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vendredi, 29 avril 2011

La cascade de Salles-la-Source

   Salles-la-Source est une charmante commune d'environ 2 000 habitants, située à proximité de Rodez, au nord-ouest de l'agglomération :

Carte Aveyron.jpg

   Dans le département (et au-delà), elle est réputée pour sa cascade, très pittoresque, dont le site peut faire l'objet d'une petite randonnée.

   Cette cascade est plus ou moins spectaculaire, selon le débit des sources qui l'alimentent... et selon les prélèvements effectués par un producteur (privé) d'électricité. C'est l'objet de la polémique qui agite la région depuis plusieurs années. Une association, " Ranimons la cascade ! ", s'est créée pour préserver le site naturel de l'exploitation industrielle. Régulièrement, la presse se fait l'écho de ses initiatives. Elle est soutenue par la mairie, dont un communiqué est paru ce vendredi dans Centre Presse :

C Presse 29 04 2011.JPG

    L'arrêt de l'exploitation est réclamé, alors que la préfecture veut maintenir la production d'électricité, tout en préservant le cadre de la cascade :

politique,écologie,environnement,presse

   Le 2 février dernier (toujours dans Centre Presse), la préfète avait détaillé la position de ses services sur la question, en réponse au président de l'association "Ranimons la cascade !". J'ai souligné plusieurs passages qui me paraissent importants. En rouge, j'ai mis en valeur plusieurs aspects de la position préfectorale. Il paraît évident que la préfète n'envisage pas un instant l'arrêt de la petite centrale hydroélectrique. C'est donc sur le versement (par l'exploitant) d'une redevance que travaille son administration. Signalons que ledit exploitant ne verse plus rien depuis plus de cinq ans... On notera aussi que la préfète admet que la personne qui a conduit l'enquête publique s'avouait pas tout à fait compétente sur certains points...

   En vert j'ai souligné les passages évoquant l'action du Conseil général, dont on parle peu dans cette affaire. Et pour cause... Jean-Claude Luche et sa majorité ont roupillé sur ce dossier : leur réponse a été déclarée favorable (à l'exploitant de la mini-centrale) parce qu'ils n'ont pas rendu d'avis dans le temps imparti ! Par contre, les fonctionnaires du Conseil général, eux, se sont mouillés... en faveur de l'exploitant. Signalons (mais c'est sans doute un hasard) que la commune de Salles-la-Source est située dans le canton de Marcillac-Vallon, dont l'élue, Anne Gaben-Toutant, n'appartient pas à la "Majorité départementale"...

   J'ai aussi encadré (en bleu) un paragraphe qui expose les désagréments provoqués par un débit trop important de la cascade. C'est un temps aujourd'hui lointain... Reste à en déterminer un débit minimal, alors que le renouvellement de la concession précise que l'exploitant pourra accroître la production d'électricité hydraulique... et donc sans doute diminuer le débit de l'eau alimentant la cascade.

   Cette histoire est remontée jusqu'aux oreilles d'un journaliste du Canard enchaîné qui, dans l'édition du 20 avril dernier, a évoqué l'affaire :

C enchaîné 20 04 2011.JPG

    Si la fin de l'article a pu déplaire aux sympathisants de "Ranimons la cascade !", le reste du papier apporte un arrière-plan historique sur lequel il n'est pas inintéressant de revenir.

   Que dit l'ami coin-coin ? Que le détournement de l'eau des sources remonte aux années 1920. De 1921 à 1930, Amédée Vidal fut sénateur de l'Aveyron... et plus que cela. C'était une sorte d'archétype du notable de la IIIe République : il avait une formation d'avocat et possèdait du terrain, dans l'Est du département. S'ajoutait à cela une activité industrielle : une filature, à Salles-la-Source, pour laquelle je pense qu'il devait déjà recourir à l'eau des sources. En 1928 donc, il obtient de pouvoir utiliser l'eau pour alimenter sa centrale hydroélectrique.

   Voyez le beau paradoxe géographique : ce sénateur aveyronnais fut aussi maire, conseiller d'arrondissement puis conseiller général... de Peyreleau (à proximité de Millau), alors qu'il était possessionné juste au sud de l'Aubrac (à Saint-Laurent-d'Olt) et qu'il avait développé une activité industrielle à proximité de Rodez ! Cela donnait ceci :

Amédée Vidal.jpg

    (Sur la carte, j'ai colorié en violet le territoire de la commune de Rodez.)

   Du côté de Salles-la-Source, Amédée Vidal n'était de surcroît pas privé de soutien. En 1930, le Conseil municipal avait autorisé l'occupation du domaine public (un point qui fait aujourd'hui encore débat). Dans cette région, plusieurs représentants de la famille Gaffier ont exercé des responsabilités. Edouard Gaffier a été député de Rodez et président du Conseil général de l'Aveyron. Deux de ses neveux, Bernard et Henri, se sont succédé au poste de 1er adjoint à la mairie de Salles-la-Source, entre 1945 et 1959. Or, il se trouve qu'Edouard Gaffier n'était autre que... le cousin germain  (par alliance) d'Amédée Vidal. (Je tire ces informations de l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, les têtes couronnées de la démocratie.) Comme le monde est petit ! (D'après un livre publié en 1924,  accessible sur Google books, Amédée Vidal avait épousé une fille Gaffier, qui devait donc être la cousine germaine d'Edouard.)

   L'actuel maire de Salles-la-Source, en place depuis 2008, ne semble pas lié à cette fratrie, alors que l'exploitant de la mini-centrale, Jean-Gérard Guibert, est, selon Le Canard enchaîné, un descendant d'Amédée Vidal. La montée de l'opposition à la mini-centrale serait-elle liée à la perte d'influence d'une famille dans la commune ? Il est difficile de conclure.

   Il est aussi évident qu'il est question de gros sous. L'entreprise dirigée par Jean-Gérard Guibert, la "Société hydroélectrique de la vallée de Salles-la-Source - Etablissements Amédée Vidal", a réalisé, en 2009, un résultat net de  19 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 206 000, soit plus de 9 % ! (L'excédent brut d'exploitation se montait lui à 42 000 euros.) A titre de comparaison, le dernier bilan chiffré de L'Epi du Rouergue (entreprise bien connue des Aveyronnais) fait apparaître un résultat net de 190 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 11 930 000, soit environ 1,6 %.

   Il n'est pas impossible non plus que la politique partisane se greffe sur l'affaire. Il me semble que, à tort ou à raison, les dirigeants de l'association "Ranimons la cascade !" sont classés plutôt à gauche, alors que la préfète (récemment promue officier de la légion d'honneur) et l'entrepreneur, à tort ou à raison, sont étiquetés plutôt à droite.

   Bref, pour le citoyen de base, au-delà de l'aspect patrimonial et touristique de la cascade, les soubassements de la controverse ne sont pas suffisamment éclairés.

jeudi, 28 avril 2011

Rango

   C'est un film d'animation qui ne sort pas des studios les plus réputés (Pixar, Disney ou DreamWorks). Aux manettes, on trouve un habile faiseur, Gore Verbinski, pas connu cependant pour sa maîtrise du film d'animation. (C'est le réalisateur des trois Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, Le Secret du coffre maudit et Jusqu'au bout du monde.)

