Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 02 juillet 2009

Let's make money !

   Ouaiiiis, t'as raison, faisons-nous un max de thunes ! Erwin Wagenhofer, remarqué pour son pertinent We feed the world (Le marché de la faim), remet le couvert et, cette fois-ci, il s'attaque au noeud du problème : le pognon, sa concentration et sa circulation.

   Dès le début, il montre et fait parler un de ces requins de la finance, pour qui les questions d'éthique n'entrent absolument pas en ligne de compte dans le travail effectué. Ce portrait est très intéressant par ce qui est montré à l'écran : un homme assez âgé s'informant tout en courant sur un tapis roulant, puis soulevant de la fonte, ensuite dans son véhicule, enfin au bureau. Comme à son habitude, le réalisateur n'ajoute pas de commentaire ; il laisse ce type, intelligent, livrer le fond de sa pensée (comme avec le patron de Nestlé dans son précédent film). La suite du documentaire va se charger d'apporter la contradiction.

   Une séquence, dont on a beaucoup parlé, fait particulièrement sens : il s'agit du "parcours de l'or", de l'extraction au stockage des lingots, en passant par leur fabrication. L'objectif de Wagenhofer est de montrer l'inégalité à l'oeuvre : les entreprises et les banques occidentales s'enrichissent sur le dos du travail des habitants du "tiers monde", dont ils exploitent les richesses. Le propos peut sembler manichéen mais, si le film est clairement orienté, il ne ment pas. Il se contente de mettre l'accent sur un aspect de la réalité. (Je suis néanmoins très dubitatif quant à l'explication qui est donnée de la cause de la seconde guerre d'irak.)

   Côté spéculateurs, on a ceux qui planquent leur pognon à Jersey, en toute légalité, ceux qui étranglent les pays en développement à coup de crédits et ceux qui "investissent" dans l'immobilier, en Espagne par exemple, en Andalousie, où la gestion de l'eau n'obéit plus qu'à une seule règle : le profit des dominants. La crise qui secoue ce pays depuis plus d'un an désormais a frappé tout spécialement le secteur immobilier, le paradoxe étant que la plupart des propriétaires de ces appartements surgis du désert ne comptent pas les habiter, mais les revendre avec profit (ou, à la rigueur, vivre sur les loyers versés). Le pire est que nombre d'épargnants ont, souvent sans le savoir, souscrit à des placements orientés vers ce type de spéculation.

   Côté exploités, on a les Indiens, qui ont la chance d'habiter un pays qui ne cesse de se développer, un pays où, lorsqu'on est un digne entrepreneur allemand par exemple, on peut développer sa boîte comme on veut, grâce notamment à une main-d'oeuvre docile (même si, dans certains secteurs, elle "coûte" de plus en plus cher). Je rapprocherais cet intervenant de l'ingénieur agronome de We feed the world, qui prétend comme lui à l'impartialité et sait mettre en valeur quelques points positifs à propos d'un sujet sur lequel on sent que l'auteur du film a un point de vue très différent.

   L'expert politique qui tient le rôle de Jean Ziegler dans l'autre film est ici un député allemand. Ses propos, sans être inintéressants, marquent moins que les images des séquences qu'ils accompagnent.

01:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema

Les commentaires sont fermés.