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mercredi, 02 mars 2011

Du pastis aveyronnais !

   Eh oui, ça existe ! Il est produit par l'entreprise Marius Bonal, qui a son siège juste à côté de Rodez, à Onet-le-Château. Il vient d'obtenir une médaille d'or (page 3) au récent Salon de l'Agriculture, ainsi que l'a révélé Midi Libre dans son édition du 25 février :

 

Pastis médaille MLibre 25 02 2011.jpg

 

   Pour tout dire, je suis en train d'en déguster un ! Voici à quoi ressemble la bouteille :

Pastis Aubrac.JPG

   Vous allez me dire : mais qu'a-t-il de différent ? Après tout, n'est-ce pas une boisson anisée de plus, qui se couvre d'un vernis identitaire pour toucher un public ciblé ?

   Ce n'est pas faux. Commençons par comparer les ingrédients du pastis aveyronnais avec ceux du concurrent d'une grande marque (ce que j'appelle "le pastis de circuit automobile"). Voici l'étiquette du produit local :

Pastis Aubrac 2.JPG

   Les deux boissons (45 % de volume) ont une base d'alcool, de sucre, d'extraits aromatiques de plantes et comportent 2 % d'anis.

  Chose curieuse, seule l'étiquette du Ricard mentionne la présence d'eau. Elle certifie aussi l'apport d'extraits naturels de réglisse. Le pastis aveyronnais ajoute "arôme naturel" à ceux déjà mentionnés. L'étiquette sous-entend que la flore d'Aubrac est à l'origine de cet ajout. Par contre, la réglisse n'est pas mentionnée.

   Enfin, les deux boissons ne contiennent pas exactement le même colorant caramel : E150b pour le pastis aveyronnais, E150c pour l'autre. Le premier est fabriqué avec du sulfite de soude, le second avec de l'ammoniaque... Il me semble préférable de consommer le premier.

   Bref, les deux produits se ressemblent. Le pastis aveyronnais est cependant un produit local, avec un goût légèrement différent du concurrent standardisé (un peu plus d'arômes, semble-t-il)... et un colorant moins "suspect".

 

 

 

 

 

 

 

mardi, 01 mars 2011

Les Mystères de Lisbonne

   C'est le fameux film de Raoul Ruiz, d'une durée de 4h30. Je l'ai vu dans un cinéma toulousain (l'ABC), avec un entracte ménagé après 2 heures environ.

   L'action se déroule au Portugal, mais aussi en France (dans la seconde partie), au XIXe siècle (et un peu à la fin du XVIIIe, dans les retours en arrière).

   Au coeur de l'intrigue se trouve un orphelin, placé dans une institution religieuse, sous la protection d'un mystérieux curé. Chacun a ses secrets, que l'on va découvrir au fur et à mesure que l'histoire se déroule. Cela commence par les origines de l'orphelin, "bâtard" d'une comtesse et d'un cadet désargenté. On va donc nous raconter l'histoire de cet amour contrarié par l'intervention du père de la comtesse (un rôle qu'aurait pu tenir Jean-Pierre Cassel) et du mari qu'il lui impose.

   Le noeud de l'affaire est le sauvetage de l'enfant à naître, qui n'aurait pas dû survivre. Un mystérieux gitan entre en contact avec l'homme de main du père de la comtesse... On va bien entendu retrouver ces deux protagonistes dans la suite de l'histoire, l'un s'étant considérablement enrichi, l'autre ayant changé d'état...

   Cette première partie est un peu indolente, trop posée parfois... ce qui permet au spectateur pas trop attentif de suivre l'histoire ! La réalisation est soignée, léchée, Ruiz affectionnant les mouvements courbes de la caméra.

   La seconde partie, plus "française", nous permet d'en apprendre plus sur ce curé démiurge, véritable personnage à la Vautrin (de Balzac). On découvre sa jeunesse... et lui-même va enfin rencontrer son père, qu'il n'a pas connu ! Cela devient feuilletonnesque à l'extrême, avec moult rebondissements. Il est difficile de dire dans quelle mesure le réalisateur présente cela avec recul. En tout cas, il nous ménage quelques moments comiques, comme celui qui voit deux amants s'étonner que le mari trompé ait pu avoir connaissance de leur liaison... alors que la scène est observée par une servante à peine cachée derrière une fenêtre, qui apparaît, en fond d'image, entre les deux amoureux ! (Il y deux-trois autres scènes de ce type, assez croquignolesques, comme celle qui se déroule dans un monastère : autour d'un repas frugal, un abbé raconte sa jeunesse au curé, sous le regard vigilant d'une floppée de moines qui n'en perd pas une miette !)

   Cette seconde partie, toujours impeccable au niveau de la réalisation, est plus rythmée, au point que là il faut être attentif pour ne pas perdre le fil des retours en arrière qui finissent par s'entrecroiser, certains personnages s'étant rencontrés dans le passé... sans que tous s'en souviennent forcément !

   Si vous aimez le romanesque des XVIIIe-XIXe siècles, ce film est fait pour vous ! C'est quelque part entre La Vie de Marianne (de Marivaux) et Le Comte de Monte Cristo (de Dumas). On passe un (long) moment à l'écart du monde contemporain, dans un univers d'amours contrariées, d'élans fougueux et de manipulations cyniques.

13:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema