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mardi, 20 décembre 2005

La Poste et moi

    Hier, en fin de journée, je me suis retrouvé dans le bureau de poste de mon quartier. Il est petit, ce bureau, ne comporte que deux guichets. L'affluence était considérable : au moins 12 personnes s'entassaient dans les 10 m². Je pris ma place dans la file. L'ambiance était trouble : d'un côté on sentait l'aigreur de ceux qui étaient contraints à une attente de 10-15 minutes (ce n'est pas la mort , quand même !), de l'autre la conversation s'était engagée entre les "usagers-bientôt-clients"... grâce aux efforts méritoires d'un papy gouailleur (non, pas moi). L'attente (pas loin d'une demi-heure dans mon cas) ne parut pas si longue. Au vu de la queue, plus personne (ou presque) n'osait entrer dans le bureau. A un moment, une jeune femme noire et son enfant arrivèrent. Elle passa devant la file. Je ressentis la tension dans la foule : n'allait-elle pas tenter de nous doubler sous quelque prétexte fallacieux ? En fait, elle s'est dirigée vers le coin du bureau, où une table et deux chaises sont mises à la disposition des clients qui doivent remplir diverses formalités.

     Lorsque mon tour arriva, je me fis remettre le paquet envoyé par une personne chère à mon coeur. Au guichet officiait un quasi-retraité que je n'avais jamais vu là auparavant. Il eut du mal à trouver le colis que j'avais repéré facilement, vu que mon nom était écrit en gros dessus (le même que celui qui figure sur ma pièce d'identité, que j'avais tendue audit quasi-retraité). Il le fit même tomber !!! Soupir dans la foule qui se pressait derrière moi. Je gardai mon calme et un visage avenant : je savais qu'il ne contenait pas d'objet fragile. Je pus sortir alors que le bureau continuait à gagner en usagers pressés.

     Petite remarque : j 'ai dû me déplacer au bureau parce que, selon le papier trouvé dans ma boîte aux lettres, j'étais absent lors du passage de la factrice. Il se trouve juste que j'étais chez moi en cette fin de matinée-là... ce dont la factrice aurait pu se rendre aisément compte en sonnant à mon interphone, ce qu'elle n'a pas fait. Ben oui. Il aurait ensuite fallu monter au premier étage ! Feignasse ! Encore, je ne lui en veux pas trop : elle remplace une personne qui ne passait que vers 11h45 !! Elle arrive une demi-heure avant. Je dois dire que je ne regrette pas l'ancien facteur, parti à la retraite il y a trois ans : il livrait le courrier très tard, lui aussi... et je découvris un jour pourquoi. Un samedi matin, vers 11h30, je sortis faire quelques courses dans le quartier. Quelle ne fut pas ma surprise de croiser, à une centaine de mètres de mon immeuble, ledit facteur quittant un bar (je ne vous dis pas l'haleine).  Par contre, je garde un excellent souvenir du facteur qui desservait le quartier où j'ai habité auparavant. Il était sérieux, propre et, malgré la fusion des tournées opérées à son époque, il livrait le courrier assez tôt.

18:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 17 décembre 2005

La panthère rose

   Je me suis offert le coffret qui contient, en quatre DVD, les dessins animés de la série (des années 1960 aux années 1980)... pour environ 30 euros seulement ! Je picore petit à petit et je suis sous le charme, comme il y a bien des années... le recul de l'adulte en plus ! Grâce au DVD, j'ai la possibilité de regarder le tout en version originale sous-titrée, ce qui m'a permis de trouver la réponse (ou un début de réponse) à une question que je m'étais posée à l'époque : quel est le sexe de la panthère ? De par son mode de vie et la plupart des aventures qui lui arrivent, on peut déduire que c'est un homme. Mais, sur le générique, on le voit assez féminin. Alors, homosexuel ? Ou tout simplement hors normes ? Dans les rares dialogues de la série, il est fait référence à la panthère avec le pronom "He", ou l'interpellation "boy". Donc, un homme. Mais je n'en suis encore qu'au premier DVD (qui couvre les années 1960). Dans mon souvenir, certains des épisodes les plus tardifs présentent la panthère sous un jour plus féminin.

