ce soir sont au programme deux inédits supplémentaires. « Courage et dévouement » a pour cadre une unité de pompiers... et les péripéties de la vie personnelle du capitaine Pastor, pas aussi coincé qu'il en a l'air. A ce sujet, j'apprécie que les scénaristes aient un peu creusé leurs personnages. Celui qui apparaissait de prime abord comme un policier austère, un brin ennuyeux, se révèle plus taquin que prévu. En face, on découvre petit à petit une juge, certes toujours vibrionnante, au verbe haut, mais aux convictions profondément enracinées.

   La soirée se poursuit avec « Fin de partie », à l'intrigue complexe, originale (dans le monde des escape games). On sourit toujours aux soubresauts de la vie personnelle des protagonistes.

   La semaine prochaine seront diffusés les deux derniers épisodes de la saison. « Les Filles de l'ovalie » nous transporte dans l'univers du rugby féminin... et voit débarquer la mère de la juge, qui va l'aider à s'occuper du jeune Zacharie, pendant que l'enquête sur la mort la maman du garçon prend un tour inattendu. Je signale que, dans cet épisode, l'intrigue secondaire, qui porte sur l'affaire que la juge règle dans son bureau, est particulièrement savoureuse. (Il est question de femmes âgées et d'un auxiliaire de vie...)

   La conclusion est apportée par le sixième épisode, « Le fric, c'est chic ». Le meurtre de la mère de Zacharie va être élucidé, tout comme celui de la gouvernante d'une richissime famille, dont les membres semblent plus odieux les uns que les autres. Face à eux, Marianne est une quasi-gauchiste.

   La fin, assez consensuelle, annonce peut-être un nouveau départ, pour une nouvelle saison. En ce qui me concerne, ce sera avec plaisir, tant je me suis régalé au jeu des acteurs, servis par des dialogues excellents.

mardi, 02 janvier 2024

Tandem - Retour vers le passé

   C'était annoncé et on l'attendait de pied ferme. Les créateurs de la comédie policière Tandem, dont la septième et dernière saison a été diffusée le printemps dernier, ont mis le point final à cette aventure par un épisode spécial, presque deux fois plus long qu'un épisode traditionnel. Il est diffusé ce soir sur France 3. Il est disponible en ligne depuis ce matin.

   C'est une affaire vieille d'une vingtaine d'années qui va entacher le bonheur tout neuf de la famille de gendarmes, en vacances dans une maison de campagne des Cévennes. L'enquête (partagée entre les héros et leurs collègues restés à la brigade de Montpellier) fait remonter les souvenirs de la période de formation à l’École des officiers de gendarmerie (que les scénaristes, pour des raisons de dramaturgie, localisent dans le Sud, alors qu'elle se trouve à... Melun).

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   Cela nous vaut quelques jolies scènes se déroulant dans le passé. On y voit le (pas encore) couple de protagonistes jeune et rebelle. C'est assez marrant.

   L'enquête va se révéler particulièrement complexe, parce que plusieurs mystères sont à résoudre. Les premiers sont les décès suspects de deux personnes, une dans le passé, une dans le présent. Bien évidemment, les deux morts sont liées. Le troisième mystère est celui de quelque chose qui peut être perçu comme une mise en scène ou une manipulation. Je n'en dis pas plus... mais les héros ne sont pas au bout de leurs surprises.

   Difficulté supplémentaire pour les gendarmes : l'équipe n'est pas au complet. Il manque le sympathique lieutenant d'origine bretonne et la capitaine malentendante, si piquante quand elle veut. Sinon, on revoit quasiment tous les personnages principaux des sept saisons, pour une histoire dont on se doute qu'elle ne peut pas se conclure par un drame.

   Ce long épisode garde la saveur de la série aussi par ses pointes d'humour (soulignées par les instruments à cordes). On se chamaille et l'on cabotine dans cette grande famille gendarmesque. J'ai passé un très bon moment.

   P.S.

   Fait exceptionnel : cet épisode a été réalisé par Astrid Veillon, qui incarne la commandante Léa Soler.

Tandem - Retour vers le passé

   C'était annoncé et on l'attendait de pied ferme. Les créateurs de la comédie policière Tandem, dont la septième et dernière saison a été diffusée le printemps dernier, ont mis le point final à cette aventure par un épisode spécial, presque deux fois plus long qu'un épisode traditionnel. Il est diffusé ce soir sur France 3. Il est disponible en ligne depuis ce matin.

