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vendredi, 29 septembre 2006

Indigènes

       Attention, danger ! Film historique (les personnages dont il est question ont existé, ou s'inspirent de plusieurs qui ont existé), film "moral", film généreux... autant de raisons pour que ça se casse la figure...

       Eh bien, non ! Bon, soyons, clairs, il ne s'agit pas d'un chef-d'œuvre révolutionnant le cinéma, mais d'un film populaire, sérieux, documenté, poignant, sur un aspect de notre histoire méconnu du grand public (une sorte de Il faut sauver le soldat Ryan à la sauce franco-maghrébine). Le principal reproche que je lui fais est le personnage de Jamel Debbouze : j'ai du mal à croire que l'armée française ait enrôlé un homme incapable d'utiliser son bras droit... même si on lui donne une fonction de "larbin". Ceci dit, on doit au personnage interprété par Debbouze les rares moments de comédie du film. Roschdy Zem est impeccable, ce qui n'a rien pour nous surprendre : depuis des années, il apparaît, parfait, dans des seconds (et même des premiers) rôles divers. Récemment, on a pu l'apprécier dans Va, vis, deviens ! et Le petit lieutenant. Samy Naceri, que je ne trouve pas franchement sympathique (et puis les Taxi... non merci !), est ex-cel-lent ! A voir, rien que pour lui... mais aussi et surtout pour Bernard Blancan, formidable en pied-noir ambigu (pléonasme) et Sami Bouajila, qui porte le film sur ses épaules. (On l'avait remarqué notamment dans La faute à Voltaire.) Du coup, les Français vont peut-être finir par découvrir qu'il existe une flopée de très bons acteurs d'ascendance africaine, et qu'ils interprètent avec brio d'autres personnages que des truands ou des drogués.

        J'ai été agréablement surpris par les scènes de combat, d'un grand réalisme. Les acteurs principaux incarnent des hommes aux histoires et caractères différents, ce qui rend le film passionnant  à suivre. Même le pied-noir est d'une grande complexité. Reste ce racisme institutionnel, contre lequel on n'a pas fini de lutter.

        En terme d'entrées, le film ne semble pas très bien démarrer. Avant de tirer des conclusions hâtives, il faut attendre le premier ouique-hennede, mais j'ai quand même l'impression que les Français n'ont pas envie d'entendre l'histoire que leur raconte ce film... C'est d'autant plus dommage que certains de ces tirailleurs n'ont regagné l'Algérie qu'après la fin des combats en Europe. Ceux originaires de la région de Sétif n'ont parfois pas retrouvé leur famille, massacrée par l'armée française  (et la légion) à la suite des manifestations du 8 mai 1945...

17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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