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dimanche, 13 avril 2008

Les toilettes du Pape

   Bienvenue dans le Tiers Monde !... euh, pardon, dans les "pays en développement" ! En Uruguay plus précisément. Oui, vous voyez, ce petit pays entouré du Brésil et de l'Argentine, jadis terre de footballeurs de talent. Il fut même surnommé "la Suisse de l'Amérique du Sud". Autant vous dire que, dans ce film, on nous en présente une tout autre image. Les héros sont des travailleurs informels, qui habitent des bidonvilles. Les hommes font souvent du trafic transfrontalier (le Brésil n'est pas loin), à bicyclette pour les plus moins riches, à moto pour ceux qui montent en grade. Le but est d'éviter les patrouilles de douaniers.

   Le réalisateur a un vrai talent pour filmer des cyclistes, leurs efforts, leurs conversations, leurs ombres, le tout dans un cadre magnifique. Il ne cherche pas à idéaliser ses personnages : la lutte pour la survie ou pour un début d'aisance pousse certains d'entre eux à jouer des "coups fourrés", y compris à des proches. Au village, les femmes exercent d'autres travaux...et les enfants n'ont guère d'espoir de sortir de ce gourbi... sauf, peut-être, la fille du personnage principal, prénommée Silvia, interprétée avec talent par la jeune Virginia Ruiz. (On reparlera de cette actrice, moi j'vous l'dis !)

   Ce petit monde voit sa vie bouleversée par l'annonce de la venue de Jean-Paul II (on est en 1988). Beaucoup y voient une perspective d'enrichissement. On assiste alors à un déferlement d'initiatives : ces pauvres déploient des trésors d'imagination, s'endettent et travaillent (encore) plus pour gagner plus : certains fabriquent des fanions, d'autres des tartes, d'autres des beignets... sauf le héros, qui pense que la foule qui ne manquera pas de se masser aura plutôt envie de se vider que de se remplir. Je ne vous raconte pas la fin, mais je peux vous dire qu'on nous offre une belle satire : de l'esprit d'entreprise, du clergé, des médias, de l'intégrité des douaniers et de la naïveté des pauvres.

   La salle dans laquelle je me trouvais était comble et les rires ont fusé.

17:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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