   C'est une affaire vieille d'une vingtaine d'années qui va entacher le bonheur tout neuf de la famille de gendarmes, en vacances dans une maison de campagne des Cévennes. L'enquête (partagée entre les héros et leurs collègues restés à la brigade de Montpellier) fait remonter les souvenirs de la période de formation à l’École des officiers de gendarmerie (que les scénaristes, pour des raisons de dramaturgie, localisent dans le Sud, alors qu'elle se trouve à... Melun).

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   Cela nous vaut quelques jolies scènes se déroulant dans le passé. On y voit le (pas encore) couple de protagonistes jeune et rebelle. C'est assez marrant.

   L'enquête va se révéler particulièrement complexe, parce que plusieurs mystères sont à résoudre. Les premiers sont les décès suspects de deux personnes, une dans le passé, une dans le présent. Bien évidemment, les deux morts sont liées. Le troisième mystère est celui de quelque chose qui peut être perçu comme une mise en scène ou une manipulation. Je n'en dis pas plus... mais les héros ne sont pas au bout de leurs surprises.

   Difficulté supplémentaire pour les gendarmes : l'équipe n'est pas au complet. Il manque le sympathique lieutenant d'origine bretonne et la capitaine malentendante, si piquante quand elle veut. Sinon, on revoit quasiment tous les personnages principaux des sept saisons, pour une histoire dont on se doute qu'elle ne peut pas se conclure par un drame.

   Ce long épisode garde la saveur de la série aussi par ses pointes d'humour (soulignées par les instruments à cordes). On se chamaille et l'on cabotine dans cette grande famille gendarmesque. J'ai passé un très bon moment.

   P.S.

   Fait exceptionnel : cet épisode a été réalisé par Astrid Veillon, qui incarne la commandante Léa Soler.

samedi, 09 décembre 2023

Pierre Feuille Pistolet

   Le titre de ce documentaire est un décalque du nom du jeu "pierre feuille ciseaux", auquel a été ajouté un élément : l'arme à feu, qui ne l'emporte toutefois pas systématiquement, comme on peut le constater quand on voit une jeune Ukrainienne y jouer avec le caméraman.

   C'est donc de la guerre en Ukraine (sa première année) qu'il est question dans ce huis-clos automobile. Le réalisateur polonais Maciek Hamela s'est lancé dans l'action humanitaire, transportant des réfugiés ukrainiens des zones (parfois très) proches des combats vers l'ouest du pays, voire la Pologne. Au volant de son Espace, il discute au téléphone ou avec ses passagers et les personnes qu'il croise au cours de ses "courses", des autoroutes asphaltées aux chemins de campagne.

   Le dispositif n'est pas sans rappeler celui de Taxi Téhéran (qui était une fiction), à ceci près qu'une seule caméra (me semble-t-il) filme les scènes et que le cinéaste évite en général d'apparaître à l'écran.

   Le montage introduit une intensité dramatique. Le début évoque les difficultés du quotidien et la douleur du départ chez des Ukrainiens ordinaires. Une gamine voudrait qu'on lui prête un smartphone, celui de sa mère ayant sa batterie épuisée... le grand frère gardant le sien pour lui. Un trio de ruraux se désole d'avoir dû abandonner son chien et son unique vache, Beauté, dont on apprend qu'elle est vraiment exceptionnelle, vu qu'elle mange tout ce qu'on lui donne ! D'autres passagers sont séparés des membres de leur famille, soit que les hommes se soient enrôlés (dans le véhicule, on ne voit quasiment que des femmes, des enfants et des personnes âgées), soit que les adultes aient laissé les anciens sur place, pour diverses raisons.

   Ces témoins de la guerre m'ont semblé parfois très proches. Ils pourraient être nos voisins. Indirectement, à travers les vêtements et les objets du quotidien, le film montre que la classe moyenne ukrainienne a un mode de vie occidental, même si le pays n'était (avant guerre) qu'émergent. D'autres habitants (en particulier les personnes âgées vivant à la campagne) m'ont plus fait penser à des Européens de l'Est ou des Russes tels qu'on se les représente.

   Le coffre de la voiture est bien rempli. Les passagers ont tenté d'emporter le maximum, parfois jusqu'au chat de la famille, telle cette femme qui demande au chauffeur de procéder à un arrêt, pour que le minou puisse faire ses besoins à l'extérieur... évitant ainsi d'empester le véhicule.

   Il y a aussi ce qu'on ne dit pas, mais qu'on voit à l'écran. De temps en temps, le caméraman tourne son équipement vers l'extérieur du monospace. On ne voit pas de cadavre, mais des soldats à un point de contrôle, des chars, des véhicules de l'armée, parfois impressionnants, parfois camouflés, parfois à moitié détruits.

   La deuxième partie du film introduit des passagers qui ont des histoires moins gaies à raconter. Il est question de deuil, de tortures infligées par les soldats russes. Pour les spectateurs, c'est parfois un peu difficile à suivre, parce qu'il faut faire l'effort de lire des sous-titres (pendant 1h20), et parce que certaines histoires sont terribles, quand bien même il ne s'agit que de mots.

   Notons que ce film est polyglotte. On y entend parler ukrainien, russe aussi me semble-t-il, polonais, anglais... et même français.

   Alors que, dans le cœur des indignés professionnels, l'Ukraine a été (depuis longtemps) remplacée par d'autres causes à la mode, il est urgent de voir ce film. La guerre, que l'état-major poutinien comptait boucler en moins d'une semaine, dure depuis près de deux ans. Sans doute plus de 200 000 personnes (tous bords confondus) ont été tuées, sans parler des blessés.

Pierre Feuille Pistolet

   Le titre de ce documentaire est un décalque du nom du jeu "pierre feuille ciseaux", auquel a été ajouté un élément : l'arme à feu, qui ne l'emporte toutefois pas systématiquement, comme on peut le constater quand on voit une jeune Ukrainienne y jouer avec le caméraman.

   C'est donc de la guerre en Ukraine (sa première année) qu'il est question dans ce huis-clos automobile. Le réalisateur polonais Maciek Hamela s'est lancé dans l'action humanitaire, transportant des réfugiés ukrainiens des zones (parfois très) proches des combats vers l'ouest du pays, voire la Pologne. Au volant de son Espace, il discute au téléphone ou avec ses passagers et les personnes qu'il croise au cours de ses "courses", des autoroutes asphaltées aux chemins de campagne.

   Le dispositif n'est pas sans rappeler celui de Taxi Téhéran (qui était une fiction), à ceci près qu'une seule caméra (me semble-t-il) filme les scènes et que le cinéaste évite en général d'apparaître à l'écran.

   Le montage introduit une intensité dramatique. Le début évoque les difficultés du quotidien et la douleur du départ chez des Ukrainiens ordinaires. Une gamine voudrait qu'on lui prête un smartphone, celui de sa mère ayant sa batterie épuisée... le grand frère gardant le sien pour lui. Un trio de ruraux se désole d'avoir dû abandonner son chien et son unique vache, Beauté, dont on apprend qu'elle est vraiment exceptionnelle, vu qu'elle mange tout ce qu'on lui donne ! D'autres passagers sont séparés des membres de leur famille, soit que les hommes se soient enrôlés (dans le véhicule, on ne voit quasiment que des femmes, des enfants et des personnes âgées), soit que les adultes aient laissé les anciens sur place, pour diverses raisons.

   Ces témoins de la guerre m'ont semblé parfois très proches. Ils pourraient être nos voisins. Indirectement, à travers les vêtements et les objets du quotidien, le film montre que la classe moyenne ukrainienne a un mode de vie occidental, même si le pays n'était (avant guerre) qu'émergent. D'autres habitants (en particulier les personnes âgées vivant à la campagne) m'ont plus fait penser à des Européens de l'Est ou des Russes tels qu'on se les représente.

   Le coffre de la voiture est bien rempli. Les passagers ont tenté d'emporter le maximum, parfois jusqu'au chat de la famille, telle cette femme qui demande au chauffeur de procéder à un arrêt, pour que le minou puisse faire ses besoins à l'extérieur... évitant ainsi d'empester le véhicule.

   Il y a aussi ce qu'on ne dit pas, mais qu'on voit à l'écran. De temps en temps, le caméraman tourne son équipement vers l'extérieur du monospace. On ne voit pas de cadavre, mais des soldats à un point de contrôle, des chars, des véhicules de l'armée, parfois impressionnants, parfois camouflés, parfois à moitié détruits.