   Le personnage principal est un caméléon qui ne change pas de couleur... et dont on ne connaît pas le véritable nom ! (Ben oui, "Rango" est un pseudo qu'il prend dans un bar, je vous laisse découvrir dans quelles circonstances.)

   La première séquence est déroutante, verbeuse... et le spectateur attentif comprend qu'il s'agit d'une mise en abyme. Elle est un peu à l'image du film, très "second degré", pas toujours facile à saisir pour les bambins, d'autant plus que les dialogues sont écrits dans un langage plutôt relevé pour un public enfantin... sauf quand il y a des injures.

   Après cette introduction à moitié réussie, le film enchaîne les séquences emballantes : la lutte avec l'aigle du désert, le passage au saloon (où notre héros se révèle un mythomane de premier ordre... dommage que l'on ne l'ait pas fait doubler par Franck Dubosc), une poursuite par des Walkyries-chauves souris (si, si), entre autres.

   L'intrigue se met en place, sur fond d'injustice et de spéculation. Eh oui, le scénario est bon ! Ajoutez à cela une animation très soignée (pas aussi virtuose que dans les meilleurs Pixar toutefois) et des "caractères" bien trempés (de la biquette qui se fige au vieil oiseau-Indien, en passant par les taupes délinquantes et le super-serpent-qui-siffle-sur-nos-têtes), et vous obtenez un mélange réussi.

   Les cinéphiles peuvent aussi s'amuser à repérer les inévitables références aux westerns de légende. On a puisé dans les productions de Sergio Leone (dont l'un des acteurs fétiches incarne "l'Esprit de l'Ouest"), ainsi que dans des classiques comme Le Train sifflera trois fois. Quentin Tarantino semble aussi avoir été mis à contribution... et Gore Verbinski se permet même de s'autoparodier, puisque le surgissement des taupes ressemble à s'y méprendre à l'une des scènes de Pirates des Caraïbes !

   Bref, c'est un honnête divertissement, formellement soigné, pas idiot sur le fond.

13:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

mercredi, 27 avril 2011

L'Assaut

   C'est le nouveau film de Julien Leclercq, remarqué il y a quelques années pour un polar de science-fiction de bonne facture, Chrysalis.

   Ici, il est question du détournement de l'avion d'Air France par quatre terroristes du GIA, à la Noël 1994. La prise d'otages s'était terminée par un assaut victorieux des hommes du GIGN. Le personnage principal, Thierry, est incarné sobrement et efficacement par Vincent Elbaz. (Notons que le vrai Thierry a livré une narration de l'assaut tel qu'il l'a vécu et qu'il est au cœur d'un documentaire qui a été diffusé sur LCP.)

   Le réalisateur nous offre quatre visions de l'histoire : celle des terroristes, celle des hauts fonctionnaires français qui suivent la crise, celle des membres du GIGN (présentés comme des héros) et celle de l'épouse de l'un d'entre eux. Des images d'époque ont été ajoutées : elles avaient été diffusées dans les journaux télévisés. (Un caméraman s'était démené comme un beau diable pour ramener des images de l'assaut.)

   C'est très bien joué. Tous les acteurs, arabophones comme francophones, sont convaincants. Je mettrais juste un bémol sur le personnage de l'épouse, systématiquement montré comme faible, au bord des larmes. Mais, bon, il n'est pas facile d'être l'épouse d'un commando d'intervention.

   Le souci de réalisme est omniprésent. (Pour le scénario, on a puisé dans un bouquin paru en 2010, que les auteurs sont venus présenter sur TV5.) Grâce à une utilisation pertinente des sons (du bruitage notamment), on se retrouve même régulièrement dans la tête du héros. On n'apprend cependant pas grand chose sur le fonctionnement du GIGN. (Pour cela, mieux vaut visionner un documentaire de 2008.) Tel n'est pas le but du film, bâti sur la tension : même si on sait à peu près de quelle manière cela s'est terminé, on ne se remémore pas forcément tous les détails de l'affaire... le nombre de victimes notamment.

   Nombre de séquences sont spectaculaires. La réalisation est pêchue, nerveuse, parfois caméra à l'épaule. (Dans une grande salle, ça en "jette".) Cela rappelle le style de Paul Greengrass. La presse l'a noté, faisant référence au dernier (grand) film de ce metteur en scène, Green Zone, alors qu'il aurait été plus judicieux de rappeler l'excellent Vol 93. En effet, au-delà du film d'action maîtrisé, le propos est de pointer le fait que, dès 1994, des intégristes musulmans ont conçu un attentat spectaculaire contre un symbole occidental : la Tour Eiffel.

   Le principal manque du film est l'absence du contexte algérien : la guerre civile qui ensanglante le pays mais aussi les relations complexes entretenues par la France avec son ancienne colonie. Voilà ce qui aurait permis de faire un "grand" film. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant.

   Néanmoins, le succès commercial n'est pas tout à fait au rendez-vous. Je pense que c'est lié à l'ambiance qui régnait en France au moment de la sortie, pas très bien choisie. On était en pleine campagne des élections cantonales, avec un débat mal orienté sur l'islam et la laïcité. Une partie de la critique (celle qui a descendu le film) n'a peut-être pas apprécié une évidence rappelée par L'Assaut : ces terroristes étaient des hommes jeunes, des idéalistes, mus par une foi profonde (un aspect que l'on retrouve dans le Vol 93 de Greengrass).

   A ce détournement avorté a succédé une série d'attentats, en France, en 1995-1996.

14:15 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

mardi, 26 avril 2011

A Rodez, bonjour les vélos !

   Ce n'est un secret pour personne : le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est un grand amateur de cyclisme. Il arrive qu'on le voie, le week-end, pratiquer son sport de prédilection. Il s'est démené pour faire venir le Tour de France et soutient d'autres manifestations en liaison avec la pratique du vélo.

   Le buzz du moment tourne autour d'une mesure décidée par la mairie : la subvention de l'achat de vélos électriques. Le 23 avril dernier, les quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre, abordaient le sujet, juste après l'annonce faite par la municipalité.

   Il est fort possible que quelques Franciliens en vacances dans le département aient fait remonter l'info puisque, quelques jours plus tard, des médias nationaux se sont emparés de l'affaire. Cela a commencé, le 25 avril, par une dépêche AFP... qui a été largement copiée.

   Premier copieur : le site de France24 qui, au moins, cite sa source. Le gag est qu'il reprend la photographie illustrant la dépêche AFP, en remplaçant la légende par... le premier paragraphe de la dépêche, qui se retrouve donc deux fois dans l'article !

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   Deuxième copieur : France 3 Midi-Pyrénées, dont le site internet propose un article signé Michel Pech... qui n'est que la copie conforme de la dépêche AFP ! A moins que ce journaliste ne travaille pour les deux médias, il s'agit d'un plagiat, la source n'étant pas mentionnée. Seule l'illustration diffère :

politique,presse

   Troisième copieur : Midi Libre lui-même, dans un second article, du 26 avril. Cette fois-ci, même si l'on sent que le (la) journaliste a "tapé" dans la dépêche AFP, il y a eu effort de réécriture. On a aussi choisi une illustration plus pertinente.

