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mercredi, 06 juin 2018

Foxtrot

   J'ai enfin pu voir ce film, qui a débarqué à Rodez plus d'un mois après sa sortie nationale... Il est signé Samuel Maoz, auquel on doit l'excellent Lebanon, qui date de déjà presque dix ans. Sans surprise, le titre est à sens multiple : c'est le nom du poste de contrôle auquel des appelés du contingent israéliens sont affectés ; c'est évidemment aussi le nom d'une danse... et une métaphore de ce qui se passe (ce que l'on ne comprend pleinement qu'à la fin).

   L'histoire est divisée en trois parties, complétées par un court épilogue. L'appelé du contingent Yonatan est le héros de la deuxième partie, qui répond à la première, où l'on voit principalement ses parents, incarnés par deux acteurs chevronnés, Lior Ashkenazi et Sarah Adler (vue il y a trois ans dans Self Made).

   La première partie tourne autour du deuil. En dépit de quelques longueurs, j'ai été touché par le personnage du père, vraiment très bien interprété. Ce bloc de granit, peu expressif, masque des failles que la suite va nous faire découvrir. Vers la fin du premier tiers, un coup de théâtre survient, qui change le ton de l'histoire.

   C'est à travers le fils que l'on va découvrir l'une des failles du père. Un soir, dans le container rouillé (et instable) qui sert de caserne aux appelés du contingent, le jeune homme raconte à ses camarades une stupéfiante anecdote, qui permet de surcroît de comprendre l'hostilité manifestée (dans la première partie) par la grand-mère vis-à-vis de son père.

   Cette deuxième partie met en contact les soldats avec des Palestiniens (sans doute du Sud de Cisjordanie), qui empruntent une de ces routes réservées, dont l'armée israélienne garde la possibilité de bloquer la circulation. Dès la première scène, on comprend que c'est tendu entre les soldats et les adultes qu'ils contrôlent. L'abus de pouvoir n'est pas loin... mais c'est plutôt l'inexpérience et la maladresse qui sont à redouter.

   C'est dans cette partie que la réalisation est la plus brillante. Je n'ai jamais vu un vieux poste de radio aussi bien filmé. J'ai aussi en tête la scène qui se conclut par le surgissement d'une canette de bière. Les plans sont remarquablement construits et la lumière est superbe.

   Dans la troisième partie, on retrouve les parents, après une ellipse. Cette fois-ci, c'est sur la douleur de la mère que le réalisateur insiste. J'ai beau apprécier l'actrice, j'ai été moins touché. J'ai quand même aimé la scène qui voit intervenir une substance hallucinogène, à la grande surprise de la fille du couple qui débarque à l'improviste. Quant au père, il finit par faire une révélation qui éclaire les parties précédentes.

   C'est vraiment un très bon film, pas toujours facile d'accès, mais parfois virtuose au niveau de la mise en scène.

Commentaires

Un film incroyable.

As tu vu Tu marcheras sur l'eau ? C'est dans ce film que j'ai découvert Lior Ashkenazi qui t'a impressionné ici.
J'ai toujours trouvé incroyable qu'il y ait nazi dans un nom israélien.

Écrit par : Pascale | mercredi, 06 juin 2018

Non, je n'ai pas vu ce film. Quant à Lior Ashkenazi, il porte un nom qui fait référence à l'une des communautés juives, celle des Ashkénazes :

https://www.pourlascience.fr/sd/demographie/aux-origines-des-juifs-ashkenazes-11762.php

Écrit par : Henri Golant | mercredi, 06 juin 2018

Ah vois le !

Merci pour l'explication. C'est ballot quand même.

Écrit par : Pascale | jeudi, 07 juin 2018

On va bientôt (à partir du 4 juillet) revoir Lior Ashkenazi, dans un polar israélien, "Le Dossier Mona Lina" (avec aussi Golshifteh Farahani).

Écrit par : Henri Golant | dimanche, 10 juin 2018

J'ai hâte
J'espère qu'il aura moins de poils qu'ici.

Écrit par : Pascale | lundi, 11 juin 2018

Bonjour, j'ai été très agréablement surprise pas ce film à la mise en scène brillante et au scénario bien écrit. En général, j'aime bien les films venus d'Israël (enfin ceux que je vois). Un de mes films de 2018. Bonne journée.

Écrit par : dasola | mardi, 12 juin 2018

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