vendredi, 03 novembre 2006
Le labyrinthe de Pan
... dit "Le labyrinthe du Faune", dans la version originale. Cela aurait été plus explicite pour le spectateur français, vu que l'un des personnages est le Faune ! Bon, mettons cela de côté. Le film est construit sur la juxtaposition de scènes illustrant deux univers, l'un réel (l'Espagne de 1944, avec les séquelles de la guerre civile), l'autre supposé imaginaire (les aventures plus ou moins merveilleuses de la petite fille). La fin du film (que je me garderai bien de raconter ici) fait le lien, de manière un peu décevante, je trouve, mais le film reste très intéressant.
Même si le rythme est trop lent à mon goût, c'est passionnant à suivre, à plus d'un titre. Tout d'abord, la guérilla menée par les derniers opposants armés au franquisme est très bien mise en scène, avec cette forêt-refuge, à la fois hors de l'espace (hors de la domination franquiste... pour combien de temps ?) et hors du temps (elle abrite un labyrinthe magique). Le film rend hommage à ces combattants jusqu'au-boutistes, confrontés au mépris et à la violence des militaires. Parmi ceux-ci, il faut signaler Sergi Lopez, épatant en ordure franquiste. Le film est puissant dans sa démonstration que ceux qui paraissent civilisés au premier abord (bien habillés, rasés, organisés, disciplinés...) sont les sauvages, alors que le "monde sauvage" de la forêt (et du labyrinthe) est celui de la vraie civilisation, de l'amour vrai et de l'honneur.
Toutes les scènes du monde fantastique sont éblouissantes. On retrouve des éléments présents dans de précédents films de G. Del Toro (Hellboy par exemple). On peut aussi s'amuser à chercher des références à d'autres films, mais là n'est pas l'intérêt. Attention : c'est assez violent, parfois cru, donc pas conseillé pour le public jeune (il y en avait dans la salle le soir où j'ai vu le film, et je peux dire que le film a eu du mal à passer auprès d'eux).
18:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Les commentaires sont fermés.