   De son côté, Centre Presse du même jour se contente d'ironiser sur le faible nombre d'adeptes du pédalage en centre-ville :

politique,presse

   On apprend donc qu'un journaliste de France Info était présent pour réaliser un sujet (déjà abordé en 2009 par la station). C'est pourtant dans le journal de 13 heures de France Inter de ce mardi 26 que j'ai entendu un petit reportage (où l'on entend des points de vue critiques) consacré au sujet. (Je pense que le journaliste doit travailler pour les deux radios.) Signalons que France Inter est, en terme d'écoute, la deuxième radio du département, après l'indéboulonnable Totem.

   Cela fait tout de même beaucoup de bruit pour une mesure somme toute anecdotique.

 

dimanche, 24 avril 2011

Légion d'honneur, mon amour !

   La nouvelle promotion de civils décorés nous réserve de belles surprises. Le Monde s'est intéressé à quelques figures médiatiques. La consultation de l'intégralité des listes publiées au Journal Officiel du 24 avril permet de tirer des conclusions.

   La légion d'honneur est d'abord un moyen de panser les plaies de quelques victimes du suffrage universel (les électeurs sont si ingrats...) ou de virés du gouvernement, qui ont l'amabilité d'accepter. Ainsi, Claudie Haigneré (deux fois ministre de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2005) et Raymond Soubie (ancien conseiller notamment de Nicolas Sarkozy) sont élevés à la dignité de grand officier. Dans le même genre, on a Xavier Darcos (ministre délégué de Jean-Pierre Raffarin, ministre de plein exercice de François Fillon), qui devient commandeur.

   Moins connus sont les dizaines de chefs d'entreprises (signalons toutefois le cas de Marc Senoble, nommé chevalier), de praticiens hospitaliers, de dirigeants d'associations à qui l'on attribue le précieux hochet. La justice, bien que malmenée par le pouvoir exécutif, n'est pas oubliée. Cela va jusqu'au procureur général près la Cour d'Appel d'Amiens, qui devient officier par la grâce du ministre dont il dépend. Gageons qu'il saura conserver une totale indépendance dans l'exercice de ses fonctions.

   Il est aussi frappant de constater que l'appartenance à un organisme de contrôle du pouvoir exécutif semble favoriser l'obtention de la précieuse médaille. Le cas le plus emblématique est celui de Pierre Steinmetz, membre du Conseil constitutionnel (où il a été nommé par Jacques Chirac), élevé au grade de commandeur. Cela me semble particulièrement déplacé alors que le Conseil a régulièrement à se prononcer sur des textes de loi parfois très controversés.

   Tout aussi malvenues me paraissent :

- l'élévation au grade de commandeur d'un président de chambre de la Cour des comptes

- la promotion au grade d'officier de conseillers maîtres à la Cour des comptes (sur le contingent du Premier ministre)

- la nomination de la présidente et d'un conseiller d'une section de Chambre régionale des comptes

   On remarque aussi quelques nominations "paillettes" : l'un des ténors (de droite) du barreau de Paris Francis Szpiner, devient commandeur, tout comme l'inoxydable Yvette Horner. Parmi les sportifs connus, les gens du Sud-Ouest relèveront la nomination d'un jeune retraité, le rugbyman Fabien Pelous.

   Chaque promotion réserve quelques surprises. Ainsi, le maire de Bastia (radical de gauche) Emile Zuccarelli, ancien député, ancien ministre sous Pierre Bérégovoy et Lionel Jospin, devient officier. On est encore plus surpris de retrouver sur la liste des nouveaux chevaliers Claude Poperen (le frère du socialiste Jean), longtemps communiste, ancien dirigeant de la CGT !

   Il me reste à aborder le cas des Aveyronnais (au sens large). Pierre Soulages est élevé à la dignité de grand officier (il était devenu commandeur sous François Mitterrand... quand je vous dis que le snobisme n'est ni de gauche ni de droite...) :

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    La préfète du département, Danièle Polvé-Montmasson (page 11 du décret), devient officier (comme sa collègue du Tarn, pour qu'il n'y ait pas de jaloux). On peut ajouter à cette liste deux papys de la politique aveyronnaise (page 12 du même décret), l'ancien sénateur et maire de Sévérac-le-Château Bernard Seillier (le souverainisme mène à tout, même aux médailles en chocolat) et l'ancien vice-président du Conseil général René Quatrefages. L'une de ses collègues, encore en activité, va recevoir la même décoration : Renée-Claude Coussergues, élue du canton de Sainte-Geneviève-sur-Argence (page 3 du décret : elle figure sur le contingent du Premier ministre, contrairement à ses anciens collègues, nommés sur le contingent du ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales).

   Tout ce beau monde va donc rejoindre Jean-Claude Luche, nommé en janvier dernier. Il ne fait aucun doute que le gouvernement identifie clairement la "Majorité départementale" aveyronnaise à la majorité présidentielle... et vice versa. Les étiquettes politiques, masquées pendant la campagne des récentes élections cantonales, sont déjà en partie ressorties.

"Gasland"... et la France

   J'ai vu une version raccourcie du film (d'une durée d'environ trois-quarts d'heure, le double pour la version intégrale), projetée lors de réunions d'information (elles se sont multipliées ces dernières semaines dans le Sud du Massif Central).

   L'auteur, Josh Fox, n'était sans doute pas destiné à s'engager dans un combat de ce type.  (Apparemment, il travaille dans le milieu du théâtre.) Comme il l'explique au début, c'est parce qu'il a été contacté par une entreprise qui exploite les gisements de gaz de schiste qu'il s'est renseigné... et qu'il est devenu farouchement opposé aux procédés industriels mis en oeuvre.

   Dans la lignée des (bons) documentaristes polémiques américains, il fait le lien entre pouvoir politique et lobbying économique. Le paradoxe est que, si c'est bien sous la présidence républicaine de George W Bush que les entreprises du secteur ont obtenu des facilités d'exploitation, c'était en contradiction avec la législation protectrice de l'environnement (notamment de l'eau), mise en place sous un autre président républicain, Richard Nixon (qui ne fut pas que le poseur de micros du Watergate... il avait cependant dû composer avec un Congrès démocrate). On retrouve l'influence de Michael Moore quand le réalisateur nous montre les difficultés qui se sont présentées à lui quand il a voulu rencontrer des représentants des industriels.

   Vient ensuite la description des procédés mis en oeuvre. N'étant pas biochimiste, je n'ai pas pu apprécier toute la poésie des noms qui nous sont débités. Reste que quelques-uns d'entre eux évoquent plutôt des produits toxiques. A cela s'ajoute la description, pédagogique, de l'hydrofracturation. Elle nécessite des quantités pharaoniques d'eau... sans parler de son transport. (Au passage, signalons qu'au niveau du sous-titrage, on semble avoir eu des problèmes à convertir les gallons en litres...)

   Mais la partie la plus touchante du film est celle qui propose les témoignages de ceux qui subissent déjà les conséquences de l'exploitation des gaz de schiste. Josh Fox s'est rendu en Pennsylvanie, puis dans l'Ouest des Etats-Unis, notamment au Texas et au Colorado... et ce qu'il nous montre fait frémir.

   Les humains comme les animaux (dont les poils tombent) deviennent malades. Cela semble dû à la consommation de l'eau. A la pollution de l'eau s'ajoute celle de l'air. Dans les régions très rurales (où la densité est inférieure à cinq habitants par kilomètre carré), il n'existe souvent pas de système public d'adduction d'eau. Les habitants sont donc conduits à forer leur propre puits pour accéder à une source souterraine. Ce sont ces sources qui sont contaminées. Cela nous donne les scènes les plus spectaculaires du film, avec cette eau du robinet qui prend feu au contact de la flamme d'un briquet...

   Les défenseurs des industriels ont d'ailleurs tenté de démonter cet argument... ce dont on retrouve une trace dans l'une des interventions de la ministre de l'Ecologie (du Développement durable, des Transports et du Logement), Nathalie Kosciusko-Morizet, lors du débat qui s'est tenu le 29 mars 2011 à l'Assemblée nationale (voir dans le dernier quart du compte-rendu). Si j'étais mauvaise langue, je dirais qu'il ne faut pas oublier que la ministre est polytechnicienne, même si elle  a choisi une spécialisation en biologie. Pour être honnête, il faut ajouter que c'est son prédesseur, Jean-Louis Borloo, qui a signé les permis d'exploration qui font polémique en France.

   Dans notre beau pays, on se soucie beaucoup de la question énergétique. Les élites qui nous gouvernent, au-delà d'un discours désormais très convenu sur le développement durable, semblent surtout préoccupées par le nucléaire et les énergies fossiles. On croit que la France en est dépourvue. C'est une erreur, comme on peut le constater sur le site du ministère du Développement durable. Si, pour l'instant, c'est l'exploitation des gisements "classiques" d'hydrocarbues qui a été privilégiée, de nombreux permis d'exploration ont été accordés... et d'autres sont envisagés.

   L'Aveyron est concerné à deux niveaux. Le Sud-Est du département (tout comme la Lozère, le Gard et l'Hérault) est menacé par le permis de Nant (du nom d'une commune aveyronnaise) :

Aveyron schistes LaDépêche 27 01 2011.jpg

   On remarque que, concomitamment à ce permis, d'autres ont été accordés, pour le Gard seul et pour l'Ardèche (celui de Villeneuve-de-Berg). Comme aux Etats-Unis, les régions touchées sont, en général, à faible densité de population. Ce sont des groupes puissants qui ont obtenu les permis : une filiale de Total (Total Gas Shale Europe), GDF-Suez et surtout Schuepbach Energy LLC, une entreprise texane qui utilise les procédés mis au point par Halliburton... et qui visiblement n'a pas l'intention de renoncer (du moins, pas sans d'appréciables compensations).

   Sur un blog de sensibilité écologiste, on peut trouver une carte plus précise du territoire aveyronnais concerné par le permis de Nant :

Carte topo.jpg

   Mais une autre partie du département est menacée : le Quercy, inclus dans ce qui pourrait devenir le permis de Cahors :

Permis de Cahors LaDépêche 02 03 2011.jpg

    Des questions restent posées. Est-il possible d'exploiter ces fameux gaz de schiste sans provoquer les dégâts montrés dans le film Gasland ? Accorder un permis d'exploration n'est-il pas une manière de se lier les mains, ceci devant forcément déboucher sur un permis d'exploitation ? Les citadins qui nous gouvernent ont-ils l'intention de s'asseoir sur la qualité de vie des ruraux ?

   Notons qu'en Seine-et-Marne, terre d'élection de piliers de l'UMP comme Christian Jacob et Jean-François Copé, l'exploration est menée par une société "indépendante", Toreador Ressources Corporation, dont le vice-président se nomme Julien Balkany (demi-frère de Patrick Balkany...) et dont l'un des principaux dirigeants est un autre Français, polytechnicien, énarque, ancien de Total : Bernard de Combret.

   Affaire à suivre...  

vendredi, 22 avril 2011

Waste Land

   C'est un documentaire consacré à l'artiste brésilien Vik Muniz, plus précisément au projet qu'il a réalisé avec des catadores, des trieurs de déchets issus des favelas, qui travaillent à Jardim Gramacho, dans ce qui a la réputation d'être la plus grande décharge du monde, à Rio de Janeiro.

   Le film commence par nous présenter l'artiste, que je ne connaissais pas. Il est lui-même issu d'une famille pauvre... et a failli ne jamais pouvoir développer son art : il s'est pris une balle dans la cuisse après avoir tenté de séparer deux types en train de se bagarrer ! Dans son malheur, il a eu de la chance : il a été indemnisé, ce qui lui a permis de partir aux Etats-Unis. Là, après quelques galères, il a "fait son trou" : il est devenu l'un des artistes contemporains les plus côtés. En gros, maintenant, il est pété de thunes. Il a bâti sa réputation sur sa capacité à créer de véritables oeuvres d'art à partir d'objets de récupération. Franchement, les oeuvres qu'on nous présente à l'écran sont bluffantes !

   La deuxième partie du film est consacrée à la décharge et à ceux qui y travaillent. C'est un formidable documentaire social (qui en dit long sur les inégalités au Brésil), d'où émergent quelques personnalités fortes et attachantes, filmées de près : elles vont participer au projet de l'artiste.

   C'est fou ce que l'on peut trouver dans une décharge. L'une des "vedettes" du lieu a fondé une association et récupère les livres jetés (parfois à peine lus après leur sortie en librairie !). Il a créé une bibliothèque gratuite pour les gens du coin. Il se cultive aussi : il a lu Le Prince de Machiavel.

   La peinture n'est pas absente des tas de déchets : au détour d'une fouille, on trouve une reproduction de Marat assassiné, de David (rapidement commenté ici)... ce qui donne une idée à Viktor Muniz.

   On nous montre à la fois la difficulté (et la dangerosité... sans toutefois aborder la question des maladies qu'ils peuvent attraper) du travail des "récupérateurs" et leur dignité.  On pourrait même parler de leur beauté. C'est que, comme pour un film, il y a eu un casting. Les hommes choisis ne sont pas des beaufs et les femmes ont toutes du charme... et ont connu un parcours cahotique. Notons que la musqiue d'accompagnement (composée par Moby) n'est pas désagréable.

   Vient ensuite la phase de réalisation des oeuvres. Durant son passage dans la décharge, Vik Muniz et son assistant (sans doute moins philanthrope que lui) ont pris quantité de photographies. Certaines sont sélectionnées pour servir de support à l'oeuvre. Les images vont être reconstituées sur le sol d'un hangar, à l'aide de produits de récupération. De surcroît, l'artiste fait participer les modèles à la création. A la fin, le résultat est pris en photographie du dessus. C'est saisissant.

   La dernière partie du film montre la réception des oeuvres et le devenir des modèles, qui se verraient bien quitter la décharge et ce travail finalement peu reluisant. Tous n'ont pas connu un destin favorable...

 

   P.S.

   Le site dédié est sympa.

   Plus encore que le site, je recommande la brochure de présentation éditée en partenariat avec Amnesty international.

09:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, film, cinéma

lundi, 18 avril 2011

Robert Ménard et le F.N.

   C'est l'une des polémiques du moment, qui voit certains membres de l'intelligentsia médiatique (de gauche) s'en prendre parfois violemment à celui qui fut l'un des leurs, Robert Ménard.

