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mercredi, 05 janvier 2011

Plus c'est gros, mieux ça passe...

   Hier, à lecture de Centre Presse, les bras m'en sont tombés. Au coeur du journal figure la correspondance, à l'intérieur de laquelle sont insérés, à cette époque de l'année, les voeux des politiques de tout bord. Mardi 4, c'était le tour d'Alain Marc :

A Marc CPresse 2.jpg

   Une fois passé l'agacement provoqué par la présence de la coquille dans le "chapô", j'ai été estomaqué par les propos tenus (que l'on peut retrouver sur le blog du député aveyronnais). Il s'y dit défenseur de la valeur travail, de la "constance dans l'effort"... lui qui a fait valoir ses droits à la retraite à 53 ans !

   Au départ, je n'y avais pas cru. L'information circulait dans la manifestation contre la réforme des retraites où je m'étais infiltré, il y a quelques mois de cela. Dubitatif, j'ai cherché à vérifier la chose. Sur la Toile, il y avait bien le blog du NPA qui allait dans ce sens, mais cela ne me suffisait pas. Sur le site du Conseil général de l'Aveyron, la fiche d'Alain Marc comportait une erreur sur l'année de naissance (1959 au lieu de 1957) et donnait "Conseiller pédagogique" comme profession. La confirmation est venue tout simplement de la consultation de la fiche du député sur le site de l'Assemblée nationale. Sur la ligne "Profession", il est écrit : "Retraité de l'enseignement". Pour quelqu'un qui est né en janvier 1957 (2 ans et 1 jour après Nicolas Sarkozy), c'est précoce !

   En toute cohérence, il a voté la loi qui repousse à 62 ans l'âge minimal de départ du vulgum pecus (aussi bien la première mouture du 15 septembre 2010 que le texte final du 27 octobre).

   Du coup, je me suis un peu intéressé à lui. Sur le site de la chaîne parlementaire, j'ai trouvé une vidéo de présentation du député, qui mérite d'être analysée. (Ne rigolez pas, tout ça est financé avec notre pognon !)

   Cela commence par une séquence en voiture. Alain Marc roule en clio, parce qu'il est près du peuple. Très vite, il se met à parler en occitan, parce que c'est un vrai élu du terroir rouergat... né à Paris, détail qui, curieusement, n'apparaît pas sur la petite bio mise en ligne sur le site du Parti radical... mais qui figure obligatoirement sur la fiche du député.

   Au passage, signalons qu'une mise à jour de la photographie illustrant la notice s'impose :

Photo vieille.jpg

   Pour un peu, on penserait que la personne qui a signé les voeux, et dont Centre Presse publie une photographie récente, n'est pas la même :

Photo 2011.jpg

   Mais, cessons ces enfantillages et revenons au mini-documentaire de LCP. Alain Marc est d'abord filmé à Saint-Affrique, où il reçoit divers solliciteurs, jeunes, vieux, seuls, en couple voire en groupe. Le député paraît évidemment compétent, polyvalent, à l'écoute, et semble très proche de ses concitoyens. Si l'on se fie à l'horaire incrusté sur certaines images, ce jour-là, il est sur la route dès 8h15, commence à recevoir du monde à 9h, jusqu'à midi passé. On vient le voir pour tout et n'importe quoi... Plus qu'au député, c'est au conseiller général (et même au vice-président du Conseil général) que l'on s'adresse en fait. Et vive le cumul des mandats !

   Vite, il saute dans sa voiture et se dirige vers Millau (faut-il ajouter qu'apparaissent à l'écran et le viaduc et un paysage de causse ?), où il se remet au boulot, à sa permanence, dès 14h. Derrière lui, sur le mur du bureau, une discrète affichette rappelle sa proximité avec l'un des "parrains" de la droite aveyronnaise, Jacques Godfrain :

Marc-Godfrain.jpg

   Ce n'est qu'après 18 h que cela se termine. Cette précision horaire nous est donnée après un éloge du travail formulé par le député. Pour sûr, ce n'est pas le genre de mec à prendre sa retraite à 53 ans !

   Même au volant, ce superman aveyronnais continue à traiter une affaire par la voie téléphonique (avec le kit main libre, ce qui est légal, mais pas sans danger). Il a ensuite rendez-vous à une inauguration, où il se rend le plus rapidement possible (séquence d'action intense qui voit le député dépasser plusieurs véhicules)...

   Un dernier gag, en forme de clin d'oeil. Peu avant la fin du film, un message est diffusé sous forme de bandeau, en bas de l'écran :

Marc-Woerth.jpg

   A notre jeune retraité a donc succédé, sur la chaîne parlementaire, l'artisan de la loi qui en repousse l'âge minimal à 62 ans !

Commentaires

Pour information: Alain Marc est né à Paris car son père, gendarme, était alors en poste à la Garde républicaine. Le parisianisme est donc une attaque un peu trop rapide.
D'autre part, la photo sur le site du Parti radical est simplement celle de quelqu'un d'autre... ils ont dû se planter en la chargeant! Sur le site de l'Assemblée, la photo est la bonne: prise en 2007 comme pour tous les députés de la XIIIème législature.
En passant: Alain Marc a fait 49,5% des voix au premier tour en 2007, ne vous en déplaise.
Pour conclure: il faut plutôt se poser la question du format de cette émission de LCP qui, comme pour tous les portraits qu'elle réalise, est d'une vacuité sans nom.
Ah j'oubliais... essayez de suivre un député toute une journée! Vous avez intérêt à être un grand sportif et un petit dormeur...

Écrit par : Ciceroncestpascarré | jeudi, 06 janvier 2011

Comme à son habitude, HenriGoland nous offre un très bon papier correspondant à un sérieux de travail de recherches avec des références incontestables, ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs ...

Écrit par : wocil | jeudi, 06 janvier 2011

merci de ce tout petit tour sur cette petite personne.
Il aurait été en Conseil d'Etat pour faire accepter son "droit" à la retraite à 53 ans (à étayer!) et parcequ'il a eu (sa femme) 3 enfants: si c'est vrai, c'est trop bon!

Écrit par : pol | jeudi, 07 juillet 2011

Les commentaires sont fermés.