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vendredi, 07 septembre 2007

Ceux qui restent

   Cela a été souvent dit : le sujet est hyper casse-gueule et  c'est le premier film d'Anne Le Ny en tant que réalisatrice. De surcroît, elle a confié à Vincent Lindon un rôle que l'on a l'impression de l'avoir déjà vu interpréter une dizaine de fois. Le tout début m'a fait peur : le plan du dessus est très bon, mais le jeu de Lindon sonne faux (jusqu'à son départ, clopin-clopant, vers la station de R.E.R. ; soyez attentifs, par exemple, aux pommes dauphines). Heureusement, il est nettement meilleur dans le reste du film.

   Emmanuelle Devos est excellente. Pas facile de jouer une "pétasse sympathique" sans sombrer dans la caricature. Elle y parvient et son personnage "dégage" plein de choses. Cela nous donne une série de moments tantôt émouvants, tantôt drôles (le paradoxe est que l'on rit souvent, par petites touches, dans ce film très sombre sur le fond), sans que le montage ne ménage de transition entre deux émotions (par exemple entre le moment où Devos chambre Lindon, avant d'entrer dans un café, et celui où elle n'est pas loin de s'effondrer, assise en face de lui). A signaler aussi le personnage de la fille : Yeelem Jappain incarne avec beaucoup de talent cette adolescente sur le gril, pas facile à gérer pour son entourage.

   La réalisation est inventive, dès le début, avec ce plan du dessus. On sent le soin apporté au cadrage, comme dans cette scène où Lindon est assis, filmé de dos, la tête de Devos reposant sur celui-ci. On aurait pu s'attendre à une mise en scène convenue, mais, au contraire, Anne Le Ny nous surprend. Par exemple au tout début, quand on voit les préparatifs de Lindon, comme on s'est informé avant d'aller voir le film, on se dit qu'il fait cela dans un but précis ; on va découvrir que la personne concernée par ces préparatifs n'est pas celle à laquelle on avait d'abord pensé. Même chose quand Lindon est filmé au lit, chez lui, vers 5h30 du matin, lorsque le téléphone sonne. La personne qui est au bout du fil n'est pas celle que l'attendait si l'on s'est laissé guider par la scène qui a précédé celle-ci.

22:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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