   L'ancien directeur de Reporters Sans Frontières n'est plus en odeurs de sainteté depuis qu'il fait cavalier seul. A-t-il franchement viré de bord ? A-t-il quitté les rivages ensoleillés de la Vraie Croyance (de gôche) pour le côté obscur de la Force médiatique (de droite, voire pire) ? Autant dire tout de suite que le débat ne vole pas haut, à l'image de ce que l'on a pu voir récemment sur France 2.

   Dans cet extrait, il est question des propos de Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. Robert Ménard se trouve face à Edwy Plenel, (directeur de Médiapart, qui fut en pointe dans l'affaire Bettencourt), un ancien pote qui se refuse à le tutoyer en public désormais... et qui ne le laisse pas en placer une. En bon marxiste, Plenel cause structures économiques et sociales. Il laisse volontairement le reste de côté. (C'est un mode de pensée, peut-être hérité du trotskysme, qui a déjà coûté cher à Lionel Jospin en 2002 : il a cru que ses seuls résultats économiques lui vaudraient une élection facile, négligeant les mentalités et le vécu quotidien de ses concitoyens.)

   Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que dit Ménard : le Front national n'a, pour l'instant, pas tant changé que cela (il a juste été toiletté pour les besoins des caméras)... mais il est plus influent aujourd'hui qu'il y a 20 ans, c'est sûr. Dans l'extrait de l'émission d'Yves Calvi, Plenel n'argumente pas, il dénigre... et finit par balancer à R. Ménard ses déclarations en faveur de la peine de mort. (Pour les gens de gauche, c'est une ignominie qui ne peut se comparer, pour les conservateurs, qu'aux gestes que commettent ceux qui traînent dans la boue les Saints Sacrements de Notre Sainte Mère l'Eglise.) Comme si les électeurs de gauche étaient aussi rebutés par la peine de mort que cela... Nos bons intellectuels devraient un peu plus fréquenter les cafés et les marchés, ils en entendraient de belles.

   Sur le plateau, personne ne défend Robert Ménard, qui doit en plus répondre aux attaques d'Ariane Chemin, qui, bien que plus courtoise, n'argumente pas davantage. Signalons que la journaliste est une ancienne du Monde, qui officie désormais au Nouvel Observateur, qui a descendu en flamme le dernier bouquin de Ménard, Vive Le Pen !... sauf que, dans la critique de Marie Guichoux, il n'est pratiquement jamais question du contenu du livre. Par contre, on a droit à une relecture de la biographie de R. Ménard... et le moins que l'on puisse dire, c'est que les attaques ne sont pas d'une excessive subtilité.

   On est allé chercher dans le passé du journaliste et dans ses déclarations récentes tout ce qui pouvait le relier à l'extrême droite. C'est donc un portrait à charge qui évoque, ô surprise, l'enfance du bonhomme. Ben oui, figurez-vous que son papa en pinçait pour l'Algérie française : c'était un sympathisant de l'OAS. Bon, le môme avait 8-10 ans à l'époque et, devenu adolescent, il a milité à l'extrême-gauche, mais, hein, bon sang ne saurait mentir. C'est vraiment dégueulasse comme procédé. (Incidemment, les Rouergats seront ravis d'apprendre que la famille de pieds-noirs, après son départ d'Algérie, s'est installée à Brusque, charmant village du Sud de l'Aveyron :

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    On sent qu'il y a volonté de démolir le bonhomme et d'éviter que son bouquin ne connaisse le succès. Il est venu aujourd'hui le présenter sur RTL, la station de radio qui l'emploie (pas très déontologique tout cela...) : il y tient des chroniques (pas trancendantes) et intervient régulièrement dans une émission de commentaire de l'actualité (brouillonne et tapageuse).

   Après tout, je vais peut-être acheter ce bouquin.

samedi, 16 avril 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 171

   L'éditorial de Gérard Galtier est consacré à la mise en place du nouvel exécutif départemental. Il y pointe les contradictions de la gauche mais aurait pu insister davantage sur la fin de la fiction des "sans étiquette", massivement soudés à la "Majorité départementale". On remarque aussi que Jean-Claude Luche a verrouillé le Conseil : les vice-présidents sont désormais majoritairement des proches ; l'influence de Jean Puech se fait moins prégnante. Le risque est que Jean-Claude Luche ne reproduise le mode de fonctionnement de son prédécesseur.

   L'un des principaux articles concerne les turbulences à la tête de la MJC ruthénoise. Apparemment, plusieurs possibilités sont envisagées pour remplacer l'actuel directeur... et l'une d'entre elles n'est pas sans m'étonner : "Avec l'un, le maire pourrait, dit-on, la faire fermer à un blog qui le dérange"... Serait-ce une manière détournée de désigner l'un des responsables d'Aligorchie ?

   Une fois n'est pas coutume, le journal s'en prend à l'un des proches de Jean-Claude Luche, l'inévitable Jean-Claude Anglars, peut-être le roi du cumul dans le département. Le Nouvel Hebdo ne s'est pas intéressé à l'affaire Guillaume Anglars, mais plutôt à l'appétit jamais assouvi du vice-président du Conseil général, dont je suis persuadé qu'il pense un jour succéder à J.-C. Luche.

   Les derniers soubresauts des élections cantonales sont abordés à travers trois exemples. Il est surtout question de Mur-de-Barrez. La semaine dernière, l'ancien conseiller général Bernard Monzie a publié une longue tribune dans le Bulletin d'Espalion, où perce une forte inquiétude pour le canton, non pas en raison de l'élection d'un conseiller de gauche (Daniel Tarrisse), mais à cause de la future entrée en application de la loi sur les territoires (initiée et votée par la droite).

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   Le non-dit porte sur l'argent : dans le département, de nombreux cantons jalousent la relative aisance financière du Carladez, qui repose sur les redevances versées par EDF... De là à penser que les élus de Brommat ne voudraient pas partager avec les cantons voisins...

   On perçoit aussi l'écho des dernières cantonales dans le petit article consacré à la commune de Saint-Léons, située dans le canton de Vezins-de-Lévézou. Certains conseillers municipaux seraient entrés "en résistance" contre le maire Olivier Monteillet... qui s'était présenté contre le conseiller général sortant Arnaud Viala. S'agit-il de règlements de compte ?

   Enfin, dans un entrefilet consacré à la commune de Naucelle il m'a semblé reconnaître la "patte" de Bernard Mazars, sèchement battu en mars dernier par le sortant Jean-Paul (Mazars lui aussi). Il me paraît n'avoir pas encore digéré sa défaite.

   On trouve encore d'autres choses dans ce numéro du Nouvel Hebdo, à commencer par la traditionnelle volée de bois vert administrée à la tête de turc du journal, Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château. On lira aussi avec profit la réponse (pas trop énervée) du maire de Rodez au courrier d'un lecteur concernant l'îlot Bonald.