   En tout cas, c'est toujours aussi drôle, "nonsense" à la clé ! C'est aussi caustique, pointant bien des abus comportementaux qui n'ont pas disparu.

17:00 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 08 décembre 2005

"Le Monde" et la banlieue

   Dans le numéro daté de jeudi 8 décembre (comme je suis un abonné provincial, je ne l'ai en main que jeudi soir, de retour du boulot, alors qu'à ce moment-là, les Franciliens et les habitants de grandes villes comme Toulouse ou Nancy ont déjà pu acheter en kiosque -et même lire !- le numéro daté de vendredi 9), Ariane Chemin retrace le dernier jour de la vie des deux adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois. Ariane Chemin doit travailler à la rubrique "France". Je me souviens plutôt d'articles qu'elle a signés sur des sujets politiques au sens strict (ça a pu évoluer récemment). Il y a plusieurs mois, elle avait publié un livre sur une promotion de Sciences Po Paris, me semble-t-il. Elle a dû passer par là (comme pas mal de personnes qui "comptent" comme on dit... relations trop incestueuses entre les médias, les "managers" et les politiques...). J'ai bien aimé quand "Le Monde" a pris à rebrousse-poil l'opinion toute faite (émise par la direction de la police et le ministre responsable de celle-ci) qui veut que les personnes interpellées à la suite des émeutes seraient très majoritairement déjà fichées par les services de police et de justice. Chiffres à l'appui, l'article du "Monde" montrait qu'au contraire, parmi les incendiaires et caillasseurs arrêtés (d'accord, les plus habiles ont filé entre les doigts de la police... ceux-là étaient fichés sans doute), les néophytes sont majoritaires.

   Je suis moins satisfait de l'article d'Ariane C. . Suivons son fil. Le père de la première victime est éboueur à la Ville de Paris. (Le père de l'autre aussi.) On ne signale pas la profession de la mère, sans doute au foyer. Comme le père d'un autre ado, il semble assez strict. (Très bien ! En plus, cela casse un peu l'image des "parents démissionnaires".) Mais le gamin me semble bien gâté pour un fils d'éboueur. Il possède une playstation, un survêtement qu'il repasse (un bon gars, mais cela veut aussi dire que, s'il en prend soin, il a dû coûter cher... un produit de marque ?) et une paire de Nike (autour de 100 euros sur un site internet de vente à prix cassé). La famille possède visiblement un abonnement à un bouquet de chaînes satellites et un lecteur de dvd récent, puisqu'il lit les DivX (que le jeune s'est fait graver). On est quand même assez à l'aise, ce qui nous éloigne de la vision misérabiliste de la banlieue. Les copains de la deuxième victime l'ont filmé avec une caméra. Là aussi, pas de misère en vue. Je pense que la journaliste n'a cité ces détails que pour rendre compte du vécu de ces jeunes (ça fait vrai). Elle aurait pu prendre un peu plus de recul... y compris sur d'autres éléments.

    Ainsi la deuxième victime voulait rentrer au plus vite chez ses parents et surtout éviter une interpellation par la police de peur d'être envoyé en Tunisie (au "bled" qui plus est), d'où est originaire son père et où il est sans doute né. On ne vit donc pas si mal que cela en France, dans la banlieue. De surcroît, on pourrait s'attendre à ce qu'une femme journaliste s'attarde un peu sur le sexisme à l'oeuvre. Elle écrit bien "Il fait beau. Tout le monde traîne dehors, c'est-à-dire tous les garçons." Quid des filles ? Pourquoi les mecs seraient-ils autorisés à davantage faire de conneries ? A. Chemin reste en surface. Par contre, quand il s'agit d'établir les responsabilités des policiers, l'article est très fouillé. On s'oriente visiblement vers de la "non assistance à personne en danger". J'apprécie ce travail d'enquête (et d'interprétation), mais il est unilatéral. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un(e) journaliste impartial(e).

19:10 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société