dimanche, 16 septembre 2012
Les Enfants Loups
C'est le dernier film de celui que l'on commence à présenter comme le nouveau Miyazaki, Mamoru Hosoda. Les amateurs de mangas le connaissent par ses précédentes oeuvres, La Traversée du temps et Summer Wars. A ma grande joie, j'ai pu voir le film en version originale sous-titrée.
Autant le dire tout de suite : c'est long (deux heures). Le réalisateur a pris le temps de développer son histoire, ses ramifications. Il est très attentif aux émotions des personnages.
La première partie traite de la rencontre entre une étudiante et un jeune homme mystérieux. Leur amour va donner naissance aux deux enfants-loups, Yuki l'aînée et Amé le cadet.
La deuxième partie du film est consacrée à l'enfance des bambins, qui finissent par s'installer avec leur "mère-courage" en pleine campagne, dans une baraque en ruine que maman va retaper, avant de mettre en culture les terres avoisinantes. Au départ dubitatifs, les voisins vont se rapprocher d'elle, notamment un vieil homme bourru, sorte de Clint Eastwood rural japonais qui, sous des dehors agressifs, cache un coeur d'or. Cette partie est la plus truculente, notamment par le biais de Yuki, véritable feu follet qui peine à maîtriser ses transformations.
La troisième partie traite du début de l'adolescence des enfants. Leurs tempéraments évoluent, tout comme leurs corps et la relation semble s'inverser entre le frère et la soeur (qui est la narratrice de l'histoire).
L'animation est de qualité. Au départ, certaines scènes anodines pouvaient laisser croire qu'à l'image du ton, on risquait de subir un truc assez mièvre. Très vite, quelques détails nous laissent entrevoir le talent des dessinateurs, notamment lorsque la ville se trouve à l'écran, de nuit, ou encore lorsque l'on nous montre ces bocaux où sont disposées des fleurs.
La partie qui se déroule à la campagne subit l'influence de Hayao Miyazaki. Il est question de communion avec la nature, mais il n'y a pas de propos écologiste ici. Signalons un moment de toute beauté, qui voit la mère, partie à la recherche du fils disparu en forêt, faire la rencontre d'une ourse et de ses petits. Au même moment, à l'école du village où Yuki se retrouve enfermée avec un ami qu'elle a peu auparavant blessé par mégarde, une scène fabuleuse la voit révéler son secret, devant une fenêtre ouverte dont les rideaux oscillent au gré du vent, (dé)voilant tel ou tel aspect de sa personnalité.
Même si les dix dernières minutes m'ont un peu cassé les pieds, je recommande chaudement ce film.
22:38 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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