   Le journal s'achève par deux conseils de lecture. Le premier livre, en souscription (il sortira le mois prochain) est consacré à la grève des gantiers de Millau en 1911. Le second (déjà en vente), La Bataille de Carmaux, traite de la résistance dans le Tarn et l'Aveyron.

vendredi, 15 avril 2011

Bernard Saules hyperactif

   Le nouveau conseiller général de Rodez-Est et conseiller municipal (d'opposition) de Rodez ne cesse de faire parler de lui. Cette semaine, il a les honneurs du Ruthénois (numéro 59) qui, en page 2, relève un hommage très particulier :

politique

    C'est en lien avec la dernière séance du Conseil municipal de Rodez (du 8 avril dernier), qui a vu le maire de la commune du Piton, Christian Teyssèdre, rendre un hommage croc-en-jambes à celui qui est censé se trouver à la tête de l'opposition (page 2 du compte-rendu) :

politique

   Il est des félicitations qui valent bien des coups de poignard...

   Mais il est difficile d'accuser le maire de Rodez d'être tombé dans l'attaque personnelle. Son intervention, sans doute ironique, ne faisait que rappeler un fait établi : Bernard Saules n'est guère assidu aux séances du Conseil municipal de la commune qu'il ambitionne de gérer.

   Le 8 avril, il était donc "excusé" : il a argué d'un rendez-vous professionnel.

   Cependant, lors de la séance précédente, celle du 25 février, il n'était pas là non plus, sans que la moindre excuse ait été avancée... et pour cause : il avait séché la séance pour s'envoler vers Paris. On avait ainsi pu le voir dans le public de l'émission Téléfoot du dimanche suivant...

   ... Et il était aussi absent de la séance précédente, celle du 17 décembre 2010 (apparemment avec une excuse : un mot des parents, peut-être ?).

   Que l'on se rassure, il était bien présent le 15 novembre... mais pas le 20 septembre 2010, là encore avec une excuse.

   Sur les cinq premières séances de l'année 2010, deux se sont déroulées sans Bernard Saules : celles du 9 avril et du 5 juillet. En 2009, il avait été plus assidu, même s'il n'avait pas assisté à toutes les séances. En 2010, son taux de présence est tombé à 50 %. En 2011, pour l'instant, à 0 %.

   On va me dire : mais c'est parce qu'il est très pris. En effet, à son travail au Crédit agricole il ajoute ses fonctions au sein de l'U.N.A.F. (l'Union Nationale des Arbitres de Football), son mandat (non rémunéré) de conseiller municipal de Rodez et celui (rémunéré) de conseiller général de Rodez-Est. Il va falloir choisir, monsieur Saules ! Ou alors les électeurs ruthénois pourraient commencer à penser que celui qui s'est présenté comme un homme neuf, faisant de la politique autrement, n'est qu'un bonimenteur de plus.

   On a commencé à avoir quelques doutes dès l'élection des vice-présidents du Conseil général de l'Aveyron : Bernard Saules ne s'est pas vu octroyer le prestigieux poste (ce qui est après tout fort logique : qu'il fasse d'abord ses preuves comme simple conseiller général de la majorité... et il y a du boulot),  alors que Jean-Claude Luche en avait fait un argument de campagne. Oui, rappelez-vous, c'était dans Centre Presse (aussi dans Midi Libre, mais leur archivage numérique ne vaut pas tripette), le 10 mars dernier :

politique

   Mais Bernard Saules n'est pas reparti les mains vides. Dans Midi Libre du 8 avril, on apprenait qu'on lui avait attribué un beau hochet : le poste de conseiller général délégué au contrat territorial de l'agglomération ruthénoise... la planque idéale pour préparer les municipales de 2014 !

   J'attends aussi de savoir quelle décision le nouveau conseiller général va prendre concernant ses activités professionnelles. Il me semble bien avoir entendu pendant la campagne que, s'il était élu, il se mettrait en disponibilité du Crédit agricole. Sinon, il est à craindre que d'autres séances du Conseil municipal de Rodez ne se déroulent sans lui... du moins jusqu'à la campagne de 2014 !

jeudi, 14 avril 2011

Interro surprise pour Cécile Duflot

   Je retarde un peu sur le sujet, mais je dois avouer que la carrière de la secrétaire nationale des Verts ne fait pas partie de mes sujets de préoccupation. Je suis tombé sur le buzz en effectuant des recherches sur la catastrophe qui frappe le Japon.

   J'ai donc appris que, interrogée sur BFM TV, la miss écolo avait situé le Japon... dans l'hémisphère Sud ! (Je ne reviens même pas sur la faute de français "cet accident ayant survenu"...) Observons un planisphère pour nous en convaincre :

Duflot Japon.jpg

    J'ai encerclé de noir le territoire japonais et fait figurer l'emplacement de l'équateur par un trait rouge épais. Comme on peut le voir, le risque de confusion est faible.

   On pourrait se dire, après tout, que c'est lié au stress, que c'est un lapsus, qu'elle ne peut pas être omnisciente et que nombre de politiques font régulièrement la preuve de leur inculture. (De Nicolas Sarkozy sur Al Qaïda à Frédéric Lefebvre sur "Zadig et Voltaire" en passant par Philippe Douste-Blazy et les juifs britanniques, la presse qui ne se veut pas de complaisance a eu du grain à moudre.)

   Mais là, tout de même, c'est un peu gros, sur un sujet hyper médiatisé, abondamment illustré par des cartes précises. De surcroît, j'ai appris que Cécile Duflot est titulaire d'un DEA de géogaphie (consacré au "lieux de vacances", d'après Le Monde) !

   Certains mauvais esprits sont allés jusqu'à se demander si Cécile Duflot pourrait situer sur un planisphère les îles Maldives (entourées de jaune sur la carte), où elle fut récemment amenée à se rendre en vacances (c'est tout de même une spécialiste de ce genre de lieux !), provoquant une mini-polémique dont en gros presque tout le monde se fout.

   Le plus consternant dans cette affaire est qu'en face la journaliste Ruth Elkrief (elle-même titulaire d'un DEA en Sciences politiques) n'a pas rectifié. Etait-ce indulgence ? Etait-ce dû à la méconnaissance ? Un grand merci en tout cas à l'envoyé spécial qui a remis les choses à leur place (voir la fin de la vidéo).

   Cette jeune femme ambitieuse (elle pense à l'élection présidentielle en s'épilant) devrait tout de même améliorer ses connaissances géographiques. Au sein d'Europe-Ecologie-Les Verts, on pourrait lui conseiller les services d'une prof de collège aveyronnaise (récemment candidate sur le canton de Rodez-Est), Emily Teyssèdre-Jullian...

   P.S. (4 juin 2011)

   J'ai découvert tardivement la chronique de Tanguy Pastureau. J'adore !

dimanche, 10 avril 2011

Le musée Toulouse-Lautrec

- Dis, tu fais quoi samedi ?

- Euh, rien de spécial, a priori. Pourquoi ?

- Je viens sur Albi. J'ai envie de visiter le musée Toulouse-Lautrec et la cathédrale. Tu m'accompagnes ?

- Euh...

- Je t'invite au resto !

   Convaincu par la perspective d'une bonne bouffe qualité artistique des arguments, me voilà donc rendu dans le chef-lieu tarnais. En début d'après-midi, il y avait quand même du monde, mais on ne se bousculait pas trop.