   La deuxième partie du film introduit des passagers qui ont des histoires moins gaies à raconter. Il est question de deuil, de tortures infligées par les soldats russes. Pour les spectateurs, c'est parfois un peu difficile à suivre, parce qu'il faut faire l'effort de lire des sous-titres (pendant 1h20), et parce que certaines histoires sont terribles, quand bien même il ne s'agit que de mots.

   Notons que ce film est polyglotte. On y entend parler ukrainien, russe aussi me semble-t-il, polonais, anglais... et même français.

   Alors que, dans le cœur des indignés professionnels, l'Ukraine a été (depuis longtemps) remplacée par d'autres causes à la mode, il est urgent de voir ce film. La guerre, que l'état-major poutinien comptait boucler en moins d'une semaine, dure depuis près de deux ans. Sans doute plus de 200 000 personnes (tous bords confondus) ont été tuées, sans parler des blessés.

mercredi, 29 novembre 2023

Vera is back !

   Les dimanches soirs de France 3 sont peut-être la case horaire la plus fréquentable de la télévision française. On y découvre d'excellentes séries étrangères, en général d'Europe du Nord (Royaume-Uni, Scandinavie, Allemagne...) ou du Canada. (J'attends avec impatience la nouvelle saison des Enquêtes de Murdoch.) Ces derniers temps, je me suis régalé avec Les Carnets de Max Liebermann (en septembre), Brokenwood (en octobre) et Professeur T (en novembre).

   La diffusion de la douzième saison des aventures de l'inspectrice-cheffe Vera Stanhope vient de débuter, et elle va s'étaler sur le mois de décembre, sur la chaîne publique.

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   Dimanche dernier était programmé le premier épisode, intitulé « A contre-courant ». Comme assez souvent dans cette série à l'arrière-plan sociétal, l'enquête policière se mâtine de portrait social (de manière beaucoup moins lourdingue que dans les séries françaises, en général). Ici, l'intrigue est particulièrement fouillée, entre fraude au travail, violence conjugale, vieille amitié qui tangue... La découverte du véritable motif du crime est une sacrée surprise.

   Les épisodes suivants, dont la diffusion est prévue chaque dimanche de décembre (jusqu'à Noël), sont déjà accessibles en ligne.

   Le 3 décembre est programmé « Un Homme d'honneur », une histoire elle aussi très forte, qui tourne autour des vétérans de l'armée, certains devenus sans-abri. Une association caritative semble être au cœur du mystère, qui fait aussi intervenir une famille recomposée, une escroquerie et diverses histoires d'argent. La résolution de l'énigme réclame des trésors d'ingéniosité.

   Le 10 décembre, ce sera au tour de « Au Nom de la loi », où la victime est un jeune et séduisant policier, avide de protéger ses concitoyens. L'enquête remet partiellement en question l'image idyllique de départ (ainsi que, globalement celle de la police locale), avant de s'orienter vers d'autres pistes, le fin mot de l'histoire étant ici plus facile à deviner. J'ai trouvé cet épisode bien construit, mais très triste, sur le fond.

   Le 17 décembre, « Une Soirée funeste » sortira les téléspectateurs de la routine de la série, puisque Vera Stanhope va devoir enquêter (un peu) sur sa propre famille (éloignée). Un soir de tempête, elle se retrouve bien malgré elle confrontée à un crime sordide. Pour démêler les fils, la policière explore les arbres généalogiques locaux. L'intrigue est sinueuse à souhait, passionnante, avec quelques savoureux moments d'humour.

   La saison se clôturera le 24 décembre par un épisode épatant, « Marée montante », dont l'action se déroule à proximité de la frontière écossaise, à Lindisfarne (dite aussi Holy Island), reliée au "continent" (la Grande-Bretagne) par une unique route submergée à marée haute.

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   Des événements qui se sont déroulés une quarantaine d'années auparavant vont ressurgir quand une vedette de la télévision, récemment suspendue pour une histoire de harcèlement, annonce qu'elle va publier un livre de souvenirs, révélations à la clé. C'est excellent, en particulier dans le dénouement, l'inspectrice, bien que manquant de preuves contre le coupable, parvenant à le faire avouer. Brenda Blethyn est une fois de plus formidable.

   P.S.

   La saison 13 est déjà dans les tuyaux, avec, en prime, le retour d'un important personnage masculin, présent dans les premières saisons.