Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 28 octobre 2008

Mesrine, l'instinct de mort

   Le premier problème à résoudre, concernant ce film, est celui de la prononciation du nom du "héros". Dans ma jeunesse, j'ai toujours entendu dire "Messe-rine", alors que, dans ce film, il est le plus souvent prononcé "Mérine". Voilà une énigme supplémentaire. Deuxième problème à résoudre : le caractère "tout public" du film. A mon avis, vu la violence qui émaille de nombreuses scènes, il faut que Thomas Langmann (ou son papa) ait de bonnes relations pour avoir évité un classement "interdit aux moins de 13 ans, même accompagnés, même armés d'un gros flingue".

   Cassel est excellent. Voilà un deuxième postulant sérieux (après Demaison pour l'interprétation de Coluche) aux César. Il arrive à faire croire en l'évolution de son personnage, de l'appelé du contingent à l'évadé du Canada, en passant par le porte-flingue et le braqueur invétéré. Les séquences où il incarne une sorte de "loveur" un brin maladroit sont aussi très réussies. En face, y a de grosses pointures aussi : Cécile de France est troublante en égérie hors-la-loi, tout comme Gérard Depardieu en truand raciste.

   La réalisation est très efficace. C'est trépidant, passionnant même parfois (même si on connaît un peu l'histoire... et surtout sa conclusion, rappelée en introduction). La technique du "split screen" (écran partagé) se justifie pleinement : elle instille l'angoisse et nous plonge dans l'époque (les années 1970, riches en polars à la française).

   Je pense que Richet a pris un malin plaisir à faire démarrer son film durant la guerre d'Algérie, façon pour lui de démontrer que la barbarie mise en œuvre là-bas a eu des conséquences profondes ici (en métropole). C'est aussi là que s'installe l'ambiguïté : le portrait du voyou, qui ne cache aucun de ses défauts, reste, au fond, l'éloge d'un anticonformiste qui s'est élevé à la force du poignet, la véritable coupable étant, pour le réalisateur et son scénariste, la société (à travers la guerre coloniale, la lâcheté des parents, la brutalité du milieu, la mentalité quasi nazie d'une partie du personnel pénitentiaire...). On peut goûter le film sans partager tous ses apriori.

19:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Les commentaires sont fermés.