   Cela commence par le rez-de-chaussée, où sont placées les oeuvres évoquant la jeunesse de l'artiste, sa famille, ses fréquentations, ses influences. Au bout, dans un coin, se trouvent les tableaux consacrés à ce que l'on pourrait appeler les "femmes de mauvaises vie". Notons que dans chaque salle sont accessibles des fiches d'explication bien conçues (mais, bon, faut se les trimbaler devant les oeuvres). Si l'on est moins radin, on peut, contre un supplément payé en caisse, se balader avec un casque : certaines oeuvres bénéficient d'un commentaire spécifique.

   Ensuite, il faut se rendre dans une autre aile du bâtiment, monter un petit peu. On accède à un auditorium (environ deux fois plus grand que celui du musée Fenaille, à Rodez). Un film d'environ une demi-heure y est projeté. On y apprend l'histoire de Toulouse-Lautrec ; on y voit nombre de ses oeuvres, projetées toutefois sans ordre, sans réel commentaire. Dans la salle, des papys en profitent pour piquer un roupillon, pendant que Madame est captivée par ce qui passe à l'écran. L'Aveyronnais que je suis se doit de signaler que le peintre tarnais nommé Toulouse a passé l'essentiel de sa jeunesse... en Aveyron, au château du Bosc.

   Quand on sort de là, on peut accéder à l'autre partie des collections, plus intéressante à mon avis. On y découvre les croquis et lithographies de l'artiste puis, en bas, les affiches qui l'ont rendu célèbre.

   Alors que j'associais plutôt Toulouse-Lautrec au côté graveleux de son oeuvre, j'ai été surpris de voir que beaucoup de ses productions sont très gracieuses, comme la Femme qui tire son bas :

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    Elle semble jeune ; elle est jolie, "prise sur le fait"... et le bras gauche est positionné de manière pudique, pour masquer le pubis... ce qui permet de vendre des reproductions de l'oeuvre en cartes postales. Cette étude a abouti à une oeuvre finale moins angélique :

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    La femme est un peu moins jolie... et semble triste. A côté d'elle se trouve sans doute une maquerelle. Il s'agit donc d'une prostituée, dont on ne prend plus soin de masquer le gagne-pain : son pubis.

   J'aime chez Toulouse-Lautrec ce côté "envers du décor", qui montre sans fard ces femmes du monde des lumières, comme Madame Poupoule à la toilette :

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    Dans le même genre, au Musée d'Orsay, on peut voir une superbe Femme seule (j'aurais bien titré cela : "Cre-vée !")

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   On remarque la fréquence des "scènes de lit", soit coquines (il est fait allusion à une relation charnelle), soit tendrement descriptives (le modèle est dans une posture d'abandon). Dans le genre "réaliste", il y a Deux filles dans le lit :

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    Dans le genre intimiste poétique, il y a la Femme couchée (dont une version se trouve au Brooklyn Museum) :

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   Pour moi, le crayonné atteint un sommet quand il tente de restituer les mouvements, comme avec  la danseuse Loïe Fuller (le lien mène à un blog qui propose deux courts films d'époque... assez étourdissants, ma foi) :

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    L'attention de Toulouse-Lautrec s'est aussi beaucoup portée sur les animaux. Il semblait fasciné par les chevaux, qu'il n'insère en général que dans des oeuvres "sérieuses". Par contre, il recourt à d'autres quadrupèdes dans un but humoristique, comme dans Entre trois-z-yeux (que je n'ai pas vu au musée d'Albi) :

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   Les deux premiers appartenant au chien, je vous laisse imaginer ce qu'est le troisième oeil...

   Moins scabreuse est l'Invitation à une tasse de lait :

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    Le texte du dessous dit ceci : Henri de Toulouse Lautrec sera très flatté si vous voulez bien accepter une tasse de lait le samedi 15 mai vers 3 heures et demi après midi. (On peut l'acheter en carte postale à la boutique du musée.)

   Enfin, voici mon kiff perso, le Dîner des Tarnais, bien caché dans un coin de la salle du bas :

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   Pour aller plus loin, outre la visite du musée, je vous conseille le site de la Fondation Toulouse-Lautrec, qui fourmille d'oeuvres (même si rien ne remplace le face-à-face direct avec la production de l'artiste).

13:26 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, culture, peinture

samedi, 09 avril 2011

Une carte approximative dans "Groland.con"

   L'émission diffusée ce samedi 9 avril est aussi réjouissante que les précédentes. Cependant, au détour d'un sujet consacré aux bons endroits où passer ses vacances (à par le Groland... rien), voici ce sur quoi je suis tombé :

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   Je me suis concentré sur l'Europe mais, en cherchant un peu, on peut trouver d'autres anomalies, ailleurs sur la carte.

   Cela commence par l'absence du Luxembourg, alors que Belgique et Pays-Bas semblent accompagnés d'un territoire qui n'existe pas.

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    Cela continue par les pays baltes, qui ne sont que deux sur la carte (en compagnie de l'enclave russe de Kaliningrad), au lieu de trois. 

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   On termine par les Balkans, où les cartographes ont parfois du mal à suivre le rythme des modifications territoriales, assez nombreuses à être survenues depuis les années 1990 :

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   On pourrait continuer avec le Proche-Orient, où Israël occupe une taille en réalité bien moins importante que ce qui est montré par la carte "grolandaise".

   Bon, les gars, va falloir secouer les puces de vos assistants !

22:19 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : humour, médias

lundi, 04 avril 2011

Une presse partisane

   On peut être un hebdomadaire local de qualité, en bonne santé financière (à ce qu'il me semble)... et avoir une conception très particulière de la neutralité politique. C'est le cas d'une vénérable publication aveyronnaise, le Bulletin d'Espalion.

   A la base, comme son lectorat est nord-aveyronnais, on se doute bien qu'il ne va pas pencher du côté du bolchevisme. Mais, pendant la campagne des récentes élections cantonales, j'ai senti comme une sorte d'engagement de la part de la rédaction (d'une partie d'entre elle, du moins). Ce fut particulièrement visible dans le numéro paru juste avant le premier tour, vendredi 18 mars. Les pages 4 et 5 étaient consacrées aux tribunes politiques. Voici ce qu'on pouvait y lire (j'ai ôté de l'image les publicités) :

Bulletin 18 03 2011.JPG

    Sur cinq tribunes, trois sont en faveur de la "Majorité départementale" (qui, paradoxalement, a finalement recueilli moins de voix que la "minorité"). Page de gauche, c'est le responsable des jeunes du Modem aveyronnais qui s'exprime, sans prendre parti pour un camp. Par contre, la page de droite est véritablement colonisée... par la droite. On peut lire successivement une tribune de Jean-Claude Luche et un communiqué du Conseil général, suivis, comme c'est étonnant, par une déclaration de son président. Même le bref article consacré au débat qui l'a opposé à Guy Durand est d'une objectivité douteuse. La fin est rédigée ainsi : "Tout au long de ce face à face courtois, Jean-Claude Luche s'est montré pugnace et convaincant, bon connaisseur des dossiers devant un Guy Durand qui a détaillé le programme de la gauche." Le sous-entendu est : Guy Durand, lui, ne connaissait pas les dossiers, une reprise d'un argument de J.-C. Luche. C'est évidemment faux, mais, parmi ceux qui n'ont pas suivi le débat, qui aura décelé la supercherie ?

   En bas de page surnage un communiqué de Pierre Pantanella, du PS. Ouf, l'honneur est sauf !

   Je ne m'attarderai pas sur l'analyse qui est faite des résultats du second tour, dans le numéro du 1er avril. Mon attention a été attirée par autre chose. Voici ce que l'on pouvait voir en Une :

Anglars bis Bulletin 01 04 2011.jpg

   Vous allez me dire, voilà qui annonce un petit article sympa, qui met en valeur un jeune gars bien de chez nous. Sauf que, quand on lit l'article, on se dit qu'il ne s'agit pas de monsieur-tout-le-monde. Il n'est pas donné à n'importe quel élève de Première d'obtenir un stage à l'Elysée. Et là, un doute m'effleure : se pourrait-il que ce jeune, originaire de Sébrazac, ait un lien de parenté avec le maire de cette commune, vice-président du Conseil général de l'Aveyron ? Voilà qui expliquerait l'obtention du stage prestigieux.

   De surcroît, quand on lit l'article, ce ne sont que louanges... plutôt adressées aux adultes qui travaillent au Château qu'au jeune homme d'ailleurs : "Guillaume aura côtoyé beaucoup de grandes figures du monde politique français ainsi que de nombreux conseillers, tous formidables par leurs compétences reconnues et leur dynamisme." Comme c'est beau ! Comme c'est grand ! J'en ai la larme à l'oeil. On est vraiment bien gouvernés, y a pas à dire ! (Curieusement, les électeurs qui se sont déplacés en mars dernier ne semblent pas tout à fait de cet avis, mais bon, je chipote, hein.)

   Le reste de l'article sous-entend que le jeune semble promis à un brillant avenir politique... et voilà que ressurgit le spectre des dynasties aveyronnaises... On se souvient qu'Yves Censi (le fils de l'ancien maire de Rodez), avant de faire son nid dans la première circonscription de l'Aveyron, était passé par l'Elysée, où il avait paraît-il conseillé Jacques Chirac pendant quatre ans. Un papa très ambitieux pour son fils a-t-il eu cet exemple en tête ?

 

samedi, 02 avril 2011

Le résultat des cantonales vu par "Groland"

   Bon, c'est vrai quoi, y en a marre de ces peigne-culs du net qui se prennent pour des politologues ! Laissons à nos pédants boursouflés en costume le monopole de l'exégèse politique !

   Vous pouvez toutefois faire une exception pour l'équipe de Groland.con, qui nous livre le résultat de ses puissantes cogitations dans l'émission de samedi 2 avril :

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   Dans la même émission, vous saurez dans quelle mesure l'intrépide Michael Kael, de retour du Japon, a été contaminé par la radioactivité. Une fois n'est pas coutume, on nous propose un reportage de bon goût dans cette émission si grossière et racoleuse... et vous entendrez parler d'une nouvelle loi grolandaise, qui instaure le divorce parents-enfants...

   Sur la fin, en guest, vous pourrez voir Sara Forestier (à qui il est arrivé une bricole) et le premier homme enceint !

 

vendredi, 01 avril 2011

Les vice-présidences aveyronnaises

   Traditionnellement, on appelle "troisième tour" des élections cantonales la désignation du président du Conseil général, par l'ensemble des conseillers généraux (comme le maire est élu par les conseillers municipaux désignés par les citoyens lors des élections municipales). En général, le résultat du vote est connu d'avance. C'était le cas pour l'Aveyron : Jean-Claude Luche a été logiquement réélu, le bataillon de faux "sans étiquette" ayant regagné le giron de la droite.

   Le vrai suspens réside dans l'affectation des vice-présidences. Je n'ai pas écrit "élection" à dessein : tout se trame en coulisses. Cette année, il y a avait matière à réflexion. Signalons d'abord que, sur 46 conseillers généraux, 13 obtiennent cette précieuse dénomination... qui permet de voir leur indemnité multipliée par 1,4 (dans l'Aveyron, elle dépasse donc 2 500 euros nets par mois, le président palpant plus de 5 000 euros)...

   Tout ça pour un travail à temps partiel, d'après les propos de Jean-Claude Luche himself ! Eh, oui ! On ne se méfie jamais assez de ce que, dans l'euphorie de la victoire, on déclare en public. Un journaliste de La Dépêche du Midi a relevé les propos suivants : "J'espère qu'il y aura des amendements, qu'il y aura un statut pour le conseiller territorial car cela deviendra un emploi à plein-temps" En bonne logique, si, en 2014, la fonction de conseiller territorial, qui pourrait remplacer celle de conseiller général, devient, pour l'élu, un boulot à temps plein, c'est bien que le travail actuel de conseiller général ne l'est pas ! Sacré Luluche !

  Et donc l'Aveyron est géré par J.-C. Luche assisté de 13 vice-présidents (pour 46 conseillers), comme le Grand Rodez est géré par Ludovic Teyss Mouly assisté de 13 vice-présidents (pour 45 conseillers) et comme Midi-Pyrénées est gérée par Martin Malvy assisté de 15 vice-présidents (pour 91 conseillers). Je n'ose imaginer le pognon que cela nous coûte...

   Voici quels étaient les vice-présidents aveyronnais de 2008 à 2011 (2 femmes pour 11 hommes) :

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   J'ai souligné les noms des quatre qui ne se représentaient pas. Cela libérait donc quatre places. Voici la nouvelle équipe, telle que l'a publiée La Dépêche :

politique,cantonales

   J'ai souligné le nom des vice-présidents "frais émoulus". Aucun n'est un nouvel entrant au Conseil général. Jean-Claude Luche a récompensé deux fidèles qui viennent d'être réélus, l'un triomphalement, Jean-Claude Anglars (sur le canton d'Estaing), l'autre un petit peu plus laborieusement, (en dépit du soutien appuyé de Luluche), Jean-François Albespy (sur le canton d'Entraygues-sur-Truyère). Les deux autres "nouveaux" permettent de rééquilibrer vers l'ouest (Michel Costes est élu de Rieupeyroux) et le sud (Christophe Laborie est élu de Cornus) l'exécutif départemental, très marqué "Nord Aveyron".

   Et là je sens une certaine surprise chez l'électeur ruthénois de base : où est donc Bernard Saules ? Pourtant, durant la campagne, on nous a bien seriné que, s'il était élu, il jouerait un rôle majeur au sein du Conseil, Jean-Claude Luche ayant clairement sous-entendu qu'il pourrait accéder à une vice-présidence : "Bernard Saules est la solution ; il travaille, il ne fait pas d'esbrouffe. Et il peut devenir ensuite un vice-président privilégié, tout est possible."

   En effet, tout est possible, y compris qu'on se paie la tête des électeurs. Il semble se confirmer ce que j'avais pressenti ces dernières semaines : Bernard Saules n'est pas là pour travailler au Conseil général. Il n'est d'ailleurs pas d'un grand sérieux dans son rôle de chef de l'opposition ruthénoise. Il a  rempli sa mission : rapporter à la droite le canton de Rodez-Est. Il va passer trois ans au chaud, aux frais de la princesse des contribuables et, un peu avant 2014, le Conseil général va, comme par hasard, nous balancer un mirifique projet pour faire mousser le Bernard Saules candidat... aux municipales de Rodez.

   Qui c'est qui fait de la politique politicienne ?