samedi, 26 décembre 2009
Samson et Delilah
C'est incontestablement l'un des films les plus originaux du moment. L'action se déroule en Australie. Les personnages principaux sont de jeunes Aborigènes, qui vivent plutôt dans la dèche. En gros, les mecs passent leur temps à jouer ou écouter de la musique, quand ils ne se shootent pas aux vapeurs de peinture ou d'essence. Les femmes sont plus actives, tentent de s'en sortir, mais sont des proies encore plus fragiles.
L'intrigue s'articule autour de quatre "lieux" principaux : un village d'Aborigènes délabré, l'espace situé sous une autoroute, une grande ville blanche et une cabane en plein désert. Le réalisateur réussit à dire beaucoup de choses alors que le film est assez économe en dialogues. Les Aborigènes parlent entre eux, dans leur langue, mais, quand ils croisent des Blancs (un commerçant malhonnête, un clochard fraternel, un galeriste snob, les clients gênés d'un café), ils deviennent en général taiseux. On ne peut pas dire que la vision de l'Australien moyen véhiculée par ce film soit extrêmement positive.
C'est donc par la construction des plans et le montage (la juxtaposition des scènes) que le réalisateur s'exprime. Il pratique aussi volontiers l'ellipse. Cela nous donne des moments cocasses, notamment ceux qui tournent autour du trio de musiciens, toujours à jouer le même morceau (c'est bien entendu le fil rouge de l'histoire) et d'autres plus tragiques, comme celui qui touche à l'enlèvement de l'héroïne.
Le film est aussi terrible par ce qu'il dit à travers le héros, Samson (pour le corps -musclé- duquel la caméra semble éprouver une certaine fascination), de plus en plus décérébré au fur et à mesure que le temps passe. Celle qui va devenir son étrange compagne, Delilah, en bave... mais elle est pleine de ressources, de courage. (Très belles sont les scènes qui la montrent en action, que ce soit en train de peindre ou lorsque, par exemple, elle creuse, dans l'obscurité, une sorte de tombe.) Si le film est dur, il ménage aussi de l'espoir. Il est même piquant de constater à quel point la situation du début s'est renversée à la fin du film.
